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Date :     07-02-2014

Sujets :
Lecture : Augustin (saint) à propos du VOULOIR et du POUVOIR ; Lecture : Cassiodore vante le papyrus ; ITINERA ELECTRONICA : Environnements hypertextes & textes préparés : Augustin (saint), Cassiodore, Végèce ;

Notice :

1. Lecture : Augustin (saint) à propos du VOULOIR et du POUVOIR :

Augustin (saint), De l'esprit et de la lettre, XXXI :

... Cum enim duo quaedam sint uelle et posse - unde nec qui uult continuo potest nec qui potest continuo uult, quia sicut uolumus aliquando quod non possumus, sic etiam possumus aliquando quod nolumus -, satis elucet et ipsis etiam uocabulis resonat, quod ab eo quod est uelle uoluntas, ab eo autem quod est posse potestas nomen accepit. Quapropter sicut qui uult habet uoluntatem, ita potestatem qui potest. Sed ut potestate aliquid fiat, uoluntas aderit. Neque enim dici solet quispiam potestate fecisse, si quid fecit inuitus. Quamquam, si subtilius aduertamus, etiam quod quisque inuitus facere cogitur, si facit, uoluntate facit; sed quia mallet aliud, ideo inuitus, hoc est, nolens facere dicitur. Malo quippe aliquo facere compellitur, quod uolens euitare uel a se remouere facit quod cogitur. Nam si tanta uoluntas sit, ut malit hoc non facere quam illud non pati, cogenti procul dubio resistit nec facit. Ac per hoc, si facit, non quidem plena et libera uoluntate, sed tamen non facit nisi uoluntate; quam uoluntatem quia effectus consequitur, non possumus dicere potestatem defuisse facienti. Si enim cogenti cedens uellet facere nec posset, ei uoluntatem affuisse licet extortam, sed potestatem defuisse diceremus. Cum uero ideo non faciebat, quia nolebat, erat utique potestas, sed uoluntas deerat, quamdiu cogenti reluctando non fecit. Hinc est, quod etiam illi, qui cogunt uel qui suadent, solent dicere: "Quod habes in potestate, quare non facis, ut hoc malo careas?". Et qui omnino facere non possunt, quod ideo coguntur ut faciant, quia posse creduntur, solent excusando respondere et dicere: "Facerem, si esset in potestate". Quid igitur ultra quaerimus, quando quidem hanc dicimus potestatem, ubi uoluntati adiacet facultas faciendi? Unde hoc quisque in potestate habere dicitur, quod, si uult, facit; si non uult, non facit.

... Vouloir et pouvoir sont deux choses distinctes, car on peut vouloir sans pouvoir, de même qu'on peut pouvoir sans vouloir; nous voulons quelquefois ce que nous ne pouvons pas, et nous pouvons aussi quelquefois ce que nous ne voulons pas. Enfin la consonnance seule des mots nous indique assez clairement que volonté vient de vouloir et que puissance ou pouvoir vient de ce que l'on peut. De même donc que celui qui veut a la volonté, de même celui qui peut a le pouvoir. Mais, pour que le pouvoir se change en acte, il faut le concours de la volonté. Car on ne dit pas de quelqu'un qu'il à agi en vertu de sa puissance, s'il n'a agi que malgré lui. Sans doute, si l'on voulait faire des subtilités, on dirait qu'agir malgré soi c'est toujours agir par sa volonté, et qu'on agit malgré soi parce que l'on préférerait autre chose; voilà pourquoi l'on dit qu'alors on agit sans le vouloir. Si je fais ce que je voudrais éviter ou repousser, c'est que j'y suis forcé par quelque chose qui, en ce sens, est un mal. Car si ma volonté est assez forte pour préférer ne pas faire telle action que de subir tel inconvénient, je résiste à la coaction qui me presse et je n'agis pas. Par conséquent, si j'agis dans ce cas, ce n'est pas sans doute avec une pleine et libre volonté, mais cependant ce n'est pas sans volonté que j'agis ; et comme la volonté est suivie de son effet, on ne saurait dire que le pouvoir m'a manqué.
En effet, si, tout en cédant à la coaction, je voulais agir sans le pouvoir , on devrait dire que ce n'est pas proprement la volonté, mais que c'est le pouvoir qui m'a manqué. Mais si je n'agis pas, parce que je ne veux pas, ce qui me manque tout le temps que je résiste à la coaction et que je n'agis pas, ce n'est point le pouvoir, mais la volonté. De là ce langage tenu d'ordinaire par ceux qui usent de contrainte ou de persuasion : Ce que vous avez le pouvoir de faire, pourquoi ne le faites-vous pas, pour vous soustraire à ce mal? Et ceux qui n'ont pas le pouvoir d'agir, si vous les pressez parce vous leur croyez ce pouvoir, ne manqueront pas de vous répondre : Je ferais cette action si elle était en mon pouvoir. Pourquoi en demander davantage? n'affirmons-nous pas que le pouvoir n'existe dans toute sa perfection que quand la volonté vient s'ajouter à la faculté d'agir? Avoir quelque chose en son pouvoir, c'est être capable de le faire si l'on veut, et de ne pas le faire si l'on ne veut pas.


2. Lecture : Cassiodore vante le papyrus :

Cassiodore, Variae, XI, 38 :

... (2) Pulchrum plane opus Memphis ingeniosa concepit, ut uniuersa scrinia uestiret quod unius loci labor elegans texuisset. surgit Nilotica silua sine ramis, nemus sine frondibus, aquarum seges, paludum pulchra caesaries, uirgultis mollior, herbis durior, nescio qua uacuitate plena et plenitudine uacua, bibula teneritudo, spongeum lignum, cui more pomi robur in cortice est, mollities in medullis, proceritas leuis, sed ipsa se continens, foedae inundationis pulcherrimus fructus. (3) Nam quid tale in qualibet cultura nascitur, quam illud, ubi prudentium sensa seruantur? ... Inuitatrix pulchritudo chartarum affluenter dicitur, ubi exceptionis subtrahi materia non timetur. (5) Haec enim tergo niueo aperit eloquentibus campum, copiosa semper assistit et quo fiat habilis, in se reuoluta colligitur, dum magnis tractatibus explicetur. iunctura sine rimis, continuitas de minutiis, uiscera niuea uirentium herbarum, scripturabilis facies, quae nigredinem suscipit ad decorem, ubi apicibus eleuatis fecundissima uerborum plantata seges fructum mentibus totiens suauissimum reddit, quotiens desiderium lectoris inuenerit: humanorum actuum seruans fidele testimonium, praeteritorum loquax, obliuionis inimica. (6) Nam memoria nostra et si causas retinet, uerba commutat: illic autem secure reponitur, quod semper aequaliter audiatur. ...

... C'est assurément une belle fabrication qu'inventa l'ingénieuse Memphis, et c'est elle seule qui fournit toutes nos archives du tissu leur plus noble ornement. Le Nil voit s'élever sur ses rivages une forêt sans rameaux, un bois sans feuillage, une moisson, fille des eaux, des roseaux, couronne des marais. Plus faibles que les arbustes, ils sont plus forts que les herbes. On les dirait pleins de vide et vides de plein. C'est un tissu lâche, avide d'eau. C'est un bois spongieux, semblable au fruit dont l'enveloppe est ferme et le dedans mou. Sa taille élancée et légère se soutient d'elle-même. L'immonde inondation est la mère de cette plante merveilleuse. Rien de semblable ne pousse en aucun jardin, car c'est elle seule qui conserve les pensées des sages. ... C'est un dire commun que la beauté du papier invite l'écrivain qui n'a plus à craindre d'en manquer pour écrire. D'une blancheur de neige, la page étale sa vaste surface, toujours prête à recevoir les discours éloquents. Quoi de plus maniable que le papyrus ? On en fait un simple rouleau, en attendant qu'on le déroule, pour y écrire de longs ouvrages. C'est un tissu de petites pièces, unies sans laisser aucun vide. Ce sont les entrailles blanches comme la neige d'une plante verdoyante. C'est une page favorable à l'écriture qui l'embellit de ses noirs caractères. Semés sur cette page, les signes de l'écriture produisent une riche moisson de mots, aliment délicieux du lecteur, lorsqu'il y trouve ce qu'il y cherche. Les actions de l'homme n'ont pas de plus fidèle témoignage. Grâce au papyrus, le passé trouve une voix et l'oubli un vengeur. En effet, notre mémoire conserve les souvenirs, mais elle en change l'expression, tandis que le papier reçoit et garde la pensée et la reproduit toujours la même.


3. ITINERA ELECTRONICA: environnements hypertextes & textes préparés :

A) Environnements hypertextes :

La production d'environnements hypertextes était à l'arrêt depuis la fin du mois de mars 2013 à la suite de l'AVC dont avait été victime Christian RUELL, qui assurait cette production depuis de nombreuses années. Grâce à Boris MAROUTAEFF et à Colin SCOUPE, jeune informaticien fraîchement engagé dans l'équipe, la production reprend. Nous leur disons un vif merci.

Végèce (fin IVe - début Ves.), L'Hippiatrique (Mulomedicina), livre I [Traduction française reprise au site de Philippe Remacle]

B) Textes préparés :

  • Augustin (saint ; 354 - 430), De l'esprit et de la lettre, texte complet [Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais]
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/Aclassftp/textes/Augustin/de_spiritu.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/Aclassftp/textes/Augustin/de_spiritu_fr.txt

  • Cassiodore (vers 485 - vers 580), Variae, livre XI (incomplet)
    [Traductions françaises préparées par Marc Szwajcer]
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/Aclassftp/textes/Cassiodore/variae_11.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/Aclassftp/textes/Cassiodore/variae_11_fr.txt

  • Végèce (fin IVe - début Ve s.), L'Hippiatrique (Mulomedicina), livre II
    [Traduction française reprise au site de Philippe Remacle ;
    traduction numérisée par Marc Szwajcer]
    latin :
    http://pourri.fltr.ucl.ac.be/files/Aclassftp/textes/Vegece/mulomedicina_livre_03.txt
    français :
    http://pourri.fltr.ucl.ac.be/files/Aclassftp/textes/Vegece/mulomedicina_livre_03_fr.txt


Jean Schumacher
7 février 2014


 
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Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 17/02/2002