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Date :     31-05-2013

Sujets :
Lecture : Francis BACON (1561 - 1626) fait le portrait de Pan ; Lecture : Francis BACON (1561 - 1626) : Où faut-il porter la guerre : chez des voisins ou au loin ? ; ITINERA ELECTRONICA & texte préparé : Francis Bacon (1561 - 1626) ;

Notice :

1. Lecture : Francis BACON (1561 - 1626) fait le portrait de Pan :

Francis Bacon, De la dignité et de l'accroissement des sciences, livre II, ch. 13 :

... Effigies Panis talis ab antiquitate describitur ; cornutus, cornibus in acutum surgentibus, et usque ad coelum fastigiatis ; corpore toto hispidus et uillosus ; barba in primis promissa ; figura, biformis, humana quoad superiora, sed semifera et in caprae pedes desinente. Gestabat autem insignia potestatis, sinistra fistulam et septem calamis compactam, dextra pedum siue baculum superius curuum et inflexum. Induebatur chlamyde ex pelle pardalis. ...

Voici le portrait qu'on faisait de lui : son front est armé de cornes, qui se terminent en pointes et s'élèvent jusqu'aux cieux; son corps est tout hérissé de poils et de soies; sa barbe surtout est fort longue; sa forme tient de deux espèces; de l'espèce humaine quant aux parties supérieures, et de la bête, quant aux inférieures, qui se terminent par des pieds de chèvre. Pour marques de sa puissance, il porte, dans la main gauche, une flûte à sept tuyaux; et dans la droite, une sorte de crosse ou de bâton recourbé par le haut: une peau de léopard lui sert d'habillement. ...


2. Lecture : Francis BACON (1561 - 1626) : Où faut-il porter la guerre : chez des voisins ou au loin ? :

Francis Bacon, De la dignité et de l'accroissement des sciences, II, ch. 13 :

... sed in propagando imperio occasio et belli conficiendi facilitas et fructus loco uicinitatis esse debent. Itaque Perseus, licet Orientalis, tamen tam longinquam expeditionem usque ad extremum Occidentem minime detrectauit. Huius rei exemplum insigne est in belligerandi diuersa ratione patris et filii regum, Philippi et Alexandri. Ille enim in finitimis bellis occupatus urbes paucas imperio adiecit, idque non sine maxima contentione et periculo; quippe qui et alias, et praecipue in praelio Chaeroneo, in ultimum discrimen adductus fuit; at Alexander, longinquam expeditionem bene ausus in Persas, nationes infinitas subiugauit, magis itineribus quam praeliis fatigatus. Hoc ipsum adhuc clarius cernitur in propagatione imperii Romanorum, qui quo tempore ex parte Occidentis uix ultra Liguriam armis penetrauerant, eodem tempore Orientis prouincias usque ad montem Taurum armis et imperio complexi sunt. Etiam Carolus Octauus rex Galliae bellum Britannicum (quod matrimonio tandem compositum est) non admodum facile expertus, expeditionem illam Neapolitanam longinquam admiranda quadam facilitate et felicitate transegit. Habent certe hoc bella longinqua, ut cum iis manus conseratur qui militiae et armis inuasoris minime sint assueti, quod in finitimis secus se habet. Etiam et apparatius in huiusmodi expeditionibus solet esse diligentior et instructior, et terror apud hostes ex ipso ausu et fiducia maior. Neque etiam fere possit fieri in iis expeditionibus remotis, per hostes ad quos tam longo itinere peruenitur, diuersio aliqua aut inuasio reciproca, quae in belligerandi ratione cum finitimis saepius adhibetur. Caput autem rei est, quod in subiugandis finitimis occasionum delectus in angusto uersatur ; at si quis longinquiora non detrectet, poterit pro arbitrio suo eo transferre bellum ubi aut disciplina militaris maxime est eneruata, aut uires nationis plurimum attritae et consumptae, aut dissidia ciuilia opportune oborta, aut aliae huiusmodi commoditates se ostendant.

... Mais s'agit-il d'étendre un empire, alors l'occasion, la facilité qu'on peut trouver à faire la guerre, et les fruits qu'on en peut tirer, tiennent lieu du voisinage. C'est pourquoi Persée, quoique oriental, ne balança pas à entreprendre une expédition lointaine et jusqu'aux extrémités de l'occident. C'est ce dont nous avons un exemple frappant dans la manière très différente de faire la guerre de deux rois, père et fils, je veux dire de Philippe et d'Alexandre. Le premier, toujours occupé à faire la guerre à ses voisins, ajouta peu de villes à son empire : encore ne fut-ce pas sans de grands dangers et de grandes difficultés ; vu qu'en plus d'une occasion, et surtout à la bataille de Chéronée; il fut obligé de risquer le tout. Mais Alexandre, pour avoir osé entreprendre une expédition lointaine contre les Perses, subjugua une infinité de nations, plus fatigué par ses voyages que par ses combats. C'est ce qu'on voit encore plus clairement par la manière dont les Romains étendirent leur empire : les Romains, dis-je, qui, dans le temps même où, du côté de l'occident, leurs armées n'avaient guère pénétré au-delà de la Ligurie, avaient porté leurs armes et étendu leur empire dans les provinces d'orient jusqu'au mont Taurus; ainsi que par l'exemple de Charles VIII, roi de France, qui n'eut pas de fort brillants succès dans sa guerre contre la Bretagne; guerre qui fut enfin terminée par un mariage ; mais qui vint à bout de cette expédition si lointaine contre le royaume de Naples, avec une facilité et un bonheur surprenants. Ces expéditions, dans les lieux éloignés, ont plus d'un avantage : d'abord ceux qu'on a en tête, ne sont nullement accoutumés aux armes et à la manière de faire la guerre de celui qui fait l'invasion ; il n'en est pas de même à l'égard d'une nation voisine. On fait aussi, pour les expéditions de cette nature, de plus grands préparatifs, et on les fait avec plus de soin; sans compter que cette audace même et cette confiance qui les fait entreprendre, inspire la terreur aux ennemis. De plus, dans les expéditions lointaines, ces ennemis qu'on va trouver de si loin, ne sont pas à même de prendre leur revanche, par quelque diversion, ou invasion sur vos propres terres : moyen qu'on emploie si souvent dans les guerres avec des nations limitrophes. Mais le point capital; c'est que, lorsqu'on veut subjuguer des nations voisines, on est fort à l'étroit par rapport au choix des occasions; au lieu que, si l'on ne craint pas de s'éloigner de son pays, on peut à son gré transporter la guerre dans les lieux où la discipline militaire est le plus relâchée; où les forces de la nation qu'on veut attaquer, sont le plus épuisées; où des dissensions civiles surviennent le plus à propos; en un mot, dans ceux où se présente quelque facilité de cette espèce.


3. ITINERA ELECTRONICA & texte préparé :

Cette semaine-ci, des circonstances particulières en fait en sorte que nous n'avons pu préparer qu'un seul texte : le chapitre 13 du livre II d'une œuvre de F. Bacon. Chapitre "interminable".

Francis Bacon, De la dignité et de l'accroissement des sciences, livre II, ch. 13 [Texte latin et traduction française numérisés par nos soins]
latin : http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/Aclassftp/textes/BACON/de_dign_augm_sc_lv02_ch13.txt
français : http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/Aclassftp/textes/BACON/de_dign_augm_sc_lv02_ch13_fr.txt


Jean Schumacher
31 mai 2013


 
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Dernière mise à jour : 17/02/2002