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Date :     10-03-2006

Sujets :
Projet HELIOS : un nouveau point d'entrée : Modules; Lecture et exploitation linguistique : Les 7 merveilles du monde; Fiches de lecture : 5 ajouts; HODOI - CORPORA : une nouvelle base de données globale : HÉRODOTE, Histoires; HODOI ELEKTRONIKAI : nouveaux environnements hypertextes : Apollodore (Ps.), Aristote, Julien l'Apostat (x 2);

Notice :

1. HELIOS : Modules

Le Projet HELIOS est connu - et de plus en plus apprécié - pour des contenus pédagogiques, appareillés TICE/NTIC et intégrés dans des séquences d'enseignement et d'apprentissage : les Leçons. Public visé : l'enseignement secondaire.

Nous avons le plaisir de vous annoncer qu'un nouveau point d'entrée a fait son apparition au sein du Projet HELIOS : les Modules;

La rubrique Modules est destinée à recevoir toute réalisation sur la Toile, appuyée par les TICE/NTIC, qui concerne un point de méthode de l'apprentissage des langues anciennes.

Sophie van Esch, enseignante au Collège de Vif et coordinatrice du LOG de Grenoble pour les langues anciennes, a établi un premier module sous la forme d'un environnement structuré relatif à la traduction :

TRADUCTION: Eutrope, Abrégé de l'histoire romaine (extraits)

Plusieurs extraits sont donnés au choix. Chaque texte, comme, à titre d'exemple, Un corbeau à la rescousse, est mis en oeuvre dans une présentation juxtaposant les fenêtres d'affichage : les intruments de travail en ligne (grammaire, lexique, ardoise virtuelle et forum) figurent en haut de la page; à gauche, le texte à traduire est inséré dans un tableau surmonté de plusieurs onglets (vocabulaire, syntaxe, explications, aides à la traduction); l'activation d'un de ces onglets provoque l'affichage des données relatives à cet onglet dans la partie droite de l'écran.

Le résultat du travail demandé à l'étudiant - la traduction - est placé, au fur et à mesure, dans l'espace de travail de l'Ardoise virtuelle et, lorsqu'il est terminé, il peut être envoyé à l'enseignant via le courrier électronique alors que l'étudiant s'envoie à lui-même une copie de son pensum.

Avec ce module, il s'agit donc de l'exécution d'une procédure de travail, largement pratiquée mais cette fois-ci de façon interactive et en recourant aux nouvelles technologies.

L'objectif du Projet HELIOS est bien celui-là: habiller les façons d'enseigner et d'apprendre ainsi que les méthodes de travail de procédures reposant sur les nouvelles technologies. Des voies pédagogiques nouvelles s'ouvrent.

Puisse Sophie van Esch faire de nombreux émules et aussi pour d'autres points de méthode !


2. Lecture : Les 7 merveilles du monde :

Le magazine Les Cahiers de Science et Vie consacre une large part du numéro 91 - février 2006 au sept merveilles du monde : Sept merveilles pour faire un monde dit la couverture.

Nous nous sommes intéressés plus particulièrement à une de ces merveilles : les pyramides d'Égypte.

Voici ce que la journaliste, Stéphanie BONATO-BACCARI, écrit à leur propos :

"... Sur quels critères des Grecs ont-ils inscrit les Grandes Pyramides d'Égypte au palmarès ultra-sélectif des Merveilles du monde antique ? Pour tenter une réponse, il faudrait se représenter la façon dont ils les ont perçues, ce qui ce n'est pas si simple. À cette fin, en effet, on ne dispose guère d'autres éléments que ce qu'en ont écrit, à trois époques différentes, trois voyageurs grecs antiques : Hérodote, Diodore de Sicile et Strabon. Qu'en ressort-il ?

Hérodote, le premier, visite l'Égypte dans le courant du Ve siècle av. J.-C.. plus de deux millénaires, donc, après la construction de ces tombeaux monumentaux. Parce qu'il est grec et qu'à ce titre le gigantisme lui est étranger, ces sépultures l'impressionnent et il s'enquiert de leur histoire. Mais les mots qu'il rapporte sont ceux de ses informateurs égyptiens, lesquels lui livrent un récit à leur façon.

Plus que d' "ouvrage d'art", ils l'entretiennent d'abord des immenses sacrifices auxquels le peuple a été contraint pour ériger ces édifices d'exception. On lui parle donc de ces deux rois Khéops et Khéphren, haïs entre tous car leur démesure a réduit l'Égypte à la misère, et du troisième, Mykérinos, moins détesté car plus modeste dans son projet de sépulture. On lui décrit le dur labeur des bâtisseurs, — extraire la pierre dans des carrières lointaines, la transporter par le Nil, la décharger, l'amener sur le chantier, enfin la mettre en ceuvre. Puis Hérodote mentionne des grandeurs hors normes : des équipes de cent mille hommes relayées tous les trois mois, dix ans pour construire une chaussée de pierre permettant d'amener les matériaux au chantier puis, les chambres funéraires étant construites, vingt autres pour achever l'édifice ; enfin, des dimensions à l'avenant : 237 m de côté pour une égale hauteur.

À ces données, l'historien grec ajoute des informations sur les procédures de construction. Ainsi, lui a-t-on rapporté, l'édifice a d'abord pris la forme d'une succession de gradins, puis, cette étape réalisée, d'énormes blocs de pierre ont été hissés au fil des degrés au moyen de machines de levage en bois, placées chacune sur une assise. Des machines qui ressortissent probablement davantage aux techniques grecques qu'à celles de l'Ancien Empire.

Quand, quatre siècles plus tard, un autre historien grec, Diodore de Sicile, rédige à son tour ses «impressions d'Égypte», il évoque d'abord la stupeur et l'admiration qui ont été les siennes à la découverte des gigantesques sépultures de Gîza. Puis, suivant l'exemple d'Hérodote, il évoque l'histoire de leur édification : les rois concernés, les dimensions des monuments, l'ampleur des chantiers (360 000 hommes), les techniques de construction. Une question le fascine tout autant qu'elle a fasciné son prédécesseur : comment s'y est-on pris pour élever une telle quantité de lourds blocs de pierre à de telles hauteurs. Là, après avoir réfuté la thèse des machines de levage présentée par Hérodote, il critique aussi celle de ses informateurs égyptiens : en place de leurs terrasses de sels et de nitre dissoutes par les eaux du Nil, il soutient l'idée de rampes et de levées de terre.

Au tournant de notre ère, le regard que porte notre troisième visiteur, le géographe Strabon, sur les mêmes monuments est différent. Un point l'intéresse particulièrement : la manière de pénétrer à l'intérieur de la pyramide de Khéops. Il mentionne à cet égard l'existence d'une pierre amovible située en hauteur sur une des faces du tombeau (qui correspond assez à ce que l'on sait du système d'ouverture). Mais il innove sur un autre point. Reprenant une tradition qui fait de la pyramide de Mykérinos la sépulture d'une courtisane, Doricha ou Rhodopis, il donne à cette femme une origine grecque : aux dires de Strabon, elle serait en effet née à Naucratis, une colonie grecque fondée au VIe siècle avant Jésus-Christ, dans le delta du Nil.

Si les récits d'Hérodote et de Diodore font de ces monuments des témoins de la civilisation égyptienne, celui de Strabon s'inscrit dans la tradition hellénistique diffusée dans les cercles érudits qu'entretenaient les souverains lagides.

D'Hérodote à Strabon, force est donc de constater le passage au second plan d'une représentation du monde pharaonique construite par les Égyptiens de la Basse Époque au profit d'une représentation nouvelle filtrée par la tradition grecque. Un des exemples les plus concrets de ce filtrage se cache derrière le terme même de « pyramide » qui provient d'une étymologie grecque assez éloignée de la signification originelle du vocable égyptien.

Reste que par-delà la réappropriation par les Grecs du passé millénaire de l'Égypte, ces sources anciennes témoignent d'un étonnement radical face à ces monuments : par quels moyens techniques ont-ils pu voir le jour ? On peut penser que cette question, qui mobilise encore aujourd'hui, interpella avec suffisamment de force les esprits antiques pour leur donner les meilleures raisons d'inscrire au panthéon des oeuvres humaines ces gigantesques édifices."

Nous avons eu l'idée d'exécuter une recherche à l'aide de nos instruments de travail en ligne pour extraire de nos banques et bases de données les passages des trois auteurs cités dans l'article relatifs aux pyramides d'Égypte.

Nous avons enregistré le scénario complet du déroulement de cette enquête dans

PYRAMIDES

en maintenant actifs les liens hypertextes de manière à permettre à un chacun de refaire l'exploration.

Étapes de cette recherche:

  • 1. : Le Lexique grec -français, rubrique "par lemme" : πυραμίς
  • 2. : affichage du lemme : : πυραμίς, ίδος (ἡ)
  • 3. : affichage des formes de ce lemme
  • 4. : affichage desattestations de : πυραμίδα
  • 5. : affichage des attestations de : πυραμίδας
  • 6. : affichage des attestations de : πυραμίδες
  • 7. : affichage des attestations de : πυραμίδι
  • 8. : affichage des attestations de : πυραμίδος
  • 9. : affichage des attestations de : πυραμίδων
  • 10. : affichage des attestations de : πυραμίς
  • 11. : affichage des attestations de : πυραμὶς
  • 12. : chaque attestation conduit aux contextes et, de là, aux affichages du texte et, en juxtaposition, de la traduction française; pour Hérodote nous avons retenu les passages tirés du livre II des Histoires, aux chapitres 124 et 125
  • 13. : pour Diodore de Sicile, la préparation de l'environnement hypertexte pour le livre I de la Bibliothèque histprique est en cours; nous avons choisi deux passages aux chapitres 63 et 64
  • 14. : pour Strabon, c'est le livre XVII des Geographica qui est concerné; nous devons encore préparer le texte grec; la traduction française figure sur le site d'Agnès VINAS; nous l'avons téléchargée de ce site.

Le relevé des attestations fait voir que d'autres auteurs encore ont écrit à propos des pyramides : Lucien, Pausanias, Platon, Plutarque, Xénophon; nous n'avons retenu ici que les 3 auteurs cités dans l'article de S. Bonato-Baccari.

Notre intention et attention portaient surtout sur le cheminement à suivre pour une enquête que sur les résultats produits par ces recherches.

Si ce cheminement déroulé ci-dessus peut inciter d'autres personnes (enseignants ou chercheurs) à procéder de même façon pour d'autres recherches (exemple : les éléphants, les prisonniers de guerre, etc. etc.), notre but aura été atteint. Les banques et bases de données constituées au sein des HODOI sont déjà suffisamment volumineuses pour produire des réponses nombreuses et significatives aux interrogations posées.


3. Fiches de lecture : 5 ajouts :

Adresse générique : Lectures

Ajouts :


4. HODOI - CORPORA : une nouvelle base de données globale :

Grâce aux efforts conjugués de Boris Maroutaeff et de Christian Ruell, une nouvelle base de données globale a pu être établie :

HÉRODOTE, Histoires

Statistiques · 9 livres, 184.968 occurrences pour 29.736 formes différentes.


5. HODOI : nouveaux environnements hypertextes :

Malgré les difficultés et empêchements rencontrés lors du traitement de la base de données globale CORPORA - Hérodote, - trop volumineuse, telle quelle, pour un des logiciels intervenant dans la procédure - , Christian Ruell a pu constituer 4 autres environnements hypertextes :

Les textes bruts de ces oeuvres sont disponibles, au format UNICODE, dans le Dépôt HODOI :

Présentation : JULIEN l'APOSTAT, Le Banquet ou les Césars.

[Julien] rassemble dans un tableau vivant, 'animé, qui tient le milieu entre un dialogue de Platon et une comédie d'Aristophane, tous les empereurs qui l'ont précédé sur le trône. A l'aide d'une fiction simple et ingénieuse, le lecteur voit passer sous ses veux, rapidement et sans confusion, introduits par Mercure et raillés par Siléne, tous ces maîtres du monde, dépouillés de leur grandeur et réduits à leurs vices et à leurs vertus : procession séculaire d'ombres évoquées devant le tribunal de la postérité et jugées avec toute la rigueur d'une raison indépendante.

"L'ambition sans limites du premier César, dit Abel Desjardins, l'hypocrisie d'Auguste, les honteux excès de Tibère, la cruelle démence de Caïus, l'imbécile nullité de Claude, les ridicules parades et les forfaits de Néron, sont tour à tour dévoilés, stigmatisés, flagellés. Implacable comme Némésis, l'auteur touche avec dédain aux Vindex, aux Galba, aux Vitellius, aux Othon, à toute cette cohue de rois ; il blâme l'excessive économie de Vespasien et d'Antonin, les coupables amours de Titus ; il flétrit les amours infâmes de Trajan et d'Adrien; il reproche à Marc-Aurèle sa fatale condescendance envers son épouse et son fils, à Alexandre Sévère sa faiblesse pour une mère avide d'argent et de puissance. La férocité de Domitien, de Commode et de Caracalla lui fait horreur; il condamne les rigueurs de Septime Sévère et d'Aurélien, l'austérité de Probus; à l'exception peut-être de Claude II, l'auteur de sa famille, et de Dioclétien, l'auteur de la fortune de ses ancêtres, il ne fait grâce à personne; et presque toujours ses arrêts sont équitables, et ses condamnations confirmées par la voix de l'histoire."

On le voit, les Césars sont du Plutarque, du Suétone, du Procope en action avec le style de Lucien et des auteurs de la Ménippée : c'est un drame satirique, dont Silène est un des héros comme dans le Cyclope d'Euripide, et les personnages, suivant les règles du genre, après avoir figuré dans le cadre tragique de la vie, reviennent morts sur le théâtre pour égayer et pour instruire le spectateur.

Lorsque, après plusieurs exclusions motivées par Silène, "moraliste jovial qui cache la sagesse d'un philosophe sous le masque d'un suivant de Bacchus" les Césars se sont assis à la table que leur a servie Romulus et qu'ils ont achevé leur banquet, Mercure déclare, par ordre de Jupiter, qu'une couronne céleste sera la récompense du mérite supérieur. La joute commence : les principaux candidats, Jules César et Alexandre, à qui l'on a permis de se mêler aux héros romains, puis Auguste, Trajan, Marc-Aurèle et Constantin, parlent tour à tour pour faire valoir leurs exploits.

Chacun de ces discours est excellent, heureusement approprié à celui qui le prononce, perçant à jour le caractère, les intentions et les actes des princes mis en scène par le talent de Julien. A la fin, les dieux trouvent que le modeste silence de Marc-Aurèle parle mieux en sa faveur que l'éloquence étudiée de ses rivaux. Mais, afin de faire ressortir la supériorité de l'empereur stoïcien d'une manière encore plus décisive et plus éclatante, les dieux exigent que chacun des héros explique les motifs qui l'ont déterminé à agir.

"Quel était ton but? dit Mercure à Alexandre. — De tout vaincre. — Et toi, César? — D'ètre le premier de mes concitoyens. — Et toi, Auguste? — De bien régner. — Et toi, Trajan? — De tout soumettre. — Et toi, Constantin? — D'amasser beaucoup et de dépenser beaucoup pour satisfaire mes désirs et ceux de mes amis. — Et toi, Marc-Aurèle? — D'imiter les dieux."

On procède alors au scrutin secret, et la pluralité est pour Marc-Aurèle. Alors Mercure: "Hommes qui êtes venus à ce combat, nos lois et nos sentences sont telles, que le vainqueur s'en réjouisse et que le vaincu ne s'en plaigne pas. Allez donc, chacun selon votre goût, vivre sous la conduite et sous la tutelle d'un dieu : que chacun de vous choisisse son protecteur et son guide."

Après cette proclamation, Alexandre court auprès d'Hercule, Auguste près d'Apollon, et Marc-Aurèle s'attache étroitement à Jupiter et à Saturne. Après avoir longtemps erré et couru de côté et d'autre, César est pris en pitié par le grand Mars et par Vénus, qui l'appellent auprès d'eux. Trajan va s'asseoir auprès d'Alexandre. Constantin, qui ne trouve point chez les dieux de modèle de sa conduite, voit la Mollesse près de lui et va se ranger auprès d'elle. Celle-ci le reçoit tendrement, le serre entre ses bras, le revêt d'étoffes aux couleurs brillantes, l'ajuste au mieux et l'emmène auprès de la Débauche.

Ce trait est le seul défaut grave de l'oeuvre de Julien. Tandis que partout ailleurs les caractères sont bien dessinés, les réputations pesées et discutées avec une liberté d'esprit et une hauteur d'aperçus qui imposent le respect de la chose jugée, on sent là que c'est un ennemi qui parle, et cette partialité, qui finit par emporter Julien jusqu'au blasphème, range le lecteur de l'avis des commentateurs qui, suivant une observation de Gibbon, sont forcés, dans cette occasion, de démentir pour un intérêt plus sacré la fidélité jurée à l'auteur qu'ils commentent, et d'abandonner sa cause.

[tiré de : Eugène TALBOT, Oeuvres complètes de l'empereur Julien. Paris, Plon, 1863]


Jean Schumacher
LLN, le 10 mars 2006


 
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Dernière mise à jour : 17/02/2002