LECTURE : Robert Gaguin (1433/34 - 1501) compare ses oeuves à des fruits pas encore mürs : Robert Gaguin, Lettre XLV (du Corpus des lettres d'Érasme) : ... Quesiui, fateor, diligenter litteras et doctrinam, sed non comparaui ; similis non satis consuiti institoris qui per nundinas circumlatus, postquam multas merces est contemplatus, nullas tandem, pecunie inops, domum uehit. Et que mea inculta lectitasse te per uoluptatem opera dicis, talia esse arbitrer quales precoces et nondum satis maturos fructus quos in mercatum proferri uides, qui leuandi fastidiosi stomachi causa mala ualetudine laborantibus primis mensis dantur. Irritant quidem gustum, parum conferant alimenti. ... ... J'ai mis, c'est vrai, tous mes efforts à découvrir les lettres et la science, mais je ne les ai pas acquises, semblable à un colporteur mal avisé qui parcourt le marché en examinant beaucoup de marchandises, sans toutefois en rien ramener chez lui, car il n'a pas d'argent. Et mes oeuvres imparfaites que, dis-tu, tu as lues et relues avec plaisir, je les considère comme des fruits cueillis avant d'être tout à fait mûrs, qu'on voit exposés au marché et offerts en guise de premier service aux gens dont la santé est mauvaise afin de réveiller leur estomac paresseux. Ils excitent en effet le goût, mais nourrissent peu. ...