Notice : 1. LECTURE : Jean de Salisbury (vers 1115 - 1180) à propos de la flatterie et des flatteurs :
Jean de Salisbury, Policraticus, III, 6 :
... Lux mea, salus mea, refugium meum, cor meum, et uita mea, dux inuicte, uiuentium sapientissime, omnium largissime et benignissime, uiuendi forma, uirtutis speculum, et caetera huiusmodi importune ingesta, nonne plena sunt, non tam adulationis uitio, quam ueneno?
6 Sunt enim qui nec scurrantis speciem uitant, cum amicitiam profitentur. «Venena, inquit sapiens, non dantur, nisi melle circumlita.» Nullaeque occultiores sunt insidiae, quam hae, quae latent in simulatione officii, aut aliquo necessitudinis nomine. Tu obsequium putas, amicitiam suspicaris, metiris affectum; insidiae sunt.
7 Nec, ut est in fabulis (quoniam et mendacia poetarum seruiunt ueritati), Iuno Semelen deceptam in incendium impulisset, si non esset nutricis induta faciem, et mentita affectum. Tibi credis impendi famulatum: extremae et miserrimae subiiceris seruituti.
"... Nam cum facilem distillat in aurem
Exiguum, de naturae uitiique ueneno",
dispeream nisi submoueat omnes qui uera loquuntur, dedignati assentationis subire notam. ...
... Ma lumière, mon salut, mon refuge,
mon coeur, ma vie, invincible duc, le plus sage des vivants, le plus libéral et le plus
obligeant, l'exemplaire de bien vivre, le miroir de vertus et semblables épithètes
importunes, sont-elles pas aussi pleines de venin que du vice de la flatterie. Il y en a
même qui dans la profession de l'amitié se servent encore du charlatan. Les venins, disait
un sage, se donnent dans des confitures, il n'est point d'embûches plus secrètes que celles
qui sont couvertes de l'apparence d'un bon office ou de quelque affection. Le plus souvent
tel, qui vous fait offre de service, qui vous proteste d'amitié et contrefait le zèle pour vos
intérêts, vous dresse par là des embûches. Et jamais, comme on lit dans les fables, dont
les mensonges nous apprennent la vérité, Junon n'aurait jeté Sémélé dans le feu dont elle
fut consumée si elle n'eût emprunté le visage et l'affection de sa nourrice. Vous croyez
que le flatteur vous serve pendant qu'il vous réduit dans une pitoyable servitude :
"Car lorsque dans l'oreille il verse son poison,
La vérité s'enfuit avec la raison.
{Juvénal, Les Satires, III, 122-123}
Et je veux bien mourir s'il ne met à la porte
Ceux qui sont leurs amis ..."
2. LECTURE : John Barclay (1582 - 1621) fait une charge contre les médecins de son époque :
John Barclay, La satyre d'Euphormion, I, 10 :
... Ad extremum rogo te, ne tam penitus salutem medicis credas, ut nisî eorum opera
sanus esse non uelis. Caue homines feros, caue Scythas magistra Medea dignos. Nisi quod peiores isti non unum Peliam exhauriunt : nec tam Iasonis gratia quam aureae
pecudis furunt. Euitabis tot ueneficorum sortes, si, quod tibi medicamentum paro, intrepidus hauseris. Scio repugnaturos istos Machaones, et intempestiuis scrupulis
oneraturos animum iam satis morbo debilem. Sed memineris plus iis ex cruciatibus tuis uenire, quam ex fide sua, et eos abominari conatum meum, quo doceo aliam posse reperiri sanitatem, quam quae apud eos uenalis est. ...
... Surtout ne vous abandonnez pas tellement aux médecins, que vous croyez qu'ils soient seuls capables de vous guérir. Ce sont des cruels, des barbares, des empoisonneurs. S'ils n'en savent pas tant que Médée, au rnoins la passent-ils en méchanceté. La fable ne parle que d'un vieillard Pélias qu'elle fit mouirir mais on ne tient pas compte de ceux qu'ils tuent, non pas pour faire plaisir à Jason, leur intention principale est de se rendre maîtres de la Toison d'or. Vous vous garantirez de leurs mains, si vous vous servez de mon remède. Je sais bien que ce ne sera pas de leur avis. Ils jetteront mal à propos mille scrupules dans votre âme : votre maladie ne la rend déjà que trop faible. Mais souvenez vous qu'ils tireront plus de profit de vos douleurs que vous ne tirerez de secours de ce qu'ils vous promettent, et qu'ils me blâmeront à cause que je vous veux persuader qu'il y a un autre moyen de guérir que le leur qui coûte si cher. ...
3. ITINERA ELECTRONICA
: Environnements hypertextes & Textes préparés :
A) Environnements hypertextes :
B) Textes préparés :
- Denys Caton (? ; Ier-IIe s. ap. J.-Chr.), Distiques, Livre III
Traduction française reprise au site de Philippe Remacle :
http://remacle.org/bloodwolf/fabulistes/caton/distiques.htm
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latin :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Denys_Caton/disticha_03.txt
français :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Denys_Caton/disticha_03_fr.txt
- Jean des Salisbury (vers 1115 - 1180), Policraticus, Livre III, chap. 6
Traduction française encodée par nos soins en adaptant l’orthographie.
Traduction française : François Eudes de Mézeray, Les vanitez de la cour. Paris, Quinet, 1639.
latin :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Jean_de_Salisbury/policraticus_03_06.txt
français :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Jean_de_Salisbury/policraticus_03_06_fr.txt
- John BARCLAY (1582 - 1621), La satyre d'Euphormion, Première partie, chapitre X
Texte latin et traduction française numérisés par nos soins
Traduction française : La satyre d’Euphormion composée par Jean Barclay et mise nouvellement en français. Paris, Jean Guigbard, 1640
latin :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/John_Barclay/euphormion_premiere_partie_01_10.txt
français :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/John_Barclay/euphormion_premiere_partie_01_10_fr.txt
Jean Schumacher
07 octobre 2016 |