[36,0] Lettre de Grégoire VII aux Chanoines de Lyon (1079). Grégoire, évêque, serviteur des serviteurs de Dieu, aux Chanoines de l’Eglise de Lyon, salut et bénédiction apostolique. Certains d’entre vous sont venus à nous avec leur archevêque, et, après nous avoir consulté au sujet de l’état et de l’intérêt de votre Eglise, sont repartis sans bénédiction apostolique. Nous avons supporté cela avec peine encore qu’avec raison ; cependant par bonté apostolique nous n’en laissons rien paraître, et, comme nous désirons pourvoir à votre salut, nous renonçons à poursuivre leur écart. Au sujet de notre fils et doyen de votre Eglise, B….., nous faisons savoir à votre Charité que, guidé par un conseil sain et avisé il a renoncé spontanément entre nos mains aux obéances d’Eglise et autres bénéfices, qu’il avait acquis sans le commun accord des frères, et qu’il a promis de ne pas en admettre plus tard. Pour se conformer à son geste, tant à ceux qui se sont retirés furtivement qu’aux abbés et à tous ceux de votre Eglise de quelque ordre clérical que ce soit nous prescrivons, de par l’autorité apostolique, que n’importe quelles obéances ou dispensations d’Eglise acquises par échange financier ou contrairement à l’excommunication que l’évêque Landry de Macon fit dans votre chapitre, ils se préoccupent de les remettre sans délai entre les mains de notre frère Jubin, votre archevêque. Nous voulons en conséquence que votre Eglise conserve à présent avec soin l’excellence qui brilla jusqu’ici parmi toutes les Eglises des Gaules comme modèle de la vie religieuse, et qu’elle continue à présent d’accroître sa réputation de dignité qu’elle eut jusqu’ici devant toutes ces autres Eglises comme figure de la vie religieuse. Votre Charité saura aussi que, si obéissants à nos saines injonctions vous pensez devoir renoncer en toute justice aux biens mal acquis jusque-ici, alors nous veillerons sur vous pour que tout à la fois vous ne soyez pas dépouillés de profits temporels et que vous puissiez obtenir de la divine miséricorde le pardon de cette erreur. Si quelqu’un, vingt jours après que soient parvenues à sa connaissance nos présentes prescriptions, leur désobéit, allant d’un cœur endurci contre son propre salut, de par l’autorité apostolique nous interdisons à celui-là l’entrée de toutes les Eglises et la communion au Corps et au Sang du Seigneur, jusqu’à ce qu’il se repente. Donné à Rome, le 12 des calendes de mai, indiction 2.