[1,11,0] LETTRE XI. A SERVATUS, DUC DES RHÉTIES, LE ROI THEODORIC. [1,11,1] Violences des Bréons. [1,11,2] Il convient se montrer dans ses mœurs tel que le suppose l’honneur dont vous avez le titre et ne souffrir aucune violence dans la province où vous présidez ; mais forcer un chacun à la justice qui fait fleurir notre empire. C’est pourquoi, ému par la supplique de Maniarius, nous t’adressons ces présentes paroles, en effet tu apprendras que les Bréons enlèvent déraisonnablement les droits de propriété, qu’accoutumés aux factions militaires, et se confiant dans les armes qu'ils portent, ils oppriment la civilité et dédaignent d'obéir à la justice, parce qu'ils sont sans cesse occupés de la guerre, tant il est difficile que ceux qui combattent habituellement gardent de la modération dans leurs mœurs. Mais c'est à vous à dompter toute insolence qui peut naître de la confiance que les Bréons ont dans leur courage, et à faire restituer sans délai les esclaves que réclame Maniarius, de peur que les délais qu'il éprouverait ne lui rendissent odieuses les victoires des Bréons. [1,12,0] A EUGENITUS, THÉODORIC ROI. [1,12,1] (sans traduction) [1,12,2] (sans traduction) [1,13,0] AU SÉNAT DE ROME, THÉODORIC ROI. [1,13,1] (sans traduction) [1,13,2] (sans traduction) [1,14,0] LETTRE XIV. AU PRÉFET DU PRÉTOIRE FAUSTUS, LE ROI THÉODORIC. [1,14,1] A propos d'impôts à payer. [1,14,2] J’accorde avec facilité et en toutes les manières les faveurs et les grâces lorsque la demande en est juste et je croirais manquer à la civilité du monde si je me rendais difficile à concéder ce dont l’usage peut causer plus d’utilité que de dommage. Et voilà pourquoi Ta Haute Magnificence fera percevoir chaque année dans le montant de l’impôt (global) ce que les habitants de Cathalia versaient au titre des tiers, et que dorénavant les suppliants ne seront plus importunés à ce sujet. Quelle importance peut bien avoir en effet le nom sous lequel le possesseur paie son impôt, du moment qu’il règle sans diminution ce qu’il doit ? Ainsi, nous nous débarrasserons du nom de Tertiarum et nous écarterons de Notre Mansuétude les sollicitations importunes. [1,15,0] A FESTUS, THÉODORIC ROI. [1,15,1] (sans traduction) [1,15,2] (sans traduction) [1,16,0] LETTRE XVI. LE ROI THÉODORIC A JULIEN, COMTE DU PATRIMOINE. [1,16,1] Exemptions de taxes. Incursions hostiles. [1,16,2] Tout ce que nous remettons par un mouvement de compassion et d’humanité tourne encore plus à notre profit. Car les richesses du Prince augmentent à mesure qu’il soulage ses sujets et il est trop payé du peu d’attachement qu’il marque pour ces trésors périssables par ceux qu’il s’amasse dans l’estime des hommes. C’est par là que provient la bienveillance innée de notre coutume, qui détient le pouvoir tout en supportant de sa main le prix de l’accablement ; afin que le bienfait de notre piété se fasse sentir à ceux dont une calamité a ruiné leur fortune. Les conductores des Pouilles se sont présentés à nous en pleurant que leurs cultures avaient été brûlées par des envahisseurs hostiles, prétendant qu’ils ne pourraient fournir intégralement leur tribut, eux dont les profits du commerce sont ainsi diminués. En considérant tout cela de notre bonté naturelle, nous décidons ne pouvoir les accuser de repos et nous estimons devoir soulager leur manque à gagner. En effet, nous voulons défalquer leurs prestations déterminées, dont il est certain que nos sujets bénéficieront à bon compte. Voilà pourquoi, nous ordonnons à Ta Sublimité d’enquêter sur cette affaire avec diligence, afin que tu puisses déduire lors de la prochaine indiction ce qui semblera être la bonne proportion de ces pertes du montant qui nous est dû, sans que soit détournée par une quelconque négligence, ce qui plaît toujours à notre effort de prévoyance. Veille cependant à ce que notre chiffre d'affaires ne subisse pas de pertes inutiles, car même touché par les pertes des suppliants, nous devons d'autre part partager leurs bénéfices. [1,17,0] LETTRE XVII. A TOUS LES GOTHS ET ROMAINS HABITANTS DE DERTONA, LE ROI THÉODORIC. [1,17,1] Fortification du camp proche de Dertona. [1,17,2] Prenant en considération le bien public, dont nous sommes continuellement préoccupés, nous vous engageons à fortifier votre camp tandis que les loisirs de la paix vous le permettent; les fortifications n'en sont que meilleures quand on a mis du temps à les faire en y travaillant un peu chaque jour. Le péril éclate à l'improviste, et c'est un mauvais moment pour mettre en bon état les travaux de défense, quand déjà on n'est plus en sûreté derrière. Ajoutez que, quand le soldat a l'esprit préoccupé d'autres soins que de celui de combattre, il combat moins bien. C'est avec raison que nos pères disaient qu'il fallait expédier ces choses-là. (---) N'est-ce pas quelque chose d'être bien installé dans ses propres lares, tandis que l'ennemi est logé à la guerre comme à la guerre, cum durissimas mansiones hostis cogitur sustinere? Qu'il reçoive la pluie tandis que vos toits vous en défendront; qu'il succombe aux privations, tandis qu'une abondante nourriture refera vos forces. Arrangés de cette façon, vous serez vainqueurs d'avance. Il est constaté qu'au moment de la bataille un homme courageux ne se laisse distraire par rien du soin de combattre. Qu'arrivera-t-il donc s'il doit alors s'occuper des fortifications ou des provisions de bouche ? [1,18,0] LETTRE XVIII. AUX COMTES DOMITIEN ET WILIA, LE ROI THÉODORIC. [1,18,1] A propos de restitution de territoires. [1,18,2] Il importe que ceux qui ont assumé la charge de rendre la justice aux peuples, chérissent et observent eux-mêmes la justice ; car aucune faute n'est permise à celui qui est commis pour soumettre les autres aux règles de l'équité. Il ne faut point que le mauvais exemple vienne de celui qui est choisi pour une mission respectable. Et voilà pourquoi nous prenons la peine de répondre à vos questions afin que vous ne puissiez ni errer dans le doute, ni vouloir transgresser (ce qui ne doit pas se faire). Avec l'aide de Dieu, nous avons traversé les eaux du fleuve (Isonzo), théâtre de notre premier royaume d'Italie ; si alors un usurpateur barbare a occupé les territoires d'un Romain, sans délégation légale de terre bénéficiale venant d’un fonctionnaire affecté à cette tâche, il devra maintenant les restituer sur le champ à leur ancien propriétaire. Si, cependant, l’occupation est antérieure, nous ordonnons que la querelle prenne fin s’il y a prescription trentenaire et que l’usurpateur soit laissé en paix. Nous voulons, en effet, que notre justice traite ces affaires que nous devons condamner comme des actes d’expropriation survenus pendant notre règne. En effet, il ne reste pas de place pour l’accusation, quand l'obscurité a déjà envahie de nombreuses années. De même celui qui vient de frapper son frère, sans le tuer sera déclaré coupable selon la loi commune et seul le parricide pourra surpasser un tel accident tragique ; néanmoins, Notre Humanité qui nous pousse à être bienveillante même pour les criminels, décrète par la présente, qu’un tel homme sera envoyé aux fins fonds de sa province. Car, en fait, ceux qui détestent la société de leurs proches, ne méritent pas de vivre avec leurs concitoyens, car la pureté d’un corps blanc ne doit pas être entachée de points noirs. [1,19,0] LETTRE XIX. AUX HOMMES ILLUSTRES, SATURNINUS ET VERBUSIUS, LE ROI THÉODORIC. [1,19,1] A propos de revenus à règler. [1,19,2] Notre intention n'est pas de souffrir que les revenus publics soient arriérés, en souffrant que les contribuables reculent le paiement du tribut, et nous aurons d'autant plus de fermeté à maintenir l'ancien usage, que nous n'avons jamais demandé que ce qui nous appartenait et se trouvait échu. (---) C’est pourquoi nous vous enjoignons qu'après avoir pris les informations convenables des Citoyens d'Adria, vous contraigniez incessamment ceux des Ostrogoths qui sont en demeure à payer tout ce qu'ils doivent encore au Fisc, afin qu'ils ne soient pas réduits à prendre un jour sur leur subsistance la plus nécessaire de quoi faire un paiement, dont ils sont également en obligation et en état de s'acquitter. Si par obstination, quelqu'un d'eux diffère de se conformer à nos ordres qu'outre sa taxe, il paye encore une amende, pour avoir attendu les contraintes.