[4,0] LIVRE QUATRIÈME. INTRODUCTION. A la vue des nombreux ouvrages qui ont été écrits sur l'architecture, et dont la plupart n'offrent qu'un amas confus de principes sans ordre et sans suite, j'ai regardé, illustre empereur, comme chose honorable et utile de faire entrer dans un seul traité tout ce qui avait rapport à la science architecturale, et de classer dans chaque livre ce qui était relatif à chaque espèce de matière. Voilà pourquoi, César, j'ai traité, dans le premier livre, des devoirs de l'architecte, et des connaissances qu'il doit avoir ; dans le second, des différents matériaux qui servent à la construction des édifices, et, dans le troisième, de la forme des temples, de leurs différents genres, de leurs espèces, et de la distribution qu'il convient de donner à chaque ordre. Parmi les trois ordres qui offrent le plus de délicatesse dans leurs parties, à cause de la proportion de leurs modules, j'ai fait connaître l'ordre ionique avec ses caractères. Je vais, dans le livre suivant, parler des qualités et des règles des ordres dorique et corinthien, et en faire voir les différences et les particularités. [4,1] I. Les colonnes corinthiennes ont les mêmes proportions que les colonnes ioniques, à l'exception du chapiteau dont la grandeur fait qu'elles sont, à proportion, plus hautes et plus déliées, puisque la hauteur du chapiteau ionique n'est que de la troisième partie du diamètre de la colonne, tandis que celle du chapiteau corinthien en a le diamètre tout entier. Cette différence en plus de deux parties de diamètre donne à la colonne corinthienne une hauteur qui la fait paraître plus délicate. Les autres membres qui portent sur les colonnes corinthiennes empruntent leurs proportions et leur ordonnance à l'ordre dorique ou ionique. C'est que l'ordre corinthien n'a point de règles qui soient particulières à sa corniche, ni à ses autres ornements : l'ordre dorique prête à sa corniche les mutules qui conviennent aux triglyphes, et des gouttes à son architrave, et il doit à l'ordre ionique sa frise ornée de sculptures, et sa corniche avec des denticules. Des deux ordres on a donc formé un troisième, n'ayant que le chapiteau qui lui appartienne. La forme des colonnes a fait naître trois ordres nommés dorique, ionique et corinthien : la première et la plus ancienne est la colonne dorique. L'Achaïe et tout le Péloponnèse furent gouvernés par Dorus, fils de Hellen et de la nymphe Orséide, et ce roi fit bâtir dans l'ancienne ville d'Argos, dans un lieu consacré à Junon, un temple qui se trouva par hasard être dans le genre qu'on appela dorique. On suivit ce modèle dans les autres villes d'Achaïe, à une époque où l'architecture n'était point encore une science. Après avoir consulté l'oracle d'Apollon, à Delphes, les Athéniens, de concert avec toutes les villes de la Grèce, envoyèrent d'une seule fois, en Asie, treize colonies, ayant chacune son chef particulier. Le commandement général fut confié au fils de Xuthus et de Créuse, à Ion qu'Apollon de Delphes avait, par son oracle, reconnu pour son propre fils. Ce fut lui qui conduisit les colonies en Asie, et qui, après s'être emparé de la Carie, y fonda treize villes fameuses : Éphèse, Milet, Myonte, qui fut un jour engloutie par la mer, et dont les Ioniens transférèrent tous les droits aux Milésiens ; Priène, Samos, Téos, Colophon, Chios, Érythrée, Phocée, Clazomène, Lébédos et Mélite. L'arrogance des habitants de cette dernière ville provoqua la vengeance des autres cités, qui, lui ayant déclaré la guerre, la ruinèrent d'un commun accord. Elle fut remplacée dans la suite, grâce au roi Attale et à Arsinoé, par la ville de Smyrne, qui fit partie de la confédération ionienne. Après l'expulsion des Cariens et des Lélèges, ces treize villes appelèrent le pays Ionie, en l'honneur d'Ion, leur chef, et se mirent à bâtir des temples aux dieux immortels dans les lieux qu'ils avaient consacrés. Le premier qu'elles construisirent fut dédié à Apollon Panionius. On le bâtit dans le genre de ceux qu'on avait vus en Achaïe, et ce genre, fut appelé dorique, parce que les villes des Doriens leur en avaient présenté de pareils. Lorsqu'il fut question d'élever les colonnes de ce temple, comme on ne savait pas bien quelles proportions il fallait leur donner, on chercha les moyens de les rendre assez solides pour qu'elles pussent supporter le fardeau de l'édifice, sans rien perdre de la beauté du coup d'oeil. Pour cela on eut recours à la longueur du pied de l'homme qui fut comparée à la hauteur de son corps. C'est sur cette proportion que fut formée la colonne ; la mesure du diamètre qu'on donna au bas du fût, on la répéta six fois pour en faire la hauteur, y compris le chapiteau. Ainsi commença à paraître, dans les édifices, la colonne dorique offrant la proportion, la force et la beauté du corps de l'homme. Plus tard ils élevèrent un temple à Diane, et, cherchant pour les colonnes quelque nouvel agrément, ils leur donnèrent, d'après la même méthode, toute la délicatesse du corps de la femme. Ils prirent d'abord la huitième partie de leur hauteur pour en faire le diamètre, afin qu'elles s'élevassent avec plus de grâce. On les plaça sur des bases en forme de spirale, qui figuraient la chaussure ; le chapiteau fut orné de volutes qui représentaient la chevelure dont les boucles tombent en ondoyant à droite et à gauche; des cymaises et des festons, semblables à des cheveux ajustés avec art, vinrent parer le front des colonnes, et du haut de leur tige jusqu'au bas descendirent des cannelures, à l'imitation des plis que l'on voit aux robes des dames. Ainsi furent inventés ces deux genres de colonnes : l'un emprunta au corps de l'homme sa noblesse et sa simplicité, l'autre à celui de la femme, sa délicatesse, ses ornements, sa grâce. Dans la suite le goût et le jugement se perfectionnèrent ; l'élégance des petits modules eut de la vogue, et l'on donna à la hauteur de la colonne dorique sept de ses diamètres, et huit et demi à la colonne ionique. Cette colonne, dont les Ioniens furent les inventeurs, fut appelée ionique. La troisième, qu'on nomme corinthienne, représente toute la grâce d'une jeune fille, à laquelle un âge plus tendre donne des formes plus déliées, et dont la parure vient encore augmenter la beauté. Voici l'anecdote que l'on raconte au sujet de l'invention du chapiteau de cette colonne. Une jeune fille de Corinthe, arrivée à l'âge nubile, fut atteinte d'une maladie qui l'emporta ; après sa mort, de petits vases qu'elle avait aimés pendant sa vie, furent recueillis par sa nourrice, arrangés dans une corbeille, et déposés sur sa tombe, et pour qu'ils se conservassent plus longtemps au grand air, elle les recouvrit d'une tuile. Cette corbeille avait été par hasard placée sur une racine d'acanthe. Pressée par le poids qui pesait en plein sur elle, cette racine d'acanthe poussa vers le printemps des tiges et des feuilles. Ces tiges grandirent tout autour de la corbeille, puis rencontrant aux angles de la tuile une résistance qui les comprimait, elles furent forcées à leur extrémité de se recourber en forme de rouleau. Le sculpteur Callimaque, que l'élégance et la délicatesse de son ciseau firent nommer chez les Grecs g-catatechnos, passant auprès de ce tombeau, aperçut ce panier et les feuilles qui l'entouraient d'une manière si gracieuse. Charmé de cette forme nouvelle, il l'adopta pour les colonnes qu'il éleva à Corinthe. Ce fut d'après ce modèle qu'il établit et régla les proportions de l'ordre corinthien. Or, voici quelles doivent être les proportions du chapiteau corinthien : le diamètre du bas de la colonne donnera la hauteur du chapiteau, y compris le tailloir, et la largeur du tailloir sera telle que la diagonale qui le coupe depuis un de ses angles jusqu'à l'autre, comprendra deux fois la hauteur du chapiteau. Cette extension donnera aux quatre faces du tailloir une grandeur convenable. Ces faces seront courbées en dedans, et cette courbure sera de la neuvième partie d'un côté, en mesurant d'un angle à l'autre. Le bas du chapiteau aura la même largeur que le haut de la colonne, sans le congé et l'astragale. L'épaisseur de tailloir sera de la septième partie de la hauteur du chapiteau. Cette hauteur, moins l'épaisseur du tailloir, sera divisée en trois parties, dont une sera donnée à la feuille d'en bas ; la seconde feuille sera placée au milieu; et le même espace restera pour les caulicoles d'où naissent les troisièmes feuilles, du milieu desquelles sortent les volutes qui s'étendent jusqu'à l'extrémité des angles du chapiteau ; d'autres volutes plus petites seront sculptées au-dessous des roses qui se trouvent au milieu des faces du tailloir. Ces roses, figurées aux quatre côtés, seront aussi grandes que le tailloir est épais. Telles sont les proportions que doivent avoir les chapiteaux corinthiens pour être réguliers. Sur ces mêmes colonnes se placent d'autres chapiteaux qui portent différents noms ; mais les colonnes, conservant les mêmes proportions, ne doivent point changer celui qu'elles ont. Et ces chapiteaux n'ont reçu une nouvelle dénomination que parce qu'ils ont emprunté quelques parties à ceux des ordres corinthien, ionique et dorique, dont les proportions ont servi à en faire sculpter de nouveaux qui n'ont pas moins d'élégance. [4,2] II. Après avoir parlé ci-dessus de l'origine des différents genres de colonnes, je ne pense pas qu'il soit, non plus, hors de propos de faire connaître comment en ont été découverts les ornements, et à quelle causé on doit en rapporter l'origine. Dans tous les édifices, les parties supérieures sont faites en charpente. Les différentes pièces qui les composent prennent des noms qui varient selon l'usage auquel elles sont destinées. Les poitrails portent sur les colonnes, sur les piédroits et sur les pilastres; dans les contignations, servent les solives et les planches ; sous les toits, s'il y a beaucoup d'espace, on place, pour soutenir le faîtage, le columen (d'où les colonnes ont pris leur nom), les entraits et les contrefiches; si l'espace n'est pas considérable, on fait usage du poinçon et des forces qui s'avancent jusqu'au bord de l'entablement. Sur les forces sont placées les pannes, et ensuite, pour porter les tuiles, les chevrons, dont la saillie est telle qu'elle met les murailles à couvert. Ainsi chaque chose, dans un édifice, doit occuper la place que lui assigne l'usage auquel elle est propre. Toutes ces différentes pièces de bois que les charpentiers font entrer dans leurs ouvrages, les architectes, dans l'édification des temples de pierre et de marbre, en ont reproduit la disposition par des ornements sculptés, et ont cru devoir en conserver l'invention. Les anciens ouvriers, dans leurs constructions, après avoir placé les poutres de manière que de l'intérieur des murs elles passassent a l'extérieur en faisant une saillie, remplissaient de maçonnerie l'espace compris entre chaque poutre, et élevaient au-dessus les corniches et les frontons qu'un habile ciseau embellissait des ornements les plus délicats ; le bout des poutres qui dépassait le niveau du mur était ensuite coupé à plomb ; mais comme le résultat de cette opération leur paraissait peu gracieux, ils taillaient de petites planches auxquelles ils donnaient la forme de nos triglyphes, et les clouaient au bout des poutres coupées ; puis ils les couvraient de cire bleue pour cacher ces coupures qui auraient choqué la vue. C'est cette manière de couvrir les bouts de poutres qui donna l'idée d'introduire, dans les ouvrages doriques, la disposition des triglyphes et les intervalles des métopes. Quelques-uns ensuite, dans d'autres édifices, prolongèrent au droit des triglyphes le bout des forces, dont ils recourbèrent la saillie. Il en est résulté que, comme la disposition des poutres a donné les triglyphes, de même la saillie des forces a fait naître les mutules qui soutiennent les corniches. Souvent il arrive que, dans les édifices de pierre et de marbre, les mutules reçoivent du ciseau une forme inclinée, ce qui n'est qu'une imitation des forces dont l'inclinaison est nécessaire pour l'écoulement des eaux. C'est donc à ces imitations que l'ordre dorique doit l'invention des triglyphes et des mutules. On a dit que les triglyphes représentaient des fenêtres ; c'est une erreur, il ne peut en être ainsi : les triglyphes se placent aux angles et sur le milieu des colonnes, et ce n'est point là qu'il peut y avoir des fenêtres. Ne verrait-on pas les angles d'un édifice se disjoindre, si l'on y pratiquait des ouvertures de fenêtres ? Et si l'endroit où se voient les triglyphes était considéré comme l'emplacement des fenêtres, il faudrait dire, par la même raison, que les denticules, dans l'ordre ionique, occupent la place des fenêtres : car les intervalles qui se trouvent entre les denticules, aussi bien que ceux qu'on voit entre les triglyphes, se nomment métopes, et les Grecs appellent g-Opas les trous dans lesquels on fait entrer les bouts des poutres et des chevrons; nous leur avons donné, nous, le nom de columbaria : voilà pourquoi l'espace compris entre deux g-opas a été appelé par eux métope. Telle est dans l'ordre dorique l'origine des triglyphes et des mutules, et dans l'ordre ionique celle des denticules, dont on retrouve la disposition dans les charpentes. Les mutules représentent l'extrémité saillante des forces; et de la saillie des chevrons ont été imités les denticules ioniques. Voilà pourquoi, dans leurs édifices, les Grecs n'ont jamais mis de denticules au-dessous des mutules ; les chevrons ne peuvent en effet se trouver sous les forces. Si ce qui doit réellement être posé sur les forces et sur les pannes vient, dans l'imitation, à être placé au-dessous, il y aura évidemment incorrection dans le travail. C'est par la même raison que les anciens n'ont point mis de mutules ni de denticules aux frontons ; ils n'y voulaient avoir que de simples corniches : ce qui est facile à concevoir, puisque ni les forces ni les chevrons ne sont disposés dans le sens des frontons, où ils ne peuvent faire saillie, et qu'ils ont, au contraire, leurs pentes vers les gouttières. Ce qui ne peut exister en réalité, ils ont pensé qu'ils ne pouvaient avec raison le représenter dans leurs imitations. Aucune des parties de leurs ouvrages ne représente une chose impropre : toutes sont fondées sur la nature, dont ils ne s'écartent jamais; jamais ils n'ont approuvé ce dont la raison et la vérité ne pouvaient soutenir l'explication. C'est d'après ces principes qu'ils ont établi pour chaque ordre les proportions qu'ils nous ont laissées. J'ai puisé dans leurs leçons les explications que je viens de donner pour l'ordre ionique et le corinthien ; je vais maintenant dire quelques mots de l'ordre dorique, et de tout ce qui le concerne. [4,3] III. Quelques anciens architectes ont dit que l'ordre dorique ne convenait point pour les édifices sacrés, à cause de ses proportions vicieuses et incommodes. Tel fut le sentiment de Tarchesius, de Pytheus et d'Hermogène. Celui-ci avait beaucoup de marbre de préparé pour construire un temple d'ordre dorique ; mais il changea d'idée, et ses matériaux furent employés à la construction d'un temple d'ordre ionique, qui fut consacré à Bacchus. Ce n'est pourtant pas que l'ordre dorique manque de grâce dans son aspect et dans son genre, ou de majesté dans ses formes ; mais il y a gêne et embarras pour la distribution des triglyphes et des plafonds ou larmiers. En effet, dans la distribution de ces ornements, il est nécessaire que les triglyphes correspondent avec le milieu des colonnes, et que les métopes qui se font entre les triglyphes soient aussi longues que larges : cependant les triglyphes qui se trouvent aux extrémités, au-dessus des colonnes placées aux angles, ne se rapportent pas au milieu des colonnes, et les métopes les plus rapprochées des triglyphes destinés aux angles ne conservent plus la forme carrée : elles sont plus longues de la moitié de la largeur du triglyphe. Si l'on veut avoir des métopes de même grandeur, le dernier entre-colonnement devra être plus étroit que les autres de la moitié de la largeur du triglyphe ; mais, soit qu'on élargisse les métopes, soit qu'on rétrécisse les entre-colonnements, il y aura toujours quelque chose d'incorrect. Voilà sans doute pourquoi les anciens ne se sont point servis de l'ordre dorique pour les édifices sacrés. Nous ne laissons point d'en donner ici les proportions telles que nos maîtres nous les ont transmises, afin que si on veut les observer avec exactitude, les règles en soient si clairement expliquées, qu'on puisse élever des temples d'ordre dorique qui ne laissent rien à reprendre ni à corriger. La façade du temple dorique, à l'endroit où sont placées les colonnes, doit être divisée, si l'on veut un tétrastyle, en vingt-sept parties ; en quarante-deux, si c'est un hexastyle. Une de ces parties sera le module, appelé par les Grecs g-embater. Ce module une fois déterminé, c'est d'après lui qu'il faut régler les distributions de l'édifice. Le diamètre des colonnes doit être de deux modules ; la hauteur, compris le chapiteau, de quatorze; la hauteur du chapiteau, d'un module, et sa largeur, de deux modules et demi. La hauteur du chapiteau doit être divisée en trois parties, une pour la plinthe et la doucine, une autre pour le quart de rond et les annelets, une autre pour la gorge du chapiteau. La diminution de la colonne doit être semblable à celle que nous avons indiquée dans le troisième livre pour la colonne ionique. La hauteur de l'architrave, avec la plate-bande et les gouttes, doit être d'un module ; la plate-bande, de la septième partie d'un module ; les gouttes qui sont sous la plate-bande, au droit des triglyphes, y compris la tringle, doivent pendre de la sixième partie du module ; la largeur du bas de l'architrave doit correspondre à celle de la gorge du haut de la colonne. Sur l'architrave doivent être placés les triglyphes et les métopes, dont la hauteur sera d'un module et demi, et la largeur, d'un module. Telle doit être la disposition des triglyphes, qu'il y en ait un de placé aussi bien au-dessus des colonnes angulaires qu'au-dessus de celles du milieu, correspondant parfaitement au droit de ces colonnes, deux dans les entre-colonnements, et trois dans les entre-colonnements du milieu, tant à l'entrée qu'à la sortie; ce qui donnera à cette dernière partie assez de largeur pour qu'on puisse, sans difficulté, se diriger vers les statues des dieux. La largeur des triglyphes doit se diviser en six parties, cinq pour le milieu ; la sixième formera les deux demi-parties placées l'une à droite et l'autre à gauche. On tracera au milieu une règle que nous appelons fémur, et les Grecs g-meros. De chaque côté de ce fémur on tracera deux petits canaux, creusés selon la carne de l'équerre ; à la droite de l'un de ces canaux et à la gauche de l'autre se trouvera un autre fémur ; aux extrémités, enfin, il y aura deux demi-canaux tournés en dehors. Les triglyphes une fois placés, que les métopes, qui sont entre les triglyphes, soient aussi hautes que larges, et qu'aux angles, il y ait des demi-métopes auxquelles on fasse perdre la largeur d'un demi-module. C'est par ce moyen qu'on remédiera à tous les défauts des métopes, des entre-colonnements et des plafonds, dont les divisions seront égales. Les chapiteaux des triglyphes doivent avoir la sixième partie du module ; au-dessus de ces chapiteaux doit se placer le larmier avec une saillie d'un demi-module et d'une sixième partie de module, comprenant la cymaise dorique qui est au-dessous, et l'autre cymaise qui est au-dessus ; le larmier, y compris les cymaises, aura de hauteur la moitié d'un module. Au plafond du larmier, il faut creuser des chemins droits, au-dessus des triglyphes, et au droit du milieu des métopes. Les gouttes doivent être disposées de telle sorte qu'il y en ait six sur la longueur, et trois sur la profondeur ; le reste de l'espace, qui est plus grand au-dessus des métopes qu'au-dessus des triglyphes, doit rester sans ornements ou ne recevoir que des foudres; vers le bord du larmier, il faudra tailler une moulure concave, qu'on appelle scotie. Tous les autres membres, comme tympans, cymaises, corniches, doivent être semblables à ceux dont on a donné la description pour l'ordre ionique. Telles sont les proportions établies pour les édifices diastyles ; mais si l'on veut avoir un temple systyle et monotriglyphe, sa façade, si elle est tétrastyle, devra être divisée en vingt-deux parties, ou en trente-deux, si elle est hexastyle ; une de ces parties sera le module d'après lequel, comme nous l'avons dit plus haut, tout l'ouvrage sera mesuré. Au-dessus de chaque entre-colonnement doivent se trouver deux métopes et un triglyphe ; aux angles il doit y avoir l'espace d'un demi-triglyphe seulement, et à l'entre-colonnement, qui est sous la pointe du fronton, la place de trois triglyphes et de quatre métopes, afin que cet espace offre un passage plus large à ceux qui montent au temple, et que les images des dieux puissent être vues dans toute leur majesté. Sur les chapiteaux des triglyphes doit se mettre la corniche, qui aura, comme nous l'avons dit, une cymaise dorique au-dessous, et une autre cymaise au-dessus ; cette corniche avec les cymaises sera haute d'un demi-module. Il faudra aussi sous la corniche, au-dessus des triglyphes et au droit du milieu des métopes, creuser des chemins droits, disposer les gouttes et faire les autres ornements, comme on l'a prescrit pour le diastyle. Les colonnes devront avoir vingt cannelures. Si elles doivent être à pans, il faudra qu'elles présentent vingt angles ; si l'on veut que les cannelures soient creusées, voici de quelle manière il faudra procéder : on tracera un carré dont les côtés seront égaux à la largeur de la cannelure ; au milieu du carré se placera le centre d'un compas ; puis on décrira une ligne courbe qui passera par les angles du carré ; l'espace compris entre la ligne courbe et les côtés du carré indiquera 1a forme qu'il faudra donner à la cannelure. La colonne dorique se trouvera ainsi ornée de la cannelure qui lui est particulière. Quant au renflement qui doit exister au milieu de la colonne, il se fera d'après les règles établies au troisième livre pour la colonne ionique. Après avoir décrit les proportions des colonnes corinthiennes, doriques et ioniques, et ce qui concerne l'extérieur des temples, il reste à expliquer la disposition intérieure des cella et du pronaos. [4,4] IV. Voici les dimensions que l'on donne à un temple : sa largeur doit être de la moitié de sa longueur, et la cella, y compris la muraille où se trouve la porte, doit être d'un quart plus longue que large. Les trois parties que comprend le pronaos doivent s'étendre jusqu'aux pilastres qui terminent les murs, et ces pilastres doivent avoir la grosseur des colonnes. Quand le temple a plus de vingt pieds de large, on met entre les deux pilastres deux colonnes qui ferment l'espace compris entre les deux ailes, c'est-à-dire le pronaos. Les trois entre-colonnements qui sont entre les pilastres et les colonnes seront fermés par une balustrade de marbre ou de menuiserie ; on y ménagera des portes pour donner entrée dans le pronaos. Si la largeur du temple est de plus de quarante pieds, il faudra mettre alors en dedans des colonnes sur la ligne de celles de devant ; mais voici dans quelle proportion leur grosseur devra être diminuée : si celles de devant sont grosses de la huitième partie de leur hauteur, celles du dedans le seront de la neuvième ; si les premières n'étaient grosses que de la neuvième ou de la dixième partie, il faudrait diminuer les secondes dans la même proportion. L'obscurité du lieu empêchera qu'on ne s'aperçoive de ce rétrécissement ; si pourtant elles paraissaient trop grêles, il faudrait leur faire vingt-huit ou trente-deux cannelures, en supposant que les colonnes du devant en eussent vingt ou vingt-quatre. Par ce moyen , ce qu'on aura enlevé à la tige de la colonne sera compensé par l'augmentation du nombre des cannelures qui fera moins remarquer cette diminution, et la grosseur paraîtra la même dans ces différentes colonnes. Or, voici la cause de cet effet : l'oeil en parcourant des faces plus nombreuses et plus serrées, semble errer sur une plus vaste circonférence. Car si vous mesurez avec un fil deux colonnes d'égale grosseur, mais dont l'une soit cannelée, et l'autre sans cannelures, et que vous promeniez ce fil dans les cavités et sur les angles des cannelures, bien que ces colonnes soient de même grosseur, le fil don vous vous serez servi n'aura point la même dimension, le chemin qu'on lui aura fait faire dans les cannelures et sur le plein qui les sépare, devant le rendre plus long. Cela posé, rien n'empêche que, dans des lieux étroits, dans une espace resserré, on ne mette des colonnes plus minces, sans qu'elles paraissent l'être, puisque nous trouvons un remède dans le nombre des cannelures. Quant à l'épaisseur des murs de la cella, elle doit être proportionnée à leur grandeur. Il suffit toutefois de donner à leurs pilastres la largeur du diamètre des colonnes. S'ils doivent être construits avec des pierres ordinaires, il faudra employer les plus petites ; si on les veut en marbre ou en pierre de taille, on prendra de préférence des quartiers médiocres et égaux, afin que les jointures des pierres du rang supérieur correspondent avec le milieu des pierres du rang inférieur, ce qui donnera à l'ouvrage plus de solidité et de durée ; de plus, les intervalles où la chaux fait saillie, à cause de la compression qui a lieu entre les joints montants et les joints des assises, donneront à l'édifice un aspect agréable. [4,5] V. Les demeures sacrées des dieux immortels doivent être orientées de manière que, si rien ne s'y oppose, si l'on peut à son gré en fixer la position, la statue du dieu qui aura été placée dans la cella, regarde l'occident, afin que ceux qui viennent déposer des victimes sur l'autel ou faire des sacrifices, aient en même temps le visage tourné vers l'orient et vers l'image qui est dans le temple, et puissent, eu adressant leurs voeux, regarder et le temple et l'orient, et pour que les statues elles-mêmes paraissent se lever avec le soleil et regarder ceux qui les prient et qui leur offrent des sacrifices. Il paraît donc nécessaire que tous les autels des dieux soient tournés du côté du levant. Si toutefois la nature du terrain ne le permet pas, il faut alors placer le temple de manière qu'il puisse avoir vue sur la plus grande partie de la ville, ou bien s'il est bâti auprès d'un fleuve, comme en Égypte où l'on construit les temples sur les bords du Nil, il importe qu'il soit tourné vers la rive du fleuve. De même, s'il doit être bâti auprès d'un grand chemin, il faudra le construire de manière que les passants puissent en regarder et saluer la façade. [4,6] VI. Avant de s'occuper des proportions des portes et de leurs chambranles, il faut arrêter le genre qu'on veut leur donner ; car il y a trois espèces de portes, la dorique, l'ionique, l'atticurge. Les proportions de la porte dorique sont telles, que le haut de la couronne qui est placée au-dessus de la partie supérieure du chambranle soit parfaitement de niveau avec le haut des chapiteaux des colonnes qui sont au pronaos. Pour déterminer la hauteur de l'ouverture de la porte, il faut que l'espace compris entre le pavé et le plafond soit divisé en trois parties et demie, dont on doit donner deux à la hauteur de l'ouverture de la porte. Cette hauteur devra être subdivisée en douze parties, dont cinq et demie formeront la largeur du bas de la porte. Le haut devra être plus étroit de la troisième partie du chambranle, si l'ouverture de la porte, depuis le bas jusqu'en haut, est de seize pieds ; de la quatrième, si elle est de seize à vingt-cinq pieds ; de la huitième, si elle est de vingt-cinq à trente pieds. Plus elles seront élevées, plus elles devront se rapprocher de la ligne perpendiculaire. La largeur des parties du chambranle qui font les jambages sera de la douzième partie de la hauteur de l'ouverture de la porte, et ces jambages seront rétrécis par le haut de la quatorzième partie de leur largeur. La partie du chambranle qui traverse sera aussi large que le haut des jambages. La cymaise doit avoir la sixième partie du chambranle, et sa saillie la même largeur. Cette cymaise doit être lesbienne avec un astragale. Au-dessus de la cymaise qui est à la partie du chambranle qui traverse, il faut placer l'hyperthyron, dont la largeur sera égale à celle du linteau, et lui faire une cymaise dorique avec un astragale lesbien. Enfin il faut poser la couronne plate avec sa cymaise. Elle aura en saillie la largeur du linteau qui porte sur les jambages. A droite et à gauche, les saillies doivent être telles que les extrémités des cymaises débordent et aillent se joindre exactement. Si la porte doit être ionique, on en fera l'ouverture d'après les proportions de la porte dorique. Afin d'en avoir la largeur, on divisera la hauteur en deux parties et demie pour en donner une à la largeur d'en bas ; le rétrécissement du haut se fera comme pour la porte dorique. La largeur du chambranle sera de la quatorzième partie de la hauteur de l'ouverture de la porte ; sa cymaise, de la sixième partie de sa largeur ; le reste de cette largeur, sans la cymaise, sera divisé en douze parties dont trois seront données à la première fasce, y compris son astragale, quatre à la seconde, cinq à la troisième ; ces fasces avec leurs astragales, régneront tout le long du chambranle. L'hyperthyron aura les mêmes proportions que celui de la porte dorique. Les consoles appelées prothyrides, taillées à droite et à gauche,, descendront jusqu'au niveau de la partie inférieure du linteau, sans comprendre la feuille qui les termine. Leur largeur par le haut sera des deux tiers de celle du chambranle, et par le bas d'un quart plus étroite que par le haut. Le bois des portes doit être assemblé de manière que les montants où sont les gonds soient larges de la douzième partie de la largeur de l'ouverture de la porte. Les panneaux qui se trouvent entre les montants auront trois de ces douze parties. Les traverses seront disposées de telle sorte que la hauteur de la porte, ayant été divisée en cinq parties, deux soient assignées à la partie supérieure, les trois autres à la partie inférieure. Sur la ligne qui partage ces deux parties sera placée la traverse du milieu ; les autres seront assemblées l'une en haut et l'autre en bas ; la largeur de la traverse devra être de la troisième partie du panneau ; la cymaise, de la sixième partie de la traverse ; la largeur des montants, de la moitié de la traverse ; le châssis des panneaux sera large de la moitié de cette traverse et d'une sixième partie. Les montants qui sont devant le deuxième assemblage doivent avoir la moitié de la traverse. Si les portes sont à deux battants, ces hauteurs n'auront besoin d'aucun changement ; il n'y aura qu'à doubler la largeur ; dans le cas où elles seraient à deux battants brisés, il faudrait ajouter à la hauteur. Les portes atticurges se font d'après les mesures établies pour les portes doriques ; seulement les chambranles sont entourés, sous les cymaises, de plates-bandes dont la proportion est des deux septièmes des chambranles, moins la cymaise. Ces portes ne sont point, non plus, ornées de marqueterie ; elles ne sont point à deux battants ; elles n'en ont qu'un qui s'ouvre en dehors. Je viens de traiter des proportions qu'il convient de donner aux temples bâtis selon l'ordre dorique, ionique et corinthien : je l'ai fait suivant les règles que j'ai jugées les plus raisonnables ; je vais maintenant parler de l'ordre toscan et des principes qui le constituent. [4,7] VII. Après avoir divisé en six parties la longueur de l'emplacement destiné à la construction du temple, on en déterminera la largeur en retranchant l'une d'elles. Il faudra encore partager la longueur en deux parties, dont celle du fond sera réservée aux cella, et celle du devant à la disposition des colonnes. La largeur sera aussi divisée en dix parties: trois à droite et trois à gauche seront consacrées aux petites chapelles ou aux ailes, si l'on en fait ; les quatre autres formeront le milieu du temple. L'espace qui est en avant de la cella, le pronaos, sera disposé pour recevoir les colonnes, de manière que celles des angles soient placées dans la direction des antes qui terminent les murs. Devant les murs qui sont entre les antes, et le milieu du temple, il y aura deux colonnes disposées de telle sorte qu'elles se trouvent entre les antes, tandis que deux autres encore seront élevées au milieu des premières colonnes, et sur la même ligne : leur diamètre par le bas doit être de la septième partie de leur hauteur, et leur hauteur de la troisième partie de la largeur du temple ; le haut des colonnes sera d'une quatrième partie moins gros que le bas. Leurs bases auront en hauteur la moitié du diamètre de la tige : elles auront une plinthe arrondie dont l'épaisseur répondra à la moitié de leur hauteur, et le tore avec le congé sera aussi haut que la plinthe. La hauteur du chapiteau sera de la moitié de la grosseur de la colonne, et l'on donnera à la largeur du tailloir tout le diamètre du bas de la colonne. La hauteur du chapiteau sera divisée en trois parties, une pour la plinthe qui tient lieu de tailloir, une autre pour l'ove, la troisième pour la gorge et le congé. Sur les colonnes il faudra mettre des pièces de bois jointes ensemble, dont la hauteur répondra au module qu'exigera la grandeur de l'ouvrage ; l'assemblage de ces pièces de bois sera tel qu'il représentera, dans son épaisseur, la largeur du diamètre rétréci du haut de la colonne, et que, fait à l'aide de tenons et de queues d'aronde, il laissera entre chaque pièce un vide de la largeur de deux doigts. Autrement, si elles se touchaient, si l'air, par son souffle, ne venait les rafraîchir, elles s'échaufferaient et ne tarderaient pas à se pourrir. Au-dessus de ces pièces de bois il y aura un mur, qui supportera les mutules, dont la saillie sera du quart de la largeur de la colonne. Sur ces mutules il faudra clouer les membres de la corniche qui sera de bois ; puis au-dessus on élèvera le fronton, dont l'intérieur se fera en maçonnerie ou en charpente. Ce fronton soutiendra le faîtage, les chevrons et les pannes, de manière que la saillie du toit représente le tiers du toit entier. [4,8] VIII. Il se fait aussi des temples ronds ; les uns ne sont soutenus que par des colonnes, sans avoir de cella : on les appelle monoptères; les autres prennent le nom de périptères. Ceux qui n'ont point de cella ont un tribunal et des degrés qui doivent avoir la troisième partie du diamètre du temple. Les piédestaux portent des colonnes dont la hauteur est égale à la longueur de la ligne diamétrale conduite de la partie extérieure d'un piédestal à celle d'un autre. Leur grosseur est de la dixième partie de toute la colonne, y compris le chapiteau et la base. La hauteur de l'architrave est de la moitié du diamètre de la colonne. La frise et les autres parties qui se trouvent au-dessus, ont les proportions que j'ai établies dans le troisième livre. Si le temple doit être périptère, il faudra établir deux degrés sur lesquels poseront les piédestaux ; la muraille de la cella sera éloignée des piédestaux de la cinquième partie environ de la largeur du temple ; on laissera au milieu un espace pour la porte d'entrée. Le diamètre de cette cella sera dans oeuvre égal à la hauteur de la colonne, moins le piédestal. Les colonnes qui doivent entourer le temple auront les proportions de celles du monoptère. Telle doit être la proportion de la couverture que le dôme, moins le fleuron, ait de hauteur la moitié du diamètre du temple. La grandeur du fleuron sera la même que celle des chapiteaux des colonnes, moins la pyramide. Le reste semble devoir être fait selon les proportions qui ont été déterminées ci-dessus. Il existe encore d'autres espèces de temples. Bien qu'ils aient les mêmes proportions, ils diffèrent cependant par la disposition de leur plan : tel est celui de Castor dans le cirque de Flaminius ; celui de Véjovis, placé entre deux bois sacrés ; celui de Diane, dans la forêt Aricine, qui a des colonnes ajoutées à droite et à gauche, aux côtés du pronaos. Or, le plan d'après lequel on a bâti dans le Cirque le temple de Castor, avait d'abord servi pour le temple de Minerve, dans la citadelle d'Athènes, et pour celui de Pallas, au cap Sunium, dans l'Attique. Leurs proportions sont absolument les mêmes : car la cella est deux fois aussi longue que large, et tout ce qui se trouve ordinairement aux façades a été exactement transporté aux côtés. Quelques architectes, empruntant à l'ordre toscan la disposition de ses colonnes, l'ont adoptée pour des temples corinthiens et ioniques, et pour ceux où les côtés du pronaos sont fermés par des murs qui avancent avec leurs antes ; plaçant deux colonnes au droit des murs qui séparent le pronaos de la cella, ils font un mélange de l'ordre toscan et des ordres grecs. D'autres en éloignant les murs du temple, et en leur faisant franchir l'espace de l'entre-colonnement, agrandissent la cella de toute la largeur du portique qui disparaît, et ne changeant rien aux proportions des autres parties du temple, lui donnent un autre plan et un autre nom, celui de pseudopériptère. Ces changements ont été introduits pour la commodité des sacrifices. Tous les dieux, en effet, ne peuvent avoir des temples construits dans les mêmes proportions, à cause de la différence que produit, dans les cérémonies, la diversité des sacrifices. J'ai décrit toutes les espèces de temples, telles qu'elles me sont connues, et j'en ai distingué les ordres et les proportions d'après, les caractères qui leur sont propres. Les différences que présentent leurs plans, les particularités qui les diversifient, je les ai expliquées, autant qu'il m'a été possible de le faire. Je vais maintenant parler des autels des dieux immortels, et de la manière de les disposer pour la commodité des sacrifices. [4,9] IX. Les autels des dieux doivent être tournés vers l'orient. Il faut qu'ils soient toujours moins élevés que les statues qui sont dans les temples, afin que ceux qui adressent à une divinité leurs voeux et leurs sacrifices, reconnaissent, à la différence de leur hauteur, le degré de dignité qui appartient à chaque dieu. Or, le développement de leur hauteur doit être tel que Jupiter et les autres dieux du ciel en aient de fort hauts, Vesta et les divinités de la terre et de la mer de plus bas. C'est d'après ces règles que devront être établies les proportions des autels placés au milieu des temples. Après avoir traité dans ce livre de l'ordonnance des édifices sacrés, nous allons, dans le suivant, nous occuper de la distribution des édifices publics.