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Date :     13-06-2008

Sujets :
Fiches de lecture : 9 ajouts; Livre : Alexandre NAJJAR, Phenicia; HODOI ELEKTRONIKAI : 5 nouveaux environnements hypertextes : Athénée de Naucratis, Aristote (x 3), Flavius Josèphe;

Notice :

1. Fiches de lecture :

  • Adresse du site : Lectures (site arrêté à la date du 18 mai 2006)
  • Base de données : Fiches (depuis le 19 mai 2006)

  • Ajouts : consultation des ==> Nouveautés <==

Les Nouveautés concernent :

  • ==> GREC :
  • ARISTOTE, Ethique à Nicomaque, livres II et III
  • ATHÉNÉE de Naucratis, Les Deipnosophistes, livre V
  • FLAVIUS JOSÈPHE, Contre Apion, livre I

Nouvelles étincelles glanées :

  • A propos de la Gorgone
  • Les vertus s'acquièrent par l'exercice
  • A propos de la moyenne selon la proportion arithmétique
  • Il n'est qu'une façon d'être bon, il y en a mille d'être mauvais
  • A propos du choix délibéré
  • Il y a critique et critique
  • Se donner la mort est le fait d'un homme lâche
  • Flavius Josèphe critique les historiens grecs
  • A propos du sabbat juif


2. Livre :

Livre : Alexandre NAJJAR, Phenicia
Paris, Plon, 2008, 227 pp.

Numérisations : couverture et 4e de couverture

Extrait (p.107-111) :

"... Pour la première fois depuis longtemps, Alexandre sentit le doute le gagner. Il n'aimait pas cette sensation : elle lui donnait l'impression de ne pas être encore tout à fait maître de son destin, d'être toujours fragile malgré la gloire et les honneurs dont il s'était couvert. Porté par son ambition, il se considérait comme un héritier d'Achille, un héros divin destiné aux plus hauts faits. Rien, jusque-là, n'avait contrarié ses plans, nul n'avait réussi à tenir tête à sa puissante armée : après avoir traversé l'Hellespont, il avait débarqué en Troade, écrasé Darius III au Granique, occupé toutes les villes côtières de l'Asie Mineure et, à Gordion, en un geste symbolique, tranché le noeud qui lui promettait l'empire de l'Asie. Même la maladie qu'il avait contractée à Tarse, après s'être baigné dans le Cydnus, n'avait pas freiné son élan. Tête basse, les mains derrière le dos, il réfléchissait. Etait-il à l'abri de la défaite ? « Aucun bouclier ne protège des coups du sort », lui répétait sa mère. Il frissonna.

Qu'adviendrait-il si les oracles cessaient tout à coup de lui être favorables ? Quelques jours plus tôt, on lui avait signalé que des gouttes de sang perlaient du pain que ses soldats étaient en train de rompre. Il s'en était alors inquiété, considérant que ce présage lui était funeste. Mais son devin Aristandre avait vite apaisé ses craintes : « Le sang ne vient pas de l'extérieur, mais de l'intérieur du pain, lui avait-il assuré. C'est donc de bon augure : la ruine de la ville assiégée est pour bientôt. » Aristandre était-il infaillible ? Et s'il s'était trompé en interprétant le signe ?

Alexandre sortit de sa tente et regarda au-dehors en plissant les yeux. Le ciel était gris, la mer démontée. « Héphestion avait tort, songea-t-il. Le siège de Tyr ne sera pas facile. S'attaquer à cette ville était peut-être une erreur : j'entends déjà murmurer qu'il s'agit d'une aventure inutile, que Tyr n'a jamais menacé mon empire, que le siège de cette cité risque de retarder mes autres projets. Soit. Mais une fois ma décision prise, je me dois de l'assumer jusqu'au bout ! » Il se pinça les lèvres. « Il y va désormais de ma réputation, de ma crédibilité. Comment, demain, ordonner à mes hommes de marcher sur l'Egypte, sur Babylone, sur la Perse, si je suis incapable d'assujettir un misérable port phénicien ? Un revers, un seul revers, peut tout remettre en question. Je n'ai pas le choix : il me faut conquérir Tyr coûte que coûte, dussé-je y laisser la moitié de mon armée ! » Il frappa dans ses mains, Perdiccas apparut.

— Convoque Diadès de Pella, lui ordonna-t-il. Le roi appréciait cet ingénieur qui lui avait été présenté par son père et qui s'était distingué autrefois en construisant les tours d'assaut qui avaient permis d'abattre les murs de Périnthe. Diadès arriva bientôt, flanqué de Charias, son adjoint. D'un ton calme, Alexandre leur exposa la situation et leur demanda de trouver une solution au problème posé.
— Donnez-nous une semaine, dit Diadès.
— Je vous donne un jour, répliqua Alexandre.
Le lendemain, les deux hommes se présentèrent chez le roi, chargés de rouleaux et de croquis. Pour avoir trop veillé, ils avaient la mine fatiguée et les yeux rougis.
— Que me proposez-vous ? leur demanda Alexandre en croisant les bras.
Diadès s'éclaircit la gorge et commença ses explications :
— Comme notre flotte est encore trop faible pour nous permettre d'attaquer la ville par voie maritime, je suggère que nous la prenions d'assaut par voie terrestre...
Le roi fronça les sourcils.
— Je ne comprends pas. Vous voulez attaquer une île par la terre ferme ?
— Oui, Sire, répliqua l'ingénieur. En remblayant le détroit qui la sépare du continent !
— Ce procédé n'est pas nouveau, renchérit Charias. Il y a soixante-dix ans, Denys de Syracuse a pris la ville de Motya, au nord-ouest de la Sicile, en construisant une jetée pour relier l'île à la côte. Si Denys l'a fait, Alexandre peut aussi le faire !
Le roi sourit, visiblement flatté. Il appréciait les conseils de ses ingénieurs. Grâce à eux, la guerre devenait une science ; l'affrontement, un art.
— Et comment faire pour franchir les hautes murailles qui cernent la ville ? reprit-il.
— Nous bâtirons des hélépoles de bois suffisamment élevées pour dominer les remparts ennemis, proposa Diadès. Placées au sommet de ces tours mobiles, nos catapultes seront plus efficaces.
Il toussa dans son poing, puis enchaîna :
— Du haut de ces constructions, nous pourrons aussi lancer des ponts volants pour permettre à nos hommes de traverser le fossé qui les sépare des murailles.
— A l'image des Assyriens lors du siège de Lakish, nous couvrirons la structure de ces beffrois de peaux humides, pour les protéger des flèches enflammées et du sable incandescent, ajouta Charias.
Alexandre hocha la tête en signe de satisfaction.
— Je vous félicite, dit-il. Vous avez réussi à m'étonner.

Le soir même, le roi réunit son conseil. Il y avait là ses stratèges, ses ingénieurs et deux ou trois fidèles compagnons.
— Le plan de Tyr, ordonna-t-il d'un ton sec. Aussitôt, Perdiccas déploya sur la table un immense plan de la ville.
— Comme vous le savez, Tyr est séparée du continent par un bras de mer de quatre stades [env. 600 à 700 mètres], déclara-t-il en montrant le détroit. Si Tyr s'avère inaccessible par voie maritime, nous l'attaquerons par la terre ferme. Nous ensablerons la surface qui sépare l'île de la côte, puis, nous marcherons sur la ville. Le silence accueillit cette décision. Les stratèges se consultèrent du regard, interloqués. Ce que proposait leur chef était insensé. Comment procéder ? Comment travailler sous la menace des assiégés ? Où se procurer les ouvriers et le matériel nécessaires ? Il y eut un flottement, comme si chacun s'attendait à ce que son voisin eût le courage de prendre la parole pour formuler les réserves qui s'imposaient.
— Dans mon sommeil, poursuivit Alexandre, j'ai vu Héraclès. Il m'a tendu la main droite et m'a invité à le suivre. Ensemble, nous avons pénétré dans Tyr.
— Mais pareille entreprise risque d'être coûteuse, objecta Aristobule. Il nous faudra plusieurs semaines pour relier l'île à la terre ferme, or le temps presse.
Alexandre darda dans les yeux de son stratège un regard terrible. Comment osait-il contester ses choix et, pire encore, contrarier les plans d'Héraclès ? Il lui répliqua d'un ton cassant :
— Mieux vaut prendre son temps, mais vaincre. ..."

Source (environnement hypertexte) : DIODORE de SICILE, La Bibliothèque historique, livre XVII :

  • chap. 40 : relier Tyr à la terre ferme :

    Ὁ δὲ βασιλεὺς ὁρῶν κατὰ θάλατταν μὲν δυσπολιόρκητον οὖσαν τὴν πόλιν διά τε τὴν παρασκευὴν τῶν κατὰ τὸ τεῖχος ἔργων καὶ τὴν ὑπάρχουσαν ἐν αὐτῇ δύναμιν ναυτικήν, κατὰ δὲ γῆν σχεδὸν ἀπραγμάτευτον οὖσαν διὰ τὸ τέτταρσι σταδίοις διείργεσθαι τῆς ἠπείρου ὅμως ἔκρινε συμφέρειν πάντα κίνδυνον καὶ πόνον ὑπομένειν ὑπὲρ τοῦ μὴ καταφρονηθῆναι τὴν τῶν Μακεδόνων δύναμιν ὑπὸ μιᾶς καὶ τῆς τυχούσης πόλεως. (5) Εὐθὺς οὖν καθαιρῶν τὴν παλαιὰν λεγομένην Τύρον καὶ πολλῶν μυριάδων κομιζουσῶν τοὺς λίθους χῶμα κατεσκεύαζε δίπλεθρον τῷ πλάτει. Πανδημεὶ δὲ προσλαβόμενος τοὺς κατοικοῦντας τὰς πλησίον πόλεις ταχὺ διὰ τὰς πολυχειρίας ἠνύετο τὰ τῶν ἔργων.

    Le roi [Alexandre le Grand] voyant que la ville était très difficile à prendre du côté de la mer, non seulement à cause des murs qui la défendaient de ce côté-là, mais encore parce, qu'elle était pourvue d'une forte marine : voyant aussi que le siège en était impraticable du côté de la terre, parce que le sol de son île était éloignée de quatre stades du continent, résolut pourtant de subir tous les périls et tous les travaux de cette entreprise, pour ne pas laisser sur le nom Macédonien le reproche d'avoir redouté une ville qui d'ailleurs n'était pas du premier rang. (5) Il commença donc par démolir l'ancienne Tyr, dont les masures inhabitées lui fournirent des pierres, qui transportées continuellement par des milliers d'hommes, lui servirent à faire une chaussée de communication de deux arpents de large. S'étant fait aider dans ce travail par les habitants des villes voisines, il eut bientôt joint l’île à la terre ferme.

  • chap. 46 : la fin du siège de Tyr :

    Παρακαλέσας δὲ τοὺς Μακεδόνας ἑαυτοῦ μὴ λειφθῆναι κατ' ἀνδρείαν ἁπάσας τὰς ναῦς πολεμικῶς κατασκευάσας προσέβαλλε τοῖς τείχεσιν ἐκθύμως κατὰ γῆν ἅμα καὶ κατὰ θάλατταν. Κατανοήσας δὲ περὶ τὰ νεώρια τὸ τεῖχος ἀσθενέστερον ὑπάρχειν τούτῳ προσήγαγε τὰς τριήρεις ἐζευγμένας καὶ φερούσας τὰς ἀξιολογωτάτας μηχανάς. (2) Ἐνταῦθα δὲ ἐτόλμησεν ἐπιτελέσασθαι πρᾶξιν οὐδ' αὐτοῖς τοῖς ὁρῶσι πιστευομένην· ἐπιβάθραν γὰρ ἀπὸ τοῦ ξυλίνου πύργου τοῖς τῆς πόλεως τείχεσιν ἐπιβαλὼν διὰ ταύτης μόνος ἐπέβη τῷ τείχει, οὔτε τὸν ἀπὸ τῆς τύχης φθόνον εὐλαβηθεὶς οὔτε τὴν τῶν Τυρίων δεινότητα καταπλαγείς ...

    Ἅμα δὲ τούτοις πραττομένοις καθ' ἕτερον μέρος ὁ κριὸς τύπτων κατέβαλε πολὺ μέρος τοῦ τείχους· διὰ δὲ τοῦ πτώματος εἰσπεσόντων τῶν Μακεδόνων καὶ τῶν περὶ τὸν ᾿Αλέξανδρον διὰ τῆς ἐπιβάθρας διαβάντων ἐπὶ τὸ τεῖχος ἡ μὲν πόλις κατείληπτο, οἱ δὲ Τύριοι πρὸς ἀλκὴν τραπέντες καὶ παρακαλέσαντες ἀλλήλους ἐνέφραξαν τοὺς στενωποὺς καὶ μαχόμενοι πλὴν ὀλίγων ἅπαντες κατεκόπησαν, ὄντες πλείους τῶν ἑπτακισχιλίων. (4) Ὁ δὲ βασιλεὺς τέκνα μὲν καὶ γυναῖκας ἐξηνδραποδίσατο, τοὺς δὲ νέους πάντας, ὄντας οὐκ ἐλάττους τῶν δισχιλίων, ἐκρέμασε. Σώματα δ' αἰχμάλωτα τοσαῦτα τὸ πλῆθος εὑρέθη ὥστε τῶν πλείστων εἰς Καρχηδόνα κεκομισμένων τὰ ὑπολειφθέντα γενέσθαι πλείω τῶν μυρίων καὶ τρισχιλίων. (5) Τύριοι μὲν οὖν γενναιότερον μᾶλλον ἢ φρονιμώτερον ὑποστάντες τὴν πολιορκίαν τοσαύταις περιέπεσον συμφοραῖς, πολιορκηθέντες μῆνας ἑπτά. (6) Ὁ δὲ βασιλεὺς τοῦ μὲν ᾿Απόλλωνος τὰς χρυσᾶς σειρὰς καὶ τὰ δεσμὰ περιελόμενος παρήγγειλεν ὀνομάζειν τὸν θεὸν τοῦτον ᾿Απολλὼ φιλαλέξανδρον, τῷ δὲ ῾Ηρακλεῖ μεγαλοπρεπεῖς θυσίας συντελέσας ...

    Il exhorta tous ses soldats à seconder son zèle pour l'honneur de la nation et faisant équiper tous les vaisseaux, il résolut d'attaquer Tyr en même temps par mer et par terre. Ayant déjà pris garde que le côté de la ville qui servait de retraite aux vaisseaux, n'était pas le plus fort il fit avancer de ce côté là ses galères liées ensemble et chargées de machines énormes ; (2) et là il entreprit une manoeuvre difficile à croire à ceux mêmes qui en étaient témoins. Car du haut d'une tour de bois posée sur ces galères jetant un pont sur les murailles de la ville, il passa seul lui- même sur ce pont et arriva sur la muraille sans craindre la vigoureuse défense des Tyriens, ni l'incertitude ou même la jalousie de la fortune. ...

    D'un autre côté le bélier abattait leurs murailles à coups redoublés et le reste de son armée entrant par les brèches, la ville était déjà prise. Cependant les Tyriens s'animant encore les uns les autres, barricadant les passages et s'exhortant réciproquement à la défense, furent tués en cette dernière occasion au nombre de sept mille au moins. (4) Le roi mit en esclavage les femmes et les enfants, et fit prendre les jeunes hommes qui n'allaient pas à moins de deux mille. Il y avait dans Tyr un si grand nombre d'esclaves, que bien qu'une grande partie d'entre eux eut été envoyée à Carthage avant le siège, il s'en trouva encore plus de treize mille. (5) C'est ainsi que les Tyriens, ayant fermé leurs portes à Alexandre avec plus de courage que de prudence, arrivèrent aux derniers malheurs après un siège de sept mois. (6) Le Roi entrant dans le temple d'Apollon lui ôta les chaînes d'or dont nous avons vu que des citoyens superstitieux l'avaient chargé et voulut qu'on donnât au dieu le surnom d'ami d'Alexandre. Il fit offrir aussi de pompeux sacrifices à Hercule. ...


3. HODOI ELEKTRONIKAI & environnements hypertextes :

Christian RUELL a créé 5 nouveaux environnements hypertextes :

  • Aristote, Éthique à Nicomaque, livre I [Traduction française reprise au site de Philipe Remacle]
  • Aristote, Éthique à Nicomaque, livre II [Traduction française reprise au site de Philipe Remacle]
  • Aristote, Éthique à Nicomaque, livre III [Traduction française reprise au site de Philipe Remacle]
  • Athénée de Naucratis, Les Deipnosophistes, livre V [texte grec et traduction française repris au site de Philippe Remacle]
  • Flavius Josèphe, Contre Apion, livre I [texte grec et traduction française repris au site de Philippe Remacle]

Les textes bruts de ces oeuvres sont disponibles dans le Dépôt HODOI ELEKTRONIKAI.


Jean Schumacher
13 juin 2008


 
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Dernière mise à jour : 17/02/2002