HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de César

 

 


 


Texte grec :

 
[66] Ἀλλὰ ταῦτα μὲν ἤδη που φέρει καὶ τὸ αὐτόματον· ὁ δὲ δεξάμενος τὸν φόνον ἐκεῖνον καὶ τὸν ἀγῶνα χῶρος, εἰς ὃν ἡ σύγκλητος ἠθροίσθη τότε, Πομπηΐου μὲν εἰκόνα κειμένην ἔχων, Πομπηΐου δ´ ἀνάθημα γεγονὼς τῶν προσκεκοσμημένων τῷ θεάτρῳ, παντάπασιν ἀπέφαινε δαίμονός τινος ὑφηγουμένου καὶ καλοῦντος ἐκεῖ τὴν πρᾶξιν ἔργον γεγονέναι. καὶ γὰρ οὖν καὶ λέγεται Κάσσιος εἰς τὸν ἀνδριάντα τοῦ Πομπηΐου πρὸ τῆς ἐγχειρήσεως ἀποβλέπων ἐπικαλεῖσθαι σιωπῇ, καίπερ οὐκ ἀλλότριος ὢν τῶν Ἐπικούρου λόγων· ἀλλ´ ὁ καιρὸς ὡς ἔοικεν ἤδη τοῦ δεινοῦ παρεστῶτος ἐνθουσιασμὸν ἐνεποίει καὶ πάθος ἀντὶ τῶν προτέρων λογισμῶν. Ἀντώνιον μὲν οὖν, πιστὸν ὄντα Καίσαρι καὶ ῥωμαλέον, ἔξω παρακατεῖχε Βροῦτος Ἀλβῖνος, ἐμβαλὼν ἐπίτηδες ὁμιλίαν μῆκος ἔχουσαν· εἰσιόντος δὲ Καίσαρος ἡ βουλὴ μὲν ὑπεξανέστη θεραπεύουσα, τῶν δὲ περὶ Βροῦτον οἱ μὲν ἐξόπισθεν τὸν δίφρον αὐτοῦ περιέστησαν, οἱ δ´ ἀπήντησαν ὡς δὴ Τιλλίῳ Κίμβρῳ περὶ ἀδελφοῦ φυγάδος ἐντυχάνοντι συνδεησόμενοι, καὶ συνεδέοντο μέχρι τοῦ δίφρου παρακολουθοῦντες. ὡς δὲ καθίσας διεκρούετο τὰς δεήσεις καὶ προσκειμένων βιαιότερον ἠγανάκτει πρὸς ἕκαστον, ὁ μὲν Τίλλιος τὴν τήβεννον αὐτοῦ ταῖς χερσὶν ἀμφοτέραις συλλαβὼν ἀπὸ τοῦ τραχήλου κατῆγεν, ὅπερ ἦν σύνθημα τῆς ἐπιχειρήσεως. πρῶτος δὲ Κάσκας ξίφει παίει παρὰ τὸν αὐχένα πληγὴν οὐ θανατηφόρον οὐδὲ βαθεῖαν, ἀλλ´ ὡς εἰκὸς ἐν ἀρχῇ τολμήματος μεγάλου ταραχθείς, ὥστε καὶ τὸν Καίσαρα μεταστραφέντα τοῦ ἐγχειριδίου λαβέσθαι καὶ κατασχεῖν. ἅμα δέ πως ἐξεφώνησαν, ὁ μὲν πληγεὶς Ῥωμαϊστί· „μιαρώτατε Κάσκα, τί ποιεῖς;“ ὁ δὲ πλήξας Ἑλληνιστὶ πρὸς τὸν ἀδελφόν· „ἀδελφέ, βοήθει“. τοιαύτης δὲ τῆς ἀρχῆς γενομένης, τοὺς μὲν οὐδὲν συνειδότας ἔκπληξις εἶχε καὶ φρίκη πρὸς τὰ δρώμενα, μήτε φεύγειν μήτ´ ἀμύνειν, ἀλλὰ μηδὲ φωνὴν ἐκβάλλειν τολμῶντας. τῶν δὲ παρεσκευασμένων ἐπὶ τὸν φόνον ἑκάστου γυμνὸν ἀποδείξαντος τὸ ξίφος, ἐν κύκλῳ περιεχόμενος, καὶ πρὸς ὅ τι τρέψειε τὴν ὄψιν, πληγαῖς ἀπαντῶν καὶ σιδήρῳ φερομένῳ καὶ κατὰ προσώπου καὶ κατ´ ὀφθαλμῶν, διελαυνόμενος ὥσπερ θηρίον ἐνειλεῖτο ταῖς πάντων χερσίν· ἅπαντας γὰρ ἔδει κατάρξασθαι καὶ γεύσασθαι τοῦ φόνου. διὸ καὶ Βροῦτος αὐτῷ πληγὴν ἐνέβαλε μίαν εἰς τὸν βουβῶνα. λέγεται δ´ ὑπό τινων, ὡς ἄρα πρὸς τοὺς ἄλλους ἀπομαχόμενος καὶ διαφέρων δεῦρο κἀκεῖ τὸ σῶμα καὶ κεκραγώς, ὅτε Βροῦτον εἶδεν ἐσπασμένον τὸ ξίφος, ἐφειλκύσατο κατὰ τῆς κεφαλῆς τὸ ἱμάτιον καὶ παρῆκεν ἑαυτόν, εἴτ´ ἀπὸ τύχης εἴθ´ ὑπὸ τῶν κτεινόντων ἀπωσθεὶς πρὸς τὴν βάσιν ἐφ´ ἧς ὁ Πομπηΐου βέβηκεν ἀνδριάς. καὶ πολὺς καθῄμαξεν αὐτὴν ὁ φόνος, ὡς δοκεῖν αὐτὸν ἐφεστάναι τῇ τιμωρίᾳ τοῦ πολεμίου Πομπήϊον, ὑπὸ πόδας κεκλιμένου καὶ περισπαίροντος ὑπὸ πλήθους τραυμάτων. εἴκοσι γὰρ καὶ τρία λαβεῖν λέγεται, καὶ πολλοὶ κατετρώθησαν ὑπ´ ἀλλήλων, εἰς ἓν ἀπερειδόμενοι σῶμα πληγὰς τοσαύτας.

Traduction française :

 
[66] (1) Toutes ces circonstances peuvent avoir été l'effet du hasard ; mais on ne saurait en dire autant du lieu où le sénat fut assemblé ce jour- là, et où se passa cette scène sanglante. Il y avait une statue de Pompée, et c'était un des édifices qu'il avait dédiés pour servir d'ornement à son théâtre. N'est-ce pas une preuve évidente que cette entreprise était conduite par un dieu qui avait marqué cet édifice pour le lieu de l'exécution ? (2) On dit même que Cassius, lorsqu'on fut prêt d'attaquer César, porta ses yeux sur la statue de Pompée, et l'invoqua en secret, quoiqu'il fût d'ailleurs dans les sentiments d'Épicure, (3) mais la vue du danger présent pénétra son âme d'un vif sentiment d'enthousiasme, qui lui fit démentir ses anciennes opinions. (4) Antoine, dont on craignait la fidélité pour César et la force de corps extraordinaire, fut retenu, hors du lieu de l'assemblée, par Albinus, qui engagea à dessein avec lui une longue conversation. (5) Lorsque César entra, tous les sénateurs se levèrent pour lui faire honneur. Des complices de Brutus, les uns se placèrent autour du siège de César ; les autres allèrent au-devant de lui, pour joindre leurs prières à celles de Métellus Cimber, qui demandait le rappel de son frère ; et ils le suivirent, en redoublant leurs instances, jusqu'à ce qu'il fût arrivé à sa place. (6) Il s'assit, en rejetant leurs prières ; et comme ils le pressaient toujours plus vivement, il leur témoigna à chacun en particulier son mécontentement. Alors Métellus lui prit la robe de ses deux mains, et lui découvrit le haut de l'épaule ; c'était le signal dont les conjurés étaient convenus. (7) Casca le frappa le premier de son épée ; mais le coup ne fut pas mortel, le fer n'ayant pas pénétré bien avant. Il y a apparence que, chargé de commencer une si grande entreprise, il se sentit troublé. César, se tournant vers lui, saisit son épée, qu'il tint toujours dans sa main. (8) Ils s'écrièrent tous deux en même temps, César en latin : « Scélérat de Casca, que fais-tu ? » Et Casca, s'adressant à son frère, lui cria, en grec : « Mon frère, au secours ! » (9) Dans le premier moment, tous ceux qui n'étaient pas du secret furent saisis d'horreur ; et, frissonnant de tout leur corps, ils n'osèrent ni prendre la fuite, ni défendre César, ni proférer une seule parole. (10) Cependant les conjurés, tirant chacun son épée, l'environnent de toutes parts ; de quelque côté qu'il se tourne, il ne trouve que des épées qui le frappent aux yeux et au visage : telle qu'une bête féroce assaillie par les chasseurs, il se débattait entre toutes ces mains armées contre lui ; (11) car chacun voulait avoir part à ce meurtre et goûter pour ainsi dire à ce sang, comme aux libations d'un sacrifice. Brutus lui-même lui porta un coup dans l'aine. (12) Il s'était défendu, dit-on, contre les autres, et traînait son corps de côté et d'autre en poussant de grands cris. Mais quand il vit Brutus venir sur lui l'épée nue à la main, il se couvrit la tête de sa robe et s'abandonna au fer des conjurés. Soit hasard, soit dessein formé de leur part, il fut poussé jusqu'au piédestal de la statue de Pompée, (13) qui fut couverte de son sang. Il semblait que Pompée présidât à la vengeance qu'on tirait de son ennemi, qui, abattu et palpitant, venait d'expirer à ses pieds, du grand nombre de blessures qu'il avait reçues. (14) Il fut percé, dit-on, de vingt-trois coups ; et plusieurs des conjurés se blessèrent eux-mêmes, en frappant tous à la fois sur un seul homme.




 

 


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Dernière mise à jour : 24/02/2005