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Date :     02-09-2016

Sujets :
LECTURE : John BARCLAY (1582 - 1621) : Quelle est la forme de gouvernement la plus naturelle aux hommes : la royauté ? la république ? ; LECTURE : John BARCLAY (1582 - 1621) : Peut-on confier le gouvernement d'un royaume à un enfant ? ; ITINERA ELECTRONICA : Environnements hypertextes & Textes préparés : Érasme ; Augustin (saint), Jean de Salisbury, John Barclay ;

Notice :

1. LECTURE : John BARCLAY (1582 - 1621) : Quelle est la forme de gouvernement la plus naturelle aux hommes : la royauté ? la république ? :

John Barclay, L'argénis, I, 18

... Nec dubitauit Anaximander id praeferre quo populus aut uero optimates potiuntur. "Cur enim ex unius hominis libidine omnia pendeant quem, si in uitia deflectit, nullus metus aut pudor cohibeat; qui saeuitia, qui exemplo altissima reipublicae uulnera imponat; qui sic denique patria ciuibusque utatur, tanquam sui unius causa haec omnia natura produxerit? Quanto uero alacrius symbola in aerarium conferuntur a populo, cum illa deinde pecunia sic plurium consilio atque fide collocatur, ut hanc quisque de priuatis adhuc suam iure existimet, quam ubi ex unius principis nutu in gratiosos ac saepe indignos improuida et crudeli liberalitate effunditur? Quid quod ad reipublicae usum se plures aptabunt, ingenia excolent, militiam aut eloquentiam studiosius persequentur, denique suis ciuibus se probabunt, ubi eorum suffragio scient esse parata uirtuti praemia, summasque reipublicae dignitates patere merentibus, quam cum illas unius domus ac liminis ambitiosa angustia ita dispensat, ut uix unquam ex merito uel publicae famae iudicio probis uiris aut laboriosis contingant? Num praeterea uni Regi tantum solertiae, tantum animi superesse ut possit aequari tot optimatum ingeniis, qui in liberis urbibus ad publica consilia solent acciri? Illos quidem et idonea aetate et claris uirtutibus diligi; tum uirtutus aemulatione et dedecoris metu utilissima quaeque reipublicae sentire ac facere. Saepe autem obstrepere adulationem Regibus, saepe indolem monitoribus non patere. Ac illorum praeterea mentes, quamuis egregias atque rectas, eo ipso corrumpi quod, utcunque praeclare se gesserint, nihil est sublimius quo in praemium rapiantur, nec si peccent ullum tribunal cui reddant rationem." ...

... Anaximandre prit la parole, et dit qu'il préférait celle {forme de gouvernement} où le peuple et les premiers d'un état commandent. Quelle justice, dit-il, de faire tout dépendre de la volonté d'un seul homme, qui peut impunément s'abandonner à toute sorte de vices, qui par sa cruauté, et par ses mauvais exemples, peut causer dans un état des plaies incurables, et qui ne regarde des sujets et un royaume entier que comme un bien que la nature a produit, pour être l'objet de ses caprices. Ne voyons-nous pas au contraire que le peuple, quand il a l'autorité, se fait un plaisir d'aller porter dans le trésor public un argent, dont la justice et la bonne foi de plusieurs deviennent pour ainsi dire les garants ! La même sûreté ne se rencontre pas sous un prince absolu, souvent les deniers publics ne servent qu'aux grâces, que par une libéralité mal entendue, il fait à des personnes qui en sont indignes. Dans une république règne l'émulation pour les armes et pour les sciences : chacun veut exceller, surtout lorsqu'on est prévenu que la récompense n'y est donnée qu'au mérite, et que les premiers postes y sont conférés à ceux qui se distinguent.
Dans un état monarchique les grâces se trouvent renfermées dans les bornes étroites d'une famille, et il est rare de les voir tomber sur des personnes qui cherchent à les mériter. Un roi peut-il avoir le même conseil, la même pénétration, que plusieurs têtes ensemble, qui ont part au gouvernement dans un pays libre ? Le choix qu'on fait dans une république de personnes aussi respectables par leur vertu, que par leur âge, fait qu'elle se maintient ; et cette noble émulation qui se rencontre entre ceux qui peuvent prétendre au gouvernement, ne produit pour l'ordinaire qu'un bon effet. Les rois, ou prêtent l'oreille à d'indignes flatteurs, ou sont sourds à la voix de ceux qui disent la vérité mais supposons dans un souverain, cette grandeur d'âme, et ces sentiments dignes d'un titre si relevé, peut-on se flatter qu'ils soient toujours le principe de toutes ses actions ? Surtout lorsqu'après avoir fait le bien, il ne peut espérer aucune récompense, capable de le porter à une plus haute perfection, et qu'il n'a à redouter aucun tribunal, lorsqu'il a manqué. ...


2. LECTURE : John BARCLAY (1582 - 1621) : Peut-on confier le gouvernement d'un royaume à un enfant ? :

John Barclay, L'Argénis, I, 18 :

... Cum deinde in infantem, in puerum, in imbecillis animi hominem summam rerum fatorum ludibrium transfert, quid hac luctuosa successione acerbius? Non expectat mehercule ciuium improbitas donec ille Rex adoleuerit, sed dum simplex et inutilis aetas superbe despicitur, eae clades publice eueniunt, quas deinde uix multorum felicitas annorum sarciuerit. Tunc utique omnes regnant, populum omnes despoliant, ut nec saltem a solis calcatus regibus contumeliae solatium habeat ipsam peccantium dignitatem. Quod si gubernatori nauis, utcunque praestanti, filium rudem in successionem non sufficimus, ne quos ille seruauit, iste euertat. Nec philosophiae scholam proximus extincto praeceptori, sed sapientia simillimus excipit. Cur regnandi unam hanc artem praeceptorum plenissimam et ex cuius erratis omnium pernicies pendet pueris tradimus, qui si hereditatis iure habent ut regnent, nobis iure eodem ut pereamus relictum est? ...

... Que si les destins, par caprice, mettent sur le trône un enfant ou un imbécile, quelle triste situation pour un état ! la mauvaise disposition des sujets, ne leur permet pas d'attendre avec soumission que ce roi devient plus grand, et par le mépris qu'ils font d'un âge si peu avancé, et dont ils ne voient rien à craindre, ils inondent le royaume de maux, qu'une longue suite d'années plus heureuses a peine à réparer. Chacun veut régner, le peuple en devient la victime, et est d'autant plus à plaindre, que, mal traité par de simples sujets, il n'a pas au moins la consolation de reconnaître dans ceux, qui le font souffrir, un titre qui semble autoriser leur tyrannie. Confierait-on la conduite d'un vaisseau à un enfant qui n'aurait point d'expérience, parce que son père habile pilote en aurait été chargé ? On craindrait avec raison que le fils ne fit périr ceux que le père aurait conservés et dans les fameuses écoles de la philosophie n'est-ce pas la sagesse plutôt que le sang qui donne un successeur ? Pourquoi donc remettre à des enfants une autorité dont ils sont incapables de se servir ? Pourquoi leur donner une charge si fort au- dessus de leurs forces ? L'art de régner est un art unique, il est rempli de préceptes dont l'application bonne ou mauvaise fait le bien ou le mal d'un état. ...


3. ITINERA ELECTRONICA : Environnements hypertextes & Textes préparés :

A) Environnements hypertextes :

  • Érasme (1469-1536), Les Colloques familiers, Colloque XLVI : Le synode des grammairiens, Dialogue complet
    Traduction française numérisée par nos soins.
    Traduction française : Victor DEVELAY, Érasme. Les Colloques. Tome premier. Paris, 1875

    Ingénierie informatique : Boris Maroutaeff, Colin Scoupe

B) Textes préparés :

  • Augustin (saint ; 354 - 430), De la Trinité, Livre II
    Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais :
    http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/trinite/livre2.htm
    Traduction française : "Oeuvres complètes de Saint Augustin". Traduites pour la première fois, sous la direction de M. Raulx, Bar-le-Duc, 1869
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Augustin/de_trinitate_02.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Augustin/de_trinitate_02_fr.txt

  • Jean des Salisbury (vers 1115 - 1180), Policraticus, Livre III, chap. 4
    Traduction française encodée par nos soins en adaptant l’orthographie.
    Traduction française : François Eudes de Mézeray, Les vanitez de la cour. Paris, Quinet, 1639.
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Jean_de_Salisbury/policraticus_03_04.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Jean_de_Salisbury/policraticus_03_04_fr.txt

  • John BARCLAY (1582 - 1621), L’Argénis, Livre I, chap 18
    Traduction française numérisée par nos soins (orthographie adaptée).
    Traduction française : abbé Josse, L’Argenis de Barclay. Tome premier. Chartres, N. Besnard, 1732
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/John_Barclay/argenis_01_18.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/John_Barclay/argenis_01_18_fr.txt


Jean Schumacher
02 septembre 2016


 
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Dernière mise à jour : 17/02/2002