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Date :     19-10-2012

Sujets :
Lecture : Francis BACON (1561 - 1626) à propos des alchimistes ; Lecture : Francis BACON à propos du véritable travail de la philosophie ; Lecture : Francis BACON à propos de la différence entre le monde politique et le monde scientifique ; Texte d'étude : ABBON de FLEURY (vers 940/945 - 1004) : Des devoirs d'un roi ; ITINERA ELECTRONICA : 5 nouveaux environnements hypertextes : Augustin (saint), Francis Bacon (x 2), René Descartes, Florus ;

Notice :

1. Lecture : Francis BACON (1561 - 1626) à propos des alchimistes :

Francis BACON (1561 - 1626), Novum organum, Livre I, aphorisme LXXXV :

Alchymista enim spem alit aeternam, atque ubi res non succedit errores proprios reos substituit; secum accusatorie reputando, se aut artis aut authorum uocabula non satis intellexisse, unde ad traditiones et auriculares susurros animum applicat; aut in practicae suae scrupulis et momentis aliquid titubatum esse, unde experimenta in infinitum repetit: ac interim quum inter experimentorum sortes in quaedam incidit aut ipsa facie noua aut utilitate non contemnenda; huiusmodi pignoribus animum pascit, eaque in maius ostentat et celebrat: reliqua spe sustentat. Neque tamen negandum est, alchymistas non pauca inuenisse, et inuentis utilibus homines donasse. Verum fabula illa non male in illos quadrat de sene, qui filiis aurum in uinea defossum (sed locum se nescire simulans) legauerit; unde illi uineae fodiendae diligenter incubuerunt, et aurum quidem nullum repertum, sed uindemia ex ea cultura facta est uberior. ...

.. L'alchimiste entretient un espoir éternel, et lorsque l'événement trompe son attente, il en accuse ses propres errements; il se dit qu'il n'a pas assez bien compris les formules de l'art et des auteurs; il se plonge dans la tradition, et recueille avidement les demi-mots qui se disent bas à l'oreille; ou bien il pense que quelque chose a été de travers dans ses opérations, qui doivent être minutieusement réglées, et il recommence ses expériences à l'infini : et cependant, lorsqu'au milieu des chances de l'expérience, il rencontre quelque fait d'un aspect nouveau ou d'une utilité qu'on ne peut contester, son esprit se repaît de cette espèce de gage, il le vante et l'exalte; et il poursuit, tout animé d'espoir. On ne peut cependant nier que les alchimistes aient fait beaucoup de découvertes et rendu de véritables services aux hommes; mais on peut assez bien leur appliquer cet apologue du vieillard qui lègue à ses enfants un trésor enfoui dans une vigne, en feignant de ne savoir dans quel endroit au juste; les enfants, de s'employer de tous leurs bras à remuer la vigne; l'or ne parait point, mais de ce travail naît une riche vendange. …


2. Lecture : Francis BACON à propos du véritable travail de la philosophie :

Francis BACON (1561 - 1626), Novum organum, Livre I, aphorisme XCV :

Qui tractauerunt scientias aut empirici aut dogmatici fuerunt. Empirici, formicae more, congerunt tantum, et utuntur: rationales, aranearum more, telas ex se conficiunt: apis uero ratio media est, quae materiam ex floribus horti et agri elicit; sed tamen eam propria facultate uertit et digerit. Neque absimile philosophiae uerum opificium est; quod nec mentis uiribus tantum aut praecipue nititur, neque ex historia naturali et mechanicis experimentis praebitam materiam, in memoria integram, sed in intellectu mutatam et subactam, reponit. Itaque ex harum facultatum (experimentalis scilicet et rationalis) arctiore et sanctiore foedere (quod adhuc factum non est) bene sperandum est.

Les sciences ont été traitées ou par les empiriques ou par les dogmatiques. Les empiriques, semblables aux fourmis, ne savent qu'amasser et user ; les rationalistes, semblables aux araignées, font des toiles qu'ils tirent d'eux-mêmes; le procédé de l'abeille tient le milieu entre ces deux : elle recueille ses matériaux sùr les fleurs des jardins et des champs, mais elle les transforme èt les distille par une vertu qui lùi est propre : c'est l'image du véritable travail de la philosophie, qui ne se fie pas aux seules forces de l'esprit humain et n'y prend même pas son principal appui; qui ne se contente pas non plus de déposer dans la mémoire, sans y rien changer; des matériaux recueillis dans l'histoire naturelle et les arts mécaniques, mais les porte jùsque dans l'esprit modifiés et transformés. C'est pourquoi il y a tout à espérer d'une alliance intime et sacrée de ces deux facultés expérimentale ét rationnelle; alliance qui ne s'est pas encore rencontrée.


3. Lecture : Francis BACON à propos de la différence entre le monde politique et le monde scientifique :

Francis BACON (1561 - 1626), Novum organum, Livre I, aphorisme XC :

At magnum certe discrimen inter res ciuiles et artes: non enim idem periculum a nouo motu et a noua luce. Verum in rebus ciuilibus mutatio etiam in melius suspecta est ob perturbationem; cum ciuilia authoritate, consensu, fama, et opinione, non demonstratione, nitantur. In artibus autem et scientiis, tanquam in metalli fodinis, omnia nouis operibus et ulterioribus progressibus circumstrepere debent.

… Mais il y a une grande différence entre le monde politique et le monde scientifique; ce dernier n'est pas mis comme l'autre en péril par un nouveau mouvement ou de nouvelles lumières. Dans un État, un changement, même en mieux, est redouté à cause des troubles qu'il entraîne; car la force des États est dans l'autorité, l'accord des esprits, la réputation qu'ils se sont faite, l'opinion de leur puissance, et non dans des démonstrations. Dans les sciences et les arts, au contraire, comme dans les mines de métaux, tout doit retentir du bruit des nouveaux travaux et des progrès ultérieurs. …


4. Texte d'étude : ABBON de FLEURY (vers 940/945 - 1004) : Des devoirs d'un roi :

Abbon de FLEURY (vers 940/945 - 1004), Code des Canons de l'Église romaine,
Canon III : De ministerio regis :

Quale ministerium regis sit, et ipse sui officii nomine prodit, et totius regni suscepta cura innotescit; nec magis ulla sententia animum regis ad bene agendum subrigit quam diuersorum principum clementia proposita sub exemplis, quia et Constantini imperatoris mansuetudo laudatur inter dissidentes episcopos, et Marciani pura fides inter haereticos et orthodoxos. Sed de externis quid loquor, et loquendo immoror, cum ad dispensationem reipublicae et utilitatem ecclesiarum tanta fuerit pietas ac prudentia Caroli, et filii eius Ludouici? Certe utrique pro tempore ac ratione nouerant parcere subiectis et debellare superbos. Unde ex libris, qui ex conciliis sui temporis effecti sunt cum subiectione episcoporum, quanta facile est reperiri, expressum libro II, cap. 1 (Concil. Paris. VI) , post aliqua:

«Iustitia regis est, neminem iniuste per potentiam opprimere, sine acceptione personarum inter uirum et proximum suum iudicare, aduenis et pupillis et uiduis defensorem esse, furta cohibere, adulteria punire, iniquos non exaltare, impudicos et histriones non nutrire, impios de terra perdere, parricidas et peierantes uiuere non sinere, ecclesias defensare, pauperes eleemosynis alere; iustos super regni negotia constituere, senes et sapientes et sobrios consiliarios habere, magorum et hariolorum pythonissarumque superstitionibus non intendere, iracundiam differre, patriam fortiter et iuste contra aduersarios defendere; per omnia in Deo uiuere, prosperitatibus non eleuare animum, cuncta aduersa patienter ferre, fidem catholicam in Deum habere, filios suos non sinere impie agere, certis horis orationibus insistere, ante horas congruas non gustare cibum. Vae enim terrae, cuius rex est puer, et cuius principes mane comedunt (Eccle. X, 16).

Haec regni prosperitatem in praesenti faciunt, et regem ad coelestia regna meliora perducunt.»

COMMENTAIRE :
(Tiré de : http://dissertationsenligne.com/Religion-et-Spiritualité/La-Paix-De-Dieu/5844.html) :

« Le premier texte d’Abbon de Fleury explique la justice du roi et commence par « la justice du roi, c’est de n’opprimer injustement qui que ce soit ». Cette première phrase indique que l’extrait de ce texte parle du roi justicier. Le texte indique plus précisément que le roi doit être le « défenseur des étrangers, des pupilles et des veuves ». On retrouve ici un des devoirs du roi qui a la fonction de protecteur. Le texte dit ensuite que le roi doit « réprimander les vols, punir les adultères.. » Il a ainsi le devoir d’être le correcteur de ceux qui sont dans l’erreur en les réprimandant ou en les punissant, ce qui lui donne un devoir de plus ainsi qu’une certaine puissance. Enfin, le roi doit « défendre les églises, nourrir les pauvres par des aumônes » et « vivre pour Dieu pour tout ». Cette partie indique le rôle du roi envers l’Eglise puisqu’il doit défendre les églises ainsi que nourrir les pauvres par aumône qui est un acte de charité émanant de l’Eglise catholique. La dernière phrase rappelle l’origine du roi et ses obligations envers Dieu par le sâcre qui sont de gouverner par Dieu et pour Dieu. »

RÉFÉRENCES :

  • Biographie d'Abbon de Fleury (WIKIPEDIA)

  • Sixième Concile de Paris (tenu en 829 ; WIKIPEDIA)

  • HINCMAR de Reims (vers 806/821 - 882) : (Site de Philippe Remacle) :

    "Il [Hincmar] avait adressé à Charles le Chauve, à une époque qu’on ne saurait déterminer, un traité sur les devoirs du roi « De Regis persona et regio ministerio. » C’est un véritable manuel du roi chrétien. Hincmar y a tracé le portrait idéal du roi selon l’esprit de l’Église. Il n’a fait que réunir avec habileté des morceaux extraits des saintes Écritures et surtout des Pères de l’Église, saint Cyprien, saint. Grégoire, saint Augustin, saint Innocent. Cependant, on peut en tirer quelques renseignements sur le caractère de Charles le Chauve. A la façon dont Hincmar prêche au roi la sévérité, on voit que ce qu’il déplorait le plus chez lui, c’était son extrême faiblesse de caractère. Il convient sans doute aux rois d’être miséricordieux; mais il leur faut user à propos de leur droit de juger et de punir."


5. ITINERA ELECTRONICA & environnements hypertextes :

Cette semaine-ci, l'infatiguable Christian RUELL a pu créer 5 nouveaux environnements hypertextes :

  • Augustin (saint), Lettre CXXVII : A Armentarius et à Pauline [Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais]
  • Francis Bacon (1561 - 1626), Novum organum, Préface
  • Francis Bacon (1561 - 1626), Novum organum, Livre I, aphorismes 81 à 100
  • René Descartes (1596 - 1650), Règles pour la direction de l'esprit, Règle III [Traduction française reprise au site WIKISOURCE]
  • Florus, Abrégé de l'Histoire romaine, Livre II [Traduction française reprise au site de Philippe Remacle]

Les textes bruts de ces oeuvres sont disponibles dans le Dépôt ITINERA ELECTRONICA.


Jean Schumacher
19 octobre 2012


 
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Dernière mise à jour : 17/02/2002