Texte latin :
[1,41] XLI. 90 Eaque
diuinationum ratio ne in barbaris quidem gentibus neglecta est,
siquidem et in Gallia Druidae sunt, e quibus ipse Diuitiacum Haeduum
hospitem tuum laudatoremque cognoui, qui et naturae rationem, quam
fisiologi/an Graeci appellant, notam esse sibi profitebatur, et
partim auguriis, partim coniectura, quae essent futura dicebat, et
in Persis augurantur et diuinant magi, qui congregantur in fano
commentando causa atque inter se conloquendi, quod etiam idem uos
quondam facere Nonis solebatis; 91 nec quisquam rex Persarum potest
esse, qui non ante magorum disciplinam scientiamque perceperit.
Licet autem uidere et genera quaedam et nationes huic scientiae
deditas. Telmessus in Caria est, qua in urbe excellit haruspicum
disciplina; itemque Elis in Peloponneso familias duas certas habet,
lamidarum unam, alteram Clutidarum, haruspicinae nobilitate
praestantes. In Syria Chaldaei cognitione astrorum sollertiaque
ingeniorum antecellunt. 92 Etruria autem de caelo tacta scientissume
animaduertit, eademque interpretatur quid quibusque ostendatur
monstris atque portentis. Quocirca bene apud maiores nostros senatus,
tum cum florebat imperium, decreuit ut de principum filiis X ex
singulis Etruriae populis in disciplinam traderentur, ne ars tanta
propter tenuitatem hominum a religionis auctoritate abduceretur ad
mercedem atque quaestum. Phryges autem et Pisidae et Cilices et
Arabum natio auium significationibus plurimum obtemperant, quod idem
factitatum in Umbria accepimus. |
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Traduction française :
[1,41] XLI. - Même dans
les nations barbares on ne néglige pas la science divinatoire. Ainsi
dans la Gaule elle a pour représentants les
druides, dont l'un l'Éduen
Divitiac, ton admirateur, lié à toi par les liens de l'hospitalité,
m'est connu; il assurait qu'il était versé dans la science de la
nature, ce que les Grecs appellent g-phusiologia, et il prédisait
aussi l'avenir tantôt par le moyen des augures, tantôt par
l'interprétation des signes, et chez les Perses les mages font
office d'augures et de devins : ils se rassemblent dans un lieu
consacré pour discuter et se mettre d'accord comme jadis vous aviez
accoutumé de le faire aux nones. Nul ne peut être roi de Perse avant
de s'être initié à la science des mages et d'en avoir appris les
règles. Il existe, on peut le voir, des familles et aussi des
nations qui s'adonnent à cette étude. Dans la ville de Telmesse, en
Carie, l'haruspicine a un éclat particulier; de même, dans le
Péloponèse, Élis possède deux familles, celle des Iamides et celle
des Clytides, d'un mérite reconnu dans cette discipline. En Syrie,
les Chaldéens tiennent le premier rang pour ce qui concerne les
astres et aussi en raison de leur sagacité. Quant à l'Étrurie, elle
observe avec une science consommée les effets de la foudre et sait
dire ce qu'annoncent à chacun les anomalies qui se produisent et les
prodiges. Le sénat a donc eu raison, au temps où l'État était
florissant, de décréter que dix garçons de haute naissance seraient
répartis entre les diverses nations étrusques pour être formés par
elles : il ne fallait pas qu'un art de cette importance exploité par
des hommes de condition basse perdît son caractère religieux et
tombât au rang d'une marchandise dont on fait commerce. Les
Phrygiens, d'autre part, les Pisidiens, les Ciliciens et la nation
des Arabes tiennent le plus grand compte des avis donnés par les
oiseaux et nous savons qu'on faisait de même en Ombrie. |
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