[25,0] LIVRE XXV (fragments). [25,1] (23,17) I. Les Messéniens, réduits par leur faute aux dernières extrémités, furent réintégrés dans la ligue, grâce à la générosité de Lycortas et des Achéens : (2) vers le même temps, Abia, Thuria et Phères se détachèrent de Messène, élevèrent chacune une colonne et s'agrégèrent aussi à l'Achaïe. (3) Quant aux Romains, dès qu'ils surent que les affaires de Messénie avaient pris un tour favorable aux Achéens, ils ne tinrent plus compte de leur première pensée et firent aux ambassadeurs une nouvelle réponse, assurant qu'ils avaient mis tous leurs soins à empêcher que qui que ce fût portât d'Italie à Messène des armes ou des vivres. (4) Par là il devint manifeste pour tous que les Romains, bien loin de négliger et de dédaigner les affaires du dehors, même lorsqu'elles ne les concernaient que fort peu, trouvaient néanmoins mal qu'on ne leur soumît pas toute chose, que tout ne se réglât pas d'après leur volonté. (5) Bientôt après arrivèrent de Rome à Lacédémone les députés avec la réponse du sénat et aussitôt le stratège des Achéens, débarrassé de la guerre contre Messène, convoqua le peuple à Sicyone. (6) Dès qu'on fut assemblé, il mit en délibération la réunion de Sparte à la ligue. (7) Les Romains, disait-il, ne voulaient plus de la tutelle de cette ville qu'on leur avait confiée naguère, puisqu'ils venaient de déclarer que les affaires de Lacédémone ne les regardaient pas, (8) et les chefs actuels de la Laconie étaient favorables à cette annexion : (9) il engageait donc les Achéens à l'accepter, parce qu'elle leur présentait deux avantages. Le premier était de s'attacher des hommes qui avaient gardé à la ligue une foi inébranlable ; (10) le second de n'avoir pas pour associés dans l'administration ceux des anciens bannis dont ils avaient éprouvé l'ingratitude et la perversité, et de pouvoir, en même temps qu'ils maintenaient le décret d'exil que leurs partisans avaient prononcé contre ces derniers, donner encore, avec l'appui des dieux, à de fidèles serviteurs un témoignage convenable de reconnaissance. (11) Lycortas, par ces raisons et d'autres semblables, invita les Achéens à faire rentrer Sparte dans la ligue. (12) Mais Diophane et plusieurs orateurs vinrent en aide aux exilés. Ils supplièrent les Achéens de ne pas accabler des hommes déjà abattus, et de ne point appuyer, dans l'intérêt de quelques citoyens, un parti qui avait chassé de sa patrie la faction rivale, au mépris des lois divines et humaines. Voilà ce qui fut dit des deux côtés. [25,2] II. Les Achéens terminèrent cette discussion par l'annexion de Sparte : le décret fut gravé sur une colonne. Quant aux bannis, on rappela ceux qui passaient pour n'avoir rien entrepris traîtreusement contre la ligue. Aussitôt le décret sanctionné, les Achéens envoyèrent à Rome Bippe d'Argos, pour informer le sénat de ce qui avait eu lieu. Les Lacédémoniens députèrent aussi Chéron, et les exilés, Clétis de Diactore, avec mission de les défendre contre les ambassadeurs achéens. Ces députations de Sparte et d'Achaïe se trouvèrent à Rome avec celles d'Eumène, d'Ariarathe et de Pharnace. Le sénat reçut d'abord les députés de Pharnace. (2) Mais comme Marcius et les autres commissaires envoyés pour juger de la guerre entre Eumène et Pharnace, avaient déjà donné avis au sénat de la modération d'Eumène , de l'avarice et de l'orgueil intraitable de son ennemi, (3) le sénat, après avoir entendu les deux partis, n'eut pas besoin de longs discours pour se décider : il répondit qu'il enverrait une seconde ambassade, afin d'étudier plus à fond le différend des deux princes. (4) Les exilés lacédémoniens furent ensuite introduits avec les députés de la ville. Le sénat écouta soigneusement les uns et les autres ; ne témoigna nulle colère aux ambassadeurs de Sparte de leur réconciliation avec l'Achaïe, (5) et promit d'ailleurs aux exilés d'écrire aux Achéens pour obtenir leur rappel. (6) Bippe d'Argos, ambassadeur de l'Achaïe, fut reçu quelques jours après et apprit au sénat que Messène venait d'être rétablie dans son ancien état à l'égard de la ligue. (7) Le sénat ne désapprouva pas davantage ce qui avait eu lieu et traita même Bippe avec bienveillance. [25,3] III. De retour dans le Péloponnèse, les exilés Spartiates présentèrent aux Achéens la lettre par laquelle le sénat les priait de les rappeler dans leur patrie. (2) Les Achéens résolurent de différer la délibération à ce sujet jusqu'à l'arrivée de leurs ambassadeurs. (3) Cette réponse faite aux bannis, ils dressèrent ensuite la colonne où était gravé leur traité avec les Messéniens et leur accordèrent, outre d'autres avantages, l'immunité d'impôts pour trois ans, si bien que le pillage des campagnes de la Messénie ne causa pas plus de tort à cette province qu'aux Achéens. (4) Bippe, sur ces entrefaites, revint de Rome et annonça que le sénat avait écrit en faveur des exilés, moins par zèle pour eux, que forcé par les circonstances. (5) Les Achéens maintinrent donc ce qu'ils avaient fait. III a. Je ne puis me ranger à l'opinion de ces hommes impitoyables qui poussent assez loin la haine contre leurs semblables pour ruiner non seulement les productions d'une année, mais encore pour renverser les arbres et les édifices, sans laisser place au repentir. C'est, ce me semble, commettre une erreur bien grossière. Tandis qu'on se flatte d'effrayer l'ennemi par de telles dévastations, en lui ravissant à la fois pour le présent et dans l'avenir toutes les choses nécessaires à la vie, on ne fait que l'irriter encore et que rendre implacable, après une première faute , la colère de ceux qui l'ont commise. [25,4] (24,14) IV. Le roi Pharnace, sans s'inquiéter davantage que le débat eût été soumis aux Romains, envoya pendant l'hiver Léocrite avec dix mille hommes dévaster la Galatie, (2) et lui-même, au commencement du printemps, rassembla ses troupes pour envahir la Cappadoce. (3) Eumène, à cette nouvelle, s'indigna fort de voir Pharnace violer ainsi toutes les règles de la bonne foi ; il lui fallut cependant faire comme Pharnace (4) et déjà son armée était réunie lorsqu'Attale arriva de Rome. (5) Ils se virent, et après quelques conférences, se mirent en marche. (6) Ils ne trouvèrent pas Léocrite en Galatie, et reçurent les envoyés de Carsignat et de Gesotore, qui, naguère attachés au parti de Pharnace, demandaient qu'ils les épargnassent, et juraient d'obéir à leurs ordres. (7) Mais ils refusèrent de les croire à cause de leur première trahison, et, avec toutes leurs troupes, continuèrent à se diriger vers Pharnace. (8) En cinq jours ils se rendirent de Calpite au fleuve Halys; six jours après ils atteignirent Parnasse. (9) Là, Ariarathe, roi de Cappadoce, vint unir ses forces aux leurs, et ils envahirent le pays des Mocissens. (10) À peine leur camp était-il établi qu'on apprit l'arrivée des commissaires romains, chargés de négocier la paix. (11) Eumène, qui le sut le premier, envoya Attale pour les recevoir, puis il doubla le nombre de ses troupes, et mit tous ses soins à les bien équiper afin de faire face aux éventualités de la guerre et surtout de montrer aux Romains qu'il était par lui-même en état de réduire et de punir Pharnace. [25,5] V. Comme les commissaires engageaient Eumène et Ariarathe à déposer les armes, ces deux princes répondirent qu'ils étaient prêts à suivre leurs conseils, (2) mais ils les prièrent de leur ménager, s'il était possible, une entrevue avec Pharnace, afin que, témoins du débat, les Romains vissent plus à découvert sa perfidie et sa méchanceté (3) si cette entrevue ne pouvait avoir lieu, ils les suppliaient d'examiner l'affaire en juges impartiaux et équitables. (4) Les députés leur promirent de faire pour eux tout ce qui serait juste et praticable, mais il les prièrent de faire sortir l'armée du pays, (5) parce que tout cet appareil militaire s'accorderait mal avec leur présence et leurs négociations en faveur de la paix, (6) Eumène y consentit et le lendemain ses soldats reprirent le chemin de la Galatie. (7) Les députés se rendirent alors auprès de Pharnace et lui proposèrent d'abord d'accepter une entrevue avec Eumène, (8) leur différend pouvant surtout arriver de cette manière à une solution. La répugnance de Pharnace à cet égard et bientôt son refus formel donnèrent à penser aux Romains que lui-même reconnaissait sa faute et qu'il se défiait de sa cause. (9) Mais comme ils voulaient absolument mettre fin à cette lutte, ils insistèrent jusqu'à ce qu'il eut promis d'envoyer vers le rivage des plénipotentiaires chargés de faire la paix aux conditions qui lui seraient dictées. (10) La conférence ouverte entre les ambassadeurs de Pharnace et ceux des Romains et d'Eumène, ce dernier se montra disposé à tout sacrifier au désir de rétablir enfin la concorde : (11) les agents de Pharnace, au contraire, chicanèrent à propos de tout, revinrent sur ce qu'ils avaient accordé, accrurent sans cesse leurs prétentions, changèrent continuellement de pensée, si bien qu'il fut manifeste que les commissaires perdaient leur peine et que Pharnace n'était pas homme à cesser les hostilités. (12) Le colloque fut donc sans résultat. Lés députés romains sortirent de Pergame, ceux de Pharnace regagnèrent leurs foyers : la guerre continua et Eumène fit de nouveaux préparatifs. (13) Toutefois vivement appelé en ce moment par les Rhodiens, il se rendit au milieu d'eux pour s'occuper d'une expédition contre les Lyciens. [25,6] VI. Après la trêve conclue entre Pharnace, Attale et les autres belligérants, chacun retourna dans ses États. (2) Eumène, qui relevait d'une maladie grave, et qui était alors à Pergame, y apprit d'Attale la conclusion de l'armistice, approuva ce qui avait été fait, et résolut d'envoyer à Rome tous ses frères; (3) il espérait mettre, par leur entremise, un terme à la guerre, et désirait les recommander aux amis et aux hôtes qu'il avait à Rome, en particulier, au sénat en public. (4) Attale et ses compagnons se réjouirent fort de ce dessein et se disposèrent au départ. (5) A leur arrivée à Rome, les jeunes gens qui avaient vécu dans la société des princes pendant les guerres d'Asie leur firent un accueil empressé. (6) Mais le sénat les traita avec encore plus de magnificence. Il leur assigna une demeure, un appareil splendide, et une députation d'honneur se porta au-devant d'eux. (7) Attale, introduit dans la curie, rappela en un long discours la vieille amitié de sa famille pour les Romains, puis il accusa Pharnace et pria les Romains d'aviser à ce qu'il reçût le châtiment qu'il méritait. (8) Les sénateurs répondirent obligeamment qu'ils enverraient bientôt une ambassade, qui de toute façon terminerait cette guerre. Voilà ce qui se passait en Italie. [25,7] VII. Vers le même temps, le roi Ptolémée voulant faire alliance avec les Achéens, leur envoya un ambassadeur qui leur offrit dix galères à cinquante rames et équipées; (2) les Achéens estimèrent qu'un tel présent était digne de leur reconnaissance et l'acceptèrent avec joie. Pour équiper ce nombre de galères, la dépense ne s'élève guère à moins de dix talents. (3) Ils nommèrent ensuite Lycortas, Polybe et Aratus, fils d'Aratus le Sicyonien, qu'ils chargèrent d'aller remercier le roi des armes et de l'argent qu'il avait déjà envoyés, et en même temps de recevoir les dix vaisseaux et de veiller à leur transport. (4) On choisit Lycortas, parce que, stratège au moment où Ptolémée avait renouvelé son alliance, il avait pris hautement parti pour lui : (5) Polybe, bien qu'il n'eût pas l'âge marqué par les lois, parce que c'était son père qui, député auprès de Ptolémée, avait renoué l'alliance de ce prince avec la ligue, et ramené le premier en Achaie les armes et l'argent dont nous avons parlé plus haut; (6) Aratus enfin, à cause des vieilles relations de sa famille avec les rois d'Egypte. (7) Mais cette ambassade ne dépassa pas la frontière, car Ptolémée mourut sur ces entrefaites : il eut pour successeur Ptolémée Philométor. [25,8] VIII. Vers cette époque se trouvait à Lacédémone un certain Chéron, qui l'année précédente avait été envoyé à Rome, homme délié et habile, mais jeune, de naissance obscure et élevé en enfant du peuple; (2) par son audace à entreprendre ce que nul autre n'osait, par ses harangues à la multitude, il l'avait bientôt fascinée. (3) Premièrement il se saisit des terres que les tyrans avaient données aux sœurs, aux femmes et aux enfants des bannis, pour les distribuer aux citoyens les plus infimes, au hasard, pêle-mêle, suivant son bon plaisir. (4) Puis, se servant des richesses publiques comme de son propre bien, il prodigua les revenus de l'État, sans loi, sans décret, sans permission des magistrats. (5) Indignés de cette conduite, quelques citoyens s'empressèrent d'établir des questeurs du trésor public. (6) Mais Chéron, qui avait la conscience de ses malversations, fit tuer par des assassins apostés, pendant le jour, au sortir du bain, Apollonide, le plus considérable des nouveaux questeurs, et qui pouvait le mieux dévoiler ses fraudes. (7) Cette nouvelle portée aux Achéens souleva leur colère et le stratège courut à Sparte, où il appela Chéron en justice pour le meurtre d'Apollonide : Chéron, convaincu de ce crime, fut jeté en prison. (8) Aristène exhorta les autres questeurs à faire une recherche exacte des revenus publics, et à prendre soin que les parents des exilés rentrassent dans les biens dont Chéron les avait récemment dépouillés. [25,9] IX. Aristène et Philopœmen n'eurent ni le même caractère, ni les mêmes principes de gouvernement. (2) Philopœmen semblait né âme et corps pour la guerre ; l'autre pour les affaires civiles, où la parole était nécessaire. Voilà pour le caractère. (3) Ils ne différaient pas moins par leur manière d'administrer. Du moment où Rome s'immisça tout à fait aux choses de la Grèce, à la faveur des guerres contre Antiochus et Philippe, (4) Aristène, dans son gouvernement, fit constamment ce qui était favorable aux Romains, quelquefois même prévint leurs demandes. (5) Il essayait de paraître avoir un grand respect pour les lois, et se couvrait de ces beaux dehors, mais il cédait lorsqu'une loi s'opposait ouvertement aux ordres de Rome. (6) Quant à Philopœmen, toutes les fois que les désirs des Romains étaient conformes aux institutions du pays et aux clauses des traités, il y souscrivait volontiers et sans hésitation. (7) Mais il n'était pas homme à se soumettre, s'ils avaient des prétentions illégales. Il fallait, disait-il, avoir recours d'abord aux raisonnements, et ensuite aux prières. (8) Si les prières étaient inutiles, alors seulement on devait obéir, en attestant les dieux, et exécuter ce qui était imposé. IXa. Aristène défendit ainsi sa politique en présence des Achéens : « Nous ne pouvons pas, disait-il, demeurer dans l'alliance des Romains, en ayant toujours fièrement à la bouche les mots de paix ou de guerre. Si nous sommes en état de résister et de réussir, faisons-le. Philopœmen ose-t-il dire oui ?... (2) S'il ne l'ose pas, pourquoi, soupirant après l'impossible, négligeons-nous ce qui ne l'est pas? Toute politique a deux buts : le beau et l'utile. Tant que l'on peut atteindre au beau, tout gouvernement qui est sage doit y aspirer, sinon se réfugier dans l'utile. (3) Négliger également l'un et l'autre, est le comble de l'imprudence. C'est cependant ce que font ceux qui accueillent les ordres du sénat avec une mauvaise grâce évidente, et ne les exécutent qu'à regret et avec colère. (4) Il faut donc ou montrer que nous pouvons ne pas obéir, ou, si nous n'avons pas la hardiesse de le dire, nous soumettre sans hésitation à tout ce qu'on nous commande. » IXb. Philopœmen répondait qu'il ne fallait pas le croire d'une ignorance assez profonde pour qu'il ne sût point reconnaître la distance de la république romaine à a ligue achéenne, et la supériorité de la première : (2) mais toute puissance étant naturellement portée à peser de plus en plus sur ceux qui lui sont soumis, qu'est-ce qui valait le mieux, d'aider aux progrès des plus forts et de n'y faire aucun obstacle pour subir aussitôt les ordres les plus rigoureux, ou, dans la proportion de ses forces, de lutter jusqu'à l'extrémité (01) ? « Si donc les Romains nous commandent quelque chose qui soit contraire à l'honneur, refusons le en rappelant noblement nos droits ; nous réprimerons par là leur ardeur, et nous adoucirons ce qu'il y aurait de trop amer dans leurs exigences, (3) d'autant plus qu'ils se sont signalés, du moins jusqu'ici, ainsi que tu l'as dit, Aristène, par leur respect pour les serments et les traités, par leur fidélité à l'égard des alliés. (4) Supposons au contraire que, désespérant nous-mêmes de la justice de notre cause, nous allions comme des captifs au-devant de leurs vœux, quelle différence y aura-t-il entre la nation des Achéens et les Siciliens ou les Tyrrhéniens qui, comme tous le savent, sont depuis longtemps esclaves de Rome. (5) Il faut donc convenir que la justice est sans force auprès des Romains, ou, si l'on n'ose l'avouer, user de notre droit, et surtout ne pas nous abandonner, lorsque s'offrent à nous les plus belles chances de succès. (6) Un jour viendra où les Grecs devront obéir, je le sens, ajouta-t-il. Mais devons-nous chercher à voir, ce jour, le plus vite possible ou le plus tard ? Le plus tard, je pense. » (7) Philopœmen disait que sa politique différait donc de celle d'Aristène, en ce que celui-ci mettait tous ses soins, travaillait de toute sa puissance a hâter ce moment fatal, tandis que lui, Philopœmen, il luttait contre celle nécessité autant qu'il était en lui. (8) Il ressortit de cette discussion que la politique de Philopœmen était belle, celle d'Aristène prudente, toutes deux sûres. (9) Malgré les occasions qu'offraient à la ligue et à Rome les guerres de Philippe et d'Antiochus, ils maintinrent cependant l'un et l'autre, à l'égard des Romains, la stricte exécution des traités. (10) Seulement le bruit populaire était qu'Aristène était mieux disposé pour eux que Philopœmen. A cette époque commençaient à se préparer pour la Crète de graves événements, si ce mot « commencer » peut s'appliquer à cette île. La perpétuité des guerres civiles et les excessives rigueurs des habitants entre eux font qu'en Crète le commencement et la fin sont même chose lorsqu'il s'agit de troubles, et que ce qui semblerait ailleurs une exception est dans ce pays habitude.