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Date :     20-06-2013

Sujets :
Lecture : Francis BACON (1561 - 1626) à propos de la solitude ; Lecture : Francis BACON (1561 - 1626) cite Plutarque : le soleil levant a plus d'adorateurs que le soleil couchant ; Lecture : Francis BACON (1561 - 1626) fait référence à une comparaison que fit Thémistocle au roi de Perse : les discours humains ressemblent à des tapisseries ; ITINERA ELECTRONICA et textes préparés : Francis BACON (1561 -1626 ; x 2), Ennodius de Pavie ((474 - 521) :

Notice :

1. Lecture : Francis BACON (1561 - 1626) à propos de la solitude :

Francis Bacon, Sermones fideles siue interiora rerum, Sermo XXVII : De l'amitié, 1 :

Interea uero parum perspiciunt homines quod hoc sit quod solitudo nominatur, et quibus finibus circumscribitur. Turba enim non est societas dicenda, et facies hominum nihilo plus sunt quam in porticibus picturae. Colloquia uero absque dilectione cymbalo non praestant tinnienti. Hoc innuit id quod Latino iactatum prouerbio, magna ciuitas, magna solitudo. In magnis enim urbibus amici et necessarii remotius disperguntur, adeo ut minus plerunque familiariter et in consortio uiuatur quam in uiciniis angustioribus. Quin et ulterius progredi licet, atque uerissime asserere meram et miseram esse solitudinem ubi desunt amici ueri, sine quibus mundus nihl aliud quam eremus est. Quo etiam sensu si solitudinem accipias, quicunque natura et genio suo ab amicitiis abhorret, huiusmodi affectum a bruto magis quam ab homine mutuatur.

Mais il est peu d'hommes qui comprennent bien en quoi consiste la vraie solitude, et qui en aient une idée assez étendue : car une foule n'est rien moins qu'une société; une multitude de visages n'est tout au plus qu'une galerie de portraits; et une conversation entre des personnes qui n'ont que de l'indifférence les unes pour les autres, n'est guère plus agréable que le son d'une cymbale. Cet adage latin : "grande ville, grande solitude" a trait à ce que nous disons; car assez ordinairement, dans une grande ville, des amis se trouvent écartés les uns des autres, et ne peuvent se rejoindre que rarement. Quoi qu'il en soit, nous pouvons dire qu'il n'est point de solitude plus affreuse que celle de l'homme sans amis, et que, sans l'amitié, ce monde n'est, à proprement parler, qu'un désert. Ainsi, en ce sens, celui qui est incapable d'amitié, tient plus de la bête sauvage que de l'homme.


2. Lecture : Francis BACON (1561 - 1626) cite Plutarque : le soleil levant a plus d'adorateurs que le soleil couchant :

Francis Bacon, Sermones fideles siue interiora rerum, Sermo XXVII, De l'amitié, 4 :

L. Sylla postquam Romanum imperium occupasset Pompeium (postea cognominatum Magnum) ad eam potentiam euexit, ut Pompeius superiorum iam Sylla factum se uenditaret. Cum enim amicum quendam suum consulem fecisset contra ambitum Syllae, atque Sylla in malam partem hoc accepisset et uerba indignationis nonnulla protulisset, Pompeius id minime tulit, sed fere disertis uerbis eum quiescere iussit, addendo "plures adorare solem orientem quam occidentem".

Lorsque Sylla fut en possession de la souveraine puissance, il éleva Pompée, qui depuis fut décoré du surnom de Grand, à un tel degré d'autorité, que celui-ci osa se vanter dans la suite d'être plus puissant que lui. Car Pompée ayant obtenu le consulat pour un de ses amis, malgré la brigue de Sylla, et le dictateur lui témoignant, avec hauteur, son mécontentement à ce sujet, le jeune homme lui imposa silence par cette réponse si fière : "le soleil levant a plus d'adorateurs que le soleil couchant".

Référence :

PLUTARQUE, Vie de Pompée, ch. 14 :

[14] Ἐκ τούτου θρίαμβον ᾔτει Πομπήϊος, ἀντέλεγε δὲ Σύλλας. ὑπάτῳ γὰρ ἢ στρατηγῷ μόνον, ἄλλῳ δὲ οὐδενὶ δίδωσιν ὁ νόμος. διὸ καὶ Σκηπίων ὁ πρῶτος ἀπὸ μειζόνων καὶ κρειττόνων ἀγώνων ἐν Ἰβηρίᾳ Καρχηδονίων κρατήσας οὐκ ᾔτησε θρίαμβον· ὕπατος γὰρ οὐκ ἦν οὐδὲ στρατηγός. εἰ δὲ Πομπήϊος οὔπω πάνυ γενειῶν εἰσελᾷ θριαμβεύων εἰς τὴν πόλιν, ᾧ βουλῆς διὰ τὴν ἡλικίαν οὐ μέτεστι, παντάπασιν ἐπίφθονον ἔσεσθαι καὶ τὴν ἀρχὴν ἑαυτῷ καὶ τὴν τιμὴν ἐκείνῳ. ταῦτα πρὸς Πομπήϊον ὁ Σύλλας ἔλεγεν, ὡς οὐκ ἐάσων, ἀλλὰ ἐνστησόμενος αὐτῷ καὶ κωλύσων τὸ φιλόνεικον ἀπειθοῦντος. Ὁ δὲ Πομπήϊος οὐχ ὑπέπτηξεν, ἀλλ´ ἐννοεῖν ἐκέλευσε τὸν Σύλλαν ὅτι τὸν ἥλιον ἀνατέλλοντα πλείονες ἢ δυόμενον προσκυνοῦσιν, ὡς αὐτῷ μὲν αὐξανομένης, μειουμένης δὲ καὶ μαραινομένης ἐκείνῳ τῆς δυνάμεως.

XIV. Pompée, de retour à Rome, demanda le triomphe, qui lui fut refusé par Sylla, sous prétexte que la loi ne l'accordait qu'à des consuls ou des préteurs; que le premier Scipion lui-même, après avoir remporté en Espagne les victoires les plus glorieuses et les plus importantes sur les Carthaginois, ne l'avait pas demandé, parce qu'il n'était ni consul ni préteur : si donc Pompée, qui était encore sans barbe, et à qui sa jeunesse ne permettait pas d'être sénateur, entrait triomphant dans Rome, cette distinction rendrait odieuse la puissance dictatoriale, et deviendrait pour Pompée lui-même une source d'envie. A ces motifs de refus le dictateur ajouta qu'il s'opposerait à son triomphe, et que si Pompée s'y obstinait, il emploierait tout son pouvoir à réprimer son ambition. Pompée, sans s'étonner de sa résistance, lui dit de considérer que plus de gens adoraient le soleil levant que le soleil couchant; voulant lui insinuer par là que sa propre puissance croissait tous les jours, et que celle de Sylla ne faisait que diminuer et s'affaiblir.


3. Lecture : Francis BACON (1561 - 1626) fait référence à une comparaison que fit Thémistocle au roi de Perse : les discours humains ressemblent à des tapisseries :

Francis Bacon, Sermones fideles siue interiora rerum, Sermo XXVII : De l'amitié, 6 :

Neque hoc intelligendum est tantum de consilio fideli quod ab amicis dari solet, sed antequam de illo dicamus, certum est quicunque animum cogitationibus multis grauatum habet, ingenium eius et intellectum clarescere ueluti in diem communicatione consiliorum et discursu cum alio. Etenim cogitationes suas facilius agitat et in omnes partes uersat, easdem ordinatius disponit. Illas tanquam in faciem intuetur postquam conuersae fuerint in uerba. Denique seipso prudentior euadit, indque assequitur horulae magis unius sermone quam diei integrae meditationibus. Recte dictum est a Themistocle ad regem Persarum sermones tapetibus similes esse cum explicentur, per quod imagines distincte conspiciuntur, ubi cogitationes instar sarcinarum quarundam complicantur et inuoluuntur.

Tout homme, dis-je, dont l'esprit est agité, et comme obscurci par une multitude confuse de pensées qu'il a peine à débrouiller, sentirait sa raison se fortifier et ses idées s'éclaircir, quand il ne ferait que les communiquer à son ami, et discourir avec lui sur ce qui l'occupe; car alors il discute ses opinions avec plus de facilité, et il range ses idées avec plus d'ordre; enfin, il juge mieux de la vérité et de l'utilité de ses pensées, quand elles sont exprimées par des paroles. Enfin, par ce moyen, il devient, pour ainsi dire, plus prudent, plus sage que lui-même; effet qu'il obtiendra plus sûrement par une conversation d'une heure, que par une méditation d'un jour entier. Thémistocle usait d'une comparaison fort juste, lorsqu'il disait au roi de Perse que les discours des hommes étaient semblables à des tapisseries à personnages déroulées et tendues, où l'on voyait nettement les figures qui y étaient réprésentées : au lieu que leurs pensées, avant d'étre communiquées, ressemblaient à ces rnêmes tapisseries, encore pliées ou roulées. ...

Référence :

PLUTARQUE, Vie de Thémistocle, XXIX:

ἅμα δ' ἡμέρᾳ συγκαλέσας τοὺς φίλους εἰσῆγεν αὐτὸν οὐδὲν ἐλπίζοντα χρηστὸν ἐξ ὧν ἑώρα τοὺς ἐπὶ θύραις, ὡς ἐπύθοντο τοὔνομα παρόντος αὐτοῦ, χαλεπῶς διακειμένους καὶ κακῶς λέγοντας. ἔτι δὲ Ῥωξάνης ὁ χιλίαρχος, ὡς κατ' αὐτὸν ἦν ὁ Θεμιστοκλῆς προσιών, καθημένου βασιλέως καὶ τῶν ἄλλων σιωπώντων, ἀτρέμα στενάξας εἶπεν· “ὄφις Ἕλλην ὁ ποικίλος, ὁ βασιλέως σε δαίμων δεῦρο ἤγαγεν.” (2) οὐ μὴν ἀλλ' εἰς ὄψιν ἐλθόντος αὐτοῦ καὶ πάλιν προσκυνήσαντος, ἀσπασάμενος καὶ προσειπὼν φιλοφρόνως ὁ βασιλεύς, ἤδη μὲν ἔφησεν αὐτῷ διακόσια τάλαντα ὀφείλειν· κομίσαντα γὰρ αὑτὸν ἀπολήψεσθαι δικαίως τὸ ἐπικηρυχθὲν τῷ ἀγαγόντι· πολλῷ δὲ πλείω τούτων ὑπισχνεῖτο καὶ παρεθάρρυνε καὶ λέγειν ἐδίδου περὶ τῶν Ἑλληνικῶν, ἃ βούλοιτο, παρρησιαζόμενον. (3) ὁ δὲ Θεμιστοκλῆς ἀπεκρίνατο, τὸν λόγον ἐοικέναι τοῦ ἀνθρώπου τοῖς ποικίλοις στρώμασιν· ὡς γὰρ ἐκεῖνα καὶ τοῦτον ἐκτεινόμενον μὲν ἐπιδείκνυσθαι τὰ εἴδη, συστελλόμενον δὲ κρύπτειν καὶ διαφθείρειν· ὅθεν αὐτῷ χρόνου δεῖν. ἐπεὶ δέ, ἡσθέντος τοῦ βασιλέως τῇ εἰκασίᾳ καὶ λαμβάνειν κελεύσαντος, ἐνιαυτὸν αἰτησάμενος καὶ τὴν Περσίδα γλῶτταν ἀποχρώντως ἐκμαθὼν ἐνετύγχανε βασιλεῖ δι' αὑτοῦ, (4) τοῖς μὲν ἐκτὸς δόξαν παρέσχε περὶ τῶν Ἑλληνικῶν πραγμάτων διειλέχθαι ...

(1) Dès l'aube, le Roi convoqua ses amis et fit venir Thémistocle, lequel n'avait pas bon espoir, voyant que les gardes, dès qu'ils apprenaient son nom sur son passage, étaient mal disposés, insultants même. (2) Un détail encore: alors que le Roi siégeait, que les autres gardaient le silence et que Thémistocle s'approchait du chiliarque Roxanès, celui-ci murmura dans un soupir: «Équivoque serpent grec, toi, c'est le Génie du Roi qui t'a conduit ici!» (3) Néanmoins, quand Thémistocle parvint sous les yeux du Roi et se fut à nouveau prosterné, ce prince le salua et s'adressa à lui avec bienveillance: il devait désormais, dit-il, deux cents talents à Thémistocle car, s'étant livré lui-même, celui-ci allait recevoir en toute justice la récompense proclamée pour qui l'amènerait! Il lui promettait même beaucoup plus encore, l'encourageait et le priait de lui dire en toute franchise ce qu'il voulait à propos des affaires grecques. (4) Thémistocle répondit que le discours de l'homme est semblable aux tapis bariolés: comme eux, une fois qu'il est étendu, il fait bien voir les sujets, tandis qu'une fois replié, il les cache et les détruit; donc, pour lui, il faut du temps... (5) Le Roi fut ravi de la comparaison et l'invita à prendre son temps. Thémistocle demanda une année et, ayant appris suffisamment la langue perse, il rencontrait dès lors le Roi tête-à-tête et, pour les gens de l'extérieur, il se fit la réputation de venir causer des affaires grecques.


4. ITINERA ELECTRONICA & textes préparés :

  • Francis Bacon (1561 - 1626), Sermones fidèles siue interiora rerum, Sermo XXIV : Des innovations [Texte latin et traduction française numérisés par nos soins]
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/Aclassftp/textes/BACON/serm_fid_24.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/Aclassftp/textes/BACON/serm_fid_24_fr.txt

  • Francis Bacon (1561 - 1626), Sermones fidèles siue interiora rerum, Sermo XXVII : De l'amitié [Texte latin et traduction française numérisés par nos soins]
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/Aclassftp/textes/BACON/serm_fid_27.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/Aclassftp/textes/BACON/serm_fid_27_fr.txt

  • Ennodius de Pavie (474 - 521), Lettres, livre IV [Traduction française reprise au site de Philippe Remacle]
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/Aclassftp/textes/ENNODIUS/lettres_04.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/Aclassftp/textes/ENNODIUS/lettres_04_fr.txt


Jean Schumacher
21 juin 2013


 
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Dernière mise à jour : 17/02/2002