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Date :     22-11-2013

Sujets :
Lecture : Poggio Bracciolini (1380 - 1459) : D'un berger qui fit une confession incomplète ; Lecture : Poggio Bracciolini (1380 - 1459) : Le coq et le renard ; ITINERA ELECTRONICA & textes préparés : Augustin (saint), Poggio Bracciolini ;

Notice :

1. Lecture : Poggio Bracciolini (1380 - 1459) : D'un berger qui fit une confession incomplète :

Poggio Bracciolini (1380 - 1459), Facétie 71 :

[71] De Quodam Pastore Simulatim Confitente.
Pastor ouium, ex ea Regni Neapolitani ora quae olim latrociniis operam dabat, semel Confessorem adiit, sua peccata dicturus. Cum ad sacerdotis genua procubuisset: 'Parce mihi,' inquit ille lacrimans, 'Pater mi, quoniam grauiter deliqui.' Cum iuberet dicere quid esset, atque ille saepius id uerbum iterasset, tanquam qui nefarium admisisset scelus, tandem hortatu sacerdotis ait, se cum caseum faceret ieiunii tempore, ex pressura lactis guttas quasdam quas non spuisset in os desiliisse. Tum sacerdos, qui mores illius patriae nostrae, subridens, cum dixisset grauiter illum deliquisse, qui Quadragesimam non seruasset, quaesiuit numquid aliis obnoxius esset peccatis. Abnuente pastore, rogauit, num cum aliis pastoribus quemquam peregrinum, ut mos est illius regionis, transeuntem spoliasset aut peremisset: 'Saepius,' inquit, 'utraque in re cum reliquis sum uersatus; sed istud,' ait, 'apud nos est ita consuetum, ut nulla conscientia fiat.' Cum utrumque graue facinus Confessor asseueraret, ille ut rem leuem latrocinia et hominum caedem, quae apud eos usu probarentur, existimans, solius lactis ueniam petebat. Res pessima consuetudo peccandi, quae etiam illa errata leuia reddit, quae sunt grauissima.

Traduction :
Les Facéties de Pogge, traduites en français avec le texte latin. Isidore LISEAUX (Liseux ?), 1878

Un gardeur de moutons, de cette partie du Royaume de Naples où le brigandage est un métier, vint une fois trouver un Confesseur pour lui dire ses péchés. Tombé aux genoux du prêtre : « Pardonnez-moi, mon Père, » lui dit-il en pleurant, « car j'ai grandement fauté. » Le prêtre l'exhortant à tout avouer, le berger s'y reprit a plusieurs fois, avant de parler, en homme qui a commis un crime épouvantable. Enfin, sur les instances du Confesseur : « Un jour de jeûne » dit-il, "comme je faisais un fromage, il me jaillit dans la bouche quelques gouttes du lait que je battais, et je ne les ai pas crachées! » Le prêtre, qui connaissait bien les moeurs du pays, sourit d'entendre cet homme s'accuser, comme d'un gros péché, de n'avoir pas observé le Carême, et lui demanda s'il n'avait pas d'autres méfaits sur la conscience. Le berger dit que non : — « N'aurais-tu pas, avec tes camarades, comme cela se fait si souvent chez vous, pillé ou assassiné quelque voyageur ? — Oh que si ! » répondit l'autre : « j'en ai tué et volé plus d'un, avec les amis ; mais cela arrive si souvent chez nous, qu'on n'y attache pas d'importance. » Le Confesseur eut beau lui remontrer que c’étaient là deux grands crimes : le berger, ne pouvant croire que le meurtre et le vol, choses habituelles dans son pays, tirassent à conséquence, demandait seulement l'absolution pour le lait qu'il avait bu. Triste résultat de l'habitude du mal : elle fait prendre les plus grands crimes pour des peccadilles.


2. LECTURE : Poggio Bracciolini (1380 - 1459), Facétie 79 :

[79] De Gallo Et Vulpe.
Esuriens quondam Vulpes, ad decipiendas gallinas, quae, Gallo duce, arborem excelsiorem quo sibi aditus non erat, ascenderant, ad Gallum blande accessit, quem comiter quum salutasset: 'Quid in excelso agis?' inquit. 'Numquid non audisti noua haec recentia tam salutaria nobis?' - 'Nequaquam,' Gallus cum respondisset, 'atque praenuntia.' - 'Huc accessi,' ait, 'ad communicandum tecum alacritatem. Animalium omnium concilium celebratum est, in quo pacem perpetuam omnium animantium inter se firmarunt, ita ut, omni sublato timore, nulli ab altero insidiae aut iniuriae fieri amplius queant, sed pace et concordia omnes fruantur. Licet abire unicuique, uel soli, quo uelit, secure. Descendite igitur, et hunc festum agamus diem.' Agnita Vulpis fallacia Gallus: 'Bonum,' inquit, 'affers nuntium et mihi gratum,' et simul collum altius protendens, prospecturoque longius et admiranti similis, in pedes se erexit. 'Tu quidnam aspicis?' Vulpes cum dixisset, - 'Duos,' inquit, 'magno cursu, ore patulo aduentantes canes.' Tum tremebunda Vulpes: 'Valete,' inquit, 'mihi fuga expedit, antequam illi adueniant,' et simul coepit abire. Hic Gallus: 'Quonam fugis, aut quid times?' ait, 'siquidem pace constituta, nihil est timendum.' - 'Dubito,' inquit Vulpes, 'an canes isti audierunt decretum pacis.' Hoc pacto, dolo illusus est dolus.

Traduction :
Les Facéties de Pogge, traduites en français avec le texte latin. Isidore LISEUX (Liseaux ?), 1878

[79] LXXIX. LE COQ ET LE RENARD.
Un Renard, ayant faim, cherchait par ruse à s'emparer de quelques poules refugiées, à la suite d'un Coq, au sommet d'un arbre élevé, qu'il ne pouvait atteindre. Il s'avança gracieusement vers le Coq, et le saluant avec politesse : « Que fais-tu là-haut ? » lui dit-il. "Tu ne sais donc pas les excellentes nouvelles qui nous sont arrivées ? — "Pas le moins du monde, » répondit le Coq, « dis-nous les donc". — "Je viens exprès te les annoncer pour te faire plaisir, » reprit le Renard. « Tous les animaux ont tenu un grand conseil et conclu entre eux une paix perpétuelle ; il n'y a plus de crainte à avoir ; aucun animal ne peut plus être traqué ni molesté par un autre; tous doivent vivre en paix et dans la concorde la plus parfaite; chacun peut aller en toute sûreté, même seul, où il lui plait. Descendez donc de là-haut, et fêtons ensemble ce beau jour. » Le Coq ne fut pas dupe de la ruse du Renard : — « Tu m'apportes là,» lui dit-il, "une bonne nouvelle ; cela me fait bien plaisir, » et en même temps il tendait le cou, se dressait sur ses pattes pour voir plus loin et prenait un air tout étonné : — « Que regardes-tu donc ainsi ? » dit le Renard. — « Je regarde,» répondit le Coq, « deux chiens qui viennent par ici au grand galop, la gueule ouverte. » Le Renard se mit à trembler : — « Adieu ! » s'écria-t-il, « il faut que je me sauve avant qu'ils n'arrivent, » et il fit mine de fuir : — « Pourquoi t'en vas-tu donc? » reprit le Coq; « que crains-tu? puisque la paix est faite, tu n'as rien à redouter. — "Je ne sais pas trop, » répliqua le Renard, « si ces maudits chiens ont eu connaissance du traité. » Ainsi la ruse fut déjouée par la ruse.


3. ITINERA ELECTRONICA & textes préparés :

  • Augustin (saint ; 354 - 430), De l'accord des évangélistes, livre III [Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais]
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/Aclassftp/textes/Augustin/de_consensu_03.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/Aclassftp/textes/Augustin/de_consensu_03_fr.txt

  • Poggio Bracciolini (1380 - 1459), Facéties, LXI - LXXX
    [Traduction française numérisée par nos soins]
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/Aclassftp/textes/Pogge_Le/facetiae_61a80.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/Aclassftp/textes/Pogge_Le/facetiae_61a80_fr.txt


Jean Schumacher
22 novembre 2013


 
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Dernière mise à jour : 17/02/2002