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Date :     21-10-2011

Sujets :
Lecture : Jérôme (saint) à propos du travail des copistes ; Lecture : Pour Augustin (saint), il y a trois classes d'hommes qui recherchent la philosophie ; Lecture : En rapport avec la chute d'un tyran ; ITINERA ELECTRONICA : 7 nouveaux environnements hypertextes : Augustin (saint ; x 2), Hilegarde von Bingen (x 2), Jérôme (saint ; x 2), Thomas d'Aquin ;

Notice :

1. Lecture : Jérôme (saint) à propos du travail des copistes :

Jérôme (saint), Lettre LXXI, 5 :

Opuscula mea, quae non sui merito, sed bonitate tua desiderare te dicis, ad describendum hominibus tuis dedi, et descripta uidi in chartaceis codicibus: ac frequenter admonui, ut conferrent diligentius, et emendarent. Ego enim tanta uolumina prae frequentia commeantium et peregrinorum turbis relegere non potui, et ut ipsi probauere praesentes, longo tentus incommodo, uix diebus Quadragesimae, quibus ipsi proficiscebantur, respirare coepi. Unde si paragrammata repereris, uel minus aliqua descripta sunt, quae sensum legentis impediant, non mihi debes imputare, sed tuis, et imperitiae notariorum librariorumque incuriae, qui scribunt non quod inueniunt, sed quod intelligunt; et dum alienos errores emendare nituntur, ostendunt suos. …

Mes ouvrages ne sont point dignes de votre curiosité; ce n'est que par bonté que vous me témoignez avoir envie de les lire. Quoi qu'il en soit, je les ai donnés à vos envoyés pour les transcrire ; j'ai vu moi-même la copie qu'ils en ont faite, et je les ai avertis souvent d'avoir soin de les collationner et de corriger exactement sur l'original; car pour moi, je suis si occupé à recevoir les passants et les étrangers, qu'il m'a été impossible de relire tant de volumes. Vos envoyés même sont témoins que lors de leur départ d'ici, c'est-à-dire pendant le carême, j'étais à peine rétabli d'une longue maladie que j'ai faite. Si donc vous y trouvez quelque faute qui vous empêche d'en comprendre le sens, ne vous en prenez point à moi, mais à vos envoyés aussi bien qu'à l'ignorance des copistes, qui écrivent les choses comme ils les entendent, et qui, voulant se mêler de corriger les fautes des autres, démontrent eux-mêmes leur ineptie. …


2. Pour Augustin (saint), il y a trois classes d'hommes qui recherchent la philosophie :

Augustin (saint), De la vie bienheureuse, I, 2 :

Igitur hominum quos philosophia potest accipere, tria quasi nauigantium genera mihi uideor uidere. Unum est eorum, quos ubi aetas compos rationis assumpserit, paruo impetu pulsuque remorum de proximo fugiunt, seseque condunt in illa tranquillitate, unde caeteris ciuibus quibus possunt, quo admoniti conentur ad se, lucidissimum signum sui alicuius operis erigunt. Alterum uero est eorum, superiorique contrarium, qui fallacissima facie maris decepti, elegerunt in medium progredi, longeque a sua patria peregrinari audent, et saepe eius obliuiscuntur. Hos si nescio quo et nimis latente modo a puppi uentus, quem prosperum putant, fuerit prosecutus, penetrant in altissima miseriarum elati atque gaudentes, quod eis usquequaque fallacissima serenitas uoluptatum honorumque blanditur. His profecto quid aliud optandum est, quam quaedam in illis rebus a quibus laeti excipiuntur, improspera; et, si parum est, saeuiens omnino tempestas, contrarieque flans uentus, qui eos ad certa et solida gaudia, uel flentes gementesque perducat? huius generis tamen plerique nondum longius euagati, quibusdam non ita grauibus molestiis reducuntur. Hi sunt homines, quos cum uel lacrymabiles tragoediae fortunarum suarum, uel inanium negotiorum anxiae difficultates, quasi nihil aliud habentes quod agant, in libros doctorum sapientissimorumque hominum truserint, in ipso quodammodo portu euigilant, unde illos nulla maris illius promissa nimium falso ridentis excludant. Est autem genus inter haec tertium eorum, qui uel in ipso adolescentiae limine, uel iam diu multumque iactati, tamen quaedam signa respiciunt, et suae dulcissimae patriae, quamuis in ipsis fluctibus recordantur: et aut recto cursu in nullo falsi, et nihil morati, eam repetunt; aut plerumque uel inter nubila deuiantes, uel mergentia contuentes sidera, uel nonnullis illecebris capti, bonae nauigationis tempora differentes, errant diutius, saepe etiam periclitantur. Quos item saepe nonnulla in fluxis fortunis calamitas, quasi conatibus eorum aduersa tempestas, in optatissimam uitam quietamque compellit.

Les navigateurs, capables d'aborder au port de la philosophie, peuvent, selon moi, se diviser en trois classes. Ce sont d'abord ces hommes, qui, dès l'àge de raison, prennent un léger essor, donnent quelques coups de rames et vont s'abriter dans ce port tranquille où ils dressent quelque fanal étincelant pour rappeler leur course facile, pour avertir, autant que possible, leurs concitoyens, pour guider leurs efforts, pour les amener auprès d'eux. Dans la seconde classe de navigateurs, toute différente de la première, il faut ranger ces hommes qui, déçus par le calme apparent de l'élément perfide, se sont décidés à s'avancer au milieu des flots, qui s'aventurent loin de leur patrie et qui souvent en perdent le souvenir. Ce vent perfide, qu'ils croient favorable, continue-t-il par hasard à pousser leur navire, ils descendent au fond du gouffre des misères humaines, ivres d'orgueil et de joie, parce que les voluptés et les honneurs les caressent de leurs fallacieux sourires. A ces hommes que faut-il souhaiter sinon quelques revers, au milieu de cette fortune qui les berce, et, dans le cas où ces revers ne suffiraient pas, quelque bonne tempête et un vent contraire qui les poussent vers les joies certaines et solides, même en leur arrachant des larmes et des gémissements? Pourtant la plupart de ces navigateurs, ne s'étant pas aventurés trop loin, ne sont pas ramenés au port par d'aussi graves tempêtes. Je parle ici de ces hommes que des événements déplorables et tragiques, que les difficultés pleines d'angoisses d'une position infructueuse, poussent, comme s'ils étaient désoeuvrés, vers les ouvrages des savants et des sages, qui finissent, en quelque sorte, par s'éveiller dans ce port, d'où la mer, avec toutes ses promesses, avec ses sourires par trop perfides, ne peut plus les éloigner. Il est une troisième classe de navigateurs. C'est celle des hommes, qui, sur le seuil même de l'adolescence, ou, après avoir été longtemps ballottés, ne perdent point de vue certains signaux, et se souviennent, au milieu des flots, de leur douce patrie, ou bien ils y retournent tout droit sans se tromper et sans tarder; ou bien, et c'est le cas le plus fréquent, s'écartant de leur route sous un ciel nuageux, cherchant des yeux les astres, dont les vagues leur dérobent la vue, captivés par je ne sais quels attraits, reculant le moment où ils pourraient faire une bonne traversée, ils errent longtemps et souvent même sont en péril; mais souvent aussi ces hommes voient la fortune leur échapper, et quelque calamité, pareille à une tempête qui vient s'opposer à leurs efforts, les pousse vers cette patrie si désirée et si tranquille.


3. Lecture : En rapport avec la chute d'un tyran :

Cicéron, De la république, I, 44 :

[1,44] XLIV. (68) Tum Laelius: 'prorsus' inquit 'expressa sunt a te quae dicta sunt ab illo'. (Scipio) 'atque ut iam ad sermonis mei auctorem reuertar, ex hac nimia licentia, quam illi solam libertatem putant, ait ille ut ex stirpe quadam existere et quasi nasci tyrannum. nam ut ex nimia potentia principum oritur interitus principum, sic hunc nimis liberum populum libertas ipsa seruitute adficit. sic omnia nimia, cum uel in tempestate uel in agris uel in corporibus laetiora fuerunt, in contraria fere conuertuntur, maximeque in rebus publicis euenit, nimiaque illa libertas et populis et priuatis in nimiam seruitutem cadit. itaque ex hac maxima libertate tyrannus gignitur et illa iniustissima et durissima seruitus. ex hoc enim populo indomito uel potius immani deligitur aliqui plerumque dux contra illos principes adflictos iam et depulsos loco, audax, inpurus, consectans proterue bene saepe de re publica meritos, populo gratificans et aliena et sua; cui quia priuato so sunt oppositi timores, dantur imperia, et ea continuantur, praesidiis etiam, ut Athenis Pisistratus, saepiuntur, postremo, a quibus producti sunt, existunt eorum ipsorum tyranni; quos si boni oppresserunt, ut saepe fit, recreatur ciuitas; sin audaces, fit illa factio, genus aliud tyrannorum, eademque oritur etiam ex illo saepe optimatium praeclaro statu, cum ipsos principes aliqua prauitas de uia deflexit. sic tanquam pilam rapiunt inter se rei publicae statum tyranni ab regibus, ab iis autem principes aut populi, a quibus aut factiones aut tyranni, nec diutius unquam tenetur idem rei publicae modus.

[1,44] XLIV. Lélius. Vous avez, ce me semble, rendu avec une fidélité parfaite ce qu'a dit Platon. - Scip. Pour reprendre maintenant la suite de nos idées, nous voyons (c'est Platon qui nous l'enseigne) que de cette extrême licence, réputée pour l'unique liberté, sort la tyrannie comme de sa souche naturelle. Le pouvoir excessif des grands amène la chute de l'aristocratie; tout pareillement l'excès de la liberté conduit un peuple à la servitude. Ne voyons-nous pas constamment pour l'état du ciel, pour les biens de la terre, pour la santé, qu'un extrême se tourne subitement en l'extrême contraire? c'est là surtout la destinée des États; l'extrême liberté pour les particuliers et pour les peuples se change bientôt en une extrême servitude. De la licence naît la tyrannie, et avec elle le plus injuste et le plus dur esclavage. Ce peuple indompté, cette hydre aux cent têtes se choisit bientôt contre les grands, dont le pouvoir est déjà abattu et les dignités abolies, un chef audacieux, impur, persécuteur impudent des hommes qui souvent ont le mieux mérité de leur patrie, prodiguant à la populace la fortune d'autrui et la sienne. Comme dans la vie privée il pourrait craindre pour sa tête, on lui donne des commandements, on les lui continue; bientôt sa personne est protégée par une garde, témoin Pisistrate à Athènes; enfin il devient le tyran de ceux mêmes qui l'ont élevé. S'il tombe sous les coups des bons citoyens, comme on l'a vu souvent, alors l'État est régénéré; s'il périt victime de quelques audacieux, la société est en proie à une faction, autre espèce de tyrannie qui succède encore parfois à ce beau gouvernement des nobles, lorsque l'aristocratie se corrompt et s'oublie. Ainsi le pouvoir est comme une balle que se renvoient tour à tour les rois aux tyrans, les tyrans aux grands ou au peuple, ceux-ci aux factions ou à de nouveaux tyrans; et jamais une forme politique n'est de bien longue durée dans un État.


4. ITINERA ELECTRONICA & environnements hypertextes :

Christian RUELL, cette semaine-ci, a continué sur sa lancée : 7 nouveaux environnements hypertextes ont vu le jour :

  • Augustin (saint), Les Confessions, livre VI [Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais]
  • Augustin (saint), De la vie bienheureuse, texte complet [Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais]
  • Hildegarde von Bingen, Scivias, livre I, Vision II [Traduction française reprise au site LIVRES-MYSTIQUES.COM]
  • Hildegarde von Bingen, Scivias, livre I, Vision III [Traduction française reprise au site LIVRES-MYSTIQUES.COM]
  • Jérôme (saint), Lettre LXIV : A Fabiola, De l'habillement des prêtres [Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais]
  • Jérôme (saint), Lettre LXXI : A Lucinus riche espagnol [Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais]
  • Thomas d'Aquin (saint), Somme contre les Gentils, Livre I, ch. 44 à 71 [Traduction française reprise au site LIVRES-MYSTIQUES.COM]

Les textes bruts de ces oeuvres sont disponibles dans le Dépôt ITINERA ELECTRONICA.


Jean Schumacher
21 octobre 2011


 
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Dernière mise à jour : 17/02/2002