LECTURE : Helmold von Bosau (vers 1120 - après 1177) : Comment faut-il se comporter en venant à Rome pour être sacré empereur ? Helmold von Bosau (vers 1120 - après 1177), Chronica Slavorum, Livre I, ch. 80 : ... Miserunt igitur Romani legatos ad regem in castra, qui dicerent ei paratum esse senatum et uniuersos ciues Urbis ad excipiendum eum cum triumphalibus pompis, siquidem imperatorio more sese exhibuisset. Quo percunctante modum, quo sese exhibere deberet, illi aierunt: 'Regem propter imperiale fastigium Romam uenientem decet uenire more suo, hoc est in curru aureo, purpuratum, agentem pre curribus suis tyrannos bello subactos et diuicias gentium. Preterea oportet eum honorare Urbem, quae caput est orbis et mater imperii, et dare senatui quae edictis prefixa sunt, uidelicet quindecim milium libras argenti, ut per hoc suscitentur animi senatus ad beniuolentiam et exhibeant ei honorem triumphalem, et quem electio principum regni creauit regem, auctoritas senatus perficiat cesarem'. Tunc rex subridens: 'Grata', inquit, promissio, sed cara emptio. Magna requiritis, o uiri Romani, de exinanita camera nostra. Puto autem, quia occasiones queritis aduersum nos imponendo non imponenda. Consultius uero agetis, si his omissis amicitiae pocius nostrae quam armorum ceperitis experimentum'. At illi pertinacius instabant, dicentes iura ciuitatis nullatenus irritanda, sed gerendum morem senatui, alioquin aduentanti claustra Urbis obicienda. ... Les Romains envoyèrent ensuite des légats au campement pour dire au roi {Frédéric Barberousse} que le sénat et tous les citoyens de la Cité étaient prêts à le recevoir en grande pompe, si, de son côté, il se conduisait comme un empereur. Quand il s’informa à propos de la manière dont il devait se comporter, on lui répondit : Il sied à un roi qui vient à Rome dans le but d'être élevé à la dignité impériale à venir d’une façon appropriée, c'est-à-dire dans un char d'or, vêtu de pourpre, menant avec lui les tyrans qu'il avait vaincus en guerre, et apportant les richesses de leur peuple. Il doit aussi d'ailleurs, pour honorer la ville, qui est la capitale du monde et la mère de l'Empire, donner au sénat ce qui a été déterminé par des édits, à savoir quinze mille livres d'argent, afin que par ce paiement, il puisse disposer de la bienveillance du sénat pour lui accorder un honneur triomphal, et que l'autorité du sénat puisse confirmer César celui que l'élection des princes du royaume avait fait roi. Souriant, le roi dit alors : « Votre promesse est flatteuse, mais coûteuse. Vous, hommes de Rome, de avez de grandes exigences sur notre trésor vide. Je pense aussi que vous nous cherchez querelle en imposant ce qui n’a pas à l’être. Vous seriez plus avisés si, renonçant à ces exigences, vous essayiez notre amitié plutôt que nos armes ». Mais ils insistèrent obstinément, arguant que les coutumes de la Cité ne devaient pas être violées et que les usages du Sénat devaient être observés ; autrement, les portes de la Cité devraient rester fermées pour lui quand il arriverait.