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Date :     26-10-2012

Sujets :
Lecture : ADALBÉRON de LAON (mort vers 1030/1031) à propos des intendants (de palais) de son époque ; Lecture : JACQUES de VORAGINE (vers 1228 - 1298) : Bernard de Claurvaux et le moine joueur de dés ; Lecture : Francis BACON (1561-1626) à propos de l'importance des découvertes ; ITINERA ELECTRONICA : 7 nouveaux environnements hypertextes : Adalbéron de Laon, Francis Bacon, Bernard de Clairvaux, René Descartes, Hincmar de Reims, Jacques de Voragine (x 2) ;

Notice :

1. Lecture : ADALBÉRON de LAON (mort vers 1030/1031) à propos des intendants (de palais) de son époque :

Adalbéron de Laon, Poème au roi Robert :

... Hoc solum rutilo praeceptum scribitur auro,
Ut procurator regis, mundana ministrans,
Sit piger, ignauus, modica uirtute repletus.
Hic aliena petat, repetat sua nil tribuendo,
Et iugiter maneat diuisus sorte iugali:
Ni regis haeredipetae non spes sibi constet.

Le seul précepte écrit aujourd'hui en lettres brillantes d'or, le voici : « Que l'intendant des domaines du roi soit paresseux, fainéant, et doué d'une médiocre vertu ; qu'il cherche à usurper les biens d'autrui, les revendique comme siens propres, sans même rien donner en retour ; que jamais il ne se soumette à subir le joug d'un mariage légitime, et qu'il fonde toutes ses espérances de gain sur les héritages que le roi peut réclamer, comme revenant à son domaine. »

Cfr. Les « fastes » des ecclésiastiques au XIIe siècle :

Tiré de « Recueil des Historiens des Gaules et de la France. Tome onzième. Paris, Palmé, 1876, pages CLXXXIII-CLXXXIV :

« ... Il n’est donc pas surprenant que les évêques et les abbés aient encore exercé dans ces temps-là les mêmes droits que les autres grands vassaux de la Couronne. Nous avons déjà parlé d’un CHANCELIER de l’abbé de Saint Médard. L’évêque d’Angoulème avait des DAPIFERES. Celui de Périgeux prétendait le DROIT de BATTRE MONNAIE contre le comte de Périgord. A Dijon et dans plusieurs endroits du comté de Langres, les actes étaient datés de l’année de l’épiscopat de l’évêque, comme de celle du règne du roi. L’évêque de Thérouanne avait, comme bien d’autres, sa COUR composée de pairs et de barons. Ce prélat et celui d’Auxerre étaient portés le jour de leur sacre sur les épaules de leurs nobles feudataires depuis le lieu désigné pour l’assemblée jusqu’à la chaire pontificale, et cet usage a subsisté longtemps dans beaucoup d’églises. On peut voir dans Ademar de Chabannois le détail des cérémonies qui accompagnaient l’intronisation de l’évêque de Limoges. Le nombre des officiers de l’évêque de Chartres était si considérable que Fulbert [de Chartres] se plaint au roi Robert de ce qu’ils consommaient ce qu’il aurait voulu et dû employer à l’hospitalité et à faire des aumônes. Abbon [de Fleury], abbé très régulier de Saint Benoît sur Loire, avait au moins seize chevaux à sa suite, lorsqu’il alla en Gascogne réformer la Réole. On peut voir dans le poème satyrique d’Adalbéron [de Laon] (au roi Robert) quel était le train et le faste des abbés de Cluny.

Cfr. Ademar de Chabannois

. Tiré de : François Clément, « L’Art de vérifier les dates des faits historiques, des chartes, des chroniques et autres anciens monumens depuis la naissance de notre Seigneur ». Tome II. Paris, Moreau, 1819, p. 293 :

« Ademar de Chabannois raconte [dans sa Chronique, qui va jusqu’en l’an 1029] un événement singulier arrivé à Toulouse sous le gouvernement de Guillaume III [comte de Toulouse en 950]. C’était un usage immémorial en cette ville, que tous les ans le jour de Pâques on amenât dans la cathédrale un juif pour y recevoir un soufflet, en représailles de celui que notre sauveur avait reçu chez le grand-prêtre. L’an 1002, Aimeri, vicomte de Rochechouart, s’étant rencontré à Toulouse ce jour-là, eut l’honneur de colaphiser le juif. Mais il appliqua le soufflet avec tant de force, qu’il fit sauter la cervelle et les yeux de la tête au malheureux juif qui tomba mort à ses pieds. C’est ainsi que le zèle sans lumières se tourne souvent en cruauté. »


2. Lecture : JACQUES de VORAGINE (vers 1228 - 1298) : Bernard de Claurvaux et le moine joueur de dés :

Jacques de Voragine, La légende dorée, Récit CXX (Bernard de Clairvaux), ch. 12 :

Monachus quidam, qui in saeculo ribaldus fuerat atque lusor, maligne stimulatus spiritu ad saeculum redire uoluit. Cum autem beatus Bernardus eum retinere non posset, interrogauit eum, unde uicturus esset. Qui respondit: ad taxillos ludere scio et inde uiuere potero. Et ille: si tibi capitale commisero, uis singulis annis ad me redire et mecum lucrum diuidere? Quod ille audiens gauisus est et se libenter sic acturum promisit. Viginti igitur solidos ei dari praecepit et ille cun illis abiit. Hoc autem faciebat uir sanctus, ut eum iterum reuocare posset, sicut et postmodum factum est. Ille igitur abiens totum perdidit et ad portam confusus rediit. Quo audito uir Dei ad eum laetus exiit extenditque gremium, ut simul diuiderent lucrum. Cui ille : nihil, pater, lucratus sum, sed etiam capitali nostro nudatus sum, si uultis, pro uostro capitali recipite me. Cui Bernardus benigne respondit: si ita, inquit, est, melius est, ut hoc recipiam, quam simul utrumque perdam.

Un moine qui, dans le siècle, avait été ribaud et joueur, fut tenté par le malin esprit de rentrer dans le monde. Or, comme Bernard ne le pouvait retenir, il lui demanda de quoi il vivrait. Celui-ci lui répondit : « Je sais jouer aux dés et avec cela je pourrai vivre. » Bernard lui dit : « Si je te confie un capital, veux-tu revenir tous les ans et partager avec moi le bénéfice?» Quand le moine entendit cette proposition, il fut tout joyeux, et promit qu'il y viendrait volontiers. Bernard commanda donc de lui donner vingt sols et cet homme s'en alla avec cet argent. Or, le saint homme agissait ainsi afin de pouvoir le faire revenir une seconde fois, comme cela eut lieu plus tard. Ce malheureux s'en alla donc, et perdit tout : puis il revint fort confus à la porte. Quand l’homme de Dieu eut appris son arrivée, il alla plein de joie vers lui, et tendit son giron afin de partager le gain ensemble. Et l’autre dit: « Rien, mon père, je n'ai rien gagné; mais j'ai encore perdu le capital: si vous voulez, recevez-moi pour notre capital. » Bernard lui répondit avec bonté « S'il en est ainsi, dit-il, mieux vaut encore recevoir cela que tout perdre ».


3. Lecture : Francis BACON (1561-1626) à propos de l'importance des découvertes :

Francis Bacon, Novum organum, Livre I, aphorisme CXXIX :

…Rursus, uim et uirtutem et consequentias rerum inuentarum notare iuuat; quae non in aliis manifestius occurrunt, quam in illis tribus quae antiquis incognitae, et quarum primordia, licet recentia, obscura et ingloria sunt: Artis nimirum Imprimendi, Pulueris Tormentarii, et Acus Nauticae. Haec enim tria rerum faciem et statum in orbe terrarum mutauerunt: primum, in re literaria; secundum, in re bellica; tertium, in nauigationibus: unde innumerae rerum mutationes sequutae sunt; ut non imperium aliquod, non secta, non stella, maiorem efficaciam et quasi influxum super res humanas exercuisse uideatur, quam ista mechanica exercuerunt.

Il faut aussi remarquer la puissance, la vertu et les conséquences des découvertes ; elles n'apparaissent nulle part plus manifestement que dans ces trois inventions, inconnues aux anciens et dont les origines, quoique récentes, sont obscures et sans gloire : l'imprimerie, la poudre à canon et la boussole, qui ont changé la face du monde, la première dans les lettres, la seconde dans l'art de la guerre, la troisième dans celui de la navigation ; d'où sont venus des changements tellement innombrables, que jamais empire, secte ou étoile ne pourra se vanter d'avoir exercé sur les choses humaines autant d'influence que ces inventions mécaniques.


4. ITINERA ELECTRONICA & environnements hypertextes :

Malgré le temps "accordé" aux 24H cyclistes estudiantines, qui ont eu lieu à LLN ces mercredi et jeudi 24 et 25 octobre 2012, Christian RUELL a trouvé le temps nécessaire à la confection de 7 nouveaux environnements hypertextes :

  • Adalbéron de Laon (mort en 1030/1031), Poème sur Robert, roi des Francs, poème complet [Traduction française reprise au site de Philippe Remacle]
  • Francis Bacon (1561 - 1626), Novum organum, Livre I, aphorismes 101 à 130
  • Bernard de Clairvaux (saint), Du précepte et de la dispense, texte complet [Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais]
  • René Descartes (1596 - 1650), Règles pour la direction de l'esprit, Règle IV [Traduction française reprise au site WIKISOURCE]
  • Hincmar de Reims (vers 806/821 - 882), De l'organisation du palais, texte complet [Traduction française reprise au site de Philippe Remacle]
  • Jacques de Voragine (vers 1228 - 1298), La légende dorée, Récit II : L'apôtre Saint André [Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais]
  • Jacques de Voragine (vers 1228 - 1298), La légende dorée, Récit CXX : Bernard de Clairvaux [Traduction française reprise au site LIVRES-MYSTIQUES.COM]

Les textes bruts de ces oeuvres sont disponibles dans le Dépôt ITINERA ELECTRONICA.


Jean Schumacher
26 octobre 2012


 
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Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 17/02/2002