[0] SUMMIS DESIDERANTES AFFECTIBUS. [1] Nous, Innocent, évêque, domestique des domestiques de Dieu, désirant, avec l'ardeur suprême, comme la sollicitude pastorale l'exige, que la foi catholique en nos jours partout se développe et s'épanouisse autant que possible, et que toute la dépravation hérétique soit rejetée loin des territoires du fidèle, nous déclarons librement et décrétons à nouveau ceci grâce à quoi notre désir pieux peut être accompli, et, toutes les erreurs ayant été extirpées par notre dur travail comme avec la houe d'un travailleur sage, qu'ardeur et dévotion à cette foi peuvent prendre une emprise plus profonde sur les cœurs des fidèles eux-mêmes. [2] Il est récemment venu à nos oreilles, avec grande douleur, que dans quelques régions de l'Allemagne supérieure, aussi bien que dans les provinces, les villes, les territoires, les régions, et les diocèses de Mayence, de Cologne, de Trier, de Salzbourg, et de Brême, que beaucoup de personnes des deux sexes, insouciantes de leur propre salut et abandonnant la foi catholique, abusées elles-mêmes par des incantations, charmes et conjurations, et par d'autres superstitions et sortilèges abominables, offenses, crimes et méfaits, infligent la ruine et fassent périr périr la progéniture des femmes, les petits des animaux, les produits de la terre, les raisins des vignes et les fruits des arbres, aussi bien que des hommes et des femmes, des bétails et des bandes et des troupeaux et des animaux de chaque sorte, des vignes également et des vergers, des prés, des pâturages, des moissons, des grains et d'autres fruits de la terre; qu'ils affligent et torturent avec de grandes douleurs et tourments, internes et externes, ces hommes, femmes, bétail, bandes, troupeaux, et animaux, et gênent les hommes pour l'engendrement et les femmes pour la conception, et empêchent toute consommation de mariage. [3] De plus, ils renient avec des lèvres sacrilèges la foi qu'ils ont reçu dans le baptême saint; et, à l'instigation de l'ennemi de l'humanité, ils ne craignent pas de commettre et perpétrer beaucoup d'autres offenses et crimes abominables, au risque de leurs propres âmes, à l'insulte de la majesté divine et à l'exemple et au scandale pernicieux des multitudes. [4] Et, bien que nos fils aimés Henricus Institoris et Jacobus Sprenger, de l'ordre des prédicateurs de frères, professeurs de la théologie, ont été et sont délégués toujours par nos lettres apostoliques comme inquisiteurs des hérétiques, le premier, dans les régions susmentionnées de l'Allemagne supérieure, y compris les provinces, de villes, de territoires, de diocèses, et d'autres endroits comme mentionnés ci-dessus, et le dernier dans toutes les parties du cours du Rhin, néanmoins un certain nombre du clergé et des laics de ces parties, cherchant à être sages au-dessus de ce qui doit être, parce que dans ladite lettre de députation susmentionnée des provinces, villes, diocèses, territoires et autres endroits, les excès de ces personnes et leur type ne sont pas exprimés nominativement et spécifiquement, ne se font pas faute pour affirmer que ceux-ci ne sont pas du tout inclus dans ladite partie et qu'il est donc illicite pour les susmentionnés inquisiteurs d'exercer leur bureau recherche dans les provinces, villes, diocèses, territoires, et autres places susmentionnés, et qu'ils ne sont donc pas autorisés pour procéder à punition, emprisonnement et correction des personnes susmentionnées en raison des offenses et des crimes mentionnés ci-dessus. [5] C'est ainsi que dans les provinces, les villes, les territoires, les diocèses, et les endroits susmentionnés, de tels offenses et crimes, qui ne sont pas sans dommages évidents aux âmes et au salut éternel, restent impunis. Nous donc, désirant, avec des remèdes adéquats, comme c'est de notre devoir, supprimer tous les empêchements par lesquels, de quelque façon que ce soit, lesdits inquisiteurs seraient gênés dans l'exercice de leur fonction et empêcher ainsi que les menaces de la dépravation hérétique et les excès d'autres sortes ne répandent leur venin en causant la perte d'innocents et voulant prévoir par l'ardeur de la religion, qui nous y pousse particulièrement, qu'il n'arrive que les provinces, les villes, les diocèses, les territoires, et les endroits susmentionnés dans lesdites régions de l'Allemagne supérieure ne puissent autoriser le travail de recherche et d'emprisonnement des inquisiteurs en exécution de leur mandat d'inquisition et qu'ils doivent admettre la correction, l'incarcération et la punition de personnes en raison des excès et crimes mentionnés ci-dessus, nous donnons à connaître et affirmons par notre autorité apostolique, en tout et partout, et comme c'est déjà le cas dans nos lettres précédentes, dans les provinces, cités, diocèses et autres endroits, de façon nominative et spécifique, les personnes et les agissements de cette sorte. [6] {sans traduction française}