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Date :     15-11-2013

Sujets :
LECTURE : Poggio Bracciolini (1380 - 1459) : L'homme qui croyait avoir perdu son âne ; LECTURE : Poggio Bracciolini (1380 - 1459) : De la femme obstinée qui appella son mari pouilleux ; ITINERA ELECTRONICA & textes préparés : Augustin (saint), Poggio Beacciolini ;

Notice :

1. LECTURE : Poggio Bracciolini (1380 - 1459) : L'homme qui croyait avoir perdu son âne :

Poggio Bracciolini (1380 - 1459), Facétie 55 :

[55] Fabula Mancini.
Mancinus, uir rusticus, oppidanus meus, frumento ad Figignum Castrum asellis uehendo exercebatur, quos ille compluries ad uecturam sumebat. Cum ille semel a mercato rediens, fessus e uia ascendisset asinum quemdam praestantiorem, computatis in uia asinis qui praeibant, domo appropinquans, eoque quo uehebatur minime annumerato, uisum est ei unum deesse. Turbatus igitur ac reliquis asinis uxori quos restitueret commendatis, confestim eodem asino quo ferebatur ad mercatum septem millibus passuum retrocedit, quaerensque a singulis obuiis an asinum quempiam amissum reperissent. Cum omnes negarent, domum noctu moerens et dolens iacturam asini rediit. Tandem etiam ab uxore admonitus cum descendisset, illum, quem tanto studio et dolore asinum quaesierat, esse cognouit.

Traduction (en ancien (vieux) français :
{Guillaume TARDIF, Les Facécies de Poge, Florentin, traitant de plusieurs choses morales.
Paris, 1878}

[55] XXXVIII. Une fable de ung lourdault, qui quéroit l'asne sus quoy il estoit monté. Poge dit que au chasteau d'ont il estoit natif fut ung homme rusticque et lourt, nommé Mancin, lequel ung jour chargea sept ou huyt asnes qu'il avoit de fourment pour aller au marché en ung aultre chastel prochain de là, environ à troys ou quatre petites lieues Françoyses. Quant cestuy Mancin eut vendu son fourment au marché, il monta dessus l'ung de ses asnes, le plus légier que il congnoissoit à chevaulcher, et chassa les aultres devant luy jusques auprès de sa maison, là où il commença à compter ses asnes sans celluy sur lequel il estoit monté, auquel il ne pensoit point. Si cuyda avoir perdu ung asne et qu'il fust demouré en chemin ; pour tant appela hastivement sa femme, luy dist que elle prenist garde aux asnes tant comme il yroit quérir celluy que il avoit perdu. Ceste femme print ces asnes et les mist en l'estable, ainsi que luy avoit dist son mari, lequel estoit dessus son asne auquel il ne pensoit point. Commença à courir tout le chemin qu'il estoit venu, demandant à ceulx qu'il trouvoit se ilz avoyent point veu ung asne perdu, et tous luy respondirent que non, si que le soutouart alla jusques au marché, cuydant trouver son asne. Puis, voyant que nouvelles n'en povoit avoir, tout de nuyt s'en retourna plorant en sa maison là où il trouva sa femme, à qui de première venue il dist que leur asne estoit perdu, dont elle fut fort marrie, jusques ad ce que, ainsi qu'il se descendoit, ilz se apperçeurent de sa follie, et dist : « O, maulgré ma vie, j'ay par faulte de sens beaucoup de peine. Voicy l'asne que j'ay tant cerché. Je estoye dessus et si le quéroye".


2. LECTURE : Poggio Bracciolini (1380 - 1459) : De la femme obstinée qui appella son mari pouilleux :

Poggio Bracciolini (1380 - 1459), Facétie 59 :

[59] De Muliere Obstinata Quae Virum Pediculosum Vocauit. Colloquebantur aliquando de pertinacia mulierum, quae ita quandoque perstant animo indurato, ut se mori malint quam cedere ex sententia. Tum unus: 'Mulier quaedam e nostris,' inquit, 'admodum uiro contraria, semper uerbis eius obiurgando refragabatur, perstans in eo quod coeperat, ita ut superior esse uellet. Habita semel cum uiro graui altercatione, maritum pediculosum uocauit. Ille, ut uerbum id retractaret, uxorem uerberibus contendebat, pugnis caedens ac calcibus. Quo magis caedebatur, eo plus illa pediculosum appellabat. Vir tandem uerberando lassus, ut uxoris pertinaciam superaret, per funem in aquae puteum demisit, suffocaturum se dicens, nisi uerbis eiusmodi abstineret. Instantius perseuerabat, etiam in aqua mentum usque constituta, uerbum illud continuans. Tum uir, ne amplius loqui posset, in puteum demersit, tentans si eam mortis periculo a uerborum pertinacia posset auertere. At illa, loquendi facultate adempta, etiam dum suffocaretur, quod loqui nequibat, digitis exprimebat; nam manibus super caput erectis, atque ungulis utriusque pollicis coniunctis, saltem quod potuit gestu, uiro pediculos obiiciebat. Unguibus enim eorum digitorum pediculi a foeminis occidi consueuerunt.'

Traduction (en ancien (vieux) français :
{Guillaume TARDIF, Les Facécies de Poge, Florentin, traitant de plusieurs choses morales. Paris, 1878}

[59] XLIII. De la femme obstinée qui appella son mary pouilleux. Si nous dit Poge : "Quand nous estions en noz confabulations et joyeuses assemblées, nous parlions aulcuneffoys de la pertinacité et obstination d'une femme, disant qu'il est des femmes si persistentes en couraige endurcy qu'elles aimeroyent mieulx mourir que se despartir de leur sentence ne faire aultrement que à leur opinion. Adonc l'ung des assistens, pour approuver ceste chose par exemple, dit : "J'ay aultreffoys veu en noz cartiers une femme de cette condition, laquelle tousjours estoit contraire à la voulenté de son mary, et, spéciallement quant ilz tensoyent de parolles, elle vouloit tousjours avoir le dernier mot et ce qu'elle disoit soustenoit irrévocablement. Advint que une foys, par une altercation qu'ilz prindrent, son mary et elle, de parolles, elle l'appella pouilleux, ce qui despleut à l'homme tellement qu'il jura qu'elle se desdiroit et, pour ce faire, la commença à battre de coups de poing et de pied tant qu'il peult, mais tant plus la batoit, tant plus pouilleux l'appeloit. Adonc le mary, tout lassé de la batre, voyant la pertinacité de elle, se obstina et jura par ses bons Dieux qu'elle retireroit la parolle et mettroit fin à sa pertinacité, ou qu'il la getteroit en ung puis. Ceste femme obstinée jura du contraire que au Dyable fust-elle se jà se desdiroit, mais tous les jours par plus infestantes parolles pouilleux l'appelloit. Lors le mary print une corde, lya sa femme par les espaulles et la plonga dedans le puis jusques au menton et jura que, se elle ne se abstenoit de l'appeler pouilleux, qu'il la noyeroyt et suffocqueroit en l'eaue; mais nonobstant elle tousjours instantement sa parolle continuoit, et pour ce le mary, temptant et essayant luy oster sa pertinacité, pour la mettre en dangier de mort, la dcvalla dedans l'eaue jusques par dessus la teste tant que plus ne pouvoit parler. Et lors la faulce et pertinace femme leva les mains en hault par dessus sa teste hors de l'eaue, et, pour exprimer ce que de parolle ne pouvoit dire, commença à serrer les pouces de ses deux mains l'ung sus l'autre, faignant de tuer des poux, pour monstrer que en son courage elle disoit et appelloit son mary pouilleux. Ainsi, devant qu'elle fust morte, ledit mary, voyant et pensant que c'estoit chose impossible de la convertir, tantost la retira hors de l'eau et luy laissa dire et faire du pis qu'elle peut".


3. ITINERA ELECTRONICA & textes préparés :

  • Augustin (saint ; 354 - 430), Du baptême contre les Donatistes, livre VI [Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais]
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/Aclassftp/textes/Augustin/de_baptismo_06.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/Aclassftp/textes/Augustin/de_baptismo_06_fr.txt

  • Poggio Bracciolini (1380 - 1459), Facéties, XLI(+) - LX
    [Traduction française numérisée par nos soins]
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/Aclassftp/textes/Pogge_Le/facetiae_41a60.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/Aclassftp/textes/Pogge_Le/facetiae_41a60_fr.txt


Jean Schumacher
15 novembre 2013


 
UCL | FLTR | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
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Dernière mise à jour : 17/02/2002