Sénèque, Lettres à Lucilius, XCVII (extraits)

[Traduction d'un élève jugée la meilleure; traduction reproduite dans LATINTER, 1999, n. 1, p. 21]

[Remarque: les passages entre crochets ont été suppléés par l'élève lui même; les mots en italiques sont fautifs et sont corrigés entre parenthèses.]

Tu te trompes, mon Lucilius, si tu estimes que le vice, la luxure et la négligence de la bonne coutume, et les autres choses que chacun a reproché à ses heures, sont de notre siècle.
Ces choses-là sont [dépendent] des hommes, non pas des époques: aucun âge n'est libre de faute.
Et si tu commences à estimer la débauche de chaque siècle, jamais [tu ne jugeras] combien il fut commis des fautes ouvertement en présence de Caton (jamais on ne commit de faute plus ouvertement qu'en présence de Caton).
Croirait-on que de l'argent fut manié dans ce procès, dans lequel Clodius était l'accusé, pour cet adultère qu'il avait commis avec l'épouse de César, dans les rites profanés de ce culte qui est dit être fait pour le peuple, ainsi tous les hommes ayant été éloignés hors du sanctuaire, à tel point que sont cachés par chacun (même) les représentations d'animaux mâles? (...)
Cela fut mis entre (commis au milieu de) Pompée et César, entre Cicéron et Caton. Et ces choses-là seront faites et elles ont été faites, et la corruption des villes s'apaisera un jour par la discipline et la crainte, jamais spontanément. (...)
Quelqu'un croirait-il cela? Celui qui était condamné par un (seul) adultère, a été acquitté de toutes les choses (par beaucoup). Tout temps portera des Clodius, tout temps ne portera pas des Catons.