Référence(s) : Recherche effectuée le : 11/01/2002 14:29:56 -------------------------------------------------------------------------- Forme(s) Références comme [2] comme [12] comme [12] comme [12] comme [24] comme [25] comme [29] comme [34] comme [41] comme [41] comme [42] comme [42] comme [46] comme [46] comme [46] comme [46] comme [48] comme [51] comme [52] comme [57] comme [70] comme [72] -------------------------------------------------------------------------- [2] Le vêtement, à l'époque moderne, est devenu pour l'homme une sorte de peau dont il ne se sépare sous aucun prétexte et qui lui adhère comme le pelage à un animal, à ce point que la forme réelle du corps est de nos jours tout à fait tombée en oubli. -------------------------------------------------------------------------- [12] Le nu, qui était naturel sous le divin climat de la Grèce, dans la jeunesse de l'humanité, lorsque la poésie et les arts s'épanouissaient comme les fleurs d'un printemps intellectuel, a fait Phidias, Lysippe, Cléomène, Agasias, Agésandre, Apelle, Zeuxis, Polygnote, comme plus tard il a produit Michel-Ange et les merveilleux artistes de la Renaissance (sous le nom de nu nous comprenons la draperie, son complément obligé, comme l'harmonie est le complément de la mélodie) ; mais déjà le nu n'était plus qu'une convention ; l'habit était la visible forme de l'homme. -------------------------------------------------------------------------- [12] Le nu, qui était naturel sous le divin climat de la Grèce, dans la jeunesse de l'humanité, lorsque la poésie et les arts s'épanouissaient comme les fleurs d'un printemps intellectuel, a fait Phidias, Lysippe, Cléomène, Agasias, Agésandre, Apelle, Zeuxis, Polygnote, comme plus tard il a produit Michel-Ange et les merveilleux artistes de la Renaissance (sous le nom de nu nous comprenons la draperie, son complément obligé, comme l'harmonie est le complément de la mélodie) ; mais déjà le nu n'était plus qu'une convention ; l'habit était la visible forme de l'homme. -------------------------------------------------------------------------- [12] Le nu, qui était naturel sous le divin climat de la Grèce, dans la jeunesse de l'humanité, lorsque la poésie et les arts s'épanouissaient comme les fleurs d'un printemps intellectuel, a fait Phidias, Lysippe, Cléomène, Agasias, Agésandre, Apelle, Zeuxis, Polygnote, comme plus tard il a produit Michel-Ange et les merveilleux artistes de la Renaissance (sous le nom de nu nous comprenons la draperie, son complément obligé, comme l'harmonie est le complément de la mélodie) ; mais déjà le nu n'était plus qu'une convention ; l'habit était la visible forme de l'homme. -------------------------------------------------------------------------- [24] Les plis de la redingote et du pantalon ne sont-ils pas fermes, nobles et purs comme les plis d'une chlamyde ou d'une toge? -------------------------------------------------------------------------- [25] Le corps ne vit-il pas sous son vêtement prosaïque comme celui d'une statue sous sa draperie? -------------------------------------------------------------------------- [29] On ne doit donc pas orner ce qui n'a pas d'importance réelle ; il s'agit seulement d'éviter la lourdeur, la vulgarité, l'inélégance, et de cacher le corps sous une enveloppe ni trop large, ni trop juste, n'accusant pas précisément les contours, la même pour tous, à peu de chose près, comme un domino de bal masqué. -------------------------------------------------------------------------- [34] C'est comme si l'on demandait pourquoi à Venise toutes les gondoles sont noires. -------------------------------------------------------------------------- [41] Regardez ces beaux bandeaux noirs, décrivant leurs lignes pures sur un front pâle, et pressés comme un diadème, par une torsade, qui part du chignon et s'y rattache ; cette couronne blonde, où semble palpiter la brise amoureuse, et qui forme comme une auréole d'or à une tête blanche et rose! -------------------------------------------------------------------------- [41] Regardez ces beaux bandeaux noirs, décrivant leurs lignes pures sur un front pâle, et pressés comme un diadème, par une torsade, qui part du chignon et s'y rattache ; cette couronne blonde, où semble palpiter la brise amoureuse, et qui forme comme une auréole d'or à une tête blanche et rose! -------------------------------------------------------------------------- [42] Voyez avec quel goût se massent sur la nuque ces noeuds, ces boucles, ces tresses enroulées sur elles-mêmes comme une corne d'Ammon, ou comme une volute de chapiteau ionien! -------------------------------------------------------------------------- [42] Voyez avec quel goût se massent sur la nuque ces noeuds, ces boucles, ces tresses enroulées sur elles-mêmes comme une corne d'Ammon, ou comme une volute de chapiteau ionien! -------------------------------------------------------------------------- [46] Tantôt ce sont des fleurs où tremblent des gouttes de rosée, ouvrant leurs pétales parmi des feuillages glauques, roux ou verts ; tantôt de souples brindilles qui descendent négligemment sur les épaules ; ou bien des sequins, des résilles de perles, des étoiles en diamant, des épingles à boules de filigrane ou constellées de turquoises, des bandelettes d'or nattées avec les cheveux, des plumes légères comme des vapeurs colorées, comme des arcs-en-ciel, des noeuds de rubans chiffonnés et feuillus comme des coeurs de rose, des lacis de velours, des gazillons lamés d'or et d'argent dont chaque cassure papillote aux lumières, des échevaux de corail rose, des grappes d'améthyste, des groseilles de rubis, des papillons de pierres précieuses, des bulles de verre au reflet métallique, des élytres de buprestes, tout ce que la fantaisie peut rêver de plus frais, de plus coquet, de plus brillant, et tout cela sans surcharge, sans excès, sans entassement grotesque, sans luxe ridicule, bien en harmonie avec l'air du visage et les proportions de la tête ; la Vénus de Milo, si elle retrouvait ses bras et si une femme du monde voulait lui prêter un corsage, pourrait aller en soirée coiffée comme elle est. -------------------------------------------------------------------------- [46] Tantôt ce sont des fleurs où tremblent des gouttes de rosée, ouvrant leurs pétales parmi des feuillages glauques, roux ou verts ; tantôt de souples brindilles qui descendent négligemment sur les épaules ; ou bien des sequins, des résilles de perles, des étoiles en diamant, des épingles à boules de filigrane ou constellées de turquoises, des bandelettes d'or nattées avec les cheveux, des plumes légères comme des vapeurs colorées, comme des arcs-en-ciel, des noeuds de rubans chiffonnés et feuillus comme des coeurs de rose, des lacis de velours, des gazillons lamés d'or et d'argent dont chaque cassure papillote aux lumières, des échevaux de corail rose, des grappes d'améthyste, des groseilles de rubis, des papillons de pierres précieuses, des bulles de verre au reflet métallique, des élytres de buprestes, tout ce que la fantaisie peut rêver de plus frais, de plus coquet, de plus brillant, et tout cela sans surcharge, sans excès, sans entassement grotesque, sans luxe ridicule, bien en harmonie avec l'air du visage et les proportions de la tête ; la Vénus de Milo, si elle retrouvait ses bras et si une femme du monde voulait lui prêter un corsage, pourrait aller en soirée coiffée comme elle est. -------------------------------------------------------------------------- [46] Tantôt ce sont des fleurs où tremblent des gouttes de rosée, ouvrant leurs pétales parmi des feuillages glauques, roux ou verts ; tantôt de souples brindilles qui descendent négligemment sur les épaules ; ou bien des sequins, des résilles de perles, des étoiles en diamant, des épingles à boules de filigrane ou constellées de turquoises, des bandelettes d'or nattées avec les cheveux, des plumes légères comme des vapeurs colorées, comme des arcs-en-ciel, des noeuds de rubans chiffonnés et feuillus comme des coeurs de rose, des lacis de velours, des gazillons lamés d'or et d'argent dont chaque cassure papillote aux lumières, des échevaux de corail rose, des grappes d'améthyste, des groseilles de rubis, des papillons de pierres précieuses, des bulles de verre au reflet métallique, des élytres de buprestes, tout ce que la fantaisie peut rêver de plus frais, de plus coquet, de plus brillant, et tout cela sans surcharge, sans excès, sans entassement grotesque, sans luxe ridicule, bien en harmonie avec l'air du visage et les proportions de la tête ; la Vénus de Milo, si elle retrouvait ses bras et si une femme du monde voulait lui prêter un corsage, pourrait aller en soirée coiffée comme elle est. -------------------------------------------------------------------------- [46] Tantôt ce sont des fleurs où tremblent des gouttes de rosée, ouvrant leurs pétales parmi des feuillages glauques, roux ou verts ; tantôt de souples brindilles qui descendent négligemment sur les épaules ; ou bien des sequins, des résilles de perles, des étoiles en diamant, des épingles à boules de filigrane ou constellées de turquoises, des bandelettes d'or nattées avec les cheveux, des plumes légères comme des vapeurs colorées, comme des arcs-en-ciel, des noeuds de rubans chiffonnés et feuillus comme des coeurs de rose, des lacis de velours, des gazillons lamés d'or et d'argent dont chaque cassure papillote aux lumières, des échevaux de corail rose, des grappes d'améthyste, des groseilles de rubis, des papillons de pierres précieuses, des bulles de verre au reflet métallique, des élytres de buprestes, tout ce que la fantaisie peut rêver de plus frais, de plus coquet, de plus brillant, et tout cela sans surcharge, sans excès, sans entassement grotesque, sans luxe ridicule, bien en harmonie avec l'air du visage et les proportions de la tête ; la Vénus de Milo, si elle retrouvait ses bras et si une femme du monde voulait lui prêter un corsage, pourrait aller en soirée coiffée comme elle est. -------------------------------------------------------------------------- [48] Mais la crinoline, allez-vous dire ; les jupes cerclées, les robes à ressorts qu'on fait raccommoder comme des montres par l'horloger lorsqu'elles se détraquent, n'est-ce pas hideux, sauvage, abominable, contraire à l'art? -------------------------------------------------------------------------- [51] De cette abondance de plis, qui vont s'évasant comme la fustanelle d'un derviche tourneur, la taille sort élégante et mince ; le haut du corps se détache avantageusement, toute la personne pyramide d'une manière gracieuse. -------------------------------------------------------------------------- [52] Cette masse de riches étoffes fait comme un piédestal au buste et à la tête, seules parties importantes, maintenant que la nudité n'est plus admise. -------------------------------------------------------------------------- [57] Erudition et plaisanterie à part, une jeune femme décolletée, les bras découverts, coiffée comme nous l'avons dit et traînant après elle des flots de moire antique, de satin ou de taffetas, avec ses doubles jupes ou ses volants multiples, nous semble aussi belle et aussi bien costumée que possible, et nous ne voyons pas trop ce que l'art aurait à lui reprocher. -------------------------------------------------------------------------- [70] Parlerons-nous du noir des yeux, tant blâmé aussi : ces traits marqués allongent les paupières, dessinent l'arc des sourcils, augmentent l'éclat des yeux, et sont comme les coups de force que les maîtres donnent aux chefs-d'oeuvre qu'ils finissent. -------------------------------------------------------------------------- [72] Q'un grand peintre comme Véronèse peigne l'escalier de l'Opéra ou le vestibule des Italiens, quand les duchesses du monde ou du demi-monde attendent leurs voitures, drapées de burnous blancs, de cabans rayés, de camails d'hermine, de sorties de bal capitonnées et bordées de cygne, d'étoffes merveilleuses de tous les pays ; la tête étoilée de fleurs et de diamants, le bout du gant posé sur la manche du cavalier, dans toute l'insolence de leur beauté, de leur jeunesse et de leur luxe, et vous verrez si, devant son tableau, on parlera de la pauvreté de notre costume. --------------------------------------------------------------------------