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Date :     21-03-2013

Sujets :
Lecture : Marc Jérôme VIDA (1485 ? - 1566) : Le phénix qui renaît de ses cendres ; Lecture : Francis BACON (1561 - 1626) à propos du miracle de Mahomet ; Lecture : Francis BACON (1561 - 1626) à propos d'Alexandre le Grand : Je ne veux pas dérober la victoire ; ITINERA ELECTRONICA : 3 nouveaux environnements hypertextes : Francis Bacon (x 2), Marc Jérôme Vida ;

Notice :

1. Lecture : Marc Jérôme VIDA (1485 ? - 1566) : Le phénix qui renaît de ses cendres :

Marc Jérome Vida, La Christiade, livre VI, vers 306 – 312 :

Talis, ubi turpe irrepsit senium, unicus ales,
Congessitque sibi ramis felicibus altum
Summo in colle rogum, posuitque in morte senectam,
Continuo nouus exoritur, nitidusque iuuenta
310 Effulget cristis, et uersicoloribus alis :
Innumerae circum uolucres mirantur euntem :
Ille suos adit Aethiopas, Indosque reuisit.

Tel est encore cet oiseau unique dans l'univers : aux premières atteintes des années, il se forme de branches secourables un bûcher sur le haut d'une colline, et dépose sa vieillesse dans les bras de la mort : tout à coup il renaît de sa cendre, et, brillant de jeunesse, étale son aigrette étincelante et ses ailes diversement nuancées : les habitants de l'air, de toutes parts, accourus, l'admirent dans sa marche : lui, c'est l'Éthiopie, c'est l'Inde qui le rappelle.

Référence : WIKIPEDIA :

« Le phénix ou phœnix (du grec ancien φοῖνιξ / phoinix), est un oiseau légendaire, doué de longévité et caractérisé par son pouvoir de renaître après s'être consumé sous l'effet de sa propre chaleur. Il symbolise ainsi les cycles de mort et de résurrection. … »

« Il s'agit d'un oiseau fabuleux, originaire d'Éthiopie (Afrique de l'est), et rattaché au culte du Soleil, en particulier dans l’ancienne Égypte et dans l’Antiquité classique. D'après la légende, sa résurrection avait lieu en Arabie et dans les pays alentour, comme l'Égypte, où il était vénéré. Le phénix était une sorte d’aigle, mais de taille considérable ; son plumage se parait de rouge, de bleu et d’or éclatant, et son aspect était splendide. Il n’existait jamais qu’un seul phénix à la fois ; il vivait très longtemps : aucune tradition ne mentionne une existence inférieure à cinq cents ans.

N’ayant pu se reproduire, le phénix, quand il sentait sa fin venir, construisait un nid de branches aromatiques et d’encens, y mettait le feu et se consumait dans les flammes.

Des cendres de ce bûcher, surgissait un nouveau phénix, qui contrôlait le feu de mieux en mieux à chaque résurrection ; c'est aussi pour cela qu'on le nomme oiseau de feu (ses ailes se teintaient d'un rouge flamme et se réchauffaient jusqu'à ce qu'un feu ardent en sorte, tandis que son bec pouvait, s'il le voulait, embraser une forêt avec un feu presque aussi puissant que les flammes du Soleil) ». …

Référence:

Paul-Augustin DEPROOST, Les métamorphoses du phénix dans le christianisme ancien dans : FEC 8 - 2004


2. Lecture : Francis BACON (1561 - 1626) à propos du miracle de Mahomet :

Francis Bacon, Sermones fideles siue interiora rerum, Sermo XII : De l’audace :

[12,3] Sane quemadmodum interueniunt agyrtae qui corpori naturali mederi profitentur, sic et corpori politico non desunt homines qui curationes uel difficillimas suscipient. Quibus forsan in paucis aliquibus experimentis faeliciter successit, sed, cum scientiae principia non gustarint, saepe excidunt. Imo uidere est nonnunquam in hominem audacem miraculum illud Mahometis edentem. Populo persuasit Mahometes se collem ad secum euocaturum, atque a summo eius iugo preces pro legis suae cultoribus oblaturum. Populus magna frequentia conuenit. Collum ut ad se ueniret iterumque iterumque uocauit Mahometes. Sed cum collis immotus maneret, ille (nihil omnino pudefactus) inquit si collis ad Mahometem accedere nolit, ad collem ibit Mahometes. Sic et istiusmodi homines, quando ingentia quaedam in se susceperunt turpissimeque in iis defecerunt, tamen (si ad ipsum audaciae culmen peruenerunt) lusu rem excipient et se uertent, et nihil aliud.

[12,3] Le corps politique, ainsi que le corps humain, a ses charlatans, qui se mêlent aussi de le traiter. Les hommes de cette trempe entreprennent aisément de grandes cures, et ils réussissent deux ou trois fois par hasard; mais comme leur prétendue science a peu de fond, ils échouent bientôt, et perdent la vogue. Quelquefois cependant ils se sauvent, en imitant le miracle de Mahomet. Cet imposteur avait promis et persuadé au peuple que, par la vertu de certaines paroles, il ferait venir vers lui une montagne, sur laquelle ensuite il prierait pour ceux qui observeraient fidèlement sa loi. Le peuple étant assemblé, Mahomet appelle la montagne, et réitère plusieurs fois cet appel; mais la montagne tardant à venir, il ne se démonte point et se tire d'affaire, en disant : "eh bien! puisque la montagne ne veut pas venir vers Mahomet, Mahomet ira lui-même vers la montagne." Aussi, lorsque ces hommes audacieux, après avoir fait de magnifiques promesses, se trouvent forcés de manquer honteusement de parole, au lieu de rougir de leur sottise, ils se tirent d'affaire comme Mahomet, à l'aide de quelque subterfuge, et vont toujours leur train.


3. Lecture : Francis BACON (1561 - 1626) à propos d'Alexandre le Grand : Je ne veux pas dérober la victoire :

Francis, Bacon, De la dignité et de l’accroissement des sciences, I, par. 71 à 80 :

Par. 79 : … Etiam et illa metaphora insignis : cnm Parmenio ad eum accederet in campis Arbellae, eique ingentem hostium exercitum monstraret, qui oculis subiacens noctu propter infinitum numerum ignium ueluti alterum firmamentum stellatum repraesentabat, ideoque consuleret ut nocturno praelio illos inuaderet, "Nolo", inquit Alexander, "suffurari uictoriam".

… Voyez encore cette métaphore si connue : Parménion s'étant approché de lui [Alexandre le Grand] dans les champs d'Arbelle et lui montrant l'immense armée des ennemis, campée au dessous d'eux durant la nuit; armée qui, couvrant la campagne d'un nombre infini de feux, semblait un autre firmament tout semé d'étoiles, et ce général lui conseillant de combattre la nuit : "non, non, répondit-il, je ne veux pas dérober la victoire" .

Référence :

Plutarque, Vie d'Alexandre, XXXI :

… οἱ δὲ πρεσβύτεροι τῶν ἑταίρων καὶ μάλιστα Παρμενίων, ὡς τὸ μὲν πεδίον τὸ μεταξὺ τοῦ Νιφάτου καὶ τῶν ὀρῶν τῶν Γορδυαίων ἅπαν ἑωρᾶτο καταλαμπόμενον τοῖς βαρβαρικοῖς φέγγεσιν, ἀτέκμαρτος δέ τις φωνὴ συμμεμειγμένη καὶ θόρυβος ἐκ τοῦ στρατοπέδου καθάπερ ἐξ ἀχανοῦς προσήχει πελάγους, θαυμάσαντες τὸ πλῆθος καὶ πρὸς ἀλλήλους διαλεχθέντες, ὡς μέγα καὶ χαλεπὸν ἔργον εἴη συμπεσόντας ἐκ προφανοῦς τοσοῦτον ὤσασθαι πόλεμον, ἀπὸ τῶν ἱερῶν γενομένῳ τῷ βασιλεῖ προσελθόντες, ἔπειθον αὐτὸν ἐπιχειρῆσαι νύκτωρ τοῖς πολεμίοις καὶ τῷ σκότῳ τὸ φοβερώτατον συγκαλύψαι τοῦ μέλλοντος ἀγῶνος. ὁ δὲ τὸ μνημονευόμενον εἰπὼν "οὐ κλέπτω τὴν νίκην," ἐνίοις μὲν ἔδοξε μειρακιώδη καὶ κενὴν ἀπόκρισιν πεποιῆσθαι, παίζων πρὸς τοσοῦτον κίνδυνον, ἐνίοις δὲ καὶ τῷ παρόντι θαρρεῖν καὶ στοχάζεσθαι τοῦ μέλλοντος ὀρθῶς, μὴ διδοὺς πρόφασιν ἡττηθέντι Δαρείῳ πρὸς ἄλλην αὖθις ἀναθαρρῆσαι πεῖραν, αἰτιωμένῳ τούτων νύκτα καὶ σκότος, ὡς ὄρη καὶ στενὰ καὶ θάλασσαν τῶν προτέρων. οὐ γὰρ ὅπλων οὐδὲ σωμάτων ἀπορίᾳ παύσεσθαι πολεμοῦντα Δαρεῖον ἀπὸ τηλικαύτης δυνάμεως καὶ χώρας τοσαύτης, ἀλλ´ ὅταν ἀφῇ τὸ φρόνημα καὶ τὴν ἐλπίδα, δι´ ἐμφανοῦς ἥττης κατὰ κράτος ἐξελεγχθείς.

… Ses plus anciens officiers, et en particulier Parménion, en voyant la plaine située entre le mont Niphate et les monts Gordyens tout éclairée par les flambeaux des Barbares, étonnés de la multitude innombrable des ennemis, et frappés de ce mélange confus de voix inarticulées, de ce tumulte, de ce bruit effroyable qui se faisait entendre de leur camp comme du sein d'une mer agitée, s'entretenaient entre eux de la difficulté qu'il y aurait à repousser en plein jour une armée si formidable. Ils allèrent donc trouver Alexandre après qu'il eut fini ses sacrifices, et lui conseillèrent d'attaquer les ennemis pendant la nuit, pour dérober aux Macédoniens, à la faveur des ténèbres, ce que le combat aurait de plus effrayant. Alexandre leur répondit ce mot devenu depuis si célèbre : «Je ne dérobe pas la victoire.» Quelques personnes ont trouvé cette réponse vaine et puérile, et n'approuvent pas qu'Alexandre se soit joué d'un danger si grand. D'autres y ont vu une noble confiance sur le présent, et une sage prévoyance de l'avenir, qui ôtait à Darius, après sa défaite, le prétexte de reprendre courage et de tenter encore la fortune, en accusant de cette seconde déroute la nuit et les ténèbres, comme il avait attribué la première aux montagnes, aux défilés et au voisinage de la mer. Il sentait bien que ce ne serait jamais le défaut d'armes et de soldats qui obligerait Darius, maître d'une si grande puissance et d'un empire si vaste, à ne plus faire la guerre; et qu'il n'y renoncerait que lorsqu'une victoire remportée sur lui par la force seule et en plein jour, en le convainquant de sa faiblesse, aurait abattu sa fierté et détruit ses espérances.


4. ITINERA ELECTRONICA & environnements hypertextes :

Cette semaine-ci, qui marque le début du printemps, Christian RUELL a pu créer 3 nouveaux environnements hypertextes :

  • Francis Bacon (1561 - 1626), De la sagesse des anciens, II : Typhon ou les révoltes [Texte latin et traduction française numérisée par nos soins]
  • Francis Bacon (1561 - 1626), Sermones fideles siue interiora rerum, Sermo XII : De l'audace [Texte latin et traduction française numérisée par nos soins]
  • Marc Jérôme Vida (1485 ? - 1566), La Christiade, livre VI [Texte latin et traduction française numérisée par nos soins]

Les textes bruts de ces oeuvres sont disponibles dans le Dépôt ITINERA ELECTRONICA.


Jean Schumacher
22 mars 2013


 
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Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 17/02/2002