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Date :     21-04-2011

Sujets :
Lecture : Catilina, les deux corps et les deux têtes (C. McCULLOUGH) ; Lecture : Guillaume de Tyr et l'importance de la barbe ; Lecture : Philippe MELANCHTHON à propos de préceptes pythagoriciens ; ITINERA ELECTRONICA : 10 nouveaux environnements hypertextes : Augustin (saint; x 3), Boniface VIII (pape), Guillaume de Tyr, Innocent VIII (pape), Philippe Melanchthon, Palladius, Paul IV (pape), Pline l'Ancien ;

Notice :

1. Lecture : Catilina, les deux corps et les deux têtes (C. McCULLOUGH) :

Livre : Colleen McCULLOUGH, Jules César, la violence et la passion
Tome V de la série : Les maîtres de Rome
Titre original : Caesar (1996)
Traduction française par Jean-Paul MOURLON
Collection "J'ai lu" - n° 7317
Éditions L'Archipel, Paris, 1998, 606 pp.

Extrait : pp. 449-451:

" ... Dès que Cicéron avait parlé d'annulation des dettes, il y avait eu dans l'assistance des murmures qui montèrent peu à peu. Bien entendu, certains des présents auraient bien eu besoin de voir appliquer cette mesure ... à commencer par César, le nouveau Pontifex Maxius ! Mais rares étaient ceux qui n'en voyaient pas les terrifiantes répercussions économiques. Si le besoin d'argent les confrontait constamment à de douloureux problèmes, les membres du Sénat étaient néanmoins, fondamentalement, des conservateurs opposés à tout bouleversement radical, surtout quand il s'agissait de finances. Et, pour un sénateur gêné aux entournures, il y en avait trois qui perdraient beaucoup plus à voir apurer les dettes, notamment Crassus, Lucullus et le Grand Pompée (toujours absent). Il n'était donc pas étonnant que le premier nommé se fût penché en avant comme un chien qu'on va lâcher - et César aussi !
— J'ai procédé à une longue enquête en Étrurie comme en Apulie, Lucius Sergius, dit Cicéron, et je suis navré de devoir attester que ces rumeurs me paraissent vraies. Je crois que tu as réellement l'intention d'annuler toutes les dettes.
Catilina répondit par un accès de fou rire : les larmes lui coulèrent le long des joues, il se tint les côtes, tout en s'efforçant vaillamment, mais en vain, de contrôler son hilarité. Assis non loin de lui, Lucius Cassius avait quant à lui décidé de prendre l'air indigné.
— Balivernes ! s'écria Lucius Sergius dès qu'il put parler, tout en s'essuyant les yeux avec un pan de sa toge. Sottises ! Aneries ! Insanités !
— Accepteras-tu de le jurer ?
— Certainement pas ! Moi, un Sergius patricien, prêter serment devant la misérable descendance geignarde d'un bouseux d'Arpinum ? Pour qui te prends-tu, Cicéron ?
— Pour le premier consul du Sénat et du Peuple de Rome, répondit Marcus Tullius avec une dignité blessée. Je suis aussi celui qui t'a devancé l'année dernière aux élections curules, au cas où tu l'aurais oublié ! Et, en tant que premier consul, je dirige l'État !
Catilina eut un autre accès de fou rire, à l'issue duquel il lança :
On dit que Rome a deux corps, Cicéron : l'un est très faible et a une tête de crétin, l'autre est fort, mais n'a pas de tête du tout. Où est la tienne, dans tout cela ?
— Ce n'est pas celle du crétin, Catilina, je peux te l'assurer ! Je suis cette année père et gardien de Rome, et j'entends faire mon devoir, même dans des circonstances aussi étranges que celle-ci ! Tu nies catégoriquement prévoir l'annulation de toutes les dettes ?
— Bien sûr que oui !
— Mais tu ne le jureras pas pour autant.
— Certainement pas ! Toutefois, ô père de l'État, ta conduite méprisable et tes accusations sans fondement pourraient pousser d'autres que moi à dire que, si Rome est sans tête, il faut lui en dénicher une, et on pourrait trouver pire que la mienne ! Au moins, elle est romaine ! Au moins, elle a des ancêtres ! Cicéron, tu as entrepris de ruiner mes chances à l'issue de ce qui était hier encore une campagne honnête et honorable ! Je me vois diffamé et insulté, victime innocente d'un parvenu présomptueux descendu des collines, et qui n'est ni noble ni romain !
Cicéron dut faire des efforts colossaux pour ne pas réagir à ces insultes, mais il réussit à garder son calme. Il le fallait, sinon il perdrait la bataille. Car il voyait désormais que Fulvia Nobilioris et Terentia avaient raison. Lucius Sergius Catilina pouvait bien éclater de rire et nier effrontément : il préparait la révolution. ..."

Steven SAYLOR a décrit la même scène, dans le roman L'énigme de Catilina (édition originale anglaise : 1993 ; traduction française 1997), aux pages 221 sqq. :

(Au Sénat Catilina s'adresse à Cicéron):
- Et sais-tu ce que je vois, Cicéron? Sais-tu ce que mes yeux perçoivent lorsque je considère notre République? Je vois deux corps ...
Je [Gordien l'enquêteur] m'arrêtai, soudainement alerté, et me retournai pour écouter. Meto [fils de Gordien] m'imita, intrigué, mais je vis dans les yeux d'Eco [fils aîné de Gordien] que lui aussi avait entendu. La voix de Catilina était déformée par un effet d'écho, comme une voix venue d'un rêve.
- Je vois deux corps, l'un chétif et malingre, mais avec une tête solide, l'autre sans tête, mais grand et fort. L'invalide pourvu d'une tête mène l'autre comme un animal à l'attache. Demande-toi donc: qu'y a-t-il de si terrible si je deviens la tête du corps qui en est dépourvu? L'histoire pourrait alors être toute différente, non?
Dans ce contexte, la signification de l'énigme était claire. Je restai stupéfait de l'audace de Catilina. Ayant eu gain de cause avec l'élection, il n'hésitait pas à se moquer non seulement de Cicéron, mais aussi du Sénat lui-même, et cela dans ses propres murs. Car qui pouvait représenter le corps débile pourvu d'une tête, sinon les Pères Conscrits? Et qui était le corps solide mais sans tête, sinon les masses sans chef dont Catilina se proposait de prendre la direction et dont il entendait diriger le mécontentement vers ses propres fins? Eco comprit de même.
- L'homme doit être fou, dit-il.
- Ou très sûr de son succès, répliquai-je.
- Ou les deux, conclut Meto, gravement.

Sources :

  • Cicéron, Plaidoyer pour Murena, XXV (51) :

    (51) Tum igitur, his rebus auditis, meministis fieri senatus consultum referente me ne postero die comitia haberentur, ut de his rebus in senatu agere possemus. Itaque postridie frequenti senatu Catilinam excitaui atque eum de his rebus iussi, si quid uellet, quae ad me adlatae essent dicere. Atque ille, ut semper fuit apertissimus, non se purgauit sed indicauit atque induit. Tum enim dixit duo corpora esse rei publicae, unum debile infirmo capite, alterum firmum sine capite; huic, si ita de se meritum esset, caput se uiuo non defuturum. Congemuit senatus frequens neque tamen satis seuere pro rei indignitate decreuit; nam partim ideo fortes in decernendo non erant, quia nihil timebant, partim, quia (omnia). Erupit e senatu triumphans gaudio quem omnino uiuum illinc exire non oportuerat, praesertim cum idem ille in eodem ordine paucis diebus ante Catoni, fortissimo uiro, iudicium minitanti ac denuntianti respondisset, si quod esset in suas fortunas incendium excitatum, id se non aqua sed ruina restincturum.

    C'est alors, vous vous le rappelez, que sur ces bruits alarmants, je provoquai le sénatus-consulte qui retarda les comices du lendemain, afin que le sénat pût délibérer sur cette affaire. Le lendemain, en pleine assemblée, je fis lever Catilina, et lui ordonnai de répondre sur les faits qui m'avaient été révélés. Catilina, dont l'audace ne daigna jamais dissimuler, au lieu de désavouer son crime, se dénonça lui-même et leva tout à fait le masque. Il dit "qu'il y avait deux corps dans la république, l'un faible avec une tête plus faible encore, l'autre plein de force, mais manquant de tête. Quant à lui, il avait reçu trop de bienfaits de ce dernier, pour ne pas lui servir de tête aussi longtemps qu'il vivrait." Les murmures du sénat furent unanimes; mais la sévérité de son arrêt n'égala pas l'indignité d'une telle conduite. La confiance des uns, la pusillanimité des autres empêchèrent de prendre un parti vigoureux. Alors, joyeux et triomphant, il s'élança hors du sénat, lui qui n'aurait pas dû en sortir vivant, surtout après la réponse que, peu de jours auparavant, il avait eu l'audace de faire à Caton, au sein même de cette assemblée. Comme ce dernier le menaçait de le poursuivre devant les tribunaux : "Si l'on ose, dit-il, mettre le feu à l'édifice de ma fortune, ce n'est pas avec de l'eau, c'est sous des ruines que j'éteindrai l'incendie."

  • Plutarque, Vie de Cicéron, XIV :

    [14] Ἡ δὲ περὶ τὸν Κατιλίναν συνωμοσία, πτήξασα καὶ καταδείσασα τὴν ἀρχήν, αὖθις ἀνεθάρρει, καὶ συνῆγον ἀλλήλους καὶ παρεκάλουν εὐτολμότερον ἅπτεσθαι τῶν πραγμάτων πρὶν ἐπανελθεῖν Πομπήιον, ἤδη λεγόμενον ὑποστρέφειν μετὰ τῆς δυνάμεως. μάλιστα δὲ τὸν Κατιλίναν ἐξηρέθιζον οἱ Σύλλα πάλαι στρατιῶται, διαπεφυκότες μὲν ὅλης τῆς Ἰταλίας, πλεῖστοι δὲ καὶ μαχιμώτατοι ταῖς Τυρρηνίσιν ἐγκατεσπαρμένοι πόλεσιν, ἁρπαγὰς δὲ πάλιν καὶ διαφορήσεις πλούτων ἑτοίμων ὀνειροπολοῦντες. οὗτοι γὰρ ἡγεμόνα Μάλλιον ἔχοντες, ἄνδρα τῶν ἐπιφανῶς ὑπὸ Σύλλᾳ στρατευσαμένων, συνίσταντο τῷ Κατιλίνᾳ καὶ παρῆσαν εἰς Ῥώμην συναρχαιρεσιάσοντες. ὑπατείαν γὰρ αὖθις μετῄει, βεβουλευμένος ἀνελεῖν τὸν Κικέρωνα περὶ αὐτὸν τὸν τῶν ἀρχαιρεσιῶν θόρυβον. ἐδόκει δὲ καὶ τὸ δαιμόνιον προσημαίνειν τὰ πρασσόμενα σεισμοῖς καὶ κεραυνοῖς καὶ φάσμασιν. αἱ δ´ ἀπ´ ἀνθρώπων μηνύσεις ἀληθεῖς μὲν ἦσαν, οὔπω δ´ εἰς ἔλεγχον ἀποχρῶσαι κατ´ ἀνδρὸς ἐνδόξου καὶ δυναμένου μέγα τοῦ Κατιλίνα? διὸ τὴν ἡμέραν τῶν ἀρχαιρεσιῶν ὑπερθέμενος ὁ Κικέρων ἐκάλει τὸν Κατιλίναν εἰς τὴν σύγκλητον καὶ περὶ τῶν λεγομένων ἀνέκρινεν. ὁ δὲ πολλοὺς οἰόμενος εἶναι τοὺς πραγμάτων καινῶν ἐφιεμένους ἐν τῇ βουλῇ, καὶ ἅμα τοῖς συνωμόταις ἐνδεικνύμενος, ἀπεκρίνατο τῷ Κικέρωνι μανικὴν ἀπόκρισιν. "τί γάρ", ἔφη, "πράττω δεινόν, εἰ δυοῖν σωμάτων ὄντων, τοῦ μὲν ἰσχνοῦ καὶ κατεφθινηκότος, ἔχοντος δὲ κεφαλήν, τοῦ δ´ ἀκεφάλου μέν, ἰσχυροῦ δὲ καὶ μεγάλου, τούτῳ κεφαλὴν αὐτὸς ἐπιτίθημι;" τούτων εἴς τε τὴν βουλὴν καὶ τὸν δῆμον ᾐνιγμένων ὑπ´ αὐτοῦ, μᾶλλον ὁ Κικέρων ἔδεισε, καὶ τεθωρακισμένον αὐτὸν οἵ τε δυνατοὶ πάντες ἀπὸ τῆς οἰκίας καὶ τῶν νέων πολλοὶ κατῆγον εἰς τὸ πεδίον. τοῦ δὲ θώρακος ἐπίτηδες ὑπέφαινέ τι παραλύσας ἐκ τῶν ὤμων τοῦ χιτῶνος, ἐνδεικνύμενος τοῖς ὁρῶσι τὸν κίνδυνον. οἱ δ´ ἠγανάκτουν καὶ συνεστρέφοντο περὶ αὐτόν, καὶ τέλος ἐν ταῖς ψήφοις τὸν μὲν Κατιλίναν αὖθις ἐξέβαλον, εἵλοντο δὲ Σιλανὸν ὕπατον καὶ Μουρήναν.

    [14] XIV. Cependant la conjuration de Catilina, que l'élévation de Cicéron au consulat avait d'abord frappée de terreur, reprit courage; les conjurés, s'étant assemblés, s'exhortèrent mutuellement à suivre leur complot avec une nouvelle audace, avant que Pompée, qu'on disait déjà en chemin, suivi de son armée, ne fût de retour à Rome. Ceux qui aiguillonnaient le plus Catilina, c'étaient les anciens soldats de Sylla, qui, dispersés dans toute l'Italie, et répandus, pour la plupart, et surtout les plus aguerris, dans les villes de l'Étrurie , rêvaient déjà le pillage des richesses qu'ils avaient sous les yeux. Conduits par un officier, nommé Mallius, qui avait servi avec honneur sous Sylla, ils entrèrent dans la conjuration de Catilina, et se rendirent à Rome, pour appuyer la demande qu'il faisait une seconde fois du consulat; car il avait résolu de tuer Cicéron, à la faveur du trouble qui accompagne toujours les élections. Les tremblements de terre, les chutes de la foudre, et les apparitions de fantômes qui eurent lieu dans ce temps-là, semblaient être des avertissements du ciel sur les complots qui se tramaient. On recevait aussi, de la part des hommes, des indices véritables, mais qui ne suffisaient pas pour convaincre un homme de la noblesse et de la puissance de Catilina. Ces motifs ayant obligé Cicéron de différer le jour des comices, il fit citer Catilina devant le sénat, et l'interrogea sur les bruits qui couraient de lui. Catilina, persuadé que plusieurs d'entre les sénateurs désiraient des changements dans l'État, voulant d'ailleurs se relever aux yeux de ses complices, répondit très durement à Cicron : «Quel mal fais-je, lui dit-il, si, voyant deux corps dont l'un a une tête, mais est maigre et épuisé, et l'autre n'a pas de tête, mais est grand et robuste, je veux mettre une tête à ce dernier?» Cicéron, qui comprit que cette énigme désignait le sénat et le peuple, en eut encore plus de frayeur; il mit une cuirasse sous sa robe, et fut conduit au champ de Mars, pour les élections, par les principaux citoyens, et par le plus grand nombre des jeunes gens de Rome. Il entr'ouvrit à dessein sa robe au-dessus des épaules, afin de laisser apercevoir sa cuirasse, et de faire connaître la grandeur du danger. A cette vue, le peuple indigné se serra autour de lui ; et quand on recueillit les suffrages, Catilina fut encore refusé, et l'on nomma consuls Silanus et Muréna.


2. Lecture : Guillaume de Tyr et l'importance de la barbe :

Guillaume de Tyr, L'Histoire des Croisades, XI, 11 :

Mos enim est Orientalibus, tam Graecis quam aliis nationibus, barbas tota cura et omni sollicitudine nutrire; pro summoque probro et maiori quae unquam irrogari possit ignominia reputare, si uel unus pilus quocunque sibi de casu barba cum iniuria detrahatur. Interrogansque dominum comitem, si ita esset sicut dicebatur? respondit: Ita. Iterum fortius admirans, pene extra se factus, quaerit iterum: Quare rem tanta diligentia conseruandam, argumentum uiri, uultus gloriam, hominis praecipuam auctoritatem, ita obligasset, tanquam rem mediocrem, et ab homine sine confusione separabilem?

Les Orientaux, tant les Grecs que tous les autres peuples, sont dans l'usage de laisser croître leur barbe et d'en prendre un soin tout particulier. C'est à leurs yeux le comble du déshonneur et la plus grande offense qui puisse être faite à un homme, qu'un seul poil de la barbe lui soit enlevé, quel que soit d'ailleurs le motif d'une telle insulte. Gabriel demanda au comte si les choses étaient en effet ainsi qu'on venait de le dire [à savoir : la barbe donnée en gage] , et le comte répondit affirmativement. Alors Gabriel témoigna de nouveau son étonnement et entra dans un accès de fureur. Il demanda de nouveau à son gendre comment il pouvait se faire qu'il eût engagé comme une chose de peu de valeur et à laquelle il fût permis de renoncer sans déshonneur, un bien qu'il importe de conserver avec tant de soin, qui est la marque caractéristique de l'homme, qui fait l'ornement de son visage, et sert principalement à attester son autorité.


3. Lecture : Philippe MELANCHTHON à propos de préceptes pythagoriciens :

Plutarque, dans ses Propos de table, au livre VIII, chap. 7, raconte une conversation qui a porté sur la valeur symbolique de certains préceptes Pythagoriciens :

[8,7] ΠΡΟΒΛΗΜΑ Ζ Περὶ συμβόλων Πυθαγορικῶν, ἐν οἷς παρεκελεύοντο χελιδόνα οἰκίᾳ μὴ δέχεσθαι καὶ τὰ στρώματα συνταράττειν εὐθὺς ἀναστάντας. Σύλλας ὁ Καρχηδόνιος εἰς Ῥώμην ἀφικομένῳ μοι διὰ χρόνου τὸ ὑποδεκτικόν, ὡς Ῥωμαῖοι καλοῦσιν, καταγγείλας δεῖπνον ἄλλους τε τῶν ἑταίρων παρέλαβεν οὐ πολλοὺς καὶ Μοδεράτου τινὰ τοῦ Πυθαγορικοῦ μαθητήν, ὄνομα Λεύκιον, ἀπὸ Τυρρηνίας. οὗτος οὖν ὁρῶν Φιλῖνον τὸν ἡμέτερον ἐμψύχων ἀπεχόμενον, οἷον εἰκός, εἰς τοὺς Πυθαγόρου λόγους προήχθη· καὶ Τυρρηνὸν ἀπέφηνεν, οὐ πατρόθεν, ὥσπερ ἕτεροί τινες, ἀλλ´ αὐτὸν ἐν Τυρρηνίᾳ καὶ γεγονέναι καὶ τεθράφθαι καὶ πεπαιδεῦσθαι τὸν Πυθαγόραν ἰσχυριζόμενος οὐχ ἥκιστα τοῖς συμβόλοις, οἷόν ἐστι καὶ τὸ συνταράττειν ἀναστάντας ἐξ εὐνῆς τὰ στρώματα καὶ χύτρας τύπον ἀρθείσης ἐν σποδῷ μὴ ἀπολείπειν ἀλλὰ συγχεῖν καὶ χελιδόνας οἰκίᾳ μὴ δέχεσθαι μηδὲ σάρον ὑπερβαίνειν μηδὲ γαμψώνυχον οἴκοι τρέφειν· ταῦτα γὰρ ἔφη τῶν Πυθαγορικῶν λεγόντων καὶ γραφόντων μόνους ἔργῳ Τυρρηνοὺς ἐξευλαβεῖσθαι καὶ φυλάττειν. Λεχθέντων δὲ τούτων ὑπὸ τοῦ Λευκίου, μάλιστα τὸ τῶν χελιδόνων ἀτοπίαν ἔχειν ἐδόκει, ζῷον ἀσινὲς καὶ φιλάνθρωπον εἴργεσθαι τοῖς γαμψωνύχοις ὁμοίως, ἀγριωτάτοις οὖσιν καὶ φονικωτάτοις· καὶ γὰρ ᾧ μόνῳ τινὲς τῶν παλαιῶν ᾤοντο λύειν τὸ σύμβολον, ὡς πρὸς τοὺς διαβόλους καὶ ψιθύρους τῶν συνήθων ᾐνιγμένον, οὐδ´ αὐτὸς ὁ Λεύκιος ἐδοκίμαζεν· ψιθυρισμοῦ μὲν γὰρ ἥκιστα χελιδόνι μέτεστι, λαλιᾶς δὲ καὶ πολυφωνίας οὐ μᾶλλον ἢ κίτταις καὶ πέρδιξι καὶ ἀλεκτορίσιν. ’ἆρ´ οὖν‘ ὁ Σύλλας ἔφη ’διὰ τὸν μῦθον τὸν περὶ τὴν παιδοφονίαν ἀφοσιοῦνται τὰς χελιδόνας, ἄπωθεν ἡμᾶς πρὸς ἐκεῖνα τὰ πάθη διαβάλλοντες, ἐξ ὧν τὸν Τηρέα καὶ τὰς γυναῖκας τὰ μὲν δρᾶσαι τὰ δὲ παθεῖν ἄθεσμα καὶ σχέτλια λέγουσι, καὶ μέχρι νῦν Δαυλίδας ὀνομάζουσιν τὰς ὄρνιθας, Γοργίας δ´ ὁ σοφιστής, χελιδόνος ἀφείσης ἐπ´ αὐτὸν ἀπόπατον, ἀναβλέψας πρὸς αὐτήν ‘οὐ καλὰ ταῦτ´’ εἶπεν, ‘ὦ Φιλομήλα’; ἢ καὶ τοῦτο κενόν ἐστιν; τὴν γὰρ ἀηδόνα, ταῖς αὐταῖς τραγῳδίαις ἔνοχον οὖσαν, οὐκ ἀπείργουσιν οὐδὲ ξενηλατοῦσιν.‘ ’Ἴσως‘ ἔφην ἐγώ ’καὶ ταῦτ´ ἔχει λόγον, ὦ Σύλλα. σκόπει δὲ μὴ πρῶτον μέν, ᾧ λόγῳ τὸ γαμψώνυχον οὐ προσίενται, τούτῳ καὶ ἡ χελιδὼν ἀδοξεῖ παρ´ αὐτοῖς· σαρκοφάγος γάρ ἐστιν καὶ μάλιστα τοὺς τέττιγας, ἱεροὺς καὶ μουσικοὺς ὄντας, ἀποκτίννυσι καὶ σιτεῖται· καὶ πρόσγειος αὐτῆς ἡ πτῆσίς ἐστιν, τὰ μικρὰ καὶ λεπτὰ τῶν ζῴων ἀγρευούσης, ὥς φησιν Ἀριστοτέλης. ἔπειτα μόνη τῶν ὁμωροφίων ἀσύμβολος ἐνοικεῖ καὶ ἀτελὴς ἐνδιαιτᾶται· καίτοι ὅ γε πελαργὸς οὔτε σκέπης μετέχων οὔτ´ ἀλέας οὔτ´ ἀδείας τινὸς ἢ βοηθείας παρ´ ἡμῖν ἐπίβαθρόν τι τῆς διαίτης δίδωσιν, τὰ γὰρ ἐπίβουλα καὶ πολέμια τῶν ἀνθρώπων, φρύνους καὶ ὄφεις, ἀναιρεῖ περιιών· ἡ δὲ πάντων τυχοῦσα τούτων, ὅταν ἐκθρέψῃ καὶ τελειώσῃ τοὺς νεοσσούς, ἄπεισιν ἀχάριστος γενομένη καὶ ἄπιστος. | ὃ δὲ δεινότατόν ἐστι, μόνα τῶν συνοίκων μυῖα καὶ χελιδὼν οὐχ ἡμεροῦται πρὸς ἄνθρωπον οὐδ´ ἀνέχεται ψαῦσιν οὐδ´ ὁμιλίαν οὐδὲ κοινωνίαν ἔργου τινὸς ἢ παιδιᾶς, ἡ μὲν μυῖα φοβουμένη τῷ πάσχειν κακῶς καὶ διασοβεῖσθαι πολλάκις, ἡ δὲ χελιδὼν τῷ φύσει μισάνθρωπος εἶναι καὶ δι´ ἀπιστίαν ἀτιθάσευτος ἀεὶ καὶ ὕποπτος· εἴπερ οὖν δεῖ τὰ τοιαῦτα μὴ κατ´ εὐθυωρίαν ἀλλ´ ἀνακλάσαντας ὥσπερ ἐμφάσεις ἑτέρων ἐν ἑτέροις θεωρεῖν, παράδειγμα τὰς χελιδόνας τοῦ ἀβεβαίου καὶ ἀχαρίστου θέμενος οὐκ ἐᾷ τοὺς ἕνεκα καιροῦ προσφερομένους καὶ ὑποδυομένους ποιεῖσθαι συνήθεις ἐπὶ πλέον, ἑστίας καὶ οἴκου καὶ τῶν ἁγιωτάτων μεταδιδόντας.‘ Ταῦτ´ εἰπὼν ἐγώ μοι δοκῶ ποιῆσαι λόγων ἄδειαν· εὐθαρσῶς γὰρ ἤδη τοῖς ἄλλοις συμβόλοις προσῆγον, ἠθικὰς ἐπιεικῶς ποιούμενοι τὰς λύσεις αὐτῶν. τῆς μὲν γὰρ χύτρας τὸν τύπον ἔφη Φιλῖνος ἀφανίζειν αὐτοὺς διδάσκοντας ὅτι δεῖ μηδὲν ὀργῆς ἔνδηλον ἀπολείπειν ἴχνος, ἀλλ´ ὅταν ἀναζέσασα παύσηται καὶ καταστῇ, πᾶσαν ἐξαληλίφθαι μνησικακίαν. ἡ δὲ τῶν στρωμάτων συντάραξις ἐνίοις μὲν ἐδόκει μηθὲν ἔχειν ἀποκεκρυμμένον, ἀλλ´ αὐτόθεν φαίνεσθαι τὸ μὴ πρέπον, ἀνδρὶ συγκεκοιμημένης γαμετῆς χώραν ὁρᾶσθαι καὶ τύπον ὥσπερ ἐκμαγεῖον ἀπολειπόμενον. ὁ δὲ Σύλλας μᾶλλον εἴκαζε κοιμήσεως μεθημερινῆς ἀποτροπὴν εἶναι τὸ σύμβολον, ἀναιρουμένης ἕωθεν εὐθὺς τῆς πρὸς τὸν ὕπνον παρασκευῆς· ὡς νυκτὸς ἀναπαύεσθαι δεῖν, ἡμέρας δὲ πράττειν ἀναστάντας καὶ μὴ περιορᾶν οἷον ἴχνος πτώματος· οὐδὲν γὰρ ἀνδρὸς ὄφελος καθεύδοντος, ὥσπερ οὐδὲ τεθνηκότος. τούτοις δὲ συμμαρτυρεῖν ἐδόκει καὶ τὸ παρεγγυᾶν τοὺς Πυθαγορικοὺς τοῖς ἑταίροις μηδενὸς ἀφαιρεῖν βάρος, συνεπιτιθέναι δὲ καὶ συνεπιφορτίζειν, ὡς μηδεμίαν σχολὴν μηδὲ ῥᾳστώνην ἀποδεχομένους.

[8,7] QUESTION VII. Sur les préceptes symboliques de Pythagore, par lesquels il était recommandé de ne pas recevoir d'hirondelle dans sa maison, et de mettre ses couvertures en désordre aussitôt qu'on s'est levé de son lit. PERSONNAGES DU DIALOGUE : SYLLA - LUCIUS - PLUTARQUE - PHILINUS. 1. Sylla le Carthaginois, lorsque je fus de retour à Rome après une longue absence, m'offrit ce que les Romains appellent «le souper de la bienvenue». Il y convia un nombre restreint de ses amis, entre autres un disciple du pythagoricien Modératus, nommé Lucius et originaire de Toscane. Ce Lucius donc, voyant que notre ami Philinus s'abstenait de chairs qui eussent eu vie, se laissa, tout naturellement, aller à faire mention de Pythagore. Il démontra que ce philosophe était Toscan, non pas d'origine, comme le veulent quelques-uns, mais par lui-même, attendu qu'il était né en Toscane, qu'il y avait été nourri et élevé. Lucius s'appuyait principalement sur les emblèmes pythagoriciens : par exemple sur celui qui recommande de mettre ses couvertures en désordre aussitôt qu'on est levé; de ne laisser sur la cendre aucune empreinte de la marmite quand celle-ci a été enlevée, et de brouiller la cendre à cet endroit; de ne point recevoir d'hirondelle dans sa maison; de ne point sauter par-dessus des balayures; de ne point nourrir chez soi de bêtes à ongles crochus." Toutes ces prescriptions, disait Lucius, sont dans la bouche et dans les écrits des Pythagoriciens; mais, en fait, il n'y a que les Toscans qui les observent avec scrupule et qui en maintiennent la pratique." 2. De tout ce que venait de dire Lucius, la défense relative aux hirondelles nous sembla être ce qu'il y avait de plus inexplicable. Pourquoi un oiseau inoffensif, ami de l'homme, était-il frappé de la même proscription que les bêtes à ongles crochus, qui sont les plus sauvages et les plus meurtrières ! L'unique interprétation que les Anciens croyaient pouvoir donner de cet emblème, en y voyant une allusion aux familiers qui calomnient et qui chuchotent sourdement, n'était pas acceptée de Lucius lui-même, attendu que l'hirondelle n'a point l'habitude de murmurer tout bas : elle est plutôt jaseuse et criarde, bien qu'elle le soit moins que la pie, que la perdrix et que le coq. «Serait-ce, dit alors Sylla, à cause de la fable qui nous représente le meurtre d'un fils, que les Pythagoriciens ont en horreur les hirondelles? Veulent-ils nous faire détester de loin ces excès dont Térée, dont sa femme et sa soeur furent les auteurs ou les victimes d'une manière si criminelle et si affreuse, excès qui ont fait conserver, aujourd'hui encore, à ces oiseaux le nom de Daulides?» (A ce même instant, une hirondelle laissait tomber sa fiente sur le sophiste Gorgias : "Voilà qui n'est pas beau du tout, Philomèle" s'écria-t-il, en levant les yeux en l'air du côté de l'oiseau.) Ou bien est-ce là une autre inconséquence? Car le rossignol, qui joue un rôle dans la même aventure tragique, n'est point proscrit par eux, et ils ne le bannissent pas de leur toit hospitalier. 3. — Peut-être, dis-je alors, cette exception aussi est-elle raisonnée. Mais voyez pourtant, au préalable, si le motif pour lequel les Pythagoriciens proscrivent tout ce qui a des ongles crochus, n'est pas également celui pour lequel l'hirondelle est elle-même en discrédit à leurs yeux. Car c'est un oiseau carnivore : ce sont particulièrement les cigales, sacrées pour nous et harmonieuses, que l'hirondelle met à mort et qu'elle mange. Elle vole en rasant la terre, faisant la chasse aux animaux petits et minces, comme dit Aristote. De plus, c'est le seul hôte logé sous nos toits qui ne nous paye rien, et qui y séjourne exempt de toute contribution. La cigogne, au contraire, bien que de nous elle ne reçoive ni le couvert, ni la chaleur, ni aucune espèce de sécurité ou d'assistance, la cigogne, dis-je, paye en quelque sorte le loyer de la terre où elle pose. Elle détruit à la ronde les animaux qui font une guerre secrète ou déclarée à l'homme : je veux parler des crapauds et des reptiles. L'hirondelle, qui jouit chez nous de tous les avantages dont j'ai parlé, prend la fuite quand elle a fait éclore ses petits et qu'elle les a élevés. Elle ne nous témoigne aucune reconnaissance, et nous n'avons plus de ses nouvelles. Singularité tout à fait étrange : de tous les animaux qui habitent chez nous, la mouche et l'hirondelle seules ne s'apprivoisent point avec l'homme, ne se laissent pas toucher par lui, et ne partagent en aucune façon sa société, ses habitudes, ses jeux. En ce qui regarde la mouche c'est un sentiment de crainte, parce qu'on la maltraite et qu'on la chasse souvent; mais de la part de l'hirondelle, il y a éloignement pour l'homme; et parce qu'elle se méfie elle devient soupçonneuse et incapable d'être apprivoisée. «Si donc il faut tenir compte de ces observations, non pas d'une manière directe, mais par rapprochement, et s'il est permis de tirer de certains êtres des inductions relatives à d'autres, on comprend que Pythagore ait posé l'hirondelle comme le symbole de l'inconstance et de l'ingratitude. A ce titre, il ne veut pas que ceux qui viennent nous trouver et qui s'introduisent chez nous pour s'y ménager une installation commode, soient admis plus longtemps que de raison à notre familiarité, à notre foyer, dans notre demeure, ni qu'ils nous obligent à partager avec eux ce que nous avons de plus sacré.» 4. Je crois bien que mes paroles dissipèrent les craintes que tous auraient pu éprouver à dire leur avis. Car avec une confiance entière on attaqua la discussion touchant les autres emblèmes, et l'on proposa pour les expliquer des interprétations suffisamment morales. Par exemple, dit Philinus, vouloir que l'on fasse disparaître l'empreinte formée par la marmite, c'est nous enseigner qu'il ne faut laisser subsister aucune trace de ressentiment, et que quand la colère a cessé de bouillonner et s'est adoucie , on doit effacer de son âme tout souvenir malveillant.» Pour ce qui est de mettre ses couvertures en désordre, quelques-uns pensèrent que cette prescription n'a rien de mystérieux, et qu'elle se fait comprendre de soi. Elle indique qu'il n'est pas convenable à un époux, quand sa femme a couché avec lui, de laisser voir la place et en quelque sorte la forme de la personne restées empreintes dans le lit. Sylla supposait que cet emblème constitue plutôt une défense de se coucher pendant le jour. Enlever dès le matin les préparatifs de ce qui est nécessaire pour le sommeil, c'est reconnaître qu'il faut reposer la nuit, mais qu'on doit se lever pour travailler le jour; c'est ne pas souffrir qu'il reste une sorte de trace de cadavre : en ce sens qu'un homme endormi n'est pas plus utile que s'il était mort. Cette opinion semblait confirmée par le précepte que donnent les Pythagoriciens à leurs adeptes, de n'enlever à personne son fardeau, et d'aider seulement à le prendre et à le charger sur les épaules : montrant par là qu'ils n'admettent jamais le désoeuvrement et la paresse.

Philippe MELANCHTHON (1497-1560) a traduit ce passage en latin :

EX OCTAVO CONVIVALIUM QUAESTIONUM LIBRO PLUTARCHI De Nota Pythagorica, qua hospitem Hirundinem recipi nolebant, Philippo Melanthone interprete.
Sylla Carthaginiensis aliquanto post tempore, quum Romam uenirem, liberaliter me salutatoriis, ut uocant, epulis excepit, quibus amicos, cum plerosque alios, tum maxime Leucium quendam Tyrrhenum moderati Pythagorici discipulum adcerserat. Is cum forte fortuna Philinum nostrum animatis agnosset abstinere, quod pro ordinis studio coniicere licet , in Pythagorae mentionem prorupit. Inter caetera Locrensem illum, iuxta uulgi opinionem, esse negauit. Tyrrhenis adseruit, apud hos enatum, alitum, eruditumque, indicio symbola esse, qualia ferme sunt:
"Cum lecto exurrexeris, stragula turbato ;
Ollae uestigium in cinere confundito ;
Sarum ne transilito ;
Hirundinem in contubernio ne habeto ;
Adunca unguibus domi ne nutrito"
.
Isthaec, ait, cum Pythagorici passim et scribant et doceant, soli tamen re ipsa Tyrrheni obseruant, assiduo iam olim ac iugi sancita studio. Hisce ab Leucio dictis, inprimis quod de Hirundine uberius disputarat, uidebatur absurdum, auiculam innoxiam, dein et humanae societatis non expertem, cum eximiis illis saeuitia, sanguinisque libidine animantibus, quibus adunci sunt ungues, conferri. Neque enim recte Leucio probabantur, qui scitum hoc symbolum alio referebant, in consuetudinem uidelicet uitilitigatoris cuiuspiam, criminibus, infestiuo murmure conuictorem exagitantis. Is enim uel picis, uel perdicibus, uel gallis commodius notari poterat, auibus multo maxime garrulis, quando et Hirundini cum hoc garriendi stridendique perpetuo morbo nihil est commune. Tum Sylla Carthaginiensis : id esse commenti. Ablegari ab domo familiarique conuictu Hirundinem prodigii causa, quod uitae sanguinique cognato ferale habent. Terei familiam ferunt partim fuga sibi consuluisse, partim horrenda quaedam et nefaria passam, iam nunc quoque Daulidum nomine celebrari. Gorgias Sophista contra eminus ad se properantem contuitus Hirundinem, Nec admodum, ait, haec quoque Bella. Age, num id prodigii non est stridulae lusciniae commune? quam eidem obnoxiam tragoediae domo non reiiciunt. Recte, inquam ego, et haec ad rem faciebant, Sylla. Verum qua ratione, quae aduncis sunt unguibus, non admittantur, primum specta, dein ut eadem habeatur ominosa Hirundo. Carnem depasci solet, uenaturque sacras illas Musis canoras cicadas. Humi uolitans oberrat, exiguas captat bestiolas, autore Aristotele. Insuper una nobiscum uersari solita, immunis nostro tecto utitur, neque quidquam parit commodi. Quum contra ciconia, neque tegulis tuta nostris, neque uspiam aut facultatibus, aut studio adiuta, officio tamen sese, ceu mercede communis impensae, in terram collato redimat. Nam quae uitae hominum aduersa animantia insidiantur, serpentes, bufones absumit enecatque. Hirundo uero nostra tantisper abusa ope, pullo edito ac educto auolat ingrata, deinde et in recessus quosdam desertos, ignorabilis. Iam quod grauissimum uidetur, animantium duo sunt omnium, quae nostro utuntur hospitio, Musca et Hirundo, quae nulla queunt arte cicurari, neque ullo nobiscum officie aut ductu communicant. Musca, ne molesti quidquam patiatur, prehensari horret. Hirundo suopte ingenio exosa hominem adeo diffidit, ut et mansuefieri non possit, et nihil non suspectum pauitet. Quae si quidem non adcurate nimium, nec quasi ad regulam dispensa uolo, sed feriendi referiendique studio in medium collata ; certemus enim mutuis licet sententiis : opinor, qui cauet Hirundinem, infidum, leuem ac ingratum conuictorem, non quemuis pro tempore occursantem, mensae, tecti, ac reliqui domestici commodi gratia subrepentem, familiari consuetudine dignabitur. Haec cum dixissem, sat mihi uerborum uidebar fecisse. Nam et reliqua paene symbola moralibus argumentis expedieram audacius. Interpellat Philinus, Ollae uestigio turbando significari, ne quam pristinae irae indicem notam in animis nostris relinquamus, quia cum efferbuit, omnia continuo pacanda abolendaque iniuriae monumenta. Iam in confundendis stratis nihil esse secreti quibusdam uidebatur, sed pudorem tamen et thalami reuerentiam indicari disserebatur. Ab amico non auferendum onus, quid aliud, quam adiutare laborantem, nihil otio, nihil inertiae dandum ? Leucius interim, cum haec disceptantur, neque commendans, neque reprehendens quidquam, agit silentium.


[tiré de : C. BRETSCHNEIDER - H. E. BINDSEIL, Philippi Melanthonis Opera quae supersunt omnia, vol. XVII, éd. C. A. Schwetschke, 1851.
Contenu de ce volume de Scripta philologica : ... auctores classicos aut enarrauit aut

 
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Dernière mise à jour : 17/02/2002