Projets ITINERA ELECTRONICA - HODOI ELEKTRONIKAI - HELIOS

Actu' ITINERA+ (Actualités - Nouvelles)


  Accueil     Liste des actualités     Recherche     Actualité     Administration  

Date :     02-03-2012

Sujets :
Lecture : AUGUSTIN (saint) à propos de la femme qui est (selon lui) la partie concupiscentielle de l'homme ; Lecture : PLINE le JEUNE et la nécrologie consacrée à Minicia, jeune fille modèle ; Lecture : GRÉGOIRE de TOURS à propos de Clovis et du vase de Soissons ; Lecture : Ce que nous devons aux Grecs (P.-A. DELHOMMAIS) ; ITINERA ELECTRONICA : 6 nouveaux environnements hypertextes : Augustin (saint), Bernard de Clairvaux (saint ; x 2), Grégoire de Tours, Guibert de Nogent, Nithard ;

Notice :

1. Lecture : AUGUSTIN (saint) à propos de la femme qui est (selon lui) la partie concupiscentielle de l'homme :

Augustin (saint), Du travail des moines, ch. 32 :

… Quid ergo? mulieres non habent hanc innouationem mentis, ubi est imago Dei? Quis hoc dixerit? Sed corporis sui sexu non eam significant: propterea uelari iubentur. Illam quippe significant partem, eo ipso quo mulieres sunt, quae concupiscentialis dici potest, cui mens dominatur, etiam ipsa subdita Deo suo, quando rectissime et ordinatissime uiuitur. Quod ergo est in uno homine mens et concupiscentia (illa enim regit, haec regitur; illa dominatur, haec subditur), hoc in duobus hominibus, uiro et muliere, secundum sexum corporis figuratur. De quo sacramento loquens Apostolus dicit, uirum non debere uelari, sed debere mulierem. Tanto enim gloriosius mens ad superiora promouetur, quanto diligentius ab inferioribus concupiscentia cohibetur; donec totus homo cum ipso etiam mortali nunc et fragili corpore in resurrectione nouissima incorruptione atque immortalitate induatur, et absorbeatur mors in uictoriam.

… Eh quoi, les femmes n'ont-elles rien à prétendre à ce renouvellement de l'âme, de cette partie où se trouve l'image de Dieu? Qui oserait le dire? Toutefois leur sexe physique ne porte point le trait et le signe de cette image : aussi on leur commande d'être voilées. Elles sont femmes, et par là même, elles représentent plutôt cette partie de nous-mêmes qu'on peut appeler concupiscentielle, qui doit être sous l'empire de l'âme, comme celle-ci doit être elle-même soumise à Dieu dans toute vie parfaite et bien réglée. Ainsi, dans un seul et même homme, il y a l'âme et la concupiscence ; l'une qui conduit, l'autre qui est conduite; l'une qui commande, l'autre qui obéit : la différence des sexes en deux personnes humaines, l'homme et la femme, reproduit aussi ce double trait. Tel est le mystère qui fait dire à l'Apôtre que l'homme ne doit point se voiler la tête, et que la femme doit porter le voile. Car l'âme s'élève avec d'autant plus de gloire vers les régions supérieures, que vous mettez plus de force à arracher la concupiscence loin des basses régions; et un jour arrive enfin où l'homme tout entier; avec ce corps même aujourd'hui mortel et si fragile, se revêt, par la résurrection dernière, d'incorruptibilité et d'immortalité; et, dès lors, la mort est ensevelie dans sa victoire.


2. Lecture : PLINE le JEUNE et la nécrologie consacrée à Minicia, jeune fille modèle :

Pline le Jeune, Lettres, V, 16 :

XVI. C- PLINIUS AEFULANO MARCELLINO SUO S- (1) Tristissimus haec tibi scribo, Fundani nostri filia minore defuncta. Qua puella nihil umquam festiuius amabilius, nec modo longiore uita sed prope immortalitate dignius uidi. (2) Nondum annos xiiii impleuerat, et iam illi anilis prudentia, matronalis grauitas erat et tamen suauitas puellaris cum uirginali uerecundia. (3) Ut illa patris ceruicibus inhaerebat! ut nos amicos paternos et amanter et modeste complectebatur! ut nutrices, ut paedagogos, ut praeceptores pro suo quemque officio diligebat! quam studiose, quam intellegenter lectitabat! ut parce custoditeque ludebat! Qua illa temperantia, qua patientia, qua etiam constantia nouissimam ualetudinem tulit! (4) Medicis obsequebatur, sororem patrem adhortabatur ipsamque se destitutam corporis uiribus uigore animi sustinebat. (5) Durauit hic illi usque ad extremum, nec aut spatio ualetudinis aut metu mortis infractus est, quo plures grauioresque nobis causas relinqueret et desiderii et doloris. (6) O triste plane acerbumque funus! o morte ipsa mortis tempus indignius! iam testinata erat egregio iuueni, iam electus nuptiarum dies, iam nos uocati. Quod gaudium quo maerore mutatum est! (7) Non possum exprimere uerbis quantum animo uulnus acceperim, cum audiui Fundanum ipsum, ut multa luctuosa dolor inuenit, praecipientem, quod in uestes margarita gemmas fuerat erogaturus, hoc in tus et unguenta et odores impenderetur. (8) Est quidem ille eruditus et sapiens, ut qui se ab ineunte aetate altioribus studiis artibusque dediderit; sed nunc omnia, quae audiit saepe quae dixit, aspernatur expulsisque uirtutibus aliis pietatis est totus. (9) Ignosces, laudabis etiam, si cogitaueris quid amiserit. Amisit enim filiam, quae non minus mores eius quam os uultumque referebat, totumque patrem mira similitudine exscripserat. (10) Proinde si quas ad eum de dolore tam iusto litteras mittes, memento adhibere solacium non quasi castigatorium et nimis forte, sed molle et humanum. Quod ut facilius admittat, multum faciet medii temporis spatium. (11) Ut enim crudum adhuc uulnus medentium manus reformidat, deinde patitur atque ultro requirit, sic recens animi dolor consolationes reicit ac refugit, mox desiderat et clementer admotis acquiescit. Vale.

XVI. - C. PLINE SALUE SON CHER EFULANUS MARCELLINUS. Je vous écris accablé de tristesse, car la fille cadette de notre ami Fundanus est morte. Je n'ai jamais vu de jeune fille plus gracieuse, plus aimable, plus digne non seulement d'une longue vie, mais presque de l'immortalité. Elle n'avait pas encore quatorze ans, et déjà montrait l'avisement d'une femme âgée, le sérieux d'une mère de famille, sans rien perdre du charme d'une jeune fille et de la pudeur virginale. Comme elle s'attachait au cou de son père ! Et nous, les amis de son père, avec quelle affection et quelle modestie en même temps elle nous serrait dans ses bras ! Et ses nourrices, ses pédagogues, ses maîtres, avec quel tact elle donnait à chacun l'affection qui convenait à sa condition. Quelle application, quelle intelligence dans ses lectures ! Quelle retenue, quelle réserve. dans ses jeux ! Avec quelle modération, quelle patience, quel courage même elle supporta sa dernière maladie I Elle obéissait aux médecins, elle encourageait sa sœur, son père et se soutenait elle-même, lorsque les forces l'eurent abandonnée, par son énergie morale. Elle la conserva jusqu'à la fin; ni la longueur de sa maladie ni la crainte de la mort ne purent la briser, comme pour augmenter et aggraver encore nos regrets et notre douleur. O mort cruelle et prématurée ! O mort survenue dans des circonstances plus odieuses encore ! Elle était déjà fiancée à un jeune homme distingué; déjà était fixé le jour des noces; déjà nous étions invités. En quelle affliction s'est changée tant de joie ! Les mots me manquent pour vous exprimer quel coup j'ai reçu au coeur, quand j'ai entendu Fundanus lui-même, (tant la douleur est féconde en désolantes inventions), ordonner que tout ce qu'il devait dépenser en toilettes, en perles, en pierres, fût employé en encens, en baume, en parfums. C'est un homme instruit et sage, qui dès son jeune âge s'est adonné aux connaissances les plus nobles; eh bien, aujourd'hui, il dédaigne tout ce qu'il a souvent entendu dire, tout ce qu'il a dit lui-même, et, renonçant à ses autres vertus, il se consacre tout entier à son affection paternelle. Vous l'excuserez, vous l'approuverez même, si vous songez à la perte qu'il a faite. Il a perdu en effet une fille qui était l'image non moins de son caractère, que de ses traits et de son air, et faisait revivre son père tout entier par une ressemblance étonnante. Si donc vous lui écrivez au sujet d'un chagrin si légitime, souvenez-vous d'user dans vos consolations non pas de paroles trop fortes qui pourraient ressembler à des remontrances, mais de douceur et de compassion. Pour qu'il les reçoive plus volontiers, il faut compter beaucoup sur le temps. Une blessure encore fraîche redoute la main du médecin, puis elle la supporte et même la réclame; ainsi une douleur récente repousse et fuit les consolations, puis les désire et, si elles sont apportées avec douceur, y trouve un apaisement. Adieu.


3. Lecture : GRÉGOIRE de TOURS à propos de Clovis et du vase de Soissons :

Grégoire de Tours, Histoire des Francs, II, 27 :

… Eo tempore multae aeclesiae a Chlodouecho exercitu depraedatae sunt, quia erat ille adhuc fanaticis erroribus inuolutus. Igitur de quadam eclesia urceum mirae magnitudinis ac pulchritudinis hostes abstulerant, cum reliqua eclesiastici ministerii ornamenta. Episcopus autem eclesiae illius missus ad regem dirigit, poscens, ut, si aliud de sacris uasis recipere non meretur, saltim uel urceum aeclesia sua reciperit. Haec audiens rex, ait nuntio: «Sequere nos usque Sexonas, quia ibi cuncta que adquisita sunt diuidenda erunt. Cumque mihi uas illud sors dederit, quae papa poscit, adimpleam». Dehinc adueniens Sexonas, cunctum onus praedae in medio positum, ait rex: «Rogo uos, o fortissimi proeliatores, ut saltim mihi uas istud» - hoc enim de urceo supra memorato dicebat, - «extra partem concidere non abnuatis». Haec regi dicente, illi quorum erat mens sanior aiunt: «Omnia, gloriose rex, quae cernimus, tua sunt, sed et nos ipsi tuo sumus dominio subiugati. Nunc quod tibi bene placitum uiditur facito; nullus enim potestati tuae resistere ualet». Cum haec ita dixissent, unus leuis, inuidus ac facilis, cum uoce magna eleuatam bipennem urceo inpulit, dicens: «Nihil hinc accipies, nisi quae tibi sors uera largitur». Ad haec obstupefactis omnibus, rex iniuriam suam patientiae lenitate coercuit, acceptumque urceum nuntio eclesiastico reddidit, seruans abditum sub pectore uulnus. Transacto uero anno, iussit omnem cum armorum apparatu aduenire falangam, ostensuram in campo Marcio horum armorum nitorem. Verum ubi cunctus circuire diliberat, uenit ad urcei percussorem; cui ait: «Nullus tam inculta ut tu detulit arma; nam neque tibi hasta neque gladius neque securis est utilis». Et adpraehensam securem eius terrae deiecit. At ille cum paulolum inclinatus fuisset ad collegendum, rex, eleuatis manibus, securem suam capite eius defixit. «Sic», inquid, «tu Sexonas in urceo illo fecisti».

… Dans ce temps, l’armée de Clovis pilla un grand nombre d’églises, parce que ce prince était encore plongé clans un culte idolâtre. Des soldats avaient enlevé d’une église un vase d’une grandeur et d’une beauté étonnante, ainsi que le reste des ornements du saint ministère. L’évêque de cette église envoya vers lui des messagers pour lui demander que, s’il ne pouvait obtenir de recouvrer les autres vases, on lui rendit au moins celui-là. Le roi, ayant entendu ces paroles, dit au messager : Suis-moi jusqu’à Soissons, parce que c’est là qu’on partagera tout le butin ; et lorsque le sort m’aura donné ce vase, je ferai ce que demande le pontife. Étant arrivés à Soissons, on mit au milieu de la place tout le butin, et le roi dit : "Je vous prie, mes braves guerriers, de vouloir bien m’accorder, outre ma part, ce vase que voici", en montrant le vase dont nous avons parlé ci-dessus. Les plus sages répondirent aux paroles du roi : "Glorieux roi, tout ce que nous voyons est à toi : nous-mêmes nous sommes soumis à ton pouvoir. Fais donc ce qui te plaît ; car personne ne peut résister à ta puissance". Lorsqu’ils eurent ainsi parlé, un guerrier présomptueux, jaloux et emporté, éleva sa francisque et en frappa le vase, s’écriant : "Tu ne recevras de tout ceci rien que ce que te donnera vraiment le sort". A ces mots tous restèrent stupéfaits. Le roi cacha le ressentiment de cet outrage sous un air de patience. Il rendit au messager de l’évêque le vase qui lui était échu, gardant au fond du coeur une secrète colère. Un an s’étant écoulé, Clovis ordonna à tous ses guerriers de venir au Champ-de-Mars revêtus de leurs armes, pour faire voir si elles étaient brillantes et en bon état. Tandis qu’il examinait tous les soldats en passant devant eux, il arriva auprès de celui qui avait frappé le vase, et lui dit : "Personne n’a des armes aussi mal tenues que les tiennes, car ni ta lance, ni ton épée, ni ta hache, ne sont en bon état" ; et lui arrachant sa hache, il la jeta à terre. Le soldat s’étant baissé un peu pour la ramasser, le roi levant sa francisque, la lui abattit sur la tête, en lui disant : "Voilà ce que tu as fait au vase à Soissons".


4. Lecture : Ce que nous devons aux Grecs (P.-A. DELHOMMAIS) :

Dans le magazine LE POINT, n° 2057 du 16 février 2012, Pierre-Antoine DELHOMMAIS signe un article intitulé Ce que nous devons aux Grecs;

Nous avons numérisé cette page :
http://itinera.fltr.ucl.ac.be/actualites/emprunts_grecs.pdf

Il y est dit, entre autres,

"Mais c'est aussi à la Grèce que l'on doit l'invention de la dette publique, quand, durant la Guerre du Péloponnèse, les alliés de Sparte empruntaient des fonds aux sanctuaires de Delphes et d'Olympie pour équiper leurs navires".

Témoignage :

Thucydide, Histoire de la Guerre du Péloponnèse, I, 121 et I, 143 :

[1,121] 'Ἡμεῖς δὲ νῦν καὶ ἀδικούμενοι τὸν πόλεμον ἐγείρομεν καὶ ἱκανὰ ἔχοντες ἐγκλήματα, καὶ ὅταν ἀμυνώμεθα Ἀθηναίους, καταθησόμεθα αὐτὸν ἐν καιρῷ. κατὰ πολλὰ δὲ ἡμᾶς εἰκὸς ἐπικρατῆσαι, πρῶτον μὲν πλήθει προύχοντας καὶ ἐμπειρίᾳ πολεμικῇ, ἔπειτα ὁμοίως πάντας ἐς τὰ παραγγελλόμενα ἰόντας, ναυτικόν τε, ᾧ ἰσχύουσιν, ἀπὸ τῆς ὑπαρχούσης τε ἑκάστοις οὐσίας ἐξαρτυσόμεθα καὶ ἀπὸ τῶν ἐν Δελφοῖς καὶ Ὀλυμπίᾳ χρημάτων· δάνεισμα γὰρ ποιησάμενοι ὑπολαβεῖν οἷοί τ' ἐσμὲν μισθῷ μείζονι τοὺς ξένους αὐτῶν ναυβάτας. ὠνητὴ γὰρ ἡ Ἀθηναίων δύναμις μᾶλλον ἢ οἰκεία· ἡ δὲ ἡμετέρα ἧσσον ἂν τοῦτο πάθοι, τοῖς σώμασι τὸ πλέον ἰσχύουσα ἢ τοῖς χρήμασιν. μιᾷ τε νίκῃ ναυμαχίας κατὰ τὸ εἰκὸς ἁλίσκονται· εἰ δ' ἀντίσχοιεν, μελετήσομεν καὶ ἡμεῖς ἐν πλέονι χρόνῳ τὰ ναυτικά, καὶ ὅταν τὴν ἐπιστήμην ἐς τὸ ἴσον καταστήσωμεν, τῇ γε εὐψυχίᾳ δήπου περιεσόμεθα. ὃ γὰρ ἡμεῖς ἔχομεν φύσει ἀγαθόν, ἐκείνοις οὐκ ἂν γένοιτο διδαχῇ· ὃ δ' ἐκεῖνοι ἐπιστήμῃ προύχουσι, καθαιρετὸν ἡμῖν ἐστὶ μελέτῃ. χρήματα δὲ ὥστε ἔχειν ἐς αὐτά, οἴσομεν· ἢ δεινὸν ἂν εἴη εἰ οἱ μὲν ἐκείνων ξύμμαχοι ἐπὶ δουλείᾳ τῇ αὑτῶν φέροντες οὐκ ἀπεροῦσιν, ἡμεῖς δ' ἐπὶ τῷ τιμωρούμενοι τοὺς ἐχθροὺς καὶ αὐτοὶ ἅμα σῴζεσθαι οὐκ ἄρα δαπανήσομεν καὶ ἐπὶ τῷ μὴ ὑπ' ἐκείνων αὐτὰ ἀφαιρεθέντες αὐτοῖς τούτοις κακῶς πάσχειν.

[1,121] CXXI. - "Pour nous [alliés de Sparte] , qui sommes attaqués, nous avons des motifs suffisants pour prendre aujourd'hui les armes ; nous les déposerons au moment opportun, quand nous aurons tiré vengeance des Athéniens. Notre victoire ne fait aucun doute pour plusieurs raisons : d'abord nous l'emportons sur nos adversaires par le nombre de nos troupes et par l'expérience de la guerre de plus tous sans distinction nous nous soumettons aux ordres donnés. Pour la marine, qui fait la force de nos adversaires, nous nous en procurerons une en utilisant nos ressources particulières et les trésors de Delphes et d'Olympie. En leur faisant un emprunt, nous sommes en état, par l'offre d'une solde plus élevée, de débaucher les étrangers qui servent sur leur flotte ; car la puissance des Athéniens est plus mercenaire que nationale : risque qui ne saurait nous attendre, la nôtre reposant sur les hommes plus que sur l'argent. Une seule victoire navale permet, selon toute vraisemblance, d'en finir avec eux. Au cas où ils prolongeraient la résistance, nous disposerions de plus de temps pour organiser notre marine ; lorsque notre science des choses de la mer égalera la leur, il y a toutes les chances pour que nous l'emportions par le courage. Car nos qualités naturelles, l'instruction ne saurait les leur donner. La supériorité qui leur vient de leurs connaissances, c'est à nous de la réduire à néant par la pratique. Pour arriver à cette fin, nous contribuerons de nos deniers. Car voici qui serait bien étrange : leurs alliés ne se lasseraient point de fournir les fonds pour leur asservissement, et nous, nous reculerions devant la dépense, quand il s'agit de châtier l'ennemi et d'assurer notre salut, quand il s'agit de ne pas nous laisser dépouiller de nos richesses et d'éviter la misère qui suivrait leur perte.

I, 143 (Périclès parle) : [1,143] 'Εἴ τε καὶ κινήσαντες τῶν Ὀλυμπίασιν ἢ Δελφοῖς χρημάτων μισθῷ μείζονι πειρῷντο ἡμῶν ὑπολαβεῖν τοὺς ξένους τῶν ναυτῶν, μὴ ὄντων μὲν ἡμῶν ἀντιπάλων ἐσβάντων αὐτῶν τε καὶ τῶν μετοίκων δεινὸν ἂν ἦν· νῦν δὲ τόδε τε ὑπάρχει, καί, ὅπερ κράτιστον, κυβερνήτας ἔχομεν πολίτας καὶ τὴν ἄλλην ὑπηρεσίαν πλείους καὶ ἀμείνους ἢ ἅπασα ἡ ἄλλη Ἑλλάς. καὶ ἐπὶ τῷ κινδύνῳ οὐδεὶς ἂν δέξαιτο τῶν ξένων τήν τε αὑτοῦ φεύγειν καὶ μετὰ τῆς ἥσσονος ἅμα ἐλπίδος ὀλίγων ἡμερῶν ἕνεκα μεγάλου μισθοῦ δόσεως ἐκείνοις ξυναγωνίζεσθαι. 'Καὶ τὰ μὲν Πελοποννησίων ἔμοιγε τοιαῦτα καὶ παραπλήσια δοκεῖ εἶναι, τὰ δὲ ἡμέτερα τούτων τε ὧνπερ ἐκείνοις ἐμεμψάμην ἀπηλλάχθαι καὶ ἄλλα οὐκ ἀπὸ τοῦ ἴσου μεγάλα ἔχειν. ἤν τε ἐπὶ τὴν χώραν ἡμῶν πεζῇ ἴωσιν, ἡμεῖς ἐπὶ τὴν ἐκείνων πλευσούμεθα, καὶ οὐκέτι ἐκ τοῦ ὁμοίου ἔσται Πελοποννήσου τε μέρος τι τμηθῆναι καὶ τὴν Ἀττικὴν ἅπασαν· οἱ μὲν γὰρ οὐχ ἕξουσιν ἄλλην ἀντιλαβεῖν ἀμαχεί, ἡμῖν δ' ἐστὶ γῆ πολλὴ καὶ ἐν νήσοις καὶ κατ' ἤπειρον· μέγα γὰρ τὸ τῆς θαλάσσης κράτος. σκέψασθε δέ· εἰ γὰρ ἦμεν νησιῶται, τίνες ἂν ἀληπτότεροι ἦσαν; καὶ νῦν χρὴ ὅτι ἐγγύτατα τούτου διανοηθέντας τὴν μὲν γῆν καὶ οἰκίας ἀφεῖναι, τῆς δὲ θαλάσσης καὶ πόλεως φυλακὴν ἔχειν, καὶ Πελοποννησίοις ὑπὲρ αὐτῶν ὀργισθέντας πολλῷ πλέοσι μὴ διαμάχεσθαι (κρατήσαντές τε γὰρ αὖθις οὐκ ἐλάσσοσι μαχούμεθα καὶ ἢν σφαλῶμεν, τὰ τῶν ξυμμάχων, ὅθεν ἰσχύομεν, προσαπόλλυται· οὐ γὰρ ἡσυχάσουσι μὴ ἱκανῶν ἡμῶν ὄντων ἐπ' αὐτοὺς στρατεύειν), τήν τε ὀλόφυρσιν μὴ οἰκιῶν καὶ γῆς ποιεῖσθαι, ἀλλὰ τῶν σωμάτων· οὐ γὰρ τάδε τοὺς ἄνδρας, ἀλλ' οἱ ἄνδρες ταῦτα κτῶνται. καὶ εἰ ᾤμην πείσειν ὑμᾶς, αὐτοὺς ἂν ἐξελθόντας ἐκέλευον αὐτὰ δῃῶσαι καὶ δεῖξαι Πελοποννησίοις ὅτι τούτων γε ἕνεκα οὐχ ὑπακούσεσθε.

[1,143] CXLIII. - "A supposer en outre qu'ils s'emparent d'une partie des richesses d'Olympie et de Delphes pour tenter de débaucher, par l'appât d'une solde plus élevée, nos matelots (116) étrangers, si nous n'étions pas en état de leur résister, en nous embarquant avec nos métèques, ce serait bien malheureux. Mais en réalité, ce risque n'est pas à craindre et, avantage considérable, nos pilotes sont des citoyens d'Athènes ; et nos équipages sont plus nombreux et meilleurs que ceux de tout le reste de la Grèce. Et outre le danger à courir, aucun étranger ne consentirait, pour quelques jours d'une paye plus forte, à combattre à leurs côtés, avec moins de chance de succès et en risquant de perdre ses droits de citoyen. Telle me paraît être, ou à peu près, la situation des Péloponnésiens : la nôtre me semble à l'abri des critiques que j'ai formulées ; par ailleurs, elle comporte des avantages bien plus importants. S'ils attaquent notre territoire par terre, nous irons les attaquer par mer. Et le ravage d'une partie du Péloponnèse ne sera pas comparable avec celui de l'Attique entière. Ils n'auront pas d'autre territoire à occuper sans combat ; tandis que nous pourrons nous installer largement, dans les îles et sur le continent. Tant c'est une chose importante que la maîtrise de la mer ! Voyez plutôt : si nous étions des insulaires, quel peuple serait plus inexpugnable que nous ? Eh bien I il faut que nous nous rapprochions le plus possible de cette situation, que nous abandonnions nos campagnes et nos maisons pour garder seulement la mer et notre ville. Nous ne devons pas nous entêter à défendre nos biens pour livrer une bataille décisive avec les Péloponnésiens. Ils sont bien plus nombreux que nous ; victorieux, nous les trouverons devant nous en aussi grand nombre ; vaincus, nous perdrons le secours des alliés, qui font notre force ; car ils ne se tiendront pas tranquilles, s'ils nous voient hors d'état de marcher contre eux. Ne déplorons pas la perte de nos maisons et de notre territoire, mais bien celle des vies humaines. Car ce ne sont pas les biens qui acquièrent les hommes, mais les hommes qui acquièrent les biens. Si je pensais pouvoir vous persuader, je vous engagerais à sortir de chez vous et à ravager vos champs pour montrer aux Péloponnésiens que ce n'est pas la considération de ces avantages qui vous fera obéir à leurs injonctions.


5. ITINERA ELECTRONICA & environnements hypertextes :

Les semaines se suivent et se ressemblent : Christian RUELL continue d'être fidèle au poste : 6 nouveaux environnements hypertextes ont vu le jour :

  • Augustin (saint), Du travail des moines, texte complet [Traduction française reprise au site de l'abbaye Saint Benoît de Port-Valais]
  • Bernard de Clairvaux (saint), Sermons sur le Cantique des cantiques, Sermon XIV [Traduction française reprise au site de l'abbaye Saint Benoît de Port-Valais]
  • Bernard de Clairvaux (saint), Sermons divers, Sermon I : Incertitude et brièveté de la vie [Traduction française reprise au site de l'abbaye Saint Benoît de Port-Valais]
  • Grégoire de Tours, Histoire des Francs, livre II [Traduction française reprise au site de Philippe Remacle]
  • Guibert de Nogent, L'Histoire des Croisades, livre II [Traduction française reprise au site de Philippe Remacle]
  • Nithard, Histoire des dissensions des fils de Louis le Débonnaire, livre IV [Traduction française reprise au site de Philippe Remacle]

Les textes bruts de ces oeuvres sont disponibles dans le Dépôt ITINERA ELECTRONICA.


Jean Schumacher
2 mars 2012


 
UCL | FLTR | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 17/02/2002