[16,14] XIV. Scr- a- u- c- 700. TULLIUS TIRONI SAL- Andricus postridie ad me uenit, quam exspectaram; itaque habui noctem plenam timoris ac miseriae. Tuis litteris nihilo sum factus certior, quomodo te haberes, sed tamen sum recreatus. Ego omni delectatione litterisque omnibus careo, quas ante, quam te uidero, attingere non possum. Medico mercedis quantum poscet promitti iubeto: id scripsi ad Ummium. Audio te animo angi et medicum dicere ex eo te laborare: si me diligis, excita ex somno tuas litteras humanitatemque, propter quam mihi es carissimus; nunc opus est te animo ualere, ut corpore possis: id quum tua, tum mea causa facias, a te peto. Acastum retine, quo commodius tibi ministretur. Conserua te mihi: dies promissorum adest, quem etiam repraesentabo, si adueneris. Etiam atque etiam uale. III Idus h- VI. [16,14] A TIRON. 10 Avril. Andricus n'est arrivé que le lendemain du jour où je l'attendais. Aussi j'ai passé une nuit d'effroi, une nuit cruelle. Quoique votre lettre ne dise pas comment vous êtes, elle m'a pourtant remis. Je ne m'abandonne à aucun plaisir, ne m'occupe d'aucune étude. Tant que je ne vous verrai pas, je ne suis capable de rien. Qu'on promette au médecin tous les honoraires qu'il demandera, je l'ai écrit à Ummius. On me mande que vous vous affectez beaucoup et votre état s'en ressent, à ce que dit le médecin. Si vous m'aimez, que je voie se ranimer en vous ce goût des lettres et du beau qui fait que vous m'êtes si cher. Il faut que l'esprit soit sain pour que le corps le devienne. Faites quelque chose. Ce n'est pas seulement pour vous, c'est pour moi que je vous en prie. Gardez Acaste; vous serez mieux servi. Enfin conservez-vous pour moi. Le jour de mes promesses approche. Je l'avancerai même, si vous arrivez. Adieu. Adieu. Le 4 des Ides, à la sixième heure.