[0] Grégoire le Grand, Lettres, Livre IX, lettre 209 : [1] Si je n'ai pas plus tôt écrit à votre fraternité, ne l'attribuez à aucune négligence mais à mes occupations. Nous vous recommandons de toutes nos forces notre cher fils Cyriaque, le père de notre monastère, qui vous rendra cette lettre afin que rien ne le retienne dans Marseille, qu'il y trouve de la consolation auprès de votre saintété et qu'il en parte le plus tôt pour se rendre, avec le secours de dieu, auprès de Syagrius, notre frère et notre collègue dans l'épiscopat. Nous devons vous dire aussi qu'il nous est revenu, depuis quelque temps, que voyant quelques personnes adorer les images de l'église, vous les aviez brisées et jetées dehors. Nous louons votre zèle pour empêcher ce qui est fait de main d'homme ne soit adoré : mais nous croyons que vous ne deviez pas briser ces images. Car on met des peintures dans les églises afin que ceux qui ne savent pas lire voient sur les murailles ce qu'ils ne peuvent apprendre dans les livres. Vous deviez donc les garder et détourner le peuple de pécher en adorant la peinture en sorte que les ignorants eussent ainsi le moyen d'apprendre l'histoire et que le peuple n'offensât pas le seigneur par l'adoration de ces peintures.