Caes., BG, V, 10

De mauvaises nouvelles obligent César à interrompre la poursuite

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[1] Postridie eius diei mane tripertito milites equitesque in expeditionem misit, ut eos qui fugerant persequerentur.

tripertito : «en trois parties» (adv.).

in expeditionem misit : ne reproduit pas à l'identique le sens de l'expression française correspondante. Plus proche d'expeditus, cette locution désigne plutôt une mission accomplie avec un minimum de logistique, sinon en son absence totale.


[2] His aliquantum itineris progressis, cum iam extremi essent in prospectu, equites a Q. Atrio ad Caesarem uenerunt, qui nuntiarent superiore nocte maxima coorta tempestate prope omnes naues adflictas atque in litore eiectas esse, quod neque ancorae funesque subsisterent, neque nautae gubernatoresque uim tempestatis pati possent ;

aliquantum itineris : «à une assez grande distance».

cum iam extremi essent in prospectu : Phrase assez ambiguë pouvant tout aussi bien indiquer que l'arrière-garde des troupes romaines était déjà hors de vue de ses bases ou bien que les Romains apercevaient déjà l'arrière-garde ennemie.

  adfligere, o, adflixi, adflictum : "frapper, heurter contre". C'est néanmoins plus souvent adflictare qui s'emploie pour caractériser les avaries subies par des vaisseaux.

eiecere, io, eieci, eiectum : eiactas est ici un participe passé pris adjectivement et joint à esse. L'idée n'est donc pas de souligner l'achèvement de l'action mais le présent de l'état marqué par l'action. Ce qui explique le recours à l'ablatif.

subsistere, o, substiti : «tenir ferme, résister». On attendrait plutôt le plus-que-parfait. Néanmoins l'imparfait (temps de la description) s'explique du fait que les messagers se rapportent en pensée au moment où sévissaient les intempéries.

funis, is : «corde, câble».


[3] itaque ex eo concursu nauium magnum esse incommodum acceptum.

   ex eo concursu : «par le choc des navires les uns contre les autres».