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Date :     06-06-2014

Sujets :
Lecture : Francis Bacon (1561 - 1626) à propos de l'art de se taire ; LECTURE : Francis BACON (1561-1626) : un exemple de parabole : la curiosité inutile ; ITINERA ELECTRONICA : Environnements hypertextes et textes préparés : Ennodius de Pavie ; Cornelius Agrippa, Francis Bacon, Albert d'Aix, Helmold von Bosau ;

Notice :

1. Lecture : Francis Bacon (1561 - 1626) à propos de l'art de se taire :

Francis Bacon, De la dignité et de l'accroissement des sciences, VIII, 1 :

... Vetus est narratio (Rex Optime) conuenisse complures philosophos solenniter coram legato regis exteri, atque singulos pro uirili parte sapientiam suam ostentasse, ut haberet legatus quae referret de mirabili sapientia Graecorum. Unus tamen ex eorum numero silebat, et nihil adducebat in medium ; adeo ut legatus ad eum conuersus diceret, "Tu uero quid habes quod referam" ? Cui ille: "Refer" (inquit) "regi tuo te inuenisse apud Graecos aliquem qui tacere sciret". ...

... Une ancienne histoire, roi plein de bonté, rapporte qu'une multitude de philosophes s'étant assemblés en grand appareil, en présence de l'envoyé d'un roi étranger, chacun d'eux prenait peine à étaler sa sagesse, afin que cet envoyé, en prenant la plus haute idée, eût un beau rapport à faire sur la merveilleuse sagesse des Grecs. Cependant un d'entre eux ne disait mot, et ne fournissait point sa part, l'envoyé se tournâ de son côté, et lui dit : "et vous, n'avez-vous rien à me dire, dont je puisse faire mon rapport ?" "Rapportez à votre maître", lui répondit ce philosophe, "que vous avez trouvé parmi les Grecs un homme qui savait se taire". ...
{Cfr. Plutarque, Oeuvres morales, Sur le bavardage}


2. LECTURE : Francis BACON (1561-1626) : un exemple de parabole : la curiosité inutile :

Francis Bacon, De la dignité et de l'accroissement des sciences, VIII, 2 :

...
PARABOLA.
4. Sed et cunctis sermonibus, qui dicuntur, ne accommodes auras tuam, ne forte audias seruum tuum maledicentem tibi.
EXPLICATIO.
Vix credi possit, uitam quantum perturbet inutilis curiositas circa illas res quae nostra intersunt : nimirum, quando secreta illa rimari satagimus quae detecta et inuenta aegritudinem quidem animo inferant, ad consilia autem expedienda nihil iuuent. Primo enim sequitur animi uexatio et inquietudo, cum humana omnia perfidiae et ingratitudinis plena sint. Adeo ut, si comparari possit speculum aliquod magicum, in quo odia et quaecunque contra nos ullibi commouentur intueri possemus, melius nobis foret si protinus proiiceretur et collideretur. Huiusmodi enim res ueluti foliorum murmura sunt, et breui euanescunt. Secundo, curiositas illa animum suspicionibus nimiis onerat, quod consiliis inimicissimum est eaque reddit inconstantia et complicata. Tertio, eadem male ipsa saepissime figit, alias praeteruolatura. Graue enim est conscientias hominum irritare; qui, si latere se putent, facile mutantur in melius ; sin deprehensos se sentiant, malum malo pellunt. Merito igitur summae prudentiae tribuebatur Pompeio Magno, quod Sertorii chartas uniuersas, nec a se perlectas nec aliis permissas, igni protinus dedisset.

PARABOLE.
4. Garde toi de prêter l'oreille à tous les propos qu'on peut tenir, de peur d'entendre ton serviteur disant du mal de toi.
{Proverbes, XXIX, 9}
EXPLICATION.
Il est incroyable combien cette inutile curiosité et cette excessive envie de savoir ce qu'on pense de nous, répand d'amertume sur notre vie; je veux dire, quand nous allons épiant tous ces secrets, dont la découverte ne fait que nous affliger, et n'avance point du tout nos affaires. Car, en premier lieu, tout ce que nous y gagnons, c'est de l'inquiétude et du chagrin, tout en ce monde n'étant qu'ingratitude et perfidie. En sorte que si l'on pouvait faire acquisition d'une sorte de miroir magique, où l'on vit nettement toutes les haines dont on est l'objet, et tout ce qu'on machine contre nous, le mieux serait de le jeter ou de le briser ; car il en est de tous ces propos comme du murmure des feuilles, ils s'évanouissent bientôt. En second lieu, cette curiosité nous rend excessivement soupçonneux. Or, rien n'est plus préjudiciable à nos desseins ; cette défiance les compliquant excessivement, et y jetant de l'irrésolution. En troisième lieu, cette curiosité fixe le mal même, qui, sans cela, n'eût fait que passer; car il est dangereux d'exciter le dépit des hommes qui se sentent coupables ; tant qu'ils s'imaginent qu'on ne les voit pas, il est aisé de les ramener; mais une fois qu'ils se voient démasqués, ils s'en vengent en faisant encore pis. Ainsi, c'est avec raison qu'on a regardé comme un trait de souveraine prudence le parti que prit Pompée de jeter au feu tous les papiers de Sertorius,sans les avoir lus lui-même, et sans avoir permis à qui que ce soit de les lire.
{Cfr. Plutarque, Vie de Pompée, ch. 20 et Vie de Sertorius, ch. 27}


3. ITINERA ELECTRONICA : Environnements hypertextes & Textes préparés :

A) Environnements hypertextes :

  • ENNODIUS de Pavie (474 - 521), Lettres, livre VI [Traduction française reprise au site de Philippe Remacle]

  • ENNODIUS de Pavie (474 - 521), Lettres, livre VII [Traduction française reprise au site de Philippe Remacle]

    Ingénierie informatique : Boris Maroutaeff, Colin Scoupe

B) Textes préparés :

  • Cornelius Agrippa (Henri-Corneille Agrippa de Nettesheim ; 1486 -1535), De l'excellence et de la supériorité de la femme, ch. 21 à 30; Traduction française numérisée par nos soins. Traduction française: G. Roétit, De l »excellence et de la supériorité de la femme ouvrage traduit du latin d’Agrippa. Paris, Delance, 1801 ]
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/aclassftp/Textes/Cornelius_Agrippa/de_nobilitate_ch21a30.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/aclassftp/Textes/Cornelius_Agrippa/de_nobilitate_ch21a30_fr.txt

  • Francis BACON (1561 - 1626), De la dignité et de l'accroissement des sciences, livre VIII, chapitre 1 [Texte latin et traduction française numérisés par nos soins. Traduction française : A. LASALLE, Oeuvres de François Bacon. Dijon, L.-N. Frantin. XV volumes (1799-1802). Vol. II.]
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Bacon/de_dign_augm_sc_lv08_ch01.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Bacon/de_dign_augm_sc_lv08_ch01_fr.txt

  • Albert d'Aix (XIIe s.), Chronicon Hierosolymitanum, livre VII [Traduction française reprise au site de Philippe Remacle : http://remacle.org/bloodwolf/historiens/albertaix/croisade7.htm Traduction française : M. GUIZOT, Collection des Mémoires relatifs à l'Histoire de France. Paris, Brière, 1824]
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Albert_Aix/chronicon_07.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Albert_Aix/chronicon_07_fr.txt

  • Helmold von Bosau (vers 1120 - après 1177), Chronica Slavorum, Livre I, ch. 21 à 40 [Traduction libre établie par Marc Szwajcer.
    Traduction : J.-Fr MICHAUD, Bibliothèque des Croisades, 3e partie. Paris, Ponthieu, 1829]
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/aclassftp/Textes/HELMOLD_BOSAU/chronica_slavorum_01_21a40.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/aclassftp/Textes/HELMOLD_BOSAU/chronica_slavorum_01_21a40_fr.txt


Jean SCHUMACHER
6 juin 2014


 
UCL | FLTR | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
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Dernière mise à jour : 17/02/2002