[1,0] SENTENCES Pauvres humains, nous sommes toujours à une distance égale de la mort. Attends-toi à recevoir des autres ce que tu auras fait à autrui. Apaisez par vos larmes la colère de ceux qui vous aiment. C’est attaquer un absent que disputer avec un homme ivre. Le moindre bruit suffit pour causer un désastre. Qui juge avec précipitation, court au-devant du repentir. L’âge cache les mauvaises inclinations, l’âge les découvre. Les biens d’autrui nous plaisent; les nôtres plaisent aux autres. Les dettes sont une servitude amère pour un honnête homme. Rien de ce que nous avons obtenu par des souhaits ne nous appartient en propre. Ne fais point ta joie du malheur d’autrui. Aimez votre père s’il est juste, supportez-le s’il ne l’est pas. Moins on possède, plus on doit donner à ses amis. L’amitié aime l’égalité, elle rend égaux ceux qu’elle unit. La loyauté est le seul lien stable de l’amitié. Si tu souffres les vices de ton ami, ils deviennent les tiens. Le malheur fait connaître si on a un ami ou si on n’en possède que le nom. Il n’est pas permis de blesser un ami, même en plaisantant. Perdre un ami est la plus grande de toutes les pertes. On mange avec plus de sûreté à une petite table. Il ne faut rien croire d’une âme irritée par la douleur. Le sage est maître de son cœur, le fou en est l’esclave. Une âme en désordre se donne en spectacle à la multitude. Un esprit qui sait craindre, sait aussi choisir la voie la plus sûre. L’homme obtient de lui-même tout ce dont il se fait une loi. Un vieillard imbécile a existé longtemps, mais n’a point vécu. Une vieille femme qui joue fait sourire la mort. La tension nuit à l’arc, le relâchement à l’esprit. Il faut avoir les yeux sur ce qu’on ne veut point perdre. Quel mal souhaiter à un avare, si ce n’est de vivre longtemps? Tu prendras facilement un avare, si tu ne l’es pas toi-même. L’argent irrite, mais ne rassasie point le désir de l’avare. L’avare est lui-même la cause de sa misère. L’avare ne fait rien de bien que quand il meurt. Le courage croît en osant, et la peur en hésitant. Ce qui a pu être donné peut aussi être enlevé. Aimer ou haïr, voilà la femme: pour elle point de milieu. Personne ne doit être avide, encore moins le vieillard. Bonne renommée est un second patrimoine. Quoique les bonnes pensées soient publiées, elles ne sont jamais perdues. Qu’il est bien couché celui qui ne sent pas combien il l’est mal! Celui qui sait rendre les bienfaits en reçoit davantage. N’oublie jamais les bienfaits que tu as reçus, oublie promptement ceux que tu as accordés. Recevoir un bienfait, c’est vendre sa liberté. On reçoit soi-même un bienfait lorsqu’on en accorde à qui en est digne. Rendre service à ceux qui en sont dignes, c’est obliger tout le monde. Qui ne sait pas accorder un bienfait, en demande injustement. Publier les services qu’on a rendus, c’est les reprocher. On ne doit pas regretter un plaisir quand on perd un sujet de douleur. Un cœur bienveillant ranime un grand nombre de parents. Un homme généreux cherche même les occasions de répandre ses bienfaits. On oblige doublement celui dont on prévient les besoins. C’est mourir deux fois que mourir par ses propres armes. On se rend deux fois coupable lorsqu’on prête la main à un coupable. Celui qui sait se vaincre dans la victoire est deux fois vainqueur. La pitié se prépare à elle-même de grands secours. La réputation conserve son propre éclat, même dans les ténèbres. La mort est un bienfait pour celui qu’elle délivre des maux de la vie. Personne ne jouit d’un beau moment qui ne soit fatal à quelque autre. L’estime des hommes est un trésor plus sûr que les richesses. La honte qui fait éviter le danger est utile. Il convient à un homme honnête de ne tromper personne, même en mourant. Epargner les méchants, c’est nuire aux gens de bien. Imiter le langage de la bonté, c’est être doublement méchant. Chez l’homme vertueux, la sévérité est voisine de la justice. La colère d’un homme de bien se dissipe promptement. Il est bon de voir par le malheur d’autrui ce qu’on doit fuir. Il est bon d’adresser de bonnes paroles, même à ses ennemis. Un bon cœur offensé est plus sensible qu’un autre. La vie est courte par elle-même, mais les malheurs la rendent bien longue. Les yeux sont aveugles, lorsque l’esprit s’occupe d’autre chose. Celui qui se tient sur ses gardes, même lorsqu’il n’a rien à craindre, évite par là le danger. Une femme vertueuse commande à son mari en lui obéissant. Le malheur trouve à la fin celui devant qui il a souvent passé. Prends garde de croire quelqu’un ton ami avant de l’avoir éprouvé. Il n’y a aucune occasion où la précaution ne soit utile. Evitez de rien entreprendre dont vous puissiez vous repentir. Les blessures de la conscience ne se cicatrisent jamais. Le danger vient plus tôt, lorsqu’on le méprise. La gloire du superbe se change bientôt en ignominie. La joie des méchants tourne bientôt à leur perte. Oublier la guerre civile, c’est s’en garantir. Un compagnon agréable abrège la route autant qu’un équipage. Le rapport des caractères forme la parenté la plus intime. Ayez plutôt soin de votre conscience que de votre réputation. Bien des gens trouvent un conseil; les habiles en tirent parti. Vous vaincrez plutôt par la prudence que par l’emportement. Nous supportons sans les blâmer les défauts auxquels nous sommes accoutumés. Le mépris est plus pénible pour le sage que les mauvais traitements. Vis-à-vis d’un impudent, la trop grande modestie devient une sottise. Qui désire la mort laisse une tache à sa vie. Un malade intempérant rend son médecin impitoyable. Les reproches sont cruels pour le malheureux. L’homme cruel n’est point fléchi par les larmes, il s’en nourrit. Il est cruel, et non pas brave, celui qui tue un enfant. Si tu ne veux point te fâcher souvent contre quelqu’un, fâche-toi une fois pour toutes. Celui que tout le monde bénit possède le bien de tout le monde. Si l’on permet à quelqu’un plus qu’il n’est juste, il voudra plus qu’on ne lui permet. Refuser à celui à qui vous avez toujours donné, c’est le forcer à vous voler. Ce qui peut arriver à quelqu’un peut arriver à chacun. La patience est un remède à toutes les afflictions. La réconciliation avec un ennemi n’est jamais sûre. Ce que l’on gagne aux dépens de la réputation doit plutôt être appelé perte. Faire des reproches à qui a besoin de secours, c’est le désespérer. Les biens qui ont pu être donnés peuvent aussi être repris. Les femmes ont appris à mettre du mensonge dans leurs larmes. C’est en délibérant qu’on acquiert la sagesse. L’occasion échappe souvent pendant qu’on délibère. On doit délibérer longtemps sur ce qu’on veut résoudre une fois pour toutes. C’est une sage lenteur que de délibérer sur ce qu’il faut faire. Il y a de la folie à se confier à l’erreur. Il faut mépriser tout ce que l’on peut perdre. Il ne faut point compter sur ce qu’un Jour vous donne, un jour peut aussi vous le ravir. Il faut avoir l’oreille difficile pour les accusations. Le jour précédent donne des leçons au jour qui suit. Après la discorde on chérit mieux la concorde. Il faut se préparer longtemps à la guerre, si l’on veut remporter une prompte victoire. Les peines de l’âme sont plus grandes que celles du corps. Les maux diminuent lorsqu’ils sont parvenus au point de ne pouvoir plus croître. Le courage du soldat dépend de la prudence du général. Fuis les douceurs qui peuvent devenir amères. Commander à ses passions, c’est surpasser la puissance des rois. Moins les mortels ont de désirs, moins ils ont de besoins. Hélas! quelle misère que de vieillir dans les inquiétudes! On doit rendre les bienfaits dans les mêmes intentions avec lesquelles ils ont été accordés. Il faut arracher les armes, et non les donner à un homme en colère. La célérité même paraît lente aux désirs ardents. La vie sans gloire est une mort anticipée. La foule est toujours une preuve de la plus mauvaise cause. Le malheur fait naître la vertu. Les malheureux ont à la fois trop peu et trop de pensées. C’est souvent un mal que de s’accoutumer aux bonnes choses. Même un seul cheveu a son ombre. La célérité même paraît lenteur quand on désire. Celui qui prend conseil de la bonne foi est équitable même envers son ennemi. La douleur force même les innocents à mentir. Il est quelquefois utile d’oublier ce qu’on sait. Personne n’aime l’injustice, pas même ceux qui la commettent. Lors même que la blessure est guérie, la cicatrice reste. La patience est le port de toutes les misères. Le hasard nuit plus souvent à ce qui est élevé. L’action est l’indice de la méchanceté, mais elle n’en est pas le commencement. L’intérêt des hommes a fait de la fortune une déesse. Qui se refuse à la patrie se met dans le cas d’un exilé. L’espoir de la récompense fait la consolation du travail Les dernières actions font juger des premières. Le sage corrige ses vices en voyant ceux d’autrui. L’accroissement des honneurs est plus facile que leur commencement. Vouloir taire la faute, c’est aggraver le crime. La facilité de caractère nous entraîne au parti le plus insensé. La médisance mal fondée est un mensonge malveillant. Il y a plus de gens qui ont soin de leur réputation que de leur conscience. La prospérité nourrit la colère. Celui qui fuit le jugement avoue le délit. Le bonheur des méchants est une calamité pour les gens de bien. Supporte les grands désagréments, tu ne sentiras pas les plus légers. Supporte sans te plaindre ce qui ne peut se changer. Celui qui perd l’honneur n’a plus rien à perdre. Quelle ressource reste-t-il à celui qui a perdu la confiance? La confiance est comme l’âme; une fois partie, elle ne revient jamais. Une belle figure porte avec soi sa recommandation. Lorsque la fortune nous caresse, elle veut nous séduire. La fortune na point de droits sur nos mœurs. Les grandeurs sont pour les grands un grand esclavage. Il n’est personne à qui la fortune soit plus utile que la prudence. Il est plus facile de trouver la fortune que de la conserver. La fortune fait perdre l’esprit à celui qu’elle favorise trop La fortune n’est jamais contente de nous maltraiter une seule fois. La fortune est semblable au verre; plus elle est brillante, plus elle est fragile. La faveur est toujours du côté de la fortune. La fortune nous donne la jouissance de beaucoup de choses, mais la propriété d’aucune. Recevoir ce qu’on ne peut rendre, est une tromperie. En se vengeant souvent, on ne réprime que la haine d’un petit nombre d’individus. La frugalité sert comme une broderie à relever la bonne renommée. On prie en vain celui qui ne sait pas compatir. La patience souvent outragée se change en fureur. Ne point rougir de sa faute, c’est la commettre deux fois. La plainte fait connaître l’outrage, et ne le venge pas. Une accusation grave, même faite légèrement, est toujours nuisible. Un homme grave n’a jamais une opinion équivoque. Le plus dangereux ennemi est celui qui est caché dans notre cœur. Certains remèdes sont pires que le mal. La colère la plus forte est celle d’un honnête homme. L’empire de l’habitude est le plus fort de tous. Le mal le plus dangereux est celui qui se cache sous des apparences flatteuses. Le mal auquel on est le plus sensible est celui qu’on n’a jamais éprouvé. Tout discours flatteur cache un poison. L’héritier qui pleure, rit sous cape. Hélas! que la gloire est difficile à conserver Qu’il est à craindre celui qui ne craint pas la mort! Même l’homme vertueux fléchit quelquefois devant les circonstances. La pauvreté force l’homme à essayer bien des choses. Plus l’homme invente de plans, plus il en manque. Quand l’homme se fâche, il est hors de lui-même. Afin que l’homme ne fût pas sans douleur, il rencontra la fortune. L’homme a toujours une chose dans la bouche et une autre dans le cœur. L’homme meurt autant de fois qu’il perd un des siens. L’homme est prêté à ce monde et ne lui est pas donné. Celui qui succombe aux événements peut servir sans honte. Il est permis d’épargner un méchant pour épargner en même temps un honnête homme. Une bonne réputation est un second patrimoine. Les honneurs ornent la vertu et flétrissent le vice. La meilleure émulation est celle qui a pour objet l’humanité. La victoire est toujours où est la concorde. Le peuple est considéré où les lois le sont. Prends soin que personne ne te haïsse par ta faute. Le feu conserve sa chaleur, même concentré dans le fer. L’or s’éprouve par le feu, le courage par la misère. Pardonne souvent aux autres, mais jamais à toi-même. Le coupable se condamne le jour même qu’il commet la faute. Tu cherches à acquérir un vaste empire? aie de l’empire sur toi-même. Celui qui se repent d’une faute ne l’a commise que par imprudence. L’innocence est la félicité du malheureux. L’inférieur sait toutes les fautes que commettent les supérieurs. C’est avoir une âme faible que de ne pouvoir pas supporter les richesses. Une âme honnête ne reçoit point d’affront. Demander quelque chose à un homme indigne, c’est blesser son propre honneur. Une âme honnête ne souffre point les mauvais traitements, même en paroles. On n’aime pas les bienfaits qu’accompagne la crainte. Un seul ingrat nuit à tous les malheureux. L’homme instruit par l’expérience craint un ennemi, quelque faible qu’il soit. La célérité dans le jugement penche vers l’injustice. Les oreilles supportent mieux une offense que les yeux. C’est faire soi-même une injure que de ne la pas venger. L’oubli est le seul remède aux injures. Un avare n’est bon à personne, encore moins à lui-même. L’indigent manque de peu; l’avare manque de tout. C’est accorder deux fois un bienfait à un indigent que de l’accorder promptement. C’est dans une position périlleuse que l’audace a le plus d’utilité. Un fou croit tous les autres encore plus fous. Le riche avide est pauvre au milieu des biens. L’homme courageux et l’homme heureux peuvent tous les deux tolérer l’envie. Celui qui passe une faute sous silence invite à la renouveler. Retenir quelqu’un malgré lui, c’est lui donner plus d’envie de s’en aller. Il faut fuir l’homme en colère pour un instant, mais les gens haineux pour toujours. L’homme colère, quand il revient à lui, se fâche contre lui-même. La colère ne voit dans le crime qu’un moyen de se satisfaire. Chez l’homme en colère, chaque mot devient une accusation. Le mortel qui désire le moins a le moins de besoins. Il faut te conduire avec ton ami comme s’il pouvait devenir ton ennemi. Il y a un chemin partout où un autre a laissé des traces. Le juge est condamné quand le criminel est absous. Rien n’est véritablement agréable sans la variété. Tout ce qui est juste est à l’abri des atteintes de l’injustice. Ce qui n’était qu’une erreur devient une faute si l’on y retombe une seconde foi. L’amour du plaisir et l’amour de la gloire ne s’accordent jamais ensemble. Si on n’acquiert pas de nouvelle gloire, on perd l’ancienne. Le coupable craint la loi, l’innocent la fortune. La colère oublie ordinairement la loi. La fortune est inconstante, elle redemande bientôt ce qu’elle a donné. La loi voit l’homme irrité, et l’homme irrité ne voit point la loi. Une loi régit l’univers, c’est celle qui nous fait naître et mourir. Quand la légèreté pense bien, c’est par caprice et non point par jugement. Les honneurs deviennent une flétrissure, lorsqu’un homme indigne en est revêtu. Tout ce que les désirs convoitent est toujours très-loin. Nous ne pouvons rien gagner sans qu’un autre perde. Il manque à la prodigalité beaucoup de choses; tout manque à l’avarice. La grandeur d’âme convient à une grande fortune. Pour l’homme magnanime, l’oubli est le remède de l’injure. Un remède est mauvais quand il en coûte quelque chose à la nature. C’est une mauvaise cause que celle qui a besoin de miséricorde. Les mauvais cœurs n’ont jamais besoin de leçons. C’est une mauvaise jouissance que de s’accoutumer au bien d’autrui. Une médisance devient plus cruelle en l’interprétant. Celui qui veut mal faire en trouve toujours le prétexte. On fait mal tout ce qu’on fait sur la foi de la fortune. En gouvernant mal on perd le plus puissant empire. Un malade agit mal envers lui-même quand il fait son médecin son héritier. Malheureux le vainqueur qui regrette sa victoire t Quiconque vit mal, ne saura jamais mourir. On vit mal lorsqu’on croit devoir vivre toujours. L’homme méchant est comme armé de dents cachées. La malveillance se nourrit de son propre fiel. Les ingrats apprennent aux hommes à devenir inhumains. La méchanceté d’un seul devient bientôt une malédiction pour tous. La méchanceté, quand elle vient avec les desseins les plus noirs, prend le masque de la bonté. Les femmes l’emportent sur les hommes pour les mauvais conseils. Épargne même le méchant s’il fait faire périr avec lui un homme vertueux. Ne fais point ta joie du malheur d’autrui. Un mauvais conseil est le plus nuisible à celui qui le donne. Tout plan que l’on ne peut changer est un mauvais plan. Les méchants n’appliquent jamais un bon conseil à eux-mêmes. Le méchant n’est jamais plus dangereux que quand il se déguise en homme vertueux. On doit appeler vicieux celui qui n’est vertueux que pour son propre intérêt. Un méchant puni est une garantie donnée aux honnêtes gens. L’égalité d’âme est le remède à l’infortune. L’oubli seul peut guérir les misères. Il faut toujours craindre pour ce qu’on veut voir en sûreté. C’est la crainte qui contient les méchants, et non pas la clémence. Moins la fortune nous a donné, et moins elle nous enlève. On trompe moins celui à. qui l’on refuse sur-le-champ. Un maître qui craint ses valets est encore moins qu’un valet. On ferait moins de fautes, si l’on savait combien de choses on ne sait pas. C’est un triste plaisir que celui auquel est attachée l’image du danger. L’homme vertueux peut être appelé malheureux; il ne saurait l’être. Un citoyen humain est la consolation de son pays. Quelle vie misérable que de dépendre du caprice d’autrui! Quel tourment d’être obligé de taire ce qu’on brûle de dire! Je te juge malheureux en ce que tu ne l’as jamais été. Le retard employé à réfléchir tient lieu de diligence. Tout retard nous déplaît, mais il nous apprend à penser. Heureux celui qui meurt avant d’avoir désiré la mort! La crainte de la mort est plus cruelle que la mort elle-même. Quand on méprise la mort, on a surmonté toutes les craintes. Une femme qui épouse plusieurs maris ne plaît pas à tous. En pardonnant beaucoup de choses, l’homme puissant le devient encore davantage. Faire une injustice envers un seul, c’est menacer tous les autres. La mort de l’homme vertueux est une calamité générale. Celui que beaucoup de gens redoutent doit redouter beaucoup de gens. Irritée par l’injustice, la bonté change de nature. Le vicieux qui agit bien, cache son naturel. Nécessairement, celui qui se fait craindre de beaucoup de gens doit en craindre beaucoup. Si vous refusez à la nécessité ce qu’elle vous demande, elle vous l’arrache. Il faut supporter la fatalité, et non pas s’en plaindre. Le sage se conforme toujours à la nécessité. Avec de l’économie on prévient l’indigence. Ni la vie ni la fortune ne sont données à l’homme pour toujours. L’avare ne manque jamais de prétexte pour refuser. On a toujours de la peine à croire les grands crimes. Celui qui demande une chose qui est difficile se la refuse à lui-même. On ne meurt pas trop tôt quand on meurt malheureux. Personne ne vit aussi pauvre qu’il l’était en naissant. Jamais on ne parvient à la première place par une conduite timide. La lâcheté est à elle-même sa plus grande peine. Ne rien faire est toujours ce qu’un homme malheureux peut faire de mieux. La nécessité ne connait pas autre chose que de vaincre. La fortune ne nous enlève rien que ce qu’elle nous a donné. Rien n’est plus triste que d’être obligé de rougir de ce qu’on a fait. La passion n’aime rien autant que ce qui est défendu. Il n’y a point de fruits qui n’aient été âpres avant d’être mûrs. Il n’y a rien que le temps n’adoucisse ou ne surmonte. Les yeux ne seront point coupables si la raison leur commande. Ne regarde jamais comme ta propriété ce qui est sujet à des changements. Quel spectacle plus honteux qu’un vieillard qui commence à vivre. La vérité se perd par trop de disputes. Celui qui ne sait pas tendre des embûches ne les craint pas. Si tu n’es pas sage par toi-même, tu entendras en vain les leçons d’un sage. Ne pas venger les délits, c’est prêter la main au crime. Le coupable prie, l’innocent s’emporte. Qui défend un coupable, s’expose lui-même à une accusation. Le malheur porte rarement préjudice à la constance. Pouvoir nuire, et ne pas le vouloir, voilà le plus bel éloge d’un homme. Celui qui craint la moindre crevasse n’est pas facilement écrasé parla chute de sa maison. Ce n’est pas corriger, mais blesser, que de vouloir gouverner quelqu’un malgré lui. On n’est pas bon pour être meilleur que le pire. Une chose n’est pas petite pour être moindre que ce qu’il y a de plus grand. On n’a point à rougir d’une cicatrice qu’on doit à son courage. Ce que nous tenons de la fortune n’est pas à nous. On n’invente pas facilement des crimes sur le compte d’un homme innocent. Il est difficile de garder seul ce qui plaît à beaucoup de gens. Le courage n’a jamais su céder à la mauvaise fortune. Celui qui sent qu’il n’est pas sage ne saurait manquer de le devenir. Ne considère pas le nombre de ceux à qui tu plais, considère leur mérite. L’homme heureux n’a pas toujours l’oreille accessible aux prières. Ce n’est pas succomber, mais vaincre, que de céder aux siens. N’exigez de personne ce que vous ne pouvez souffrir vous-même. Il n’y a point de pays où la pitié soit mal famée. Ne te crois nulle part sans témoin. Jamais un sage n’a confiance dans un traître. On ne surmonte jamais un danger sans danger. On n’accorde jamais assez à une espérance imprudente. Une mauvaise conscience n’a jamais de sécurité. Où le feu a brûlé longtemps, il ne manque jamais de fumée. L’occasion se présente difficilement, et se perd facilement. L’occasion a rarement d’heureux retours. Il est beau de périr plutôt que de servir ignominieusement. Un cœur bienveillant ne met point de bornes à ses services. Tout le monde obéit avec plaisir à des hommes dignes de commander. Il n’y a point de vice qui ne cherche à se couvrir par quelques excuses. Il faut se préparer pour chaque jour comme s’il était le dernier. La volupté nuit toujours à celui qu’elle caresse. Les dangers cachés sont les plus à craindre. La conscience nous donne souvent une torture secrète. La vie est trop longue pour le malheureux, trop courte pour l’heureux. Des larmes trop apprêtées indiquent plutôt l’astuce que la douleur. Un père irrité est très cruel envers lui-même. Savoir obéir est aussi glorieux que de commander. C’est accorder en partie un bienfait que le refuser avec grâce. On satisfait la faim à peu de frais, on achète chèrement le dégoût. La patience unie au courage se rend elle-même heureuse. L’homme heureux n’a jamais de patience dans l’infortune. La patience est pour l’âme comme un trésor caché, Notre patrie est partout où nous vivons heureux. La méchanceté d’un petit nombre est une calamité pour tous. Tu peux avec raison regarder les fautes de ton ami comme les tiennes. C’est atténuer la faute que de la réparer promptement. Sois le maître et non pas l’esclave de tes richesses. La douleur muette médite des choses pires que la douleur plaintive. Ou ne cesse de perdre que lorsqu’on n’a plus rien. C’est l’âme et non pas le corps qui rend le mariage indissoluble. Connaître le moment de sa mort, c’est mourir à chaque instant. Chercher un asile auprès d’un inférieur, c’est se livrer soi-même. L’homme timide voit des périls qui n’existent pas. C’est rendre la victoire éternelle que d’en user avec clémence. Il faut toujours penser aux choses dont notre tranquillité dépend. La plupart des gens sont honnêtes, plutôt par crainte que par vertu. La fortune protège beaucoup de gens, elle n’en garantit que peu. C’est être plus que puni, que de succomber à l’injustice. La punition s’approche lentement du méchant, mais elle s’en approche pour l’écraser. Le méchant peut retarder la peine, il ne lui échappe jamais. Tout homme qui veut se rendre utile à la patrie est l’esclave du public. Se ressouvenir d’un malheur, c’est l’éprouver une seconde fois. Un homme puissant qui a le cœur sensible est une félicité publique. Se fâcher contre un puissant, c’est chercher le péril. Il est toujours présent, celui qui, même absent, peut se venger. C’est tromper, que de faire dans la suite ce qu’on a refusé d’abord. Pour l’âme honnête, la bonne réputation est le meilleur héritage. Accorder un bienfait à un honnête homme, c’est en quelque sorte le recevoir. Un honnête affranchi est un fils sans le ministère de la nature. C’est nous servir que de ne pas nous nuire quand on le peut. Un chagrin qui en efface un autre tient lieu de consolation. Peu s’en faut que l’on ne condamne à plaisir lorsqu’on condamne promptement. On est près de condamner injustement, lorsqu’on condamne à une trop forte peine. Précipiter son jugement, c’est vouloir trouver des crimes. Il faut prévoir en temps de paix ce qui est utile en temps de guerre. On ne se réconcilie jamais avec l’honneur après l’avoir une fois négligé. La pudeur est un don de la nature et non de l’éducation. Quand on ravit l’honneur d’autrui, on perd le sien. Celui que l’honnêteté ne retient pas, que la crainte l’enchaîne! Il est beau de donner tout, et de ne rien exiger. Dieu regarde plutôt une offrande pure qu’une offrande riche. Heureuse la vie qui se passe sans affaires! Qu’il est grand de ne point rechercher les éloges et de les mériter! On est bien méchant quand on rejette sa faute sur autrui. Qu’il est misérable celui qui repousse la miséricorde? Qu’il est malheureux celui qui ne peut s’excuser même à ses propres yeux! O le triste appui, qui, en nous soutenant, nous blesse! C’est être bien malheureux que se voir obligé de regretter ce qu’on a fait de bien! Que de choses désagréables rencontre celui qui vit longtemps! Combien de fois celui qui a refusé le pardon est obligé de le demander! Qu’il est peureux celui qui a peur de la pauvreté! Une leçon ne nuit jamais, quelque amère qu’elle soit. La mauvaise fortune trouve facilement quiconque elle cherche. Quand vous aimez quelqu’un, vous ne devez jamais vous en plaindre. Quand l’opinion a écrasé quelqu’un, il est difficile que sa réputation se rétablisse. Qui se trouve avec indifférence parmi des hommes vicieux, l’est lui-même. Tout ce que tu cèdes à un homme vertueux, tu le donnes en partie à toi-même. Quelque chose que tu entreprennes, regarde où tu vas. Tout ce que l’on fait selon la vertu, se fait avec gloire. Ceux que la fortune embellit, retombent promptement dans le mépris. Ce qui doit s’élever le plus haut commence toujours du plus bas lieu. L’être qui a appris à nuire s’en souvient toujours quand il le peut. Il y a des gens qui, très à craindre comme ennemis, sont de peu de valeur comme amis. Celui qui a des dettes n’aime pas à voir la porte de son créancier. Qu’est-ce que répandre des bienfaits? c’est imiter la divinité. Un esclave habile a sa part dans l’empire. Ce n’est qu’en les essayant qu’on apprend la mesure de ses forces. Ce qui nous importe le plus, c’est ce que nous sommes, et non ce qu’on nous croît. A quoi te sert l’argent si tu ne sais pas l’employer? Une vie tranquille n’appartient qu’à ceux qui abolissent les mots mien et tien. L’esclave de mauvaise volonté se rend malheureux, et n’en reste pas moins esclave. Qui garde ses serments parvient à tous ses buts. Qui craint les désastres s’en voit rarement surpris. Qui redoute toute espèce de pièges est certain de ne pas y tomber. Celui qui peut nuire est redouté, même en ne nuisant pas. On est toujours assez éloquent quand on parle pour l’innocent. Qui se loue lui-même s’attire bientôt des railleurs. Qu’il est pauvre celui qui se croit riche! Celui qui ne vit que pour lui-même est, avec raison, considéré comme mort par les autres. Qui connaîtrait le malheureux, si la douleur n’avait point un langage? Qui possède le plus? celui qui désire le moins. Celui qui se méfie de son ami apprend à son ami à se méfier de lui. Qui vient pour nuire vient toujours avec préméditation. Qui pardonne une faute engage à en commettre d’autres. L’âme de l’homme obtient tout ce qu’elle se commande à elle-même. Ce que nous devons craindre nous trompe dès que nous le négligeons. On ne saurait dire honnêtement ce qu’il est malhonnête de faire. Ce que tu crois fuir vient souvent à ta rencontre. C’est une grande témérité que de condamner ce qu’on ne connaît pas! Ce qui est toujours prêt ne nous fait pas toujours plaisir. Partout on considère les paroles d’un vieillard comme un conseil. Ce que nous craignons arrive plus tôt que ce que nous espérons. Il importe peu dans quelle intention tu commets une action vicieuse. Celui qui sait ne désirer que ce qu’il faut possède tout ce qu’il désire. C’est être condamné tous les jours que de craindre de l’être. Le jour du lendemain vaut toujours moins que le jour présent. C’est voler, que de recevoir ce qu’on ne peut rendre. Ce qui doit longtemps nous rester cher doit être rare. L’adolescence doit être gouvernée par la raison, et non pas par la force. Il nous importe plutôt de vivre bien que de vivre longtemps. C’est en vain qu’on cherche un remède contre la foudre. L’homme supporte mieux la résistance que la perfidie. Aucun homme de bien ne devient riche tout à coup. L’inquiétude est inséparable de la fortune. Plus les choses sont grandes, plus elles sont pleines d’intrigues. La colère ne considère ordinairement rien. Retourner au point d’où l’on est venu ne doit paraître dur à personne. L’innocent accusé ne craint pas les témoins, il craint la fortune. La victoire ne veut point de rivalité. Demander, c’est pour l’homme bien né une sorte de servitude. On obéit plutôt à celui qui demande qu’à celui qui ordonne. Forcer un ami à rougir, c’est le perdre. Les yeux et les oreilles du peuple sont souvent de mauvais témoins. C’est le plus saint devoir de se ressouvenir de celui à qui nous nous devons nous-mêmes. Le silence du sage est un prompt refus de ce qu’on lui demande. Avertissez vos amis en secret, et louez-les en public. Le crédit est une seconde fortune pour le pauvre. La douleur d’une nourrice vient immédiatement après celle d’une mère. Le juge se condamne lui-même quand il opprime un innocent. La désunion des citoyens fournit des occasions à l’ennemi. La bienveillance se croit toujours heureuse. Les conseils manquent toujours quand on en a le plus besoin. C’est en craignant toujours que le sage évite les malheurs Notre âme redoute toujours davantage les maux qu’elle n’a point éprouvés. C’est la réflexion, et non pas l’âge, qui nous conduit à la sa gesse. La colère croit toujours pouvoir beaucoup plus qu’elle ne peut. C’est bien tard de chercher les conseils quand le danger vous presse. Anéantir les lois, c’est se priver soi-même du secours le plus précieux. Si tu ne veux rien craindre, tu dois tout redouter. Celui qui soutient un coupable se rend complice de sa faute. C’est une grande consolation que d’être entraîné dans la ruine de tous. Dans les positions difficiles, la témérité tient souvent lien de prudence. Une heure rend souvent ce que beaucoup d’années ont ravi. La gloire arrive lorsque le travail a frayé le chemin. L’espérance console le pauvre, l’argent l’avare, la mort le malheureux. On aime même l’épine lorsqu’elle porte des roses. C’est une folie de critiquer celui qui est aimé de tous. Il y a quelquefois un peu de bêtise dans le bonheur. C’est une folie que de vouloir se venger d’un autre en se faisant du mal à soi-même. Un fou se plaint des adversités dont il est lui-même la cause Il n’est pas raisonnable de craindre ce qu’on ne peut éviter. C’est une folie que de vouloir se venger de son voisin par un incendie. La fortune ôte l’esprit à ceux qu’elle veut perdre. C’est folie de commander aux antres quand on ne sait pas se commander à soi-même. L’homme bienveillant cherche à persuader avant que d’employer les remontrances. Celui qui ne sait pas épargner les siens rend service à ses ennemis. Un objet orné paraît suspect aux acheteurs. Le soupçon se crée lui-même des rivaux. L’innocence est toujours environnée de son propre éclat. Celui qui ne sait pas parler ne sait pas se taire. La taciturnité d’un sot passe quelquefois pour sagesse. L’avare est privé des biens qu’il possède autant que de ceux qu’il n’a pas. Il faut que l’homme apprenne aussi longtemps qu’il lui reste quelque chose à savoir. Le lâche se dit prudent, et l’avare économe. C’est le plus sûr parti de ne craindre que Dieu seul. Quand le pauvre commence à imiter le riche, sa perte est certaine. Quand l’innocence tremble, elle condamne le juge. Les plus vifs plaisirs sont accompagnés des craintes les plus vives. Quand les plus âgés commettent des fautes, la jeunesse apprend à mal faire. Où la crainte veille il n’arrive rien qui soit à craindre. Une résolution trop prompte est suivie d’un repentir. Il importe à l’égard de toutes les paroles dans quel sens nous les prenons. Pourquoi. n’entendons-nous pas la vérité? parce que nous ne la disons pas. En supportant une ancienne offense, vous vous en attirez une nouvelle. C’est d’un homme honnête que de ne pas même savoir faire une injure. Personne ne peut décemment refuser son amour à la vertu. Il vaut mieux se fier au courage qu’à la fortune. La contenance d’un héros garantit â moitié la victoire. Si tu veux être connu de tous, ne connais personne. La flatterie était autrefois un vice, à présent c’est une mode. Il est plus important de guérir les plaies de l’esprit que celles du corps. Un seul jour amène la punition que beaucoup de jours ont préparée. Le plaisir le plus doux est celui qu’on obtient avec difficulté. Celui qui gouverne doit prévoir la bonne et la mauvaise issue. Un homme honnête ne supporte point d’affront; un homme brave n’en fait point. Il est difficile que la douleur s’entende bien avec la sagesse. C’est dire d’un homme tout le mal possible, que de dire: c’est un ingrat. C’est doubler le prix d’un service que d’y joindre la célérité. L’ignominie est glorieuse, quand on meurt pour la bonne cause. L’homme irrité, en voulant se venger sur autrui, se venge sur lui-même. Le proscrit qui n’a pas de foyer est un mort sans tombeau. Se charger des affaires de femmes, c’est abjurer le repos. L’homme heureux n’est pas celui qui l’est aux yeux des autres, mais aux siens. Il faut plus de courage pour vaincre ses passions que pour vaincre l’ennemi. Quand on est arrivé à la vieillesse, on redemande en vain ses jeunes années. La colère unie au pouvoir c’est la foudre. Celui qui dans le bonheur prête des secours, en trouve à son tour dans le malheur. Que la douleur est à plaindre qui reste muette dans les tourments! Ah! qu’une vie longue est féconde en repentirs! L’homme qui a de la compassion pour un malheureux fait un retour sur lui-même. Qui fait naufrage une seconde fois a mauvaise grâce d’accuser Neptune. Dans le mal espérer le bien, c’est le fait de l’innocent. Vaincre sa colère, c’est dompter son plus grand ennemi. C’est provoquer la mauvaise fortune que de se dire heureux. Conduisez-vous avec votre ami comme s’il pouvait devenir votre ennemi. Il fait plus craindre la jalousie de ses amis que les embûches de ses adversaires. On ne garde qu’avec danger ce qui plaît à beaucoup de gens. La mort est heureuse pour l’enfant, amère pour les jeunes gens, et trop tardive pour les vieillards. Certes il possède bien des vertus celui qui aime celles d’autrui. Que désirer? que craindre? chaque journée offre tant de chances! Il ne faut être prompt ni à blâmer, ni à louer personne. Il ne sert à rien d’avoir appris le bien, si on néglige de le faire. Ne sois pas en particulier un autre homme qu’en public. Une demeure n’est jamais étroite quand on y reçoit beaucoup d’amis. Il n’y a jamais de fortune, si bonne qu’elle soit, dont on ne puisse se plaindre. Les hommes ne meurent jamais plus satisfaits qu’aux lieux où ils ont vécu avec plaisir. Les reproches dans le malheur sont plus insupportables que le malheur même. Tu dois faire le bien par haine du vice, et non par crainte. Ceux qui diffèrent de bien vivre sont prévenus par la mort. Le mieux, c’est de suivre nos ancêtres s’ils nous ont tracé la bonne route. L’argent est ton esclave, si tu sais l’employer; si tu ne le sais pas, il est ton maître. En disant du mal des autres, la plupart des gens se disent des injures à eux-mêmes. Qui avoue sa faute se place bien près de l’innocent. Plus tard on se livre au vice, et plus il est honteux de le faire. Le sort des rois est plus malheureux que celui de leurs courtisans. Il vaut mieux extirper les crimes que les criminels. Il est souvent plus utile de dissimuler une injure que de la venger. Le discours est l’image de l’âme : tel homme, tels discours. Si ta manière de vivre plaît à beaucoup de monde, elle ne doit pas te plaire à toi-même. La blessure par laquelle on achète la victoire ne cause point de douleur. Si tu obéis malgré toi, tu es un esclave; si tu obéis de bonne volonté, tu es un serviteur. Cherchez la solitude si vous voulez vivre avec des hommes innocents. Il est aussi cruel de pardonner à tous que de ne pardonner à personne. C’est déposer un trésor dans un tombeau que de faire un vieillard son héritier. Une mauvaise conscience est à l’abri du danger, mais jamais elle n’est à l’abri de la crainte. La vie de l’homme est courte, mais une mort glorieuse est l’immortalité.