[0] APHORISMES. [1] PREMIÈRE SECTION. 1. La vie est courte, l'art est long, l'occasion est prompte (à s'échapper), l'empirisme est dangereux, le raisonnement est difficile. Il faut non seulement faire soi-même ce qui convient; mais encore (être secondé par) le malade, par ceux qui l'assistent et par les choses extérieures. 2. Dans les perturbations du ventre et dans les vomissements qui arrivent spontanément, si les matières qui doivent être purgées sont purgées, c'est avantageux et les malades le supportent facilement; sinon, c'est le contraire. De même pour une déplétion vasculaire (artificielle), si elle est telle qu'elle doit être, elle est avantageuse et les malades la supportent facilement; sinon; c'est le contraire. Il faut donc considérer le pays, la saison, l'âge et les maladies dans lesquelles il faut ou non (recourir) à une déplétion. 3. Chez les athlètes, un état de santé porté à l'extrême est dangereux ; car il ne peut demeurer à ce point, et, puisqu'il ne peut ni demeurer stationnaire, ni arriver à une amélioration, il ne lui reste plus qu'à se détériorer. C'est pourquoi il faut se hâter de faire tomber cette exubérance de santé, afin que le corps puisse recommencer à se nourrir ; il ne faut cependant pas pousser l'affaissement à l'extrême, car ce serait dangereux; mais le porter à un degré tel que la nature de l'individu puisse y résister. De même les déplétions poussées à l'excès sont dangereuses, et à leur tour les réplétions poussées à l'extrême sont dangereuses. 4. Le régime exigu et rigoureusement observé, est toujours dangereux dans les maladies de long cours, et dans les maladies aiguës où il ne convient pas ; en effet, le régime poussé à la dernière exiguïté est fâcheux; et à son tour la réplétion poussée à l'extrême, est fâcheuse. 5. Les malades soumis à un régime exigu, y font (nécessairement) des infractions ; par conséquent, ils en éprouvent plus de dommage ; car toute infraction est alors plus grave que si elle était commise dans un régime un peu plus substantiel. Par la même raison, un régime très exigu, parfaitement réglé et rigoureusement observé, est dangereux pour les personnes en santé, parce qu'elles supportent les écarts plus difficilement (que d'autres). Ainsi donc, un régime exigu et sévère est en général plus dangereux qu'un régime un peu plus abondant. 6. Mais dans les maladies extrêmes, les moyens thérapeutiques extrêmes employés avec une sévère exactitude, sont très puissants. 7. Ainsi donc, quand la maladie est très aiguë, et que les phénomènes morbides arrivent immédiatement à un point extrême, il est nécessaire de prescrire (dès le début) un régime extrêmement exigu ; mais quand il n'en est pas ainsi, et qu'il est permis de donner des aliments plus abondants, on s'écartera d'autant plus (de la sévérité du régime) que la maladie sera plus éloignée, par la modération de ses symptômes, de l'extrême acuité. 8. Quand la maladie est à sa période d'état, il est nécessaire de prescrire un régime très sévère. 9. Mais il faut savoir calculer si (les forces) du malade suffiront avec ce régime pour (passer) la période d'état de la maladie, et prévoir si le malade cédera le premier ne pouvant suffire avec ce régime, ou si la maladie cédera la première et s'affaiblira. 10. Dans les maladies qui arrivent promptement à leur période d'état, il faut, dès le début, prescrire un régime exigu; dans celles qui y arrivent plus tard, il faut, à cette époque et un peu auparavant, diminuer le régime; mais antérieurement, il faut nourrir plus abondamment, afin que les forces du malade puissent suffire. 11. Mais dans les paroxysmes il faut supprimer les aliments, car en donner alors serait nuisible. Dans toutes les maladies où les paroxysmes reviennent au milieu d'une période, il faut les supprimer pendant les paroxysmes. 12. Les maladies elles-mêmes, les saisons de l'année, la comparaison réciproque de leurs périodes, soit qu'elles arrivent tous les jours, tous les deux jours, ou à de plus longs intervalles, font connaître la marche des paroxysmes et la constitution (de la maladie ). Il faut encore avoir égard à ce qui apparaît (dans les maladies). Par exemple, chez les pleurétiques, si les crachats arrivent dès le début, ils abrégent le cours de la maladie; mais s'ils se font longtemps attendre, ils la prolongent. Les urines, les selles et les sueurs indiquent aussi si les maladies se jugeront facilement ou difficilement; si elles seront longues ou de courte durée. 13. Les vieillards supportent très bien l'abstinence ; les personnes dans l'âge mûr, moins bien ; les jeunes gens très mal; les enfants moins que tous les autres, surtout ceux d'entre eux qui sont très vifs. 14. Dans l'âge de croissance, on a beaucoup de chaleur innée; il faut donc une nourriture abondante; autrement le corps se consume; chez les vieillards, au contraire, il y a peu de chaleur innée, voilà pourquoi ils n'ont besoin que de peu de combustible (d'aliments), car une trop grande quantité l'éteindrait; c'est aussi pour cela que les fièvres ne sont pas aussi aiguës chez les vieillards (que chez les jeunes gens ), car leur corps est froid. 15. En hiver et au printemps les cavités sont naturellement chaudes, et le sommeil est prolongé; il faut donc pendant ces deux saisons, donner une nourriture plus abondante ; les enfants et les athlètes en sont la preuve. 16. Le régime humide convient à tous les fébricitants, mais surtout aux enfants et à ceux qui sont habitués à user d'un semblable régime. 17. (Il faut savoir quels sont ceux) à qui (il convient) de donner des aliments en une seule ou en deux fois, en plus ou moins grande quantité et par fractions. On doit avoir quelque égard pour les habitudes, la saison, le pays et l'âge. 18. En été et en automne, les aliments sont très difficilement supportés, en hiver très facilement; vient ensuite l'été. 19. Ceux dont les paroxysmes arrivent au milieu de périodes, il ne faut point leur donner d'aliments, ni les forcer à en prendre (au moment du paroxysme), mais leur retirer ceux qu'on leur a permis en attendant la crise (le paroxysme). 20. Quand les maladies se jugent, ou qu'elles sont complètement jugées, ne mettez rien en mouvement, ne sollicitez rien de nouveau à l'aide de purgatifs ou d'autres irritants, mais laissez en repos. 21. Les matières qui doivent être évacuées, poussez-les là où elles se portent le plus, (si toutefois) elles suivent une voie convenable. 22. Purgez, mettez en mouvement les matières cuites, mais non celles qui sont crues ; (ne purgez pas) non plus au début des maladies, à moins qu'il n'y ait orgasme ; mais le plus souvent il n'y a pas orgasme. 23. N'appréciez pas les matières évacuées sur leur quantité ; mais considérez si celles qui doivent être évacuées (l'ont été) et si le malade supporte facilement (ces évacuations). Lorsqu'il faut les pousser jusqu'à lipothymie, faites-le, si les forces du malade y suffisent. 24. Dans les maladies aiguës, il faut rarement purger au début, et ne le faire (si cela est nécessaire) qu'après avoir bien jugé de toutes les circonstances. 25. Si les matières qui doivent être purgées sont purgées, c'est avantageux, et les malades le supportent bien, sinon c'est le contraire. [2] DEUXIÈME SECTION. 1. La maladie dans laquelle le sommeil cause quelque dommage est mortelle; mais si le sommeil procure de l'amélioration, elle n'est pas mortelle. 2. Quand le sommeil apaise le délire, c'est bon. 3. Le sommeil et l'insomnie prolongés l'un et l'autre outre mesure, c'est mauvais. 4. Ni la satiété, ni la faim, ni quelque autre chose que ce soit ne sont bonnes, si elles dépassent les limites naturelles. 5. Les lassitudes spontanées présagent les maladies. 6. Chez ceux qui ont quelque partie du corps attaquée d'une maladie douloureuse, et qui le plus habituellement ne ressentent pas leurs douleurs, l'esprit est malade. 7. Il faut réparer lentement les corps qui ont mis longtemps à dépérir, et vite ceux qui ont dépéri en peu de temps. 8. Au sortir d'une maladie, avoir de l'appétit et le satisfaire sans prendre de forces, est une preuve qu'on use de trop de nourriture; mais si la même chose arrive quand on mangé sans appétit, il faut savoir qu'une évacuation est nécessaire. 9. Quand on veut purger les corps, il faut rendre les voies faciles et les humeurs coulantes. 10. Plus vous nourrirez un corps rempli d'impuretés, plus vous lui nuirez. 11. Il est plus facile de réparer (les forces) avec des boissons (alimentaires) qu'avec des aliments solides. 12. Dans les maladies, ce qui reste (des humeurs nuisibles) est une source habituelle de récidive. 13. Quand la crise arrive, la nuit qui précède le paroxysme est laborieuse; celle qui suit est ordinairement plus calme. 14. Dans les flux de ventre, les changements dans les excréments sont avantageux, à moins qu'ils ne se fassent en mal. 15. Quand le pharynx est malade et quand des abcès apparaissent sur le corps, il faut examiner les excrétions, car si elles sont bilieuses, le corps participe à la maladie (et il ne faut pas donner d'aliments). Si elles ressemblent à celles des gens en santé (le corps n'est pas malade et) on peut nourrir le corps en sûreté. 16. Quand il y a privation d'aliments, il ne faut pas fatiguer. 17. Quand on a ingéré plus d'aliments qu'il ne convient naturellement, cela cause une maladie; la guérison le prouve. 18. Le résidu des aliments qui sont promptement et complètement assimilés, est promptement éliminé. 19. Dans les maladies aiguës, les pronostics de guérison ou de mort ne sont pas toujours infaillibles. 20. Ceux qui ont les cavités humides quand ils sont jeunes, les ont sèches quand ils vieillissent. Ceux, au contraire, dont les cavités sont sèches quand ils sont jeunes, les ont humides quand ils vieillissent. 21. Le vin pur apaise la faim (canine). 22. Toute maladie qui vient de réplétion, la déplétion la guérit; toute maladie qui vient de déplétion, la réplétion la guérit; et pour les autres, leurs contraires. 23. Les maladies aiguës se jugent en quatorze jours. 24. Le quatrième jour est indicateur des sept ; le huitième est le commencement d'un second septénaire; le onzième est théorète, car il est le quatrième du second septénaire; le dix-septième est également théorète, car il est le quatrième après le quatorzième, et le septième après le onzième. 25. Les fièvres quartes d'été sont ordinairement de peu de durée; celles d'automne sont longues, surtout celles qui se déclarent aux approches de l'hiver. 26. Il vaut mieux que la fièvre vienne à la suite d'un spasme que le spasme à la suite de la fièvre. 27. Il ne faut pas se fier aux améliorations qui ne sont pas rationnelles, et ne pas non plus trop redouter les accidents fâcheux qui arrivent contre l'ordre naturel ; car le plus souvent (ces phénomènes) ne sont pas stables (et n'ont pas coutume ni de persister, ni de durer longtemps). 28. Dans les fièvres qui ne sont pas tout à fait superficielles (légères), il est fâcheux que le corps reste dans son état ordinaire et ne perde rien, ou qu'il maigrisse plus qu'il n'est dans l'ordre naturel. Le premier cas présage la longueur de la maladie, le second indique de l'asthénie. 29. Quand les maladies débutent, si on juge à propos de mettre quelque chose en mouvement, qu'on le fasse; mais quand elles sont à leur apogée, il vaut mieux laisser en repos. 30. (Car) au commencement et à la fin (des maladies), tout est plus faible; mais à leur apogée tout est plus fort. 31. Au sortir d'une maladie, bien manger sans que le corps profite, c'est fâcheux. 32. Ceux qui, entrant dans une convalescence incomplète, commencent par manger avec appétit sans profiter, finissent le plus souvent par perdre l'appétit. Mais ceux qui ont d'abord un défaut très prononcé d'appétit et le recouvrent ensuite, se tirent mieux d'affaire. 33. Dans toute maladie, conserver l'intelligence saine et prendre volontiers les aliments qui sont offerts, c'est bon; le contraire est mauvais. 34. Dans les maladies, il y a moins de danger pour ceux dont la maladie est surtout conforme à leur nature, à leur âge, à leur constitution, et à la saison, que pour ceux dont la maladie n'est pas en rapport avec quelqu'une de ces choses. 35. Dans toutes les maladies, il est avantageux que (les parois de) la région ombilicale et du bas-ventre conservent de l'épaisseur. Il est fâcheux qu'elles soient affaissées et émaciées; ce dernier cas n'est pas favorable pour purger par en bas. 36. Ceux qui ont le corps sain et qui prennent des médicaments purgatifs, perdent bientôt leurs forces. Il en est de même de ceux qui (se purgent lorsqu'ils usent d'une mauvaise nourriture. 37. Il est mauvais de donner des médicaments purgatifs à ceux qui se portent bien. 38. La boisson et la nourriture un peu inférieures en qualité, mais plus agréables, doivent être préférées à celles de meilleure qualité, mais qui sont moins agréables. 39. Les vieillards sont en général moins sujets aux maladies que les jeunes gens; mais les maladies chroniques qui leur surviennent ne finissent le plus souvent qu'avec eux. 40. Les enrouements (bronchites) et les coryzas n'arrivent pas à coction chez les personnes très âgées. 41. Ceux qui éprouvent de fréquentes et complètes défaillances, sans cause apparente, meurent subitement. 42. Résoudre une apoplexie, quand elle est forte, est impossible; quand elle est faible, ce n'est pas facile. 43. Les pendus détachés de la potence, quand ils ne sont pas encore morts, ne reviennent pas à la vie s'ils ont de l'écume à la bouche. 44. Ceux qui sont naturellement très gros sont plus exposés à mourir subitement que ceux qui sont maigres. 45. Les changements, surtout ceux d'âge, de lieux, d'habitudes de vie, opèrent la guérison des épileptiques quand ils sont jeunes. 46. Deux souffrances survenant en même temps, mais sur des points différents, la plus forte fait taire la plus faible. 47. Au moment où le pus va se former, la douleur et la fièvre sont plus intenses qu'après sa formation. 48. Dans tout mouvement du corps, quand on commence à se fatiguer, se reposer soulage immédiatement. 49. Ceux qui sont accoutumés à supporter des travaux qui leur sont familiers, les supportent plus facilement, quoique faibles ou vieux, que ceux qui n'y sont pas habitués, quoique forts et jeunes. 50. Les habitudes de longue date, quoique mauvaises, sont ordinairement moins nuisibles que les choses inaccoutumées ; il faut donc changer quelquefois (ses habitudes) en des choses inaccoutumées. 51. Évacuer ou remplir, échauffer ou refroidir beaucoup et subitement, ou mettre le corps en mouvement de quelque autre manière que ce soit, est dangereux; car tout ce qui est excessif est contraire à la nature ; mais ce qui se fait peu à peu n'offre aucun danger (dans les choses accoutumées), et surtout quand on change une chose en une autre. 52. Quand on agit d'une manière rationnelle et que les résultats ne sont pas ce qu'on avait droit d'attendre, il ne faut pas passer à autre chose, si le motif (l'indication) qui faisait agir dans le commencement subsiste. 53. Ceux qui ont les cavités humides quand ils sont jeunes se rétablissent plus facilement d'une maladie que ceux qui les ont sèches ; mais dans la vieillesse ils se rétablissent plus difficilement, car le plus souvent leur ventre se sèche en vieillissant. 54. Une taille élevée et noble n'est pas disgracieuse dans la jeunesse, mais dans la vieillesse, elle est incommode et plus désavantageuse qu'une petite. [3] TROISIÈME SECTION. 1. Ce sont surtout les vicissitudes des saisons qui engendrent les maladies, et principalement dans les saisons les grandes variations de froid, de chaud et aussi, par la même raison des autres qualités. 2. Parmi les divers naturels, les uns se trouvent bien ou mal de l'été, les autres de l'hiver. 3. Les maladies, comparativement les unes aux autres et aussi les âges, se trouvent bien ou mal de certaines saisons, de certaines régions, de certains régimes. 4. Dans les saisons, lorsque pendant la même journée il survient (habituellement) tantôt du froid, tantôt du chaud, il faut s'attendre aux maladies automnales. 5. Le notus (vent du midi) rend l'ouïe obtuse, la vue trouble, la tête pesante, le corps lourd et faible ; quand ce vent domine, on éprouve les mêmes accidents dans les maladies. Si le vent est du nord, il y a des toux, des maux de gorge, de la sécheresse du ventre, de la dysurie, de l'horripilation, des douleurs de côté et de poitrine ; lorsque ce (vent) domine, il faut s'attendre aux mêmes accidents dans les maladies. 6. Quand l'été est semblable au printemps, il faut s'attendre à des sueurs abondantes dans les fièvres. 7. Dans les temps de sécheresse, il survient des fièvres aiguës; et si cette sécheresse persiste pendant une grande partie de l'année, elle produit une constitution telle qu'il faut s'attendre à voir régner de semblables maladies. 8. Dans les saisons bien constituées, où chaque chose arrive en son temps, les maladies marchent régulièrement et se jugent très bien. Dans les saisons mal constituées, les maladies marchent irrégulièrement et se jugent difficilement. 9. En automne, les maladies sont très aiguës et en général très meurtrières. Mais le printemps est très salubre et la mortalité n'y est pas considérable. 10. L'automne est mauvais pour les phtisiques. 11. Pour ce qui est des saisons, si l'hiver est sec et boréal et le printemps pluvieux et austral, il surviendra nécessairement en été des fièvres aiguës, des ophtalmies et des dysenteries, surtout chez les femmes et chez les hommes dont la constitution est humide. 12. Mais si l'hiver est austral, pluvieux et doux ; si au contraire le printemps est sec et boréal, les femmes qui doivent accoucher au printemps, avortent (accouchent prématurément) pour la moindre cause; celles qui arrivent à terme, mettent au monde des enfants faibles et infirmes qui meurent bientôt ou qui traînent une vie chétive et valétudinaire. Chez les autres individus, il survient des ophtalmies sèches et des dysenteries ; chez les vieillards, des catarrhes qui les enlèvent promptement. 13. Si l'été est sec et boréal et l'automne pluvieux et austral, en hiver il survient des céphalalgies, des toux, des enrouements, des coryzas, et chez quelques-uns des phtisies. 14. (Si l'automne) est boréal et sans pluie, c'est avantageux pour ceux dont la constitution est humide et pour les femmes; mais les autres individus auront des ophtalmies, des fièvres aiguës, des coryzas ; quelques-uns même des mélancolies. 15. Quant aux constitutions de l'année, en somme les sèches, sont plus saines et moins meurtrières que les pluvieuses. 16. Les maladies qui sévissent habituellement dans les constitutions pluvieuses, sont : les fièvres de long cours, les flux de ventre, les pourritures, les épilepsies, les apoplexies et les esquinancies. Dans les constitutions sèches, ce sont les phtisies, les ophtalmies, les arthrites, les stranguries et les dysenteries. 17. Quant aux constitutions journalières, les boréales donnent au corps de la densité, du ton, de l'agilité et une bonne couleur; elles rendent l'ouïe fine; mais elles irritent les yeux et augmentent les douleurs de côté s'il en existait préalablement. Les constitutions australes relâchent les pores, humectent le corps, rendent la tête pesante et l'ouïe dure, causent des vertiges et produisent de la faiblesse dans les mouvements des yeux et de tout le corps. 18. Quant aux saisons, c'est au printemps et au commencement de l'été que les enfants et ceux qui se rapprochent de cet âge se trouvent le mieux et jouissent de la meilleure santé. Pendant l'été et le commencement de l'automne, ce sont les vieillards; pendant le reste de l'automne et pendant l'hiver, ce sont les personnes d'un âge moyen. 19. Toutes les maladies surviennent dans toutes les saisons; toutefois certaines maladies naissent ou s'exaspèrent plutôt dans certaines saisons. 20. En effet, au printemps : les manies, les mélancolies, les épilepsies, les flux de sang, les esquinancies, les coryzas, les enrouements, les toux, les lèpres, les lichens, les dartres farineuses, les exanthèmes ulcéreux en grand nombre, les abcès et les arthrites. 21. En été : quelques-unes de ces maladies, et de plus : les fièvres continues, les causus, les fièvres tierces et quartes, les vomissements, les diarrhées, les ophtalmies, les douleurs d'oreille, les ulcérations à la boucle, les ulcérations des parties génitales, les idroa. 22. En automne : la plupart des maladies de l'été, et de plus : les fièvres quartes, les fièvres erratiques, les maladies de la rate, les hydropisies, les phtisies, les stranguries, les lienteries, les dysenteries, les coxalgies, les esquinancies, les asthmes, les iléus, les épilepsies, les manies, les mélancolies. 23. En hiver : les pleurésies, les péripneumonies, les létitargus, les coryzas, les enrouements, les toux, les douleurs de poitrine, les douleurs de côté, les maux de reins, les céphalalgies, les vertiges, les apoplexies. 24. Voici les maladies particulières aux divers âges : chez les petits enfants et les nouveau-nés, les aphtes, les vomissements, les toux, les insomnies, les frayeurs (pendant le sommeil), les phlegmasies du nombril, les suintements d'oreilles. 25. Chez ceux qui arrivent à l'époque de la dentition : la démangeaison douloureuse des gencives, les fièvres, les spasmes, les diarrhées, surtout chez les enfants qui poussent leurs dents canines, chez ceux qui sont gros et chez ceux qui ont le ventre sec. 26. Chez les individus plus âgés : les maladies des amygdales, les luxations en dedans de la vertèbre du cou, les asthmes, les calculs, les vers lombriques, les ascarides, les tumeurs pédiculées, le satyriasis, la strangurie, les abcès scrophuleux et les autres tumeurs, mais surtout celles qui viennent d'être mentionnées. 27. Chez ceux qui sont encore plus âgés et qui approchent de la puberté : la plupart de ces maladies, mais surtout les fièvres chroniques et les flux de sang par le nez. 28. Chez les enfants : la plupart des maladies (de longue durée) se jugent en quarante jours; mais il en est qui se jugent en sept mois, d'autres en sept ans, d'autres enfin qui se prolongent jusqu'à la puberté. Celles qui persistent pendant l'enfance et qui ne se dissipent pas (chez les garçons) à l'époque de la puberté, et chez les filles à la première apparition des menstrues, deviennent habituellement chroniques. 29. Chez les jeunes gens, règnent les crachements de sang, les phtisies, les fièvres aiguës, les épilepsies et les autres maladies, mais surtout celles qui viennent d'être mentionnées. 30. Chez ceux qui ont dépassé cet âge : les asthmes, les pleurésies, les péripneumonies, les léthargus, les phrénitis, les camus, les diarrhées chroniques, les choléra, les dysenteries, les lienteries et les hémorroïdes. 31. Chez les vieillards : les dyspnées, les catarrhes avec toux, les stranguries, les dysuries, les douleurs des articulations, les maladies des reins, les vertiges, les apoplexies, les cachexies, les démangeaisons de tout le corps, les insomnies, les flux de ventre, les écoulements des yeux et du nez, les amblyopies, les glaucoses, les duretés de l'ouïe. [4] QUATRIÈME SECTION. 1. Administrez un médicament purgatif aux femmes enceintes, s'il y a orgasme, du quatrième au septième mois ; faites-le rarement chez celles qui ont dépassé ce terme. Il faut prendre des précautions pour les petits foetus et pour ceux âgés (de plus de sept mois). 2. Évacuez avec les médicaments purgatifs les matières dont l'issue spontanée soulage (en pareille circonstance) ; mais faites cesser les évacuations qui ont un caractère opposé. 3. Si les matières qui doivent être purgées sont purgées, c'est avantageux et on supporte bien (cette évacuation) ; sinon, on la supporte mal. 4. En été, il faut surtout purger par en haut, en hiver par en bas. 5. Pendant et avant la Canicule, les purgatifs sont nuisibles. 6. Purgez par en haut ceux qui sont maigres, en évitant (de le faire) pendant l'hiver. 7. Purgez par en bas ceux qui vomissent difficilement et qui ont un embonpoint moyen, en évitant (de le faire) en été. 8. Il faut éviter de purger les phtisiques par le haut. 9. Purgez largement par en bas les mélancoliques. (Dans les autres circonstances), d'après le même raisonnement, faites le contraire (quand le cas l'exige). 10. Dans les maladies très aiguës, s'il y a orgasme, administrez sur-le-champ un médicament purgatif; car temporiser dans ces circonstances, c'est mauvais. 11. Ceux qui ont des tranchées, des douleurs à la région ombilicale et des maux de reins qui ne cèdent ni aux médicaments purgatifs, ni à d'autres remèdes, tombent dans l'hydropisie sèche. 12. Purger par en haut en hiver ceux dont les intestins sont affectés de lienterie, c'est mauvais. 13. Quand on veut donner l'ellébore à ceux qui sont difficilement purgés par en haut, il faut, avant de l'administrer, humecter leur corps par une nourriture plus abondante et par le repos. 14. Quand on a pris l'ellébore, il vaut mieux se livrer à des mouvements que de se laisser aller au sommeil et au repos ; la navigation prouve en effet que le mouvement trouble le corps. 15. Si vous voulez que l'ellébore agisse davantage, donnez du mouvement au corps; si vous voulez au contraire arrêter son action, laissez dormir et faites éviter les mouvements. 16. L'ellébore est dangereux pour les personnes dont les chairs sont saines : il provoque des spasmes. 17. Chez un sujet qui n'a pas de fièvre, du dégoût, du cardiogme, de la scotodinie (vertiges ténébreux) et de l'amertume à la bouche, indiquent qu'il faut purger par en haut. 18. Les douleurs (qui réclament une purgation), si elles siégent au-dessus du diaphragme, indiquent qu'il faut purger par en haut ; si elles siègent au-dessous, qu'il faut purger par en bas. 19. Ceux qui pendant l'action des médicaments purgatifs ne sont point altérés, ne cessent pas d'être purgés avant que la soif arrive. 20. Chez ceux qui sont sans fièvre, s'il survient des tranchées, de la pesanteur aux genoux, des douleurs aux lombes, c'est un signe qu'il faut évacuer par en bas. 21. Les déjections noires, semblables à du sang noir, qui viennent (depuis longtemps) spontanément, avec ou sans fièvre, sont très mauvaises. Plus la couleur en est dépravée, plus elles sont mauvaises. Quand il en est ainsi par l'effet d'un purgatif, c'est meilleur. Alors, quelque variété de couleurs qu'elles présentent, elles ne sont pas funestes. 22. Lorsqu'au début des maladies, il y a un flux de bile noire par en haut ou par en bas, c'est mortel. 23. Ceux qui, épuisés par une maladie aiguë ou chronique, par une plaie, ou par toute autre cause, ont un flux de bile noire ou de matières semblables à du sang noir, meurent le lendemain. 24. Si la dysenterie tire son origine de la bile noire, c'est mortel. 25. Rendre du sang par en haut, quelque apparence qu'il ait, c'est mauvais; mais par en bas, c'est bon. 26. Quand on est pris de dysenterie, rendre des matières semblables à des lambeaux de chair, c'est mortel. 27. Chez ceux qui dans les fièvres ont d'abondantes hémorragies, de quelque partie que ce soit, le ventre se relâche pendant la convalescence. 28. La surdité survenant chez ceux qui ont des déjections bilieuses, les fait cesser ; et chez ceux qui ont de la surdité, s'il survient des déjections bilieuses, elles la font cesser. 29. Dans les fièvres, quand des frissons se manifestent au sixième jour, la crise est difficile. 30. Chez ceux qui ont des paroxysmes, si la fièvre reprend le lendemain à l'heure à laquelle elle a cessé la veille, la crise est difficile. 31. Chez ceux qui éprouvent un sentiment de lassitude dans les fièvres, il se forme des dépôts sur les articulations et surtout près des mâchoires. 32. Mais chez ceux qui relèvent d'une maladie, s'il y a quelque partie souffrante, c'est là que se forment les dépôts. 33. Également, si quelque partie est souffrante avant la maladie, c'est là que se fixe le mal. 34. Chez un individu pris de fièvre, s'il survient de la suffocation sans qu'il y ait de tumeur au pharynx, c'est mortel. 35. Chez un individu pris de fièvre, si le cou se tourne subitement et si la déglutition est très difficile, sans qu'il y ait de tumeur (au cou), c'est mortel. 36. Chez les fébricitants, les sueurs sont bonnes si elles commencent au troisième, au cinquième, au septième, au neuvième, au onzième, au quatorzième, au dix-septième, au vingt et unième, au vingt-septième, au trente et unième, au trente-quatrième jour, car ces sueurs jugent les maladies. Celles qui n'arrivent pas ainsi présagent (la mort), des souffrances, la longueur de la maladie et des rechutes. 37. Des sueurs froides avec une fièvre aiguë, présagent la mort ; mais avec une fièvre moins intense, la longueur de la maladie. 38. Le siége de la sueur indique celui de la maladie. 39. Là où se fait sentir la chaleur ou le froid, là est le siége de la maladie. 40. Quand il survient dans tout le corps des changements, soit qu'il se refroidisse et redevienne ensuite chaud, soit qu'il présente tantôt une couleur, tantôt une autre, c'est une preuve que la maladie sera longue. 41. Des sueurs abondantes arrivant pendant le sommeil, sans cause apparente, indiquent que le corps a usé de trop d'aliments. Mais si cela arrive quand on n'a pas pris de nourriture, c'est une preuve qu'on a besoin d'être évacué. 42. Des sueurs abondantes, froides ou chaudes et continuelles, annoncent, si elles sont froides, une longue maladie; si elles sont chaudes, une maladie de moindre durée. 43. Les fièvres sans intermission et qui redoublent d'intensité de trois en trois jours, sont très dangereuses; mais si elles ont des intermissions, de quelque façon que ce soit, elles ne présentent point de danger. 44. Chez ceux qui ont des fièvres de long cours, il survient des tumeurs ou des abcès aux articulations. 45. Ceux qui, à la suite des fièvres, ont des tumeurs, ou des douleurs aux articulations, prennent trop d'aliments. 46. Si un frisson revient plusieurs fois dans une fièvre qui n'a pas d'intermissions, chez un malade déjà affaibli, c'est mortel. 47. Dans les fièvres qui n'ont pas d'intermissions, les crachats livides sanguinolents, les fétides et les bilieux sont tous mauvais; mais quand ils sortent bien, ils sont bons; il en est de même des déjections alvines et des urines. S'il ne se fait par ces voies aucune évacuation convenable, c'est mauvais. 48. Dans les fièvres qui n'ont pas d'intermissions, si l'extérieur est froid, l'intérieur brûlant, et s'il y a de la soif, c'est mortel. 49. Dans une fièvre qui n'a pas d'intermission, si la lèvre, le sourcil, l'oeil, la narine se dévient; si le malade, déjà affaibli, ne voit plus, n'entend plus, quel que soit celui de ces signes qui apparaisse, la mort est proche. 50. Lorsque, dans une fièvre qui n'a pas d'intermissions, il survient de la dyspnée et du délire, c'est mortel. 51. Dans les fièvres, les aposthèmes qui ne se dissipent pas aux premières crises, annoncent la longueur de la maladie. 52. Dans les fièvres ou dans les autres maladies, quand on pleure avec motif, cela n'a rien d'inquiétant ; mais quand on pleure sans motif, c'est inquiétant. 53. Lorsque dans une fièvre il se dépose sur les dents une matière gluante, la fièvre devient plus intense 54. Quand une toux sèche et peu irritante se prolonge dans les fièvres causales, les malades n'ont pas beaucoup de soif. 55. Les fièvres qui viennent à la suite des bubons, sont toutes mauvaises, excepté les éphémères. 56. Chez un fébricitant, quand il survient de la sueur sans que la fièvre s'apaise, c'est mauvais ; car la maladie se prolonge, et c'est un signe d'humidité surabondante. 57. La fièvre survenant chez un individu en proie à un spasme ou au tétanos, résout la maladie. 58. Chez un individu pris de causus, l'invasion d'un frisson en est la solution. 59. La fièvre tierce régulière se juge en sept périodes au plus tard. 60. Chez les fébricitants, qui ont de la surdité, une hémorragie du nez ou des perturbations du ventre résolvent la maladie. 61. Chez un fébricitant, si ce n'est pas dans les jours critiques que la fièvre s'en va, elle a coutume de récidiver. 62. Lorsque dans une lièvre on devient ictérique avant le septième jour, c'est mauvais, (à moins qu'il n'y ait des déjections alvines liquides). 63. Quand le frisson vient chaque jour dans les fièvres, chaque jour aussi elles se résolvent. 64. Lorsque dans les fièvres on devient ictérique le septième, le neuvième, (le onzième) on le quatorzième jour, c'est bon, si l'hypocondre droit n'est pas dur; sinon, c'est mauvais. 65. Dans les fièvres (aiguës), une chaleur brûlante au ventre et du cardiogme, c'est mauvais. 66. Dans les fièvres aiguës, les spasmes et les fortes douleurs aux viscères (abdominaux), c'est mauvais. 67. Dans les fièvres, les frayeurs ou les spasmes pendant le sommeil, c'est mauvais. 68. Dans les fièvres, la respiration brisée est mauvaise, car elle indique un spasme. 69. Chez les individus qui ne sont pas sans fièvre, des urines d'abord épaisses, grumeuses, peu copieuses, devenant ensuite abondantes et ténues, soulagent. Cela arrive surtout quand elles déposent dès le commencement de la maladie, ou bientôt après. 70. Chez les fébricitants, des urines troubles et semblables à celles des bêtes de somme (jumenteuses) indiquent qu'il y a ou qu'il y aura céphalalgie. 71. Chez ceux dont la maladie doit se juger (pour leur salut) le septième jour, l'urine présente, au quatrième, un nuage rouge ; et les autres (excrétions critiques) sont comme il convient. 72. Chez tous les malades, les urines transparentes et blanches (incolores) sont funestes : elles s'observent surtout chez les phrénétiques. 73. Chez tous ceux dont les hypocondres météorisés sont parcourus par des borborygmes, s'il survient une douleur aux lombes, le ventre s'humecte, à moins qu'il ne se fasse une éruption de vents ou une abondante évacuation d'urines. Ces choses arrivent dans les fièvres. 74. Quand il y a lieu de craindre un dépôt sur les articulations, un flux d'urines abondantes, très épaisses et blanches, telles qu'on commence à les rendre le quatrième jour, dans certaines fièvres, avec sentiment de lassitude, détourne ce dépôt. S'il survient une hémorragie du nez, elle délivre aussi très promptement. 75. Rendre avec les urines du sang et du pus, indique l'ulcération des reins ou de la vessie. 76. Chez ceux qui rendent avec des urines épaisses de petits morceaux de chair ou des corps piliformes, ces matières sont fournies par les reins. 77. Chez ceux qui rendent avec des urines épaisses des matières furfuracées, il existe une affection psorique de la vessie. 78. L'apparition spontanée du sang dans les urines, indique la rupture de quelque petite veine des reins. 79. Chez ceux dont les urines déposent des matières sablonneuses, la vessie ou les reins contiennent des pierres. 80. Si les urines contiennent du sang et des grumeaux, s'il y a de la strangurie, et s'il survient des douleurs au périnée, à l'hypogastre et au pubis, c'est un signe que la vessie et ses dépendances sont malades. 81. Si on rend avec les urines du sang, du pus et des matières furfuracées, et si elles ont une odeur fétide, c'est une preuve que la vessie est ulcérée. 82. Quand des abcès se forment dans l'urètre, s'ils suppurent et se rompent, c'est la solution (de l'ischurie). 83. D'abondantes évacuations d'urine pendant la nuit annoncent une petite selle. [5] CINQUIÈME SECTION. 1. Un spasme après l'ellébore, c'est mortel. 2. Un spasme survenant à la suite d'une blessure, c'est mortel. 3. A la suite d'un flux de sang abondant, un spasme ou le hoquet, c'est mauvais. 4. A la suite d'une superpurgation, un spasme ou le hoquet, c'est mauvais. 5. Si un homme ivre est pris subitement d'aphonie et de spasmes, il meurt, à moins qu'il ne survienne un accès de fièvre ou qu'il ne recouvre la parole en arrivant à l'époque à laquelle les vapeurs du vin se dissipent. 6. Ceux qui sont pris de tétanos, meurent en quatre jours; s'ils passent ce terme, ils guérissent. 6 bis. Une fièvre aiguë survenant chez un individu pris de spasme et de tétanos, résout la maladie. 7. Quand l'épilepsie se manifeste avant la puberté, on peut en être délivré; quand elle vient à vingt-cinq ans, elle dure ordinairement jusqu'à la mort. 8. Les pleurétiques qui ne sont pas purgés en quatorze jours, deviennent empyématiques. 9. La phtisie se déclare surtout depuis l'âge de dix-huit jusqu'à celui de trente-cinq ans. 10. Quand l'esquinancie disparaît, elle se porte sur le poumon, et les malades meurent en sept jours; s'ils passent ce terme, ils deviennent empyématiques. 11. Chez ceux qui sont en proie à la phtisie, si les crachats qu'ils rejettent en toussant répandent une odeur fétide quand on les met sur des charbons ardents, et si les cheveux tombent, c'est mortel. 12. Les phtisiques chez lesquels les cheveux tombent, meurent s'il survient de la diarrhée. 13. Ceux qui rejettent en toussant du sang écumeux, le rejettent du poumon. 14. La diarrhée survenant chez un individu pris de phtisie, c'est mortel. 15. Si ceux qui deviennent empyématiques à la suite d'une pleurésie, sont purgés en quarante jours à dater de celui où la rupture de l'empyème a eu lieu, ils sont délivrés; sinon, ils tombent dans la phtisie. 16. Le chaud produit les effets suivants sur ceux qui en usent trop souvent; il relâche les chairs, affaiblit les nerfs, engourdit l'esprit, provoque des hémorragies et des lipothymies ; ces accidents vont jusqu'à la mort. 17. Le froid (cause) des spasmes, le tétanos, des lividités, des frissons fébriles. 18. Le froid est l'ennemi des os, des dents, des nerfs, de l'encéphale, de la moelle épinière; le chaud leur est favorable. 19. Il faut réchauffer les parties refroidies, excepté celles qui sont le siége d'une hémorragie, ou qui vont le devenir. 20. Le froid est mordant pour les plaies; il durcit la peau environnante, produit des douleurs qui arrêtent la suppuration; des taches noires, des frissons fébriles, des spasmes et le tétanos. 21. Il arrive quelquefois que dans le tétanos survenu sans plaie chez un jeune homme robuste, au milieu de l'été, une abondante affusion d'eau froide rappelle la chaleur; or, la chaleur combat le tétanos. 22. Le chaud favorise la suppuration, mais non dans toutes les plaies; (quand il produit cet effet) c'est un grand signe de salut. Il ramollit et amincit la peau, calme la douleur, les frissons, les spasmes et le tétanos; il dissipe la pesanteur de tête ; il est très utile dans les fractures des os, il l'est surtout pour les os qui sont mis à nu, notamment pour les os de la tête qui présentent des ulcères; (il convient) pour toutes les parties que le froid mortifie ou fait ulcérer et pour les herpès rongeants; il est bon pour les maladies de l'anus, des organes génitaux, de la matrice, de la vessie. Dans tous ces cas, le chaud est favorable et facilite la crise; au contraire, le froid est nuisible et éteint la vie. 23. Il faut appliquer le froid dans les circonstances suivantes: quand une hémorragie (a lieu ou) va avoir lieu, non sur le siège même de l'hémorragie, mais au voisinage; sur les phlegmons ou sur les inflammations dont la couleur tourne au rouge par le récent afflux du sang, car le froid noircit les inflammations anciennes; sur les érysipèles non ulcérés, car il est nuisible à ceux qui le sont. 24. Les choses froides, telles que la neige et la glace, sont ennemies de la poitrine; elles provoquent la toux, les hémorragies et les catarrhes. 25. Une abondante affusion d'eau froide amende et diminue les tumeurs et les douleurs sans plaie aux articulations, la goutte, les spasmes; elle dissipe aussi la douleur, car un léger engourdissement dissipe la douleur. 26. L'eau qui s'échauffe et qui se refroidit rapidement est très légère. 27. Quand on a envie de boire pendant la nuit, et qu'on s'endort avec toute sa soif, c'est bon. 28. Les fumigations aromatiques font apparaître les menstrues. Elles seraient très souvent utiles dans d'autres circonstances si elles ne produisaient pas des pesanteurs de tête. 29. Administrez un médicament purgatif aux femmes enceintes, s'il y a orgasme, du quatrième au septième mois; mais soyez plus réservé après ce terme. Il faut ménager les petits foetus et ceux qui sont âgés de plus de sept mois. 30. Il est mortel pour une femme enceinte d'être prise de quelque maladie aiguë. 31. Saigner une femme enceinte la fait avorter, surtout si le foetus est très développé. 32. Chez une femme qui vomit du sang, l'éruption des menstrues fait cesser ce vomissement. 33. Une hémorragie du nez, chez une femme dont les menstrues ne viennent pas, c'est bon. 34. Une femme enceinte, dont le ventre se relâche abondamment, court risque d'avorter. 35. Chez une femme en proie à des accès hystériques, ou au milieu d'un accouchement laborieux, un éternuement est avantageux. 36. Chez une femme, les menstrues qui n'ont pas de couleur déterminée, et qui ne reviennent pas toujours à la même époque et avec la même apparence indiquent qu'il faut purger. 37. Chez une femme enceinte, si les seins s'affaissent subitement, elle avorte. 38. Chez une femme enceinte de deux jumeaux, si l'une des deux mamelles s'affaisse, elle avorte de l'un ou l'autre foetus, du garçon si c'est la droite, de la fille si c'est la gauche. 39. Quand une femme qui n'est ni enceinte ni nouvellement accouchée, a du lait, ses règles sont supprimées. 40. Chez une femme, un afflux de sang sur les mamelles présage la manie. 41. Voulez-vous savoir si une femme a conçu, lorsqu'elle est sur le point d'aller dormir? faites-lui boire de l'hydromel pourvu qu'elle n'ait pas pris le repas du soir; si elle ressent des tranchées, elle est enceinte; si elle n'en éprouve pas, elle n'a point conçu. 42. Une femme a bonne couleur si elle est enceinte d'un garçon; si c'est d'une fille, elle a mauvaise couleur. 43. Si un érysipèle (inflammation) survient à la matrice chez une femme enceinte, c'est mortel. 44. Les femmes extraordinairement maigres qui deviennent enceintes avortent à deux mois jusqu'à ce qu'elles aient engraissé. 45. Chez les femmes qui, ayant un embonpoint modéré, avortent à deux ou à trois mois sans cause apparente, les cotylédons de la matrice sont pleins de mucosités; ils ne peuvent résister au poids du foetus et se rompent. 46. Chez les femmes extraordinairement grasses qui ne conçoivent pas, l'épiploon comprime l'orifice (interne) de la matrice, et elles n'enfantent point avant d'avoir maigri. 47. Si la matrice inclinée sur l'ischion suppure, elle a nécessairement besoin d'être pansée avec des mèches de charpie. 48. Les foetus mâles sont surtout à droite, les femelles à gauche. 49. Pour faire sortir l'arrière-faix, donnez un sternutatoire et comprimez la bouche et les narines. 50. Si vous voulez arrêter les règles d'une femme, appliquez sur les seins une ventouse aussi grande que possible. 51. Chez les femmes enceintes, l'orifice de l'utérus est fermé. 52. Chez une femme enceinte, si beaucoup de lait coule par les mamelles, c'est une preuve que le foetus est faible. Si les mamelles sont fermes, c'est une preuve que le foetus est bien portant. 53. Quand une femme est sur le point d'avorter, ses mamelles s'affaissent. Mais si elles reprennent leur fermeté, il y aura de la douleur soit aux mamelles, soit aux ischions, soit aux yeux, soit aux genoux, et l'avortement n'a pas lieu. 54. Chez les femmes dont l'orifice de la matrice est dur, cet orifice est nécessairement fermé. 55. Les femmes enceintes qui sont prises de fièvre et qui deviennent brûlantes, sans cause apparente, ont un accouchement laborieux et dangereux, ou elles courent risque d'avorter. 56. A la suite d'une perte, un spasme ou la lipothymie, c'est mauvais. 57. Quand les règles sont trop abondantes, il en résulte des maladies; si elles ne coulent pas, les maladies (qui sont la suite de cette suppression) proviennent de l'utérus. 58. A la suite de l'inflammation du rectum et de l'utérus et de la suppuration des reins, arrive la strangurie. A la suite de l'inflammation du foie, arrive le hoquet. 59. Quand une femme n'a pas conçu, et que vous voulez savoir si elle peut devenir féconde, enveloppez-la d'un manteau et faites-lui des fumigations par en bas. Si l'odeur vous paraît arriver à travers son corps jusqu'à ses narines et à sa bouche, sachez que ce n'est pas d'elle que dépend la stérilité. 60. Si les menstrues apparaissent (en abondance) chez une femme enceinte, il est impossible que le foetus se porte bien. 61. Chez une femme, si les menstrues manquent sans qu'il survienne ni frissons ni fièvre, et si elle éprouve des nausées, jugez qu'elle est enceinte. 62. Les femmes qui ont la matrice froide et dense n'engendrent pas; celles qui ont la matrice très humide n'engendrent pas non plus; il en est de même de celles qui l'ont sèche et ardente, parce que la semence y dépérit faute d'aliment. Les femmes dont la matrice offre un mélange exact de ces qualités sont aptes à concevoir. 63. On observe quelque chose d'analogue chez les hommes : en effet, ou le pneuma à cause de la trop grande raréfaction du corps s'échappe au dehors au lieu de projeter la semence; ou ce liquide ne peut sortir à cause de la trop grande densité (du corps) ; ou la semence ne peut à cause de la trop grande froideur (du corps) s'échauffer de manière à s'amasser dans ses réservoirs ; ou la même chose arrive à cause de la trop grande chaleur (du corps). 64. Donner du lait à ceux qui ont de la céphalalgie, c'est mauvais. Il est également mauvais (d'en donner) aux fébricitants, à ceux dont les hypocondres météorisés sont parcourus par des borborygmes, à ceux qui sont altérés, à ceux qui dans une fièvre aiguë ont des évacuations alvines bilieuses, et à ceux qui rendent beaucoup de sang par les selles. Il convient au contraire aux phtisiques quand ils n'ont pas trop de fièvre ; il est également bon d'en donner dans les fièvres lentes et de longue durée, pourvu qu'il n'y ait aucun des signes qui viennent d'être mentionnés ; enfin (il est bon) dans les cas de consomption extraordinaire. 65. Ceux dont les plaies sont accompagnées de gonflement, n'ont ordinairement ni spasmes ni délire violent. Mais si la tuméfaction disparaît brusquement, les spasmes et le tétanos arrivent, quand la plaie est par derrière ; quand elle est par devant, il survient un délire violent, ou des douleurs aiguës au côté, ou des empyèmes, ou la dysenterie, si le gonflement était très rouge. 66. Si dans les blessures graves il ne survient point (le tuméfaction, c'est mauvais. 67. Les tumeurs molles (arrivées à coction) sont avantageuses; les crues (rénittentes) sont mauvaises. 68. Chez un individu qui a des douleurs à l'occiput, l'ouverture de la veine droite qui est au front (veine préparate), procure du soulagement. 69. Chez les femmes, les frissons commencent ordinairement par les lombes, et montent le long du dos jusqu'à la tête. Chez les hommes, ils commencent aussi plutôt par la partie postérieure que par la partie antérieure du corps, par exemple par les coudes et les cuisses. Les hommes ont aussi la peau rare, les poils en sont la preuve. 70. Ceux qui sont en proie à la fièvre quarte ne sont pas pris de spasmes; et si on est d'abord en proie à des spasmes et que la fièvre quarte survienne ensuite, elle les fait cesser. 71. Ceux qui ont la peau tendue, sèche et dure, meurent sans suer. Ceux qui l'ont lâche et rare, meurent avec des sueurs. 72. Les ictériques n'ont pas beaucoup de flatuosités. [6] SIXIÈME SECTION. 1. Dans les lienteries chroniques, des éructations acides, quand il n'en existait pas au début, c'est un bon signe. 2. Ceux dont les narines sont naturellement très humides et le sperme fort aqueux, traînent une vie maladive; ceux qui se trouvent dans le cas contraire se portent mieux. 3. Dans les dysenteries de long cours, du dégoût, c'est mauvais ; quand il est accompagné de fièvre, c'est plus mauvais. 4. Les ulcères autour desquels le poil tombe, sont de mauvaise nature. 5. Dans les douleurs de côté, de poitrine ou de toute autre partie, il importe de noter si elles diffèrent beaucoup. 6. Les affections des reins et celles de la vessie se guérissent difficilement (surtout ) chez les vieillards. 7. Les douleurs qui surviennent au ventre sont légères quand elles sont superficielles; mais plus intenses quand elles sont profondes. 8. Des ulcères survenant sur le corps chez les hydropiques, ne se guérissent pas facilement. 9. Les larges exanthèmes ne causent pas beaucoup de prurit. 10. Chez celui qui a une douleur locale et chez celui qui a des douleurs générales à la tête, un écoulement d'eau ou de sang par les narines, ou par la bouche, ou par les oreilles, résout la maladie. 11. Chez les mélancoliques et chez les néphrétiques, quand il survient des hémorroïdes, c'est bon. 12. Quand on guérit des hémorroïdes anciennes, si l'on n'en conserve pas une, il est à craindre qu'il ne survienne une hydropisie ou une phtisie. 43. L'éternuement survenant chez un individu pris de hoquet le fait cesser. 14. Chez un individu attaqué d'hydropisie, quand l'eau qui est dans les veines se répand dans le ventre, c'est la solution. 15. Chez un individu attaqué de diarrhée ancienne, un vomissement spontané arrête la diarrhée. 16. La diarrhée survenant chez un individu attaqué de pleurésie ou de péripneumonie, c'est mauvais. 17. Il est bon pour un individu qui a une ophtalmie d'être pris de diarrhée. 18. Les plaies profondes de la vessie, de l'encéphale, du coeur, du diaphragme, des intestins grêles, de l'estomac ou du foie, sont (le plus souvent ) mortelles. 49. Lorsqu'un os ou un cartilage, ou un nerf, ou la partie mince de la joue, ou le prépuce, ont été divisés, ils ne peuvent ni repousser ni se réunir. 20. Si du sang est épanché dans une cavité qui n'est pas naturelle, il se transforme nécessairement en pus. 21. Des varices et des hémorroïdes survenant chez les maniaques, résolvent la manie. 22. Les douleurs qui descendent du dos aux coudes, la saignée les guérit. 23. Si la crainte ou la tristesse persévère longtemps, cela tient à la mélancolie. 24. Si une partie des intestins' grêles est divisée, elle ne se réunit plus. 25. Il n'est pas bon qu'un érysipèle situé à l'extérieur se porte au dedans; s'il passe de l'intérieur à l'extérieur, c'est bon. 26. Quand il survient des tremblements dans le causas, le délire les dissipe. 27. Les empyématiques ou les hydropiques opérés par le fer ou par le feu, succombent infailliblement si le pus ou l'eau est évacué tout d'un coup. 28. Les eunuques ne deviennent ni goutteux ni chauves. 29. Les femmes ne sont pas sujettes à la podagre avant la cessation de leurs règles. 30. Les enfants ne sont pas sujets à la podagre avant d'avoir usé des plaisirs vénériens. 31. L'usage du vin pur, ou les bains, ou les fomentations, ou la saignée ; ou une potion purgative, guérissent les douleurs des yeux. 32. Les bègues sont surtout attaqués de diarrhées de long cours. 33. Les personnes qui ont des éructations acides ne sont guère sujettes aux pleurésies. 34. Chez les chauves il ne survient pas (ordinairement) de varices volumineuses; mais s'il survient des varices volumineuses chez ceux qui sont chauves, leurs cheveux repoussent. 35. La toux survenant chez les hydropiques, c'est mauvais. 36. La saignée résout la dysurie ; mais il faut ouvrir les veines internes. 37. Chez un individu pris d'esquinancie, il est bon qu'il survienne un gonflement au cou. 38. Il vaut mieux ne pas traiter ceux qui ont des cancers occultes. Les malades meurent bientôt s'ils font des remèdes; s'ils n'en font pas, ils vivent plus longtemps. 39. Les spasmes viennent de plénitude ou de vacuité; il en est de même du hoquet. 40. Chez ceux qui ont des douleurs à l'hypocondre sans inflammation, s'il survient de la fièvre, elle résout la douleur. 41. Quand une collection purulente existe dans quelque partie du corps et ne se manifeste pas au dehors, c'est à cause de l'épaisseur du pus ou des parties qu'elle ne se manifeste pas. 42. Chez les ictériques, il est funeste que le foie devienne dur. 43. Chez ceux qui ont la rate gonflée et dure, s'il survient une dysenterie de long cours, l'hydropisie ou la lienterie vient la compliquer et les malades sont perdus. 44. Ceux chez qui un iléus survient à la suite de la strangurie, meurent en sept jours, à moins qu'avec l'invasion de la fièvre il n'arrive un flux abondant d'urines. 45. Quand une plaie dure un an ou plus longtemps, l'os s'exfolie nécessairement, et il en résulte des cicatrices profondes. - 46. Ceux qui, avant la puberté, sont atteints de gibbosité par suite d'un asthme ou de toux, sont perdus. 47. Ceux à qui là saignée ou les purgatifs (de précaution) conviennent, doivent être saignés ou purgés au printemps. 48. La dysenterie survenant chez ceux qui ont la rate gonflée et dure, c'est avantageux. 49. Les affections goutteuses, quand la phlegmasie a cessé, disparaissent en quarante jours. 50. Chez ceux dont l'encéphale est profondément divisé, il survient nécessairement de la fièvre et un vomissement bilieux. 51. Ceux qui, en pleine santé, sont pris tout à coup de maux de tête, deviennent subitement aphones, et dont la respiration est stertoreuse, meurent en sept jours, à moins que la fièvre ne survienne. 52. Il faut aussi faire attention à ce que l'on entrevoit du globe de l'oeil pendant le sommeil; car si à travers les paupières entr'ouvertes, une partie du blanc de l'oeil apparaît, sans qu'il y ait eu diarrhée ou administration de purgatifs, c'est un signe suspect et tout à fait mortel. 53. Les délires gais sont moins dangereux; les délires sérieux sont plus dangereux. 54. Dans les maladies aiguës avec fièvre, la respiration gémissante est mauvaise. 55. Les affections goutteuses (et les affections maniaques se déclarent principalement au printemps et à l'automne. 56. Dans les maladies mélancoliques, les déplacements (de la matière peccante) sont dangereux : ils annoncent ou l'apoplexie du corps, ou des spasmes, ou la manie, ou la cécité. 57. On est surtout exposé à l'apoplexie depuis l'age de quarante jusqu'à celui de soixante ans. 58. Si l'épiploon est sorti, il doit nécessairement se gangrener. 59. Chez ceux qui sont attaqués d'une coxalgie chronique, quand l'ischion (la tête du fémur) sort de sa cavité et y rentre de nouveau, il se forme des mucosités. 60. Chez ceux qui sont attaqués d'une coxalgie chronique, quand l'ischion sort de sa cavité, le membre s'atrophie et la claudication s'ensuit si l'on ne cautérise pas. [7] SEPTIÈME SECTION. 1. Dans les maladies aiguës, le refroidissement des extrémités, c'est mauvais. 2. Sur un os malade, de la chair livide, c'est mauvais. 3. A la suite d'un vomissement, le hoquet et la rougeur des yeux, c'est mauvais. 4. Du frisson à la suite de la sueur, ce n'est pas avantageux. 5. A la suite de manie, la dysenterie, l'hydropisie ou l'extase, c'est bon. 6. A la suite d'une maladie chronique, du dégoût et des évacuations alvines sans mélange, c'est mauvais. 7. A la suite d'un excès de boisson, le frisson et le délire, c'est mauvais. 8. A la suite de la rupture interne d'une collection purulente, surviennent la résolution des membres, le vomissement et la défaillance. 9. A la suite d'une hémorragie, le délire ou un spasme, c'est mauvais. 10. A la suite de l'iléus, un vomissement ou le hoquet, ou un spasme, ou du délire, c'est mauvais. 11. A la suite d'une pleurésie, la péripneumonie, c'est mauvais. 12. Le phrénitis à la suite d'une péripneumonie, c'est mauvais. 13. A la suite de fortes brûlures, les convulsions ou le tétanos, c'est mauvais. 14. A la suite d'un coup sur la tête, la stupeur ou le délire, c'est mauvais. 15. A la suite d'un crachement de sang (arrive) un crachement de pus. 16. A la suite d'un crachement de pus, la phtisie et un flux de ventre, c'est mauvais. Quand les crachats se suppriment, le malade meurt. 17. A la suite d'une phlegmasie du foie, ( arrive ) le hoquet. 18. A la suite d'une insomnie, (arrive) un spasme ou du délire. 18 bis. A la suite du léthargus, le tremblement, c'est mauvais. 19. Un érysipèle autour d'un os dénudé, (c'est mauvais). 20. A la suite d'une érysipèle de mauvaise nature, (arrive) la gangrène ou la suppuration. 21. A la suite de fortes pulsations dans les plaies, (arrive) une hémorragie. 22. A la suite de longues douleurs du ventre, (arrive) la suppuration. 23. A la suite de selles sans mélange, (arrive) la dysenterie. 24. A la suite d'une division des os (de la tête, arrive) le délire si elle pénètre dans l'intérieur (du crâne). 25. A la suite d'une potion purgative, un spasme, c'est mortel. 26. A la suite de violentes douleurs dans la région du ventre, le refroidissement des extrémités, c'est mauvais. 27. Le ténesme survenant chez une femme enceinte la fait avorter. 28. Quand un os ou un cartilage, ou un nerf quelconque du corps est divisé, il ne pousse plus et ne se réunit plus. 29. Chez un individu attaqué de leucophleymasie, s'il survient une forte diarrhée, elle résout la maladie. 30. Chez ceux qui dans une diarrhée rendent des selles écumeuses, il descend du phlegme de la tète. 31. Chez les fébricitants, des dépôts crimnoïdes dans les urines, annoncent que la maladie sera longue. 32. Lorsqu'il y a dans l'urine des hypostases bilieuses et qu'elle est ténue à sa partie supérieure, c'est un signe que la maladie sera aiguë. 33. Chez ceux dont les urines ne sont pas homogènes, il y a un grand trouble dans le corps. 34. Quand des bulles apparaissent à la surface des urines, elles indiquent qu'il y a une maladie des reins et que cette maladie sera de longue durée. 35. Quand il y a sur les urines une épistase grasse et agglomérée, elle indique qu'il y a une maladie des reins, et que cette maladie est aiguë. 36. Lorsque les signes précédents se montrent chez les néphrétiques, et qu'il s'y joint des douleurs aux muscles du rachis, si ces douleurs siégent dans les régions superficielles, attendez-vous à un abcès externe ; mais si elles siégent surtout dans les régions profondes, attendez-vous plutôt à un abcès interne. 37. Vomir le sang si on est sans fièvre, c'est salutaire ; mais si on a de la fièvre, c'est dangereux : on doit recourir aux rafraîchissants et aux styptiques. 38. Les catarrhes qui se font dans le ventre supérieur (la poitrine), suppurent en vingt jours. 39. Si on urine du sang et des grumeaux, si on a de la strangurie, et si on est pris de douleurs au périnée, à l'hypogastre et au pubis, c'est un indice que la vessie et ses dépendances sont malades. 40. Si tout à coup la langue perd la faculté d'articuler, ou si quelque autre partie est apoplectique (paralysée), cela tient à la mélancolie. 41. Si le hoquet survient chez les personnes âgées à la suite d'une superpurgation, ce n'est pas bon. 42. Quand une fièvre ne vient pas de la bile, si on fait sur la tête des affusions abondantes d'eau chaude, il y a solution de la fièvre. 43. La femme ne devient pas ambidextre. 44. Les empyématiques opérés par le fer ou par le feu, réchappent si le pus coule pur et blanc ; mais ils sont perdus s'il est sanguinolent, bourbeux, fétide. 45. Ceux qui ont une collection purulente au foie et qui sont opérés par le feu, réchappent si le pus coule pur et blanc, car dans ce cas le pus est dans une poche; mais s'il ressemble à du marc d'olives, ils sont perdus. 46. Dans les douleurs d'yeux saignez après avoir fait boire du vin pur et après de grands bains d'eau chaude. 47. Si un hydropique est pris de toux, il est désespéré. 48. Le vin pur et la saignée guérissent la strangurie et la dysurie ; mais il faut ouvrir les veines internes. 49. Chez un individu pris d'esquinancie, s'il se manifeste de la tuméfaction et de la rougeur sur la poitrine, c'est bon, car le mal se porte au dehors. 50. Ceux dont le cerveau est sphacélé, meurent en trois jours; s'ils passent ce terme, ils guérissent. 51. L'éternuement vient de la tête, le cerveau étant échauffé et la cavité de la tête devenant humide. Alors l'air qui y est renfermé s'échappe au dehors; il fait du bruit à cause de l'étroitesse de son issue. 52. Chez ceux qui ont des douleurs à la région du foie, s'il survient de la fièvre, elle dissipe la douleur. 53. Ceux à qui il convient de tirer du sang des veines, doivent être saignés au printemps. 54. Quand du phlegme est renfermé entre le diaphragme et l'estomac et y cause de la douleur ne pouvant s'ouvrir une issue ni dans l'une ni dans l'autre cavité (la poitrine ou l'estomac), s'il est transporté par les veines dans la vessie, il y a solution de la maladie. 55. Quand le foie plein d'eau se rompt sur l'épiploon, le ventre se remplit d'eau et les malades meurent. 56. Le vin mêlé avec partie égale d'eau, dissipe l'anxiété, le bâillement et le frisson. 57. Quand des abcès se forment dans l'urètre, s'ils suppurent et se rompent ; il y a solution de la douleur. 58. Ceux dont le cerveau a éprouvé une commotion par une cause quelconque, deviennent nécessairement aphones sur-le-champ. 59. Il faut faire souffrir la faim à ceux dont les chairs sont humides, car la faim dessèche le corps. 60. Chez un individu pris de fièvre, et qui ne présente pas de tuméfaction au pharynx, s'il survient tout à coup de la suffocation et si la déglutition ne peut se faire qu'avec peine, c'est mortel. 61. Chez un individu pris de fièvre, si le cou se tourne subitement, et si la déglutition est impossible, sans qu'il existe de tumeur au cou, c'est mortel. 62. Quand il survient dans tout le corps des changements, soit qu'il se refroidisse et redevienne chaud, soit qu'il présente tantôt une couleur, tantôt une autre, c'est une preuve que la maladie sera longue. 63. Des sueurs abondantes et continuelles, chaudes ou froides, indiquent un excès d'humidité ; il faut donc en provoquer la sortie, par le haut, chez les individus forts, par le bas chez les faibles. 64. Les fièvres qui n'ont pas d'intermission et qui redoublent tous les trois jours, sont très dangereuses ; mais si elles ont des intermissions, de quelque façon que ce soit, c'est un signe qu'elles sont sans danger. 65. Chez ceux qui ont des fièvres de long cours, il survient des tumeurs ou des douleurs aux articulations. 66. Ceux qui, à la suite des fièvres, ont des tumeurs ou des douleurs aux articulations, prennent trop d'aliments 67. Si vous faites prendre à un fébricitant et à un homme sain la même nourriture, vous donnerez de la force à l'homme sain et vous rendrez plus malade celui qui l'est déjà. 68. Il faut examiner (dans une maladie) si les matières qui sortent par la vessie ressemblent à celles qui en sortent dans l'état de santé. Quand elles ne leur ressemblent pas du tout, elles sont mauvaises. Quand elles ressemblent aux urines des personnes saines, elles ne sont point mauvaises. 69. Lorsque les déjections, si vous les laissez reposer et si vous ne les agitez pas, donnent un dépôt semblable à des raclures, la maladie est peu de chose, si ce dépôt est en petite quantité; s'il est considérable, elle est grave : il faut alors purger. Si, avant de le faire, vous prescrivez des bouillies, plus vous en donnerez, plus vous ferez de mal. 70. Quand les déjections alvines sont crues, elles proviennent de la bile noire ; si elle est abondante, la maladie est plus forte ; si elle est peu abondante, la maladie est plus faible. 71. Dans les fièvres qui n'ont point d'intermission, les crachats livides, les sanguinolents, les bilieux ou les fétides, sont tous mauvais. Cependant s'ils sortent bien ils sont bons. Quand les évacuations qui se font par la vessie ou par les intestins, ou par quelque autre partie que ce soit, s'arrêtent avant que tout soit purgé, c'est mauvais. 72. Il faut rendre les voies faciles quand on veut purger. Si on veut rendre faciles les voies supérieures, il faut resserrer le ventre. Si on veut rendre faciles les voies inférieures, il faut l'humecter. 73. Quand le sommeil et l'insomnie sont prolongés l'un et l'autre outre mesure, il y a maladie. 74. Dans les fièvres qui n'ont pas d'intermission, si l'extérieur est froid, et l'intérieur brûlant, et s'il y a de la fièvre, c'est mortel. 75. Dans une fièvre qui n'a pas d'intermission, si la lèvre, ou la narine, ou l'oeil, ou le sourcil est dévié ; si le malade, affaibli, ne voit plus, n'entend plus; quel que soit celui de ces signes qui apparaisse, la mort est proche. 76. A la suite de la leucophlegmasie arrive l'hydropisie. 77. A la suite de la diarrhée, la dysenterie. 78. A la suite de la dysenterie, la lienterie. 79. A la suite du sphacèle (nécrose) de l'os, il y a séparation. 80. A la suite du vomissement de sang, il y a corruption et expectoration purulente; à la suite de la phtisie, un flux qui vient de la tête; à la suite de ce flux, la diarrhée; à la suite de la diarrhée, la suppression des crachats ; à la suite de cette suppression, la mort. 81. Il faut examiner les qualités des évacuations qui se font par la vessie, par les intestins et (les excrétions) qui se (font) par les chairs, et examiner aussi si le corps s'éloigne en quelque chose de l'état naturel; s'il s'en éloigne peu, la maladie est peu de chose ; s'il s'en écarte extrêmement, elle est mortelle. 82. Ceux qui deviennent phrénétiques après quarante ans, ne guérissent ordinairement pas ; en effet, il y a moins de danger pour ceux dont la maladie est conforme à leur nature et à leur âge. 83. Dans les maladies, quand on pleure avec motif, c'est bon ; quand on pleure sans motif, c'est mauvais. 84. Chez ceux qui ont des fièvres quartes, s'il survient un flux de sang par les narines, c'est funeste. 85. Les sueurs arrivant dans les jours critiques, abondantes et rapides, sont dangereuses. (Elles le sont également) celles qui tombent du front comme goutte à goutte ou en ruisselant, et celles qui sont très froides et abondantes, car de telles sueurs se font jour avec une très grande force, un très grand travail et une pression prolongée. 86. A la suite d'une maladie chronique, un flux de ventre, c'est mauvais. 87. Ce que les remèdes ne guérissent pas, le fer le guérit ; ce que le fer ne guérit pas, le feu le guérit; ce que le feu ne guérit pas, il faut le regarder comme incurable.