[1,26,0] LETTRE XXVI. A FAUSTUS PRÉFET DU PRÉTOIRE THÉODORIC ROI. [1,26,1] (sans traduction) [1,26,2] (sans traduction) [1,27,0] LETTRE XXVII. LE ROI THÉODORIC A SPECIOSUS. [1,27,1] Troubles dans les jeux du cirque. [1,27,2] 1. Si nous modérons en vertu de nos lois le caractère des nations étrangères, si la loi romaine est l'autorité suprême sur tout ce qui est en allié avec l'Italie, combien ne convient-il pas que le siège de cette civilité ait un plus grand respect des lois afin que par l’exemple de leur modération, la beauté de leurs dignités puisse briller plus éminemment. Car où pourra-t-on quérir la modération, si les patrices sont entachés par la violence? 2. Le parti des Verts, qui s’est décidé à venir à ma cour pour demander mon aide coutumière, se plaint d'avoir été agressé violemment par le patrice Théodore et par l’illustre consul Importunus ; et c’est pourquoi l’un des leurs a été tué dans la mêlée. 3. Si c’est avéré, je suis ému par la sauvagerie du fait, que la rage s’arme elle-même et persécute le bon peuple dont l’affection civique doit être entretenue. Mais comme justement la condition des hommes de basse classe requiert l’aide impartiale du souverain, j’ordonne par cet ordre que les illustres personnages nommés ci-dessus, envoient sans retard sous votre responsabilité, des hommes proprement instruits au tribunal des illustres Caelianus et Agapitus. 4. Mais de peur que peut-être le parler populaire offense les gens importants, on doit faire une distinction dans l’arrogance. Il est bon sans doute, de réprimer les outrages faits par les plébéiens aux distingués sénateurs sur leur passage; mais ceux-ci ne doivent pas prendre pour outrages tout ce qui échappe au peuple dans son ivresse. Qui demande des mœurs solennelles dans les spectacles? Ce n'est pas exactement une congrégation de Caton qui se réunit au cirque. 5. Tout le parler d’une foule joyeuse ne doit pas être considéré comme offensant. L’endroit excuse quelques excès. L’acceptation patiente de la liberté d'expression démontre la gloire des princes eux-mêmes. Ceux qui sont portés par un tel enthousiasme doivent répondre à ma question: espèrent-ils voir leurs adversaires silencieux ? Et en plus vous devez vous rappeler que ces cris insultants proviennent généralement du parti vaincu: et, par conséquent vous n’avez pas besoin de vous plaindre de la clameur qui est le résultat d'une victoire que vous avez ardemment désiré. [1,28,0] LETTRE XXVIII. A TOUS LES GOTHS ET ROMAINS, LE ROI THÉODORIC. [1,28,1] Les murs de Rome. [1,28,2] La construction d’une cité où se tient la cour royale est une entreprise méritoire, parce que, de tous temps, il fut glorieux de restaurer les cités antiques, dans lesquelles il faut acquérir aussi bien les ornements de la paix que se prémunir contre les besoins impérieux des guerres. Il est par conséquent opportun que quiconque détenant des pierres jonchant ses champs et qui peuvent être utiles pour les murailles, les donne sans autre délai. Que peut-on alors posséder de mieux, quand ce sera abandonné au profit de cette cité ? En effet qu’y a-t-il de plus agréable que de voir augmenter ce qui sied à l’intérêt public, lorsque pour le profit de tous, on finira par y trouver un avantage pour chacun ? Et en dépit de cela, les garants qui fourniront des prestations bon marché, en récupéreront de grands avantages. La plupart du temps, en effet, ce qu’on donne est récupéré avec un bénéfice plus grand. Et fréquemment l’homme saisira un profit, dont il lui sera nécessaire de faire don en raison de la nature des circonstances. [1,29,0] LETTRE XXIX. A TOUS LES LUCRISTANI SUR L’ISONZO, LE ROI THÉODORIC. [1,29,1] Restitution de terres pour le service postal. [1,29,2] Il ne fait pas de doute que la sauvegarde du service postal appartienne à l’Etat, pour lequel nous donnons des instructions qu’il vaut mieux exécuter avec empressement. Voilà pourquoi, les circonstances aidants, le plus grand soin doit s’appliquer afin que des courses continuelles aient lieu; elles ne doivent ni disparaître à cause d’une diminution honteuse, ni sombrer à cause d’une faiblesse anticipée d’efforts pénibles sans développement, qui de fait doivent être réalisées rapidement. En conséquence, Votre Dévouement, que la présente instruction vous rappelle, fera restituer (à l’Etat) par les possesseurs du moment, certains espaces de terre nécessaires aux relais de poste, espaces précédemment réservés dans ce but pour les échanges (de chevaux); on s’efforcera de léser faiblement ces gens et après leur avoir offert une compensation suffisante. [1,30,0] LETTRE XXX. LE ROI THÉODORIC AU SÉNAT DE LA VILLE DE ROME. [1,30,1] Sur le préjudice causé à la tranquillité publique à cause des rivalités du Cirque. [1,30,2] Pères conscrits, notre âme, ardemment dévouée aux soins de la république, a été souvent émue des querelles populaires, qui, nées de causes si légères, ont des résultats si graves. Nous déplorons que des spectacles, qui sont un plaisir, deviennent la cause de pareils excès; que, foulant aux pieds le respect des lois, on fasse poursuivre sans pitié des personnes inoffensives par des soldats armés, et que des jeux qui devraient faire le plaisir de chacun tournent en conflits déplorables. Nous devons comprimer de pareils abus, de peur que, favorisés par notre indulgence, ils ne grandissent peu à peu. De fait, le rôle d’un prince bienveillant n’est pas tant de punir les délits que de les faire disparaître : de peur qu’ou bien il soit estimé comme dépassant la mesure en demandant des peines lourdes, ou bien en agissant avec modération, on le considère comme un incapable. Nous décrétons donc, par ces présentes, que si le serviteur armé d'un sénateur quelconque a tué un homme libre, ce sénateur livre aux lois le coupable, pour qu'ayant été connu de la cause, il soit donné cours à la justice. Si le maître d'un serviteur coupable d'un tel crime diffère de livrer le coupable, qu'il soit condamné à une amende de dix livres d'or; qu'il le sache bien, aussi, il encourra, chose plus grave, notre indignation et les dangers qui s'ensuivent. Mais, afin qu’une balance égale gère l’honnêteté de tous, et que des sentiments de civilité conviennent aux mœurs rétablies, nous envoyons aussi nos préceptes au peuple ; nous attacherons volontiers un grand plaisir à les voir répandus par vos soins ; cela raccommodera la concorde rompue entre citoyens puisque nos instructions se compensent l’une et l’autre. Nous ne voulons priver personne du plaisir de ces spectacles; mais nous voulons absolument étouffer les germes de toute sédition. Par conséquent, entre votre splendeur et les mœurs viles, prenez de l’espace : évitez les familiers, vecteurs des atteintes au respect, qui s’appuieront sur votre honneur pour vous attribuer ce qu’ils font de répréhensible, et qui, en voulant vous soutenir par leurs actes inconsidérés, chercheront à salir la déférence qui vous est due. En effet, vous à qui la gravité est nécessaire, ne vous lancez pas brutalement contre des paroles ineptes de la populace. Si par hasard on commet un acte méritant châtiment, référez en au Préfet de la ville ; la faute sera ainsi châtiée par la loi, et non pas par un dommage hors norme. Qu’est ce qui différencie en effet le fautif de celui qui veut se venger excessivement ? Contre un citoyen, la vengeance dont on n’a pas à se faire grief est celle qui vient des lois ; et, bien évidemment, on verra triompher celui que le juge déclare vainqueur de façon éclatante. Entre adversaires, comme vous le savez, il n’existait pas auparavant de luttes armées, mais quelque ferveur mise dans l’intention, on se querellait aux poings; de là le nom d’empoignades. Après cela, Belus, d’où vient l’appellation de belliqueux, a sorti en premier un glaive de fer. Dessein affreux, secours cruel, dispute sauvage. Car s’il put tout d’abord aisément vaincre un homme désarmé, cependant il s’est appliqué au crime, et la postérité en a gardé le pouvoir de porter un coup mortel. Ne permettez donc pas à vos serviteurs de faire à vos citoyens ce qui doit être mis en examen, même contre des ennemis. [1,31,0] LETTRE XXXI. LE ROI THEODORIC AU PEUPLE DE ROME. [1,31,1] Edit de Théodoric contre les insultes aux sénateurs, lors des spectacles de pantomimes. [1,31,2] 1. Nous voulons que les spectacles et leurs agréments fournissent la joie aux gens; il ne faut pas créer des mouvements de colère par ce qui a de fait été instauré pour le repos des esprits. En effet, si nous supportons le fardeau de telles dépenses, ce n’est pas pour que votre réunion génère le tumulte de la sédition, mais pour qu’elle devienne un havre de paix. Rejetez les mœurs étrangères. Que la voix de la plèbe soit romaine, celle qui enchante l’oreille. Les cris injurieux n’engendrent pas le plaisir et ne naîtront pas de la joie. En tout cas c’est ce que vous reprochiez aux étrangers. Ne vous ralliez pas favorablement à une vie désordonnée alors que vous la voyez rejetée par d’autres. 2. Et c’est pourquoi nous arrêtons, par publication d’un édit, que quiconque aura eu l’audace d’élever injustement par la voix des injures outrancières sur n’importe quel sénateur, sera entendu par le Préfet de la Ville selon la loi, pour faire l’objet, selon la gravité du cas examiné, d’un jugement promulgué selon le droit. 3. Mais en vérité, afin que tout germe de discorde soit éradiqué, nous conseillons que les pantomimes n’exercent leur art qu’une fois les places prédéterminées ; ce dont le Préfet de la Ville pourra vous instruire selon les instructions reçues. C’est tout ce que vous aurez à accomplir l’esprit conciliant pour la joie de la cité. En effet, il n’est rien que nous ne souhaitions plus, que de vous voir suivre avec application la discipline de vos ancêtres ; afin que vous honoriez sous notre règne, ce que vous avez toujours hérité des anciens comme étant digne d’éloges. 4. Vous êtes accoutumés à remplir l'air de clameurs si mélodieuses, que même les animaux sauvages ne peuvent pas les entendre sans plaisir. Vos voix sont plus douces que celles d'un orgue, et par vous, une telle harmonie de cithare résonne dans la concavité du Théâtre, qu'on peut plutôt croire à des tons bien ordonnés qu'à des clameurs. De tels conflits internes ou une atmosphère enflammée sont-ils donc convenables? Laissez de côté la frénésie, soyez heureux; rejetez la colère, soyez joyeux. En effet, de cette manière, les esprits des autres pourront se calmer, quand la sympathie des vôtres se fera entendre de façon agréable. [1,32,0] LETTRE XXXII. A L’ILLUSTRE AGAPET, PRÉFET DE LA VILLE, LE ROI THÉODORIC. [1,32,1] (sans traduction) [1,32,2] (tiré de Valérie Fauvinet-Ranson, Decor civitatis, decor Italiae, 2006) Il convient au responsable d'une ville exceptionnelle d’être le gardien de la paix ; car de qui mieux espérer de la modération que de celui auquel Rome a pu être confiée? Celle-ci, en effet, mère de tous les honneurs, se réjouit d’être gouvernée par des hommes de mérite. Voilà pourquoi tu dois mettre tes sentiments à la hauteur de ta charge pour qu'on croit que tu as acquis par ta valeur ce que tu as obtenu de nos bienfaits. C'est donc à toi de prendre des mesures pour qu'il ne survienne dans ces spectacles aucun motif de trouble et de tumulte; la tranquillité du peuple fera ton éloge. Que soit réfrénée l’habitude d’insulter sans que disparaisse, au détriment de la liberté, une honnête licence, et sans que la discipline ne fasse défaut aux mœurs. De même que nous en avons par nos sentences instruit l’Ordre Magnifique, de même que nous avons décrété qu’en soit avertie la plèbe, nous ordonnons que Ta Grandeur aussi observe la règle suivante : si un outrage est infligé par quelqu'un à un sénateur, que ce bavardage impertinent soit sur le champ châtié par la sévérité des lois ; si à l’inverse un sénateur oublieux du respect des citoyens a criminellement attenté à un homme libre en le faisant assassiner, qu’aussitôt après remise du rapport, il soit condamné et reçoive l’amende de Notre Eternité. Que tous se souviennent ainsi de séparer prédilections du spectacle et partis, afin que règne la concorde dans la patrie, et qu’ils se souviennent que les luttes des jeux ne leur sont pas offertes pour qu'ils bouillonnent ensuite d'une colère hostile. Mais de peur que puisse de nouveau se produire, par la suite, un déchaînement de rivalités, qu’on fasse entrer du centre Helladius; il procurera du plaisir au peuple et percevra un traitement mensuel égal à celui des autres pantomimes des partis. Quant à ce qui excite entre eux de fréquentes émeutes, nous fixons par le présent commandement qu’aux admirateurs d’Helladius, auquel nous avons recommandé de danser en venant du centre, soit donnée libre faculté de le regarder, là où ils auront choisi, sans prédilection pour aucun des deux partis. Mais si leur volonté incertaine les entraîne à applaudir une couleur déterminée, que le peuple ait, au cirque comme au théâtre, ses prédilections en fonction du parti qu'il choisit, de telle sorte que celui qui aura contrevenu soit jugé pour avoir lui-même recherché une discorde interdite. [1,33,0] LETTRE XXXIII. A AGAPITUS, L’ILLUSTRE PRÉFET DE LA VILLE, LE ROI THÉODORIC. [1,33,1] Dispositions pour les pantomimes. [1,33,2] Une disposition recommandée une fois par Notre Sérénité ne peut être défaillante ni changer au gré d’une quelconque occasion friponne si elle a été prise de manière prudente. Il y a quelque temps, de fait, nous avons arrêté le principe donné aux illustres Albinus et Albienus de choisir le pantomime du parti des Verts, qui conviendrait à des spectacles de premier ordre. Ils nous ont rapporté l’avoir fait. Et c’est pourquoi aujourd’hui, nous décidons par la présente, que vous concédiez comme à l’accoutumé une allocation mensuelle au parti des Verts, sans diminution, à celui désigné par les magnifiques personnes désignées ci-dessus ; et ce afin que l’instauration de notre précaution pour supprimer les troubles ne soit pas une occasion pour la sédition mais pour la quiétude. [1,34,0] LETTRE XXXIV. A FAUSTUS, PRÉFET DU PRÉTOIRE, LE ROI THÉODORIC. [1,34,1] Seul l'excédent de maïs est destiné à être exporté. [1,34,2] L'abondance des blés doit d'abord profiter à la province où ils ont mûri; car il est juste que la fécondité du sol profite aux habitants plutôt qu'aux marchands étrangers dont la cupidité l'épuise. Cependant on doit vendre ce qu'on a de trop; ne songeons aux besoins de l'étranger qu'après avoir satisfait aux nôtres. Que ta magnificence fasse donc prévenir les gardes-côtes, en chaque localité, de n'avoir à laisser sortir aucun navire étranger surchargé de céréales avant que les achats publics aient été assurés. [1,35,0] LETTRE XXXV. LE ROI THEODORIC A FAUSTUS, PREFET DU PRETOIRE. [1,35,1] Retard dans l’approvisionnement; digression plaisante sur le retard dû aux poissons. [1,35,2] 1. Cette saison extrêmement sèche ayant ruiné les espoirs de notre abondance, une trop grande chaleur ayant endurci les entrailles de la terre rejetant ainsi une maigre récolte, il est plus que jamais nécessaire que le produit soit amené rapidement à ceux qui sont accoutumés à attendre l’abondance. 2. Nous sommes fort émus d'apprendre que les provisions de blé que votre chancelier avait coutume de nous dépêcher en été des rivages de Calabre et d'Apulie ne sont point arrivées alors que voici venir l'automne. Quand le soleil revenant sur lui-même parcourt le signe austral et change l'ordre de la nature, la mer devient orageuse, et c'est du nombre des pluies que certains mois ont pris leur nom. Que signifie ce retard? pourquoi de rapides navires ne sont-ils pas arrivés à destination par un si beau temps? Le groupe d’étoiles lumineuses de l’occident n’incite-t-il pas à déployer joyeusement les voiles ? La confiance en un air serein ne peut-il pas rapidement écarter les craintes votives ? 3. Est-ce qu'au souffle de l'Auster, alors qu'il faut plier la voile, et favorisée par la lenteur des rames, l'échénéide a mordu les flancs du navire et interrompu sa marche sur les ondes liquides. Ou la conque des Indes dotée d’un pouvoir analogue a-t-elle figée vos quilles avec ses lèvres? On dit que ces créatures ralentissent plus par leur contact que les tumultueux éléments qui peuvent propulser en avant. Alors la voile s'enfle, mais le vaisseau reste immobile; c'en est fait de la course rapide, vent en poupe sous le ciel riant; nous voici ancrés sans ancres, amarré sans câbles, et ces petites bêtes résistent à un point tel qu'elles empêchent des aides favorables (à la navigation). Par conséquent, quand la vague nécessaire veut hâter la course du navire, il semble figé sur la surface de la mer, et dans une attitude merveilleuse, le navire flottant se tient immobile, alors que l'onde est emportée par des courants innombrables. 4. Mais pour en finir avec la nature des poissons, peut-être les matelots des susdits navires ont-ils été endormis par la torpille, leur main droite attaquée est-elle figée — même via la lance par laquelle la torpille est elle-même blessée — et, bien que faisant toujours partie du corps humain, devient-elle engourdie et insensible. Je pense que de tels malheurs doivent se produire pour des hommes incapables de se déplacer. Mais échénéide, torpilles, conques marines, autant de fables ridicules! C'est de la mauvaise volonté de ces gens-là que vient le retard. En effet, avec une ingéniosité perverse, ils se créent des retards, parce qu'ils semblent avoir rencontré une série d’infortunes. Que Ta Magnitude, à laquelle incombent spécialement de pareils soins, ait promptement raison de leur paresse. Que la négligence de tes subordonnés ne concoure pas avec la mauvaise saison pour produire la famine, de peur que cette dernière qui s’ensuivra, ne soit l'enfant de leur négligence plutôt que celui de la stérilité de la terre. [1,36,0] LETTRE XXXVI. A THERIOLUS, SÉNATEUR, THÉODORIC ROI. [1,36,1] (sans traduction) [1,36,2] (sans traduction)