LECTURE : Francis BACON (1561 - 1626) : Comment, sur lîle de la Nouvelle Atlantide, s'assurer que la/le futur merié(e) n'a pas un défaut (physique) caché ? Francis, Bacon, La Nouvelle Atlantide, ch. 24 : ... Equidem in libro cuiusdam e uestris de republica quadam imaginaria legi, ubi matrimonium contracturis se inuicem nudos conspicere permittitur. Hoc illi non probant. Etenim contumeliae loco ducunt ut quis post notitiam tam familiarem reiiciatur. Veruntamen propter defectus in uiris et mulieribus complures secretos qui matrimonium postea infoelix reddere possint, more utuntur magis ciuili; prope oppida singula stagna duo habent, quae uocant stagna Adami et Euae, ubi permissum est uni ex amicis uiri atque itidem alteri ex amicis foeminae spectare eos separatim in balneo lauantes. ... J'ai {Francis Bacon} lu, dans les écrits d'un de vos philosophes {Platon ?}, la description d'une république imaginaire, où les deux futurs, avant de contracter ensemble l'union indissoluble, ont permission de se voir l'un et l'autre dans un état de parfaite nudité; cette nation-ci {Nouvelle Atlantide} condamne un tel usage; un rebut, après une telle visite réciproque qui suppose la plus grande familiarité, devenant un affront. Mais comme l'une ou l'autre des deux personnes à marier pourrait avoir quelques défauts secrets, pour prévenir le dégoût et la froideur qui en seraient la suite, on a recours à un expédient plus honnête et plus décent. Près de chaque ville, on voit deux pièces d'eau, appellées les étangs d'Adam et d'Ève, où deux amis, l'un pour le jeune homme, l'autre pour la jeune personne, peuvent, sans être vus eux-mêmes, les examiner tandis qu'ils s'y baignent. ...