[2,0] LIVRE SECOND. [2,1] Faire naître dans un corps donné une ou plusieurs propriétés nouvelles et l'en revêtir, c'est l'office et le but de l'industrie humaine. Découvrir d'une propriété donnée la forme ou la différence vraie, ou la nature naturante, ou la source d'émanation (ce sont là les termes qui indiquent le mieux ce que nous vouIons désigner), c'est l'office et le but de la science humaine. A ce double but essentiel est subordonné un double but secondaire; au premier, la transformation des corps les uns dans les autres, dans les limites du possible; au second, la découverte pour toute génération et tout mouvement, du progrès latent, effectué par un agent manifeste et une matière manifeste, jusqu'à l'achèvement de la nouvelle forme; et aussi la découverte de la constitution cachée des corps en eux-mémes, et abstraction faite de leurs mouvements. [2,2] L'extrême imperfection de la science, telle qu'elle existe aujourd'hui, est manifestée même par les idées vulgaires répandues sur son objet. On dit avec raison que connaître véritablement, c'est connaître par les causes. On établit encore assez bien qu'il y a quatre espèces de causes : la matière, la forme, la cause efficiente et la finale. Mais tant s'en faut que la cause finale serve aux sciences, qu'elle les corrompt plutôt, à moins que l'on n'étudie les actions de l'homme. La découverte de la forme est tenue pour impossible. Quant aux causes efficiente et matérielle, telles qu'on les recherche et qu'on les reçoit, le plus reculées possible et sans le progrès latent vers la forme, rien de plus superficiel et qui ait moins de rapport avec une science véritable et féconde. Nous n'oublions pas que plus haut nous avons noté et corrigé l'erreur de l'esprit humain, par laquelle il attribue aux.formes tout ce qu'il y a de plus important dans l'essence. Quoique dans la nature il n'existe véritablement rien que des corps individuels, accomplissant de purs actes individuels d'après une loi; dans la science, cependant, c'est cette loi même, c'est la recherche, la découverte et l'explication de cette loi, qui est le fondement tant de la connaissance que de la pratique. C'est cette loi et ses paragraphes que nous comprenons sous le nom de formes, conservant ainsi une expression généralement répandue et familière à l'esprit. [2,3] Connaître la cause d'une certaine propriété, comme de la blancheur ou de la chaleur, dans de certains sujets seulement, c'est avoir une science imparfaite. Ne pouvoir produire un effet que sur certaines matières seulement, parmi celles qui en sont susceptibles, c'est avoir une puissance également imparfaite. Connaître les causes efficiente et matérielle seulement, lesquelles causes sont mobiles et fuyantes, et comme les véhicules de la forme que les corps doivent revêtir, c'est pouvoir parvenir à de nouvelles inventions dans une matière semblable jusqu'à un certain point et préparée, mais non pas reculer les bornes de la science et de l'industrie, qui ont des fondements plus profonds. Mais connaître les formes, c'est avoir saisi l'unité de nature au milieu des matières les plus dissemblables, et, par conséquent, pouvoir découvrir et produire des phénomènes et des opérations inconnues jusqu'ici, et telles que ni les vicissitudes de la nature, ni la pratique de l'expérience, ni le hasard lui-même ne leur eussent jamais donné le jour, et que l'esprit humain n'y eût jamais songé. Ainsi donc, de la découverte des formes résulte une théorie vraie et une pratique large. [2,4] Quoique la double voie qui conduit l'homme à la puissance et à la science soit intimement unie et n'en forme en quelque façon qu'une seule, cependant, à cause de cette coutume aussi pernicieuse qu'invétérée de se tenir dans les abstractions, il est plus sûr de donner pour fondement aux sciences les faits constants de leur partie active, et d'assujettir la théorie à la pratique, qui en doit être la régulatrice. C'est pourquoi il faut voir quel précepte, quelle direction on peut surtout désirer pour produire et faire naître sur un corps donné quelque propriété nouvelle, et l'expliquer en termes simples et le plus clairement possible. Par exemple, si l'on veut donner à l'argent la couleur de l'or, ou un poids plus considérable (en se conformant aux lois de la matière), ou la transparence à quelque pierre non diaphane, ou la ténacité au verre, ou la végétation à quelque corps non végétal, il faut voir, disons-nous, quel précepte et quelle direction on désirerait surtout recevoir. Et d'abord, l'on souhaitera, sans nul doute, recevoir une indication qui ne rende pas les efforts vains et l'expérience décevante. En second lieu, on souhaitera un précepte qui n'astreigne pas à certains moyens fixes et à certains modes d'opération particuliers. Car il se pourrait faire que l'on dût renoncer à l'entreprise, n'ayant ni la faculté ni la commodité de recueillir et d'employer de tels moyens. Que s'il existe d'autres moyens et d'autres modes (en dehors de ceux prescrits) de faire naître une telle propriété, peut-être seront-ils de ceux qui se trouvent au pouvoir de l'opérateur; et cependant renfermé dans les étroites limites du précepte, il ne pourra les mettre en oeuvre, ni arriver à terme. En troisième lieu, on souhaitera de se voir indiquer quelque opération ou fait moins difficile à produire que la modification cherchée et plus rapprochée de la pratique. Ainsi donc, on peut déclarer qu'un précepte vrai et parfait pour la pratique doit être certain, large et commode, c'est-à-dire nous mener par degrés à l'opération dernière. Ce qui revient absolument à la découverte de la forme véritable; car la forme d'une certaine propriété est telle que, supposé que cette forme existe, la propriété donnée la suit infailliblement. Elle est partout où est cette propriété, elle en est toujours le signe certain, ou bien elle est toujours certainement manifestée par elle. Cette forme en même temps est telle, que la supprimer c'est détruire infailliblement la propriété donnée. Partout où cette propriété n'est pas, la forme manque; son absence est une négation certaine de la propriété, à laquelle elle est invariablement et uniquement attachée. Enfin la forme vraie est telle, qu'elle tire la propriété donnée d'un certain fonds d'essence, commun à plusieurs natures, et qui est, comme on le dit, plus familier à la nature que cette forme même. C'est pourquoi, l'on doit déclarer que l'axiome ou le précepte vrai et parfait pour la théorie, est qu'il faut trouver une nature conversible avec la nature proposée, et qui soit elle-méme la limitation d'une nature plus répandue, et constituant un véritable genre. Ces deux préceptes, pour la pratique et la théorie, sont une seule et même chose; car ce qui est le plus utile dans la pratique, est en même temps le plus vrai dans la science. [2,5] Le précepte ou l'axiome pour la transformation des corps est d'une double espèce. Il faut d'abord considérer le corps comme la réunion et l'agrégat de diverses natures simples; ainsi l'or réunit ces propriétés, d'être jaune, d'être pesant, d'avoir tel poids, d'être malléable, ductile dans telles proportions, de ne pas se volatiliser, de ne rien perdre de sa quantité dans le feu, de se liquéfier d'une telle manière, de se diviser et de se rompre de telle façon, et ainsi de toutes les autres propriétés qui se réunissent dans l'or. Un tel précepte apprend donc à produire la substance cherchée, par les formes des natures simples. Car celui qui connaît les formes et les modes de la production du jaune, de la pesanteur, de la ductilité, de la fixité, de la fluidité, de la frangibilité, et des autres-propriétés, dans leurs diverses proportions et - conditions, travaillera à les réunir toutes dans un certain corps qui se trouvera ainsi transformé en or. Ce mode d'opération revient au mode principal que nous avons exposé. Car c'est par le même procédé qu'on produit une propriété simple, ou qu'on en produit plusieurs; si ce n'est toutefois qu'on éprouve plus d'embarras et qu'on est plus gêné, lorsqu'il est question de plusieurs, à cause de la difficulté de rassembler tant de propriétés qui ne se réunissent pas facilement, si ce n'est par les voies ordinaires, et en quelque façon battues, de la nature. En tout cas, nous devons dire que ce mode d'opérer, qui considère les propriétés simples, quoique dans un corps concret, a pour fondement ce qui dans la nature est constant, éternel, universel, et ouvre à la puissance de l'homme un champ si vaste, qu'au point où en sont les choses, la pensée peut à peine le mesurer et-le comprendre. La seconde espèce de précepte, qui dépend de la découverte du progrès latent, ne procède pas par les propriétés simples, mais par les corps concrets, tels qu'on les trouve d'ordinaire dans la nature, par exemple : lorsqu'on recherche par quel développement, de quelle manière et par quel progrès l'or, ou tout autre métal ou pierre, est produit et vient de ses premiers rudiments à l'état de minerai parfait ; ou par quel progrès les végétaux se développent depuis le premier assemblage des sucs dans la terre, ou depuis l'état de semence, jusqu'à la parfaite formation de la plante, à travers toute cette diverse succession de mouvements, et ce travail varié et continuel de la nature; ou encore, lorsqu'on recherche la loi de la génération des animaux, depuis la conception jusqu'à l'enfantement ; et ainsi de tous les autres développements corporels. - Cependant ce genre de recherches ne s'applique pas seulement aux générations des corps, mais encore aux autres mouvements et générations de la nature; par exemple, lorsqu'on étudie toute la série et les actions successives de l'alimentation, depuis la réception de l'aliment jusqu'à l'assimilation parfaite; ou le mouvement volontaire des animaux depuis la première impression de l'imagination et la série des efforts intérieurs, jusqu'aux flexions et aux mouvements des membres ; ou lorsqu'on cherche à expliquer le mouvement de la langue, des lèvres et des autres instruments de la voix , jusqu'à l'émission des sons articulés. Toutes ces études ont aussi pour objets des propriétés rassemblées; combinées et organisées dans leur réunion ; mais elles s'appliquent plutôt à ce qu'on pourrait nommer des coutumes de la nature particulières et spécialès, qu'aux lois fondamentales et communes qui constituent les formes. Cependant il faut avouer que ce second procédé paraît plus prompt, plus:facile à manier, et donne plus d'espérances que le premier. Mais la partie de la pratique qui correspond à cette partie de la théorie conduit l'opération, des manières d'être et des faits qui. se rencontrent ordinairement dans la nature, à quelques autres qui les touchent immédiatement ou qui n'en sont pas fort éloignés ; mais les opérations les plus importantes et véritablement fondamentales sur la nature, dépendent, des premiers axiomes. Bien plus, là où il n'est pas donné à l'homme d'opérer, mais seulement de connaître, comme dans les phénomènes célestes (car il n'est point donné à l'homme d'opérer sur les corps célestes, de les changer ou de les transformes), la recherche du fait, lui-même ou de la réalité ne se rapporte pas moins que la connaissance des causes et de leur concours à ces axiomes premiers et universels sur les natures simples, comme, par exemple, sur la nature de la rotation spontanée, de l'attraction ou de la vertu magnétique, et de plusieurs autres phénomènes qui sont plus universels que les phénomènes célestes. Car on ne peut espérer résoudre la question de savoir si, dans le mouvement diurne, c'est réellement la terre ou le ciel qui tourne, si l'on n'a compris auparavant la nature de la rotation spontanée. [2,6] Le progrès latent, dont nous parlons, est une chose que les esprits des hommes (assiégés comme ils le sont maintenant) ne peuvent facilement concevoir. Car nous n'entendons pas par là certaines mesures, ou des signes, ou des échelles de progrès visibles dans les corps, mais bien un progrès continu, qui échappe presque entièrement aux sens. Par exemple, à propos de toute génération et transformation des corps, il faut rechercher ce qui se perd et s'envole, ce qui demeure, ce qui survient, ce qui se dilate et ce qui se contracte; ce qui s'unit ou se sépare; ce qui se poursuit ou se rompt; ce qui donne ou arrête l'impulsion; ce qui l'emporte et ce qui succombe; et ainsi du reste. Mais ce n'est pas seulement dans la génération ou la transformation des corps qu'il faut faire ce travail; dans tous les autres mouvements et altérations, on doit rechercher ce qui précède et ce qui suit; ce qui est le plus vite et ce qui est le plus lent; ce qui donne le mouvement, ce qui le règle, et ainsi du reste. Mais toutes ces choses sont maintenant inconnues et étrangères aux sciences, où semble régner un esprit aussi lourd qu'inhabile. Mais comme toute action naturelle s'accomplit par des transitions infiniment petites ou du moins beaucop trop petites pour frapper les sens, personne ne peut espérer gouverner ou changer la nature, s'il n'a saisi et remarqué par des procédés convenables toutes ces opérations. [2,7] La recherche et la découverte de la constitution cachée des corps est chose tout aussi nouvelle que la découverte du progrès latent et de la forme. Nous sommes demeurés jusqu'ici dans le vestibule de la nature, sans songer à pénétrer dans son intérieur. Mais il est impossible de revêtir un corps d'une propriété nouvelle, ou de le transformer heureusement et exactement en un autre corps, si l'on n'a une juste connaissance du corps à altérer ou transformer. Car on fera des tentatives vaines ou au moins difficiles et erronées, et mal appropriées à la nature. du corps sur lequel on opérera. C'est pourquoi, il nous faut aussi ouvrir et munir une route pour arriver à ce dernier but. Les travaux accomplis dans l'anatomie des corps organisés, comme sont ceux de l'homme et des animaux, paraissent fort bons et très utiles, et c'est là une habile étude qui interroge bien la nature; mais ce genre d'anatomie a un objet très visible, que les sens saisissent facilement, et ne sort pas du cercle des corps organisés. C'est là quelque chose de facile et de vulgaire, au prix de l'anatomie vraie de la constitution cachée dans les corps qui passent pour similaires; surtout dans les substances d'un genre déterminé : comme le fer, la pierre, et dans leurs parties ou dans les parties similaires de la plante, de l'animal : comme les racines, les feuilles, les fleurs, la chair, le sang, les os, etc. L'industrie humaine n'a pas été jusqu'ici entièrement étrangère à ce genre de recherches; c'est à quoi tend la séparation des corps similaires dans les distillations et les autres modes de solutions dont le but est de faire apparaître la diversité des éléments composants par la congrégation des parties homogènes. Ce sont là des opérations en usage, et qui tendent au but que nous indiquons; quoique souvent elles trompent l'esprit, parce que l'on attribue à la séparation plusieurs éléments ou propriétés, comme ayant auparavant fait partie du composé, tandis qu'en réalité c'est le feu et la chaleur, ou les autres modes de décomposition qui les ont produits et ajoutés. Mais ce n'est encore là qu'une faible partie de l'oeuvre pour la découverte de la constitution vraie dans le composé; laquelle constitution est chose bien plus délicate et difficile à saisir, et que le feu détruit, plutôt qu'il ne la découvre et ne la met au jour. Ainsi donc il faut faire l'analyse et la séparation des corps, non par le feu, mais par la raison et l'induction vraie, reposant sur des expériences, et par la comparaison avec les autres corps, et la réduction aux propriétés simples, et à leurs formes, qui se réunissent et se mêlent dans le composé; et abandonner Vulcain pour Minerve, si l'on a le dessein de mettre en lumière la texture et la constitution vraie des corps, d'où dépend dans les choses toute propriété et vertu occulte, et, comme on dit, spécifique, et d'où l'on tire la loi de toute altération et transformation puissante. Par exemple, il faut rechercher dans toute espèce de corps, quelle est la partie volatile et l'essence tangible; et si cette partie volatile est considérable et gonflée, ou maigre et réduite, légère ou épaisse; si elle tient plus de la nature de l'air ou du feu; si elle est active ou paresseuse, faible ou robuste, en progrès ou en retour, rompue ou suivie, en harmonie ou en lutte avec les substances externes et ambiantes, etc.; et pareillement étudier l'essence tangible, qui ne comporte pas moins de différences que la partie volatile, ses poils et fibres, et sa texture si variée; et encore la disposition de la partie volatile dans la masse du corps, les pores, conduits, veines et cellules et les rudiments du corps organique. Mais ici même, et dans toute la recherche de la constitution cachée, la lumière vraie et pure vient des premières lois fondamentales, et certes, elle suffit pour dissiper tout embarras et toute ombre. [2,8] Il ne faut pas cependant en venir jusqu'à l'atome, qui présuppose le vide et une matière non fluide, deux choses fausses; mais jusqu'aux particules vraies, telles qu'on peut les découvrir. Et l'on ne doit point croire qu'il y ait là des embarras inextricables, mais, au contraire, plus on poursuivra la recherche des propriétés simples, plus il y aura de lumière dans la connaissance, parce que l'esprit aùra quitté le multiple pour le simple, l'incommensurable pour le commensurable, l'indéterminé pour le calculable, l'indéfini et le vague, pour le déterminé et le défini, comme il arrive pour les éléments des lettres et les tons des accords. Les recherches naturelles aboutissent à une connaissance parfaite, quand les mathématiques viennent compléter et terminer les travaux de la physique. Que personne non plus ne s'effraye ni de la multiplicité ni des fractions; car dans tout ce qui est soumis au calcul, il est aussi facile de concevoir ou de poser un millier qu'une unité, ou un millième qu'un entier. [2,9] Des deux espèces d'axiomes qui ont été établis plus haut, on tire la véritable division de la philosophie et des sciences, en appropriant à notre sens les termes reçus, qui ont le plus de rapport avec les choses à nommer. La recherche des formes qui sont (en raison du moins, et conformément à leur loi) éternelles et immobiles, constituera la métaphysique; la recherche de la cause efficiente, de la matière, du progrès latent, et de la constitution cachée (toutes choses qui ont rapport au cours ordinaire et commun de la nature, et non à ses lois fondamentales et éternélles), constituera la physique; à ces deux sciences théoriques seront subordonnées deux sciences pratiques : à la physique, la mécanique; à la métaphysique, la magie, conçue dans un sens raisonnable, et ainsi nommée à cause du champ immense qu'elle ouvrira et du grand empire qu'elle doit donner à l'homme sur la nature. [2,10] Le but de la science-étant ainsi fixé, il nous faut en expliquer les préceptes avec ordre et méthode. Les préceptes, pour l'interprétation de la nature, se divisent en deux classes : les premiers enseignent à tirer et à faire sortir de l'expérience les lois générales ; les seconds, à dériver et à conclure des lois générales de nouvelles expériences. La première classe se divise en trois parties, relatives aux secours à donner, les uns aux sens, les autres à la mémoire; et les troisièmes à l'intelligence ou raison. En effet, il faut d'abord recueillir une histoire naturelle et expérimentale suffisante et exacte; ce qui est le fondement de toute la science, et il ne faut point feindre et imaginer, mais découvrir ce que fait et admet la nature. L'histoire naturelle et expérimentale est si vaste et si variée qu'elle confondrait et disperserait l'intelligence, si l'on ne la fixait et la distribuait dans un ordre convenable. Il faut donc former des tables et des enchaînements de faits, distribués d'une telle façon et dans un tel ordre que l'intelligence puisse opérer sur eux. Mais malgré de tels secours, l'esprit, abandonné à lui-même et à ses libres mouvements, est impuissant et inhabile à découvrir les lois générales; il faut le régler et lui donner des secours. C'est pourquoi, en troisième lieu, il faut employer une induction légitime et vraie, qui est elle-même la clef de l'interprétation. C'est par cette dernière partie que nous commencerons; nous reviendrons ensuite aux précédentes.