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Date :     16-12-2011

Sujets :
Lecture : Jérôme (saint) : Soyons muets ... ; Lecture : à propos du carrefour de la vie (représenté par la lettre Y, symbole attribué à Pythagore) ; Lecture : Jérôme (saint) à propos de la maxime de certains philosophes : Hâtez-vous de jouir des plaisirs de la vie ; ITINERA ELECTRONICA : 5 nouveaux environnements hypertextes : Augustin, Bernard de Clairvaux, Hildegarde von Bingen, Jérôme (x 2) ;

Notice :

1. Lecture : Jérôme (saint) : Soyons muets ... :

Jérôme (saint), Commentaire à l'Ecclésiaste, IIIc :

tempus tacendi et tempus loquendi. pythagoricos reor, quorum disciplina est tacere per quinquennium et postea eruditos loqui, hinc originem sui traxisse decreti. discamus itaque et nos prius tacere, ut postea ad loquendum ora reseremus. sileamus certo tempore et ad praeceptoris eloquia pendeamus. nihil nobis uideatur rectum esse, nisi quod discimus, ut post multum silentium, de discipulis efficiamur magistri. nunc uero pro saeculorum cotidie in peius labentium uitio, docemus in ecclesiis, quod nescimus. et si compositione uerborum, uel instinctu diaboli, qui fautor errorum est, plausus populi excitauerimus, contra conscientiam nostram scire nos arbitramur, de quo aliis potuimus persuadere. omnes artes absque doctore non discimus, sola haec tam uilis et facilis est, ut non indigeat praeceptore.

… « Il y a temps de se taire et temps de parler.» Je ne sais si les disciples de Pythagore n'ont point emprunté de cet endroit la maxime qu'ils suivent exactement, d'être cinq ans sans parler, afin de ne dire ensuite que des paroles sages et judicieuses. Apprenons nous-mêmes à nous taire avant que de nous donner la liberté de parler. Soyons muets pendant un certain temps, et n'ayons que des oreilles pour écouter les leçons d'un habile maître et de notre précepteur. N'estimons rien bien dit que ce que nous avons appris d'un autre et que nous avons médité fort longtemps. N'ayons point la présomption de prendre la dualité de maîtres, qu'après un silence de plusieurs années. Mais au lieu d'observer ces maximes, nous nous laissons aller à la corruption du siècle présent, qui est plus grande que celle de tous les siècles passés, et nous ne nous embarrassons point d'enseigner dans les Eglises des choses dont nous n'avons point de connaissance; et s'il arrive que nous nous attirions les applaudissements de nos auditeurs, soit par des discours étudiés et bien arrangés, soit par quelque artifice du démon, qui favorise toujours l'erreur et le mensonge, nous nous flattons, contre le témoignage de notre propre conscience, de savoir ce que nous avons pu persuader aux autres. Les arts cependant ne peuvent s'apprendre que sous la conduite de quelque bon maître. Il n'y a que l'art de prêcher les vérités divines qu'on regarde avec mépris, qu'on croit si facile que chacun s'en peut mêler sans avoir eu de précepteur pour se rendre capable d'instruire les autres.


2. Lecture : à propos du carrefour de la vie (représenté par la lettre Y, symbole attribué à Pythagore) :

Lactance, Les Institutions divines, VI, 3 :

Duae sunt uiae (Constantine imperator) per quas humanam uitam progredi necesse est: una, quae in coelum ferat; altera, quae ad inferos deprimat; quas et poetae in carminibus, et philosophi in disputationibus suis induxerunt. Et quidem philosophi alteram uirtutum esse uoluerunt, alteram uitiorum: eamque quae sit assignata uirtutibus, primo aditu esse et arduam, et confragosam; in qua si quis, difficultate superata, in summum eius euaserit, habere eum de caetero planum iter, lucidum amoenumque campum, et omnes laborum suorum capere fructus uberes atque iucundos. Quos autem primi aditus difficultas deterruerit, eos in eam uitiorum uiam labi atque deflectere, quae primo ingressu sit quasi amoena, multoque tritior, deinde cum in eam paulo ulterius processerint, amoenitatis eius speciem repente subduci: exoriri autem uiam praecipitem, nunc saxis asperam, nunc obductam sentibus, nunc gurgitibus intercisam, uel torrentibus rapidam, ut laborare, haerere, labi, cadere sit necesse. Quae omnia eo proferuntur, ut appareat in uirtutibus capiendis labores esse maximos, in perceptis autem maximos fructus, et solidas atque incorruptas uoluptates: uitia uero quibusdam delinimentis naturalibus illicere animos hominum, et inanium iucunditatum specie captos ad acerbas amaritudines miseriasque perducere. Sapiens prorsus disputatio, si uirtutum ipsarum formas atque terminos scirent. Non enim didicerant, uel quae sint, uel quid eas mercedis a Deo maneat; quod nos his duobus libris docebimus. Hi uero, quia ignorabant aut dubitabant animas hominum immortales esse, et uirtutes, et uitia, terrenis honoribus aut poenis aestimauerunt. Omnis ergo haec de duabus uiis disputatio, ad frugalitatem ac luxuriam spectat. Dicunt enim humanae uitae cursum Y litterae esse similem, quod unusquisque hominum, cum primae adolescentiae limen attigerit, et in eum locum uenerit, partes ubi se uia findit in ambas, haereat nutabundus, ac nesciat in quam se partem potius inclinet. ...

Il y a deux chemins, très grand empereur, par l'un ou par l'autre desquels il faut indispensablement que les hommes passent. Par l'un on monte au ciel ; par l'autre on descend dans l'enfer. Les poètes et les philosophes ont fort célébré l'un et l'autre par leurs vers et par leurs disputes. Les philosophes ont prétendu que l'un était le chemin de la vertu et l'autre le chemin du vice; que l'entrée du premier est difficile et embarrassée; mais que, dès que l'on a surmonté cette difficulté, on trouve tout le reste aisé et on entre dans une agréable plaine où l'on trouve de quoi se récompenser de son travail. Ceux qui épouvantés de cette première difficulté quittent ce chemin, en prennent un autre dont l'entrée paraît beaucoup plus agréable et qui est frayé par un plus grand nombre de personnes; mais dès que l'on est un peu avancé, toute la beauté de l'entrée disparaît et on n'y rencontre plus que des roches, des précipices, des buissons, des ravins et des torrents, et l'on n'y peut aller sans avoir de la peine, sans échouer souvent, sans glisser et sans tomber. Cette description ne tend qu'à montrer qu'il est difficile d'acquérir la vertu, mais que quand on la possède, on en tire des plaisirs solides et durables, au lieu que l'on ne trouve dans le vice que de l'amertume et du déplaisir, bien qu'il n'ait que trop d'attraits pour nous charmer et pour nous surprendre. Cette leçon serait sans doute fort utile si ceux qui la donnent savaient en quoi consiste la vertu, et où elle se termine. Mais ils n'ont jamais appris ni ce que c'est que la vertu, ni quelle récompense Dieu lui a promise, et c'est ce que j'ai dessein de montrer dans ce livre-ci. Comme ils ne savaient pas que les âmes sont immortelles, ou qu'au moins ils en doutaient, ils n'ont attribué ni au vice ni à la vertu que des peines et des récompenses temporelles. Tout le discours qu'ils font sur les deux chemins se réduit ou à la frugalité ou à la débauche. Ils disent que le cours de la vie humaine est semblable à un Y; que quand les jeunes gens sont arrivés à l'endroit où le chemin se divise en deux, ils échouent et doutent dans lequel ils doivent s'engager. ...

Dossier : Franz de Ruyt, L'idée du "Bivium" et le symbole pythagoricien de la lettre Y
(dans : Revue belge de philologie et d'histoire. Tome 10, fasc. 1-2, 1931, pp. 137-145).


3. Lecture : Jérôme (saint) à propos de la maxime de certains philosophes : Hâtez-vous de jouir des plaisirs de la vie :

Jérôme (saint), Commentaire à l'Ecclésiaste, IXc :

«O homo, quia ergo post mortem nihil est, et mors ipsa nihil est audi consilium meum et dum uiuis in hac breui uita, fruere uoluptate, utere dapibus, uino curas opprime, et intellege, quoniam a deo tibi donata sunt ad utendum. candidis uestibus ornatus incede, unguentis spiret caput tuum; quaecumque tibi placuerit feminarum, eius gaude complexu, et uanam hanc et breuem uitam, uana et breui uoluptate percurre. nihil enim extra haec habebis amplius, quo fruaris, quodcumque te delectare potest, festinus carpe, ne pereat. neque enim friuola debes formidare commenta, quod singulorum operum, uel bonorum uel malorum apud inferos tibi reddenda sit ratio. non est enim aliqua in morte sapientia; nullus post dissolutionem uitae huius sensus » et haec, inquit, aliquis loquatur epicurus, et aristippus et cyrenaici et ceterae pecudes philosophorum.

… "O homme, disent-ils, puisque vous ne serez rien après votre mort et que la mort est elle-même un néant, écoutez le conseil que je vais vous donner. Pendant que vous êtes en vie jouissez de toutes sortes de délices: faites de grands festins; ayez pour votre boisson ordinaire les vins les plus exquis, et noyez vos chagrins et vos inquiétudes en vous remplissant vous-mêmes de vins et de liqueurs. Sachez après cela que Dieu vous adonné toutes ces choses pour en user librement et pour les faire servir à vos plaisirs et à vos joies. Soyez toujours vêtus d'habits propres et de robes blanches; que votre tête ait la senteur des aromates et des parfums précieux; ne vous refusez rien de ce que la volupté pourra vous inspirer, et faites en sorte que vos plaisirs accompagnent tous les moments de votre vie, qui est si courte et si fragile; car si vous êtes assez mal avisés que de laisser échapper les occasions de vous réjouir et de prendre vos plaisirs, il ne sera plus temps de le faire quand vous serez morts. Hâtez- vous donc de jouir de tous les plaisirs de la vie, de peur qu'ils ne vous échappent et qu'ils ne périssent pour vous et avec vous. Au reste, ne soyez pas si crédules que de vous laisser épouvanter par de petits contes qu'on vous fait du jugement qui vous attend après la mort et du compte exact que vous y rendrez de toutes vos actions, soit bonnes ou mauvaises; car parmi les morts il n'y a ni sagesse ni raison, et tous les sentiments sont entièrement éteints et anéantis par la mort". C'est là le langage que tiennent aujourd'hui les Epicure, les Aristippe, les Cyrénaïque et les autres fous appelés philosophes et sages du monde. ...


4. ITINERA ELECTRONICA & environnements hypertextes :

Entre Noël et Nouvel An l'Université est fermée; les étudiants sont en blocus et préparent activement la première session d'examens 2011-2012 ; les activités de fin d'année battent leur plein : cl^tures de projets, sauvegardes annuelles, festivités de fin d'année, etc. Malgré cela, Christian RUELL a pu établir 5 nouveaux environnements hypertextes :

  • Augustin (saint), Les Confessions, livre X [Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais]
  • Bernard de Clairvaux (saint), Sermons sur le Cantique des Cantiques, Sermon X [Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais]
  • Hildegarde von Bingen, Scivias, livre II, Vision V [Traduction française (incomplète) reprise au site LIVRES-MYSTIQUES.COM]
  • Jérôme (saint), Commentaire à l'Ecclésiaste [Traduction française (incomplète) reprise au site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais]
  • Jérôme (saint), VULGATE : L'Ecclésiaste [Traduction française reprise au site JESUSMARIE.free.fr (Bible de Crampon)]

Les textes bruts de ces oeuvres sont disponibles dans le Dépôt ITINERA ELECTRONICA.


Jean Schumacher
16 décembre 2011


 
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Dernière mise à jour : 17/02/2002